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Accueil du site > Actualités > Société > NON ! Freud n’était pas un juif bourreau complice du nazisme (...)

NON ! Freud n’était pas un juif bourreau complice du nazisme !

Goce Smilevski, dans un roman ayant pour titre « la liste de Freud« , nous livre une version toute personnelle d’un choix volontaire qu’aurait fait Freud de laisser ses sœurs à Vienne plutôt que de les emmener avec lui à Londres en 1938. A la différence d’un Okcar Schindler, non juif, qui en dressant une liste de plus de 1000 noms, sauva des générations de juifs, Freud ne mentionna pas ses 4 sœurs dans la liste que lui demanda de dresser l’ambassade britannique lors de sa demande d’exil vers l’Angleterre. Ainsi, Freud, juif et inventeur de la psychanalyse, aurait démontré sa barbarie et sa complicité implicite avec le nazisme. Smilesvki cherche, sans même le savoir en vertu de la théorie de l’inconscient, à faire d’une pierre deux coups :

  1. un juif pouvait parfaitement livrer aux camps d’exterminations sa propre famille,
  2. la psychanalyse est l’œuvre d’un sadique pervers.

 

Ceux qui connaissent A gauche pour de vrai ! depuis longtemps savent que nos deux passions ultimes sont la politique et la psychanalyse. Si bien que ce roman, car il s’agît d’un roman, donc d’un récit imaginaire qui part effectivement d’une réalité mais qui demeure l’expression des fantasmes de l’auteur, ne pouvait pas nous laisser indifférents. Il cherche, en effet, d’une part à discréditer la psychanalyse, à minimiser le rôle des collabos dans la shoah d’autre part.

En mettant Freud, l’un des juifs les plus connus du 20e siècle, en situation de condamner ses propres sœurs en les livrant au nazisme, l’auteur, nous espérons malgré lui, minimise considérablement la responsabilité de ces milliers de collabos qui ont écrit, souvent anonymement, pour dénoncer des juifs et les conduire à la déportation. A une nuance de taille considérable. chamberlain_hr_frLorsque Freud établit sa liste des 20 qui seront autorisés à le suivre à Londres, nous sommes en 1938 et la guerre n’a pas encore éclaté. Un courant pacifique très fort agite l’Europe dans un espoir de paix, au point que le premier ministre anglais lui même, de retour d’un voyage à Berlin en 1939, est convaincu que la guerre n’aura pas lieu. Pour Neville Chamberlain, comme pour des millions d’Européens, ce que les Nazis feront dès l’entame de la guerre n’était tout bonnement pas imaginable, pas concevable. Ils étaient des millions à ne tout simplement pas croire dans la guerre elle même. Ainsi, en procédant à un anachronisme manifeste, l’auteur Smilevski procède également à une manipulation historique. Il insinue qu’en conscience Freud a en quelque sorte « dénoncé » ses sœurs. Sauf qu’en conscience il ne pouvait pas imaginer le sort qui les attendrait. Zyklon_BSon ami Stéfan Zweig, qui quitta l’Europe continental à la même époque pour se réfugier au Brésil, n’apprendra qu’en 1941 le massacre industriel nazi, massacre effectué au moyen du Zyklon B, ce qui conduira Zweig à se suicider au gaz cette année 1941, trois année donc après « la liste de Freud ». En réalité, en ne mentionnant pas ses sœurs sur sa liste d’exilés, Freud ne condamne pas ses sœurs à la mort. autodafe« Mais pourquoi part-il » disent déjà dans leur fort intérieur les détracteurs de la psychanalyse ? « C’est qu’il savait » poursuivent-ils. Et bien non ! Freud n’avait pas ce pouvoir de divination. Il part parce que sa vie est faite de livres et d’écriture. Il part parce qu’en 1938 l’Allemagne annexe l’Autriche. Il part parce qu’avec cette annexion, il ne pourra plus penser et écrire la psychanalyse. Il part non pas pour sauver sa vie mais pour poursuivre sa vie de chercheur en psychanalyse à l’abris d’un nouvel autodafé de livres qui « vont à l’encontre d’un esprit allemand » tel que l’imaginait Hitler.

