Nucléaire : Une autre approche est-elle possible ?
A écouter le lamentable simulacre de débat offert par les pro-nucléaires et les écolos, le tout relevé à la sauce politico-médiatique.
J’en arrive à me demander s’ils ne vont pas finir par nous faire de l’atome un fromage.
Ce qui frappe lorsque l’on entend parler de nucléaire, est l’absence de débat dont la résultante se résume à une opposition de forme entre deux visions.
Celle des pro-nucléaires dont l’argumentation s’axe autour du coût du prix de l’électricité, dans un langage technique incompréhensible pour tout néophyte, qui n’a pour but que de complexifier toute approche contre-argumentaire par une discréditation technico-linguistique.
Le message est clair : Parler du nucléaire, demande un certain nombre de prérequis, qui en fait un domaine réservé à une certaine élite « scientifique » et qui exclut toutes personnes non habilitées à parasiter le sujet.
Celle des écolos, qui n’ont d’autre argumentation que de dénoncer des faits soulevant les risques sanitaires et de pollutions environnementales.
Pas sûr que le prétendu objectif de sensibilisation de la population au travers d’opérations coups de poings soit de nature, à faire apprécier la justesse de la réalité de la question et contribuer à une évolution du débat dans le bon sens.
A critiquer sans être en mesure de pouvoir apporter de solutions pertinentes à la question se résume à ce type de réflexion. « Ben mon gars t’es bien gentil, mais tout le monde n’a pas envie de s’éclairer à la bougie ».
Cette absence de solutions réalistes, objecte la question d’un débat de fond, et laisse forcément l’avantage à celui qui tient la barre, qui s’en voit crédibilisé par défaut.
Ce qui soit dit en passant, est fondamentalement son objectif : Pérenniser un statu quo, dont il tire profit.
Débat de fond très largement occulté par les médias mainstream, qui sont très loin d’être neutres sur le sujet. Rappelez-vous comment a été outrageusement occulté l’accident de Fukushima par la disproportionnalité du traitement médiatique de l’affaire DSK, tombée à point nommé.
Le traitement médiatique de cette forme d’opposition impacte l’opinion publique.
Lorsque j’écoute ce qui se dit sur le sujet de la transition énergétique, voilà ce que j’entends très souvent pour une bonne majorité des cas.
1) Un anti-nucléaire est forcément un écolo, réactionnaire gauchiste.
2) Un pro-nucléaire est forcément plus conscient de la réalité économique de notre pays.
3) Le débat de la transition énergétique, dépend forcément de l’avenir du nucléaire qui est en compétition avec les énergies fossiles (compétitivité avec les pays étrangers) et les énergies renouvelables (dont le développement en France, est quelque peu en panne d’enthousiasme institutionnelle).
4) L’axe économico-industriel sera le seul juge de paix, sur l’orientation de la transition énergétique.
5) Le nucléaire, ce n’est pas sans risque certes, mais faute de solution crédible il faut bien faire avec.
Voilà grosso-modo, ce qui ressort de ce conditionnement médiatico-politique qui table sur un débat où finalement tout est mis en œuvre pour obtenir la loi de futilité de Parkinson. « Les organisations (médias) donnent une importance disproportionnée à des questions insignifiantes. Les éléments les plus basiques et inutiles d'un projet sont discutés longuement car compris par tous et donc faciles à traiter, au détriment des éléments plus importants et complexes. »
Les écolos ont grandement contribué à cet effet, par leurs manifestations spectaculaires, qui se sont plus retournées contre eux, qu’elles n’ont servi à faire avancer le débat, si ce n’est celui de la sécurité qui n’a fait qu’opacifier encore un peu plus le semblant de transparence émanant du domaine de l’atome. (La transparence dans le domaine du nucléaire va de l’intérieur vers l’extérieur, mais n’a pas vocation naturelle à fonctionner dans l’autre sens).
Stratégie contre-productive, qui les décrédibilisera au titre d’un amalgame, qui restera inscrit dans la mémoire collective : « L’activisme inconscient des écolos les rends potentiellement dangereux. »
Leurs prestations chocs ont monopolisé l’audimat, cela a permis d’occulter une fois de plus le travail de personnes très sérieuses et compétentes qui connaissent et dénoncent depuis des années, la réalité du nucléaire.
Mal leur en a pris, ils ont été largement censuré par les médias et professionnellement attaqués.
« Quand tu bosses dans le nucléaire tu n’as qu’un droit, c’est de la fermer, se rebeller contre la politique imposée est considéré comme une trahison. Tout le système contrôlé par l’atome te le fera payer cash. Il faut bien comprendre une chose : Ethiquement, professionnellement, le nucléaire civil n’existe pas, il est modélisé sur le régime de la grande muette. » (Echange avec un ingénieur EDF).