En mettant Freud en situation de sacrifier ses sœurs, Smilevski cherche également à dresser le portrait d’un homme pervers, sans états d’âme, sans amour, sans pitié. w16Ainsi Freud serait un diable incapable de penser sa généalogie, incapable de penser ses propres sœurs dans l’altérité. Ainsi Freud serait un pervers, peut-être même particulièrement sadique et narcissique. Sauf que Freud est l’inventeur du désir, donc de l’individualité. Avant lui, la psychologie n’envisageait que le malade atteint d’un trouble biologique. Avec Freud, le névrosé est un sujet fait de désirs, il est une personne avant d’être un trouble. mots-pour-le-dire-1983-03-gEt sa méthode pour conduire à la guérison n’est autre que de permettre au sujet, à l’homme, à la femme, de raconter l’histoire de sa vie, de trouver les mots pour la dire, d’en faire l’analyse. Si bien que l’on peut tout à fait imaginer une autre histoire que celle de Smilevski à propos de ses sœurs. Une histoire dans laquelle il leurs demande quelle est leur désir profond, celui de l’accompagner où celui de rester dans leur pays, auprès de proches, d’amis, d’oncles, de tantes, de cousins, de cousines…Et leur réponse a peut-être été de rester pour poursuivre l’histoire normale de leurs vies sans séparations d’avec des dizaines d’intimes, incrédules qu’elles étaient face à la barbarie qui les conduira à la crémation, comme étaient incrédules des millions d’Européennes avec elles, avec Freud ou Zweig eux mêmes.

Ce livre arrive précisément au moment où, en Europe, la pensée noire du rhinocéros comme l’appelait Ionesco, la pensée d’Aube Dorée en Grèce ou du F Haine en France, menace au point de prendre des parts de marchés considérables dans le grand commerce électorale imaginé par les néolibéraux. Mais pour que la conquête du rhinocéros puisse se poursuivre, il faut que les derniers tabous tombent. Or, celui de la Shoah demeure encore. Il faut l’attaquer. Prendre un juif célèbre, peut-être le plus célèbre d’Europe dans ce 20e Siècle du meilleur et du pire, et en faire un barbare collabo qui livre sa propre famille à la bête, quoi de mieux en réalité pour les adeptes du fascisme serviteur du grand capital financier. 800px-Freud_Unbehagen_Kultur_1930Et c’est précisément cette dérive barbare que Freud lui même annonce dans « Malaise dans la culture« (1) qu’il écrira quelques semaines avant le grand Krach financier de 1929. Il y démontre ce que certains hommes, dans leur quête de pouvoir financier et politique, sont capables de faire, y compris dans la monstruosité la plus extrême. Dans cette œuvre majeure de la psychanalyse, Freud perçoit et décrit ce que le capitalisme, fait d’offres et de demandes anarchiques, comme dans un inconscient libéré d’un surmoi contraignant, produit de néfaste. Les autres ne comptent plus, les autres sont de simples objets serviteurs réduits à l’esclavage. Faire de Freud un juif collabo sans morale qui tue sa propre famille comme n’importe lequel des nazis revient à faire tomber l’un des « surmoi » essentiel de notre civilisation : la Shoah ! En réalité cette œuvre est bien plus que cela, et nous demandons mille pardons de la réduire ainsi. Le mieux serait de la lire. Et sans doute aucun vous comprendrez mieux pourquoi un tel procès est intenté à Freud et à la psychanalyse depuis l’avènement du néo-libéralisme.

Sydne93

(1) « Malaise dans la culture ». Sigmund Freud. 1930. Ed PUF 2010


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27 réactions à cet article    


  • vanrillaer vanrillaer 19 septembre 2013 10:10

    Après l’Anschluss, beaucoup de Juifs ont compris qu’il était urgent de quitter l’Allemagne et l’Autriche. Jones et Bonaparte, qui l’avaient bien compris, ont insisté auprès de Freud, qui se croyait protégé par sa réputation. Mais Freud, grand théoricien (pour ne pas dire “métaphysicien”) avait très peu d’intuition psychologique quand il s’agissait de choses concrètes. Il en était d’ailleurs conscient. Il l’a dit plusieurs fois. Par exemple à Marie Bonaparte : “Je ne suis pas un connaisseur en êtres humains. Je ne m’y connais pas. J’offre ma confiance et ensuite je suis déçu.” (cit. in R. Amouroux, “Marie Bonaparte”, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 48). C’est d’ailleurs la seule excuse qu’on pourrait trouver à son comportement envers ses sœurs.

     

    Par ailleurs, Freud est bien loin savant intègre au-dessus de tout soupçon.

    Il n’a pas hésité à mentir pour faire croire à ses théories et à son pouvoir thérapeutique.

    En 1897, il prétend avoir guérit 18 hystériques. La publication in extenso de ses lettres à Fliess révèle qu’à l’époque où il écrit cela il n’en n’est rien.

    A la même époque il prétend avoir observé “plus de 200 cas” de neurasthéniques, chez lesquels il a vérifié à chaque fois que l’état est causé par la masturbation. Les lettres à Fliess montre qu’il manque cruellement de patients et qu’il a inventé ce nombre. Il ne se gêne d’ailleurs pas pour écrire à Fliess, en lui envoyant cet article : « C’est du pur bavardage » (1 janvier 1898). « Il est passablement impertinent et essentiellement destiné à faire esclandre » (9 février 1898).

    Il faudrait une fois pour toute ne plus croire sur parole celui que Nabokov appelait « le charlatan de Vienne ».

    Pour en savoir plus sur l’intégrité de Freud :

    http://icampus.uclouvain.be/claroline/backends/download.php?url=L0ZyZXVkX2FfbWVudGlfLnBkZg%3D%3D&cidReset=true&cidReq=EDPH2277

    ou : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article202


    • LADY75 LADY75 19 septembre 2013 10:10

      Mmmmouais..

      Un peu outrée, la thèse de l’écrivain !
      Vienne venait d’être « anschlussée », l’antisémitisme, en Autriche comme en Allemagne (mais aussi en France) était chose banale et la Conférence de Wannsee n’avait pas encore eu lieu.

      La plupart des gens menacés par le nazisme pensaient, à tort, que les peuples allemands et autrichiens, porteurs d’une si noble culture, allaient se rendre à la raison et redevenir raisonnables.

      Certains ne souhaitèrent pas émigrer - choix absurde pour nous qui connaissons la suite - alors, cette « liste de Freud », c’t’un peu tiré par les cheveux !

      Celà dit, on peut faire d’autres procès à la psychanalyse (c’est à la mode !) mais là, bofff..


      • LADY75 LADY75 19 septembre 2013 10:13

        D’après la légende, les autorités autrichiennes auraient demandé à Freud de signer un document attestant qu’il avait été bien traité en Autriche, condition sine qua non, à sa sortie du territoire.

        Freud aurait signé.. puis rajouté un commentaire :

        « Je recommande d’ailleurs la Gestapo à tous mes amis ! »

        Si c’est véridique, belle histoire ! La dérision comme ultime liberté..


      • LADY75 LADY75 19 septembre 2013 14:34

        Yep !

        Ou l’humour comme « politesse du désespoir.. »



        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 19 septembre 2013 16:02

          « Divan le terrible » ...


        • Pillippe Stephan Uraniumk 19 septembre 2013 11:25

          Son cadavre doit être bien avancé maintenant
          laissez le devenir poussière tranquillement.

           


          • LADY75 LADY75 19 septembre 2013 11:30

            Laisser le cadavre pourrir tranquillement ?

            Sûrement pas ! Trop d’intérêts en jeu et trop de concurrents qui se battent sur le marché du mal-être !

            - Les thérapies comportementales et cognitives (guérir par le conditionnement)
            - Les laboratoires pharmaceutiques (guérir par le médicament)
            - Les sectes (guérir par l’abrutissement)
            - Les philosophes (guérir par le « café philo »)

            Les « thérapies par la parole » freudiennes ou autres, à la poubelle !