Néanmoins, leur combat de longue haleine ne reste pas sans effet, certaines réalités deviennent apparentes, elles ne sont pas sans inquiéter et ce, pour une raison très simple : Nous arrivons en France aux termes d’une échéance d’exploitation, influencée considérablement par la donne économique liée au coût de l’énergie et qui impactera inévitablement le porte- monnaie de tous les français.
Où en sommes-nous aujourd’hui sur la question de la transition énergétique, qui se résume pour nous, en France, à l’essentielle question de l’avenir du nucléaire ?
A l’origine, le nucléaire s’est développé en France pour garantir en premier lieu l’indépendance militaire du pays.
Le besoin d’indépendance énergétique par le nucléaire sera motivé par le choc pétrolier des années 1970, ce qui permit la migration de la technologie militaire pour l’adapter au monde civil, s’ensuivra son déploiement intensif sur le territoire.
Le nucléaire était alors au service de la France. Il s’avère aujourd’hui que cet allié de circonstance fasse état d’effets secondaires indésirables, dont celui d’avoir rendu la France totalement dépendante.
Second secteur d’emploi de l’économie Française et principale source d’énergie, les français sont pris en otages.
Relation de causes à effets mécanique lorsqu’on occulte certaines réalités, pour ne pas consulter la population et s’affranchir de son avis (ce qui tend à devenir une tradition bien Française ou plutôt serait-il plus approprié de dire Atlantiste). Pourtant, nombre d’éléments, connus de longue date aurait dû permettre de corriger le tir.
La réalité du nucléaire relève du secret de polichinelle, écoutez ce qu’en disent les sous-traitants, ceux qui se tapent tous les boulots à risques que les agents EDF ne font plus (depuis l’évènement de Saint Laurent des eaux). A tel point qu’aujourd’hui EDF n’a même plus la capacité d’exploiter seule l’activité, tout simplement par la perte de maîtrise de certains domaines d’exploitations, (c’est ce qui arrive lorsque l’on ne pratique plus).
S’il était demandé aux agents EDF de travailler aux même conditions que leurs sous-traitants, ils refuseraient catégoriquement, non pas par fainéantise comme certains prétendraient à le croire, mais tout simplement par l’inacceptabilité des dérives technico-managériales de production qui ont dégradé significativement la sureté et les conditions de travail.
Les nomades du nucléaire (sous-traitants), sont devenus des travailleurs précaires.
Parler de transition énergétique actuellement, alors que des milliers de familles dépendent directement de ce secteur économique induit un débat pré-orienté, tout simplement parce que beaucoup ne veulent pas faire les frais de la casse socio-économique qu’il imposerait. On peut le comprendre aisément.
Le paramètre économique et social a été conditionné par une pression volontairement induite, (Une fois affamé, la soumission s’obtient même avec un piètre repas), la réalité du débat de fond est faussée.
Toute alternative au problème posé se doit être non seulement porteuse d’une solution énergétique, mais aussi sociale. A défaut, statu quo sur la question de fond du nucléaire, et tout a été mis en place pour obtenir cet effet.
Sans solution réaliste, les râles écolos, se contentant de dénoncer des faits, deviennent alors des éléments de communication exploitable par le lobby de l’atome, pour justifier un investissement très lourd afin de « sécuriser l’activité ».
Le lobby du nucléaire fera d’une pierre deux coups. Leurs marges ne seront pas affectées, elles seront tout simplement compensées par l’augmentation du prix de l’électricité, argumentée au titre de la réduction de la part du nucléaire dans le mixte énergétique et le surcoût du démantèlement par l’augmentation des d’impôts. Ce à quoi nos courageux élus ne manqueront pas de nous épargner par une argumentation d’une nécessité de privatisation pour se décharger de leurs responsabilités (comme s’il se retrouvait devant un état de fait hérité « C’est pas moi, c’est l’autre » sur lequel ils n’ont aucun pouvoir de levier)
Inéluctablement cette réduction de la part du nucléaire se traduira par des suppressions de postes d’agent EDF.
Les multiples entreprises privées productrices d’énergies renouvelables recruteront alors leur personnel avec la perte du statut d’agent (ce processus est en cours actuellement).
A termes, la privatisation complète du secteur énergétique Français est le principal objectif de cette prétendue transition énergétique : Passer du public au privé.