          • Pillippe Stephan Uraniumk 20 septembre 2013 09:42

            Lady75

            « les « thérapies par la parole » freudiennes ou autres, à la poubelle ! »

            ça existe encore... ?

            le cadavre bouge encore,aurai-je fait un mauvais diagnostique. ?

            Pour moi en tout cas je n’ai accordé que très peu de crédit à son
            travail,une bricole ou deux sur les rêves,sans grande importance en plus.

            Pour votre ambitieux programme de lutte (sectes,café philo labo pharma ect..)
            je vous souhaite bon courage et de la patience certainement.


          • LADY75 LADY75 19 septembre 2013 13:09

            « There is no business like Shoah business ! »

            Il est vrai que, au tournant des années soixante, la Shoah éclipsa toute l’histoire de la seconde guerre mondiale, au point qu’aujourd’hui, certains jeunes pensent que cette époque se résume en une guerre entre « Hitler et les Juifs ! »

            Beaucoup trouvèrent (et trouvent encore) de l’intérêt à cette dynamique.

            Les nationalistes israeliens, bien évidemment.. mais aussi ceux qui souhaitaient faire du nazisme une sorte d’idéologie à part, la coupant totalement du capitalisme..

            Hannah Arendt et les tenants de la théorie des « totalitarismes » y contribuèrent largement.

            Parfait pour oublier que, d’une part l’antisémitisme était présent dans toute l’Europe et aussi aux Etats Unis.. et que les mouvements ouvriers furent les premières cibles du nazisme.. et les premiers bénéficiaires les magnats de l’armement et de la chimie..


          • non667 19 septembre 2013 15:11

            à lady
            Il est vrai que, au tournant des années soixante, la Shoah éclipsa toute l’histoire de la seconde guerre mondiale, au point qu’aujourd’hui, certains jeunes pensent que cette époque se résume en une guerre entre Il est vrai que, au tournant des années soixante, la Shoah éclipsa toute l’histoire de la seconde guerre mondiale, au point qu’aujourd’hui, certains jeunes pensent que cette époque se résume en une guerre entre « Hitler et les Juifs ! »


            c’est officiel et jugé puisque la shoa n’est pas un détail de l’histoire de la 2° guerre mondiale c’est que s’en est l’essentiel d’ou

            -pour hitler : il a fait la guerre contre /et a cause des juifs
            -nous nous sommes battu (fait tuer ) pour les défendre  !

            et ça continu : irak , Syrie ,iran......


          • soi même 19 septembre 2013 14:07
            Freud et alors, il est pas un Dieu !

            • COLRE COLRE 19 septembre 2013 16:17

              Cette manipulation anachronique de Freud est indécente. On voit bien les misérables idéologies en action derrière cette exergue mensongère de sa vie.

              Sydne93, votre article est excellent et analyse très clairement le but de la manoeuvre : faire sauter le dernier verrou, le dernier « tabou ».

              Les nazillons ne s’y trompent pas et viennent s’exprimer - encore à demi-mots, mais pour combien de temps ?


              • Christian Labrune Christian Labrune 19 septembre 2013 16:37

                @à l’auteur

                La question de savoir si Freud était ou non un honnête homme est complètement dépourvue d’intérêt, et c’est ce qui faisait déjà que le bouquin d’Onfray manquait de pertinence. Un pur salaud peut très bien être parfaitement compétent dans certains domaines. Personne ne peut nier que le SS-Sturmbannfûrer Wernher von Braun avait de sérieuses compétences dans le domaine des fusées. Il avait pourtant été un parfait nazi.

                Le docteur Freud aurait pu très bien aussi être un parfait salaud (ce qu’il semble avoir été) et construire une théorie du psychisme relativement valide. En ce sens, démolir le bonhomme Freud pour démolir la psychanalyse, cela n’a aucun sens. A contrario, un parfait honnête homme sans véritable disposition pour les sciences pourrait être tout à fait capable de produire des théories complètement fumeuses. La morale et la science sont deux choses assez distinctes.

                On ne parle de Freud que parce qu’il s’est prétendu l’inventeur de la psychoanalyse (sic.). Et il est très clair que si on déboulonne la statue du pseudo-fondateur, il ne reste pas grand chose.

                La psychanalyse est intrinsèquement charlatanesque ; on l’a su presque tout de suite, grâce à Popper, en particulier, et il serait fastidieux de citer tous les auteurs qui se sont attachés à démontrer que les fondements de la théorie reposaient sur des apories.
                Freud est resté jusqu’à sa mort un homme du XIXe siècle, qui croit « dur comme fer » à une conception déterministe héritée de Laplace ; il assimile le psychisme à une sorte de machine-outil certes assez compliquée mais dont toutes les productions phénoménales sont aisément prédictibles.

                Or, le cerveau, s’il peut bien être comparé à une machine, est assurément une machine fort complexe, autrement structurée qu’on automate composé de rouages mécaniques, obéissant à la physique très particulière des systèmes chaotiques sensibles aux conditions initiales. L’évolution de ces sortes de systèmes au cours du temps ne peut pas être calculée, elle est imprédictible. La théorie du refoulement, qui est au centre de la psychanalyse, dans un tel contexte, représente une énorme stupidité.


                • Deneb Deneb 19 septembre 2013 22:17

                  Merci Christian, j’ai beaucoup appris, comme toujours, de votre commentaire. Je voudrais quand même objecter à votre argument que l’honnêteté et la morale ne conditionnent pas les compétences. Pour les sciences pures, je suis d’accord, le nazi Von Braun savait tout de même faire décoller les fusées. Mais est-ce encore vrai pour des sciences humaines ? Un peu certainement, du moins celles qui sont prédictives, on peut être un parfait salaud et un bon psychologue, ca va même très souvent de pair. Toutefois, vu que le freudisme est une croyance, peut-on être prètre sans croire en Dieu ? Je conçois mal un tel décalage.


                • Christian Labrune Christian Labrune 22 septembre 2013 14:15

                  "on peut être un parfait salaud et un bon psychologue, ca va même très souvent de pair. Toutefois, vu que le freudisme est une croyance, peut-on être prètre sans croire en Dieu ? Je conçois mal un tel décalage.« 

                  @Deneb,
                  Il est de fait que les freudiens croient en Freud comme les religieux croient en Dieu. Du moins, ceux qui sont en bas de la hiérarchie. Je doute qu’on puisse être pape, ou même cardinal, dans l’église catholique, sans avoir un bon niveau de culture et un minimum d’esprit critique... et le scepticisme qui va avec !
                  Freud, lui, ne croyait pas plus à la psychanalyse qu’un escroc ne se fait d’illusions sur la moralité de ses entreprises. Son objectif est celui de tout manipulateur narcissique : devenir l’espèce de PDG d’une multinationale ou, mieux encore, le pape d’une nouvelle religion. Tous les moyens sont bons, y compris l’invention de cures très efficaces qui n’ont jamais existé ou le travestissement de la vérité. Il n’hésite pas à évoquer, dans telle conférence, près d’une vingtaine de guérisons obtenues par sa méthode alors que dans des lettres à son collègue Wilhelm Fliess (celui qui lui a révélé les merveilleux effets de la cocaïne !) datant de la même époque, il parle de six analyses en cours, qui ne sont même pas achevées ! Aucun des cinq patients évoqués dans les »Cinq psychanalyses« ne sera réellement »guéri« . L’institution psychanalytique enverra des subsides à »l’homme aux loups« jusqu’à la fin de sa vie pour acheter son silence, mais il finira par avouer publiquement qu’il a passé toute sa vie à courir d’un divan à un autre sans jamais pouvoir guérir sa névrose.