Le message jusqu’ici subliminal que nous envoyaient nos gouvernants va dans le sens, il ne peut y avoir de transition énergétique sans privatisation. (Ils n’ont pas encore trouvé le courage de le dire tout haut, mais le font bien comprendre)
Cette relation de cause à effet ne semble pas paraître évidente à tout le monde. « Pourquoi la transition énergétique ne pourrait avoir lieu sans préalablement passer par le démantèlement du modèle énergétique français ? ».
Cependant cela a été décidé « sans consultation des Français sur la question » et les récents signaux ne trompent pas.
Il apparaît aujourd’hui, que cet incompréhensible cumul d’erreurs stratégiques, se traduit par un déséquilibrage dramatique du mixte énergétique qui place tout le pays dans une situation très délicate, et ce sur de nombreux points.
Jeter en pâture une approche économique, uniquement basée sur le coût du KWh, est une hérésie. Les Français n’ont nullement envie d’avoir à compenser le prix du KWh, par une augmentation de leurs impôts, dus à la casse sociale, le secteur énergétique impacte trop de paramètres sociétaux pour qu’il soit déconnecté de la responsabilité de l’état.
Le coût à venir du KWh dépend d’un processus d’analyses qui se doit de bien intégrer un grand nombre de paramètres.
Stratégiques, technologiques, industriels, financiers, commerciaux, politiques etc….Sans oublier celui qui est fondamental le paramètre contextuel.
L’analyse contextuelle est tout particulièrement intéressante à regarder pour comprendre la logique de la politique de gestion de cette transition énergétique.
Tout le monde voit bien que la situation est compliquée, sans pour autant comprendre la logique qui a permis d’en arriver à une situation critique, qui place tout le monde devant le fait accompli.
Pour ceux qui ne connaissent pas, voici un petit panel de reportages choisis qui permettent d’appréhender de manière plus globale, l’inertie qu’induit le monde de l’atome dans notre vie quotidienne.
La documentation accessible étant très conséquente, je me suis limité juste à quelques faits très révélateurs qui permettent de s’imprégner du contexte pour comprendre la dynamique en cours.
La question que pose AREVA / EDF : Areva : l'Etat a tranché pour la cession des... par francetvinfo
Pourtant Monsieur Macron avait dit le contraire à peine deux semaines avant, une cacophonie gouvernementale de plus.
L’affaire AREVA : AREVA ! Qui se moque de qui ? Excellent reportage en 5 épisodes qui expose bien les dérives de l’état et soulève la question de complicité au plus haut niveau de l’état.
La contamination radioactive que cache EDF : Le suivi médical des travailleurs du nucléaire semble poser questions. http://www.ma-zone-controlee.com/?page_id=60787 et « L'industrie nucléaire organise le non-suivi médical des ... La justesse des propos rend cet article prémonitoire lorsque l’on observe ce qu’est devenu le nucléaire.
Quand l’UE vient au secours de l’atome : ▶ Objection de Sandrine Bélier sur les mesures de contrôle des aliments en provenance de Fukushima - YouTube
"Peut-on se fier aux discours officiels de TEPCO sur lequel l’UE s’appuie pour assouplir les contrôles en vue de l’importation de produits contaminés ?"
Réapparition de l’article : Le jour où la France a frôlé le pire - Le Point Il paraitrait qu’on nous aurait caché des choses.
Tentation industrielle : Projet SOCATRI (AREVA) – Fonderie ... - Criirad Le Tribunal administratif de Lyon avait à l’époque annulé l’autorisation délivrée par le Préfet de la Loire pour un tel projet. L’entreprise Socatri (Areva) et une fonderie (Feursmetal) envisageaient de procéder à la fusion de 550 tonnes de ferraille contaminée provenant du site du Tricastin pour fabriquer des pièces en acier moulé destinées au domaine public.
Bien que cette tentative échoue en 2004, le gouvernement tenta en 2009 de faire voter un texte visant simplifier les modalités de dérogations, en vue de contourner la réglementation en vigueur. La CRIIRAD fera pression par la lettre ouverte du 6 novembre 2009, adressée à Jean-Louis Borloo, Roselyne Bachelot et Christine Lagarde en les alertant « sur le contenu et les conséquences d’un texte, pris en leur nom » et pour qu’ils l’annulent, ce qui fût fait grâce à la prise en compte de l’avis défavorable de l’ASN. Avis n° 2008-AV- 0065 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 19 novembre 2008.
EPR : Cuve de l'EPR : révélations grâce à un document ... apparemment il n’y aurait pas que sur la cuve qu’il y aurait des défauts sur les soupapes de sécurité sont elles aussi impactées.
Déclaration sur le coût du démantèlement : En France, la Cour des comptes estime, à partir des chiffres donnés par les opérateurs (EDF, Areva et le CEA), à