                  Si on veut avoir une idée précise de ce qu’aura été la psychanalyse, il y a trois bouquins essentiels :
                  Jacques Van Rillaer »Les illusions de la psychnalyse« (ed. Mardaga)
                  Jacques Bénesteau »Mensonges freudiens« (ed. Mardaga)
                  Mikkel Borch-Jacobsen & Sonu Shamdasani »Le dossier Freud - Enquête sur l’histoire de la psychanalyse« (ed. Les empêcheurs de penser en rond)

                  Le »livre noir de la psychanalyse« ou le bouquin d’Onfray »Le crépuscule d’une idole" sont intéressants mais ne font que reprendre, en les vulgarisant un peu, les informations historiques extrêmement précises des ouvrages cités plus haut.
                   


                • Deneb Deneb 22 septembre 2013 14:30

                  Merci pour la liste des ouvrages. Je ne peux que tirer une parallèle avec le mouvement de culture biologique et tout le business « bio » qui, d’une démarche plutôt sympathique au demeurant est devenue une secte englobant tous les charlatans des médecines « parallèles » et fricote aujourd’hui avec les astrologues et autres ésotériques .


                • Christian Labrune Christian Labrune 22 septembre 2013 22:56

                  @Deneb
                  Il me semble en effet qu’on est très mal parti. Cela se voit particulièrement sur AgoraVox où fleurissent régulièrement toute sorte de délires préfabriqués par les pires media. A un crétin qui, sur une autre page se réclame d’un certain Soral, sinistre abruti de la mouvance néonazie d’extrême gauche-droite, je faisais remarquer ce matin que depuis pas mal d’années déjà, la plupart des éditeurs publient sur toute sorte de sujets des bouquins « pour les nuls ». Le lectorat majoritaire sur AgoraVox, celui qui ne va pas tarder à se charger d’ajouter un « - » à votre intervention ou à celle que je suis en train d’écrire, appartient à cette clientèle particulièrement massive, laquelle, à très peu de frais, et fort pitoyablement, se donne l’illusion, de temps à autre, de penser quelque chose.


                • Neg8 Neg8 19 septembre 2013 17:50

                  A gauche pour de vrai ! , passionné par la politique et la psychanalyse ? Intéressant et paradoxal, non ? Certains pensent et démontrent (comme D.R. Dufour) que les découvertes en psychanalyse ont permis (indirectement ?) de fonder et de légitimer le libéralisme (centré sur l’invidu, l’homme est un être désir et doit y accéder, érotisation des biens pour mieux vendre, notion de contribution (argent) thérapeutique lors des séances,..). Ceci dit, toute les avancées en termes de psychologie sont réutilisées à d’autres fins (commerciales, de communication, marketing, politique,..).


                  • agent orange agent orange 19 septembre 2013 17:57

                    Exact. Les théories de Freud on été recyclées par Edward Bernays, père de la propagande, des relations publiques et de la publicité ; bref de la manipulation des masses.


                  • agent orange agent orange 19 septembre 2013 17:52

                    Freud n’était pas un judenrat, au contraire de Soros qui faisait le coursier pour les nazis.
                    Pour la petite histoire, l’exil de Freud en Angleterre ne fut possible sans le concours, l’insistance et l’assistance financière de son neveu Edward Bernays, alors très influent aux US. Sa rencontre avec l’ambassadeur britannique à Washington fut décisive dans l’obtention d’un laissez-passer pour son oncle.
                    C’est ce même Bernays dont Goebbels utilisa les théories pour établir la propagande nazie. Aujourd’hui l’héritage Freud/Bernays est perpétué par Matthews Freud, petit génie et gourou des relations publiques en GB. Il est marié à Elizabeth Murdoch et est proche de son frère James. On comprend un peu mieux comment Murdoch réussit à manipuler et enfumer l’opinion.
                    Quand à l’atmosphère pacifiste avant guerre il faut rappeler que l’ascension de Hitler au pouvoir s’est fait avec l’assentiment de l’aristocratie prussienne et britannique (Clideven Set) et le financement des industriels et banquiers américains afin qu’il tourne son armée contre Staline et lutte contre le bolchevisme en général. Les choses changèrent à la signature du pacte gemano-soviétique en août 1939, quelques semaines avant le début du conflit....


                    • Proudhon Proudhon 19 septembre 2013 20:12

                      Je conseillerais à l’auteur de l’article la lecture du livre de Maurice Rajsfus - « Des juifs dans la collaboration ».
                      Il y apprendra que les collabos étaient dans tous les milieux et de toutes les obédiences...

                      Quand je lis un truc sur Freud, je pense tout de suite à son neveu Edward Bernays, l’auteur de « Propaganda ». Quelle famille !


                      • brieli67 20 septembre 2013 00:03

                        DANS LES CAVES D’ AGORAVOX 


                        les Zozos en prime 
                        grande folle chorégraphe la garota Baudetta du Poitou



                        @ Waldi : POUR INFO

                        La lettre occultée pendant 70 ans du Docteur Freud

                        http://sionisme.populus.org/rub/17

                        24 juin 2009 09:58, par Gazi BORAT

                        @ BRIELY

                        Merci pour leien vers la lettre de Freud car je ne l’avais jamais lu en son intégralité. Sigmund Freud était un parfait produit de la Haskalla, prônant l’assimilation dans le contexte local et non la fuite vers une Terre Promise..

                        gAZi bORAt


                        • chris legall 20 septembre 2013 13:04

                          Quel ignoble baratin de gaucho analysé ! La fille de Freud voulait que l’on qualifie la psychanalyse de « science juive », elle avait raison. Une vraie pompe à fric pour juifs et goyim ! Pouah ! De plus, je m’en fous de la Shoah, je n’étais pas né ! Quant aux victimes de l’idéologie judéo-bolchévique du communisme, on n’en par le pas, blackout ! Quant à la main-mise des Rothschild, motus et bouche cousue. Psychanalyse : fumisterie juive.


                          • soi même 20 septembre 2013 15:07

                            Reflex de Pavlov plus que j’entends revendication victimaire de juif plus, j’ai la tentation de m’asseoir dessus.
                             Il serait temps que ce peupler se regarde en face sont orgueilleux Mal !

                             


                            • Roche 26 septembre 2013 01:21

                              je n’avais pas lu votre texte ! totalement avec vous, Malaise dans les cultures et l’avenir d’une désillusion sont les deux livres que j’ai lus il y a fort longtemps et m’ont éclairée sur la situation !! Ne pas oublier que les nazis considèrent la psychanalyse comme une « science juive »... .cette fadaise sur Freud est un nouveau coup de poignard à titre posthume sur la personne de Freud qui relève non seulement d’une insulte mais encore d’un Onfayisme sans limite !! Y en a vraiment marre de ces faussaires, ces néocryptocons antisémites !


                              • Roche 26 septembre 2013 01:37

                                Proudhon  vous en avez de drôle vous !! et alors, parce que vous êtes voyous vos enfants le seraient donc ? parce que vos enfants sont des voleurs les leurs seraient donc voleurs ?? super chez vous les raccourcis ! l’avez vous lu au moins Bernays ? racontez un peu le contenu de son bouquin qu’on puisse au moins faire réponse puisque je l’ai lu et pourrais même vous en citez le paragraphe que vous voulez !! de quoi parle t il ? quand à Freud sioniste, je ris doucement !! qui a inventé le concept d’inconscient collectif ??? Young !! qui est à l’origine « de l’imaginaire collectif » ??? Freud ... et c’est justement l’objet qui les a séparé ! parce qu’il n’y a pas et il n’y a jamais eu « d’inconscient collectif »... Il est de circonstance que Jung, le psychanalyste du nazisme, que la plupart de crétins aujourd’hui veulent mettre en valeur parce que moins dangereux à leurs yeux pour son mysticisme, çà reste dans l’inconscient tout çà et adieu l’éveil de soi même  ! Onfray a ouvert la voie de l’éros dans toutes sa splendeur à l’aube du troisième millénaire. M’est d’avis que ceux qui attaquent Freud, en ont tellement la trouille encore aujourd’hui, à cause de leur perversion inavouable !

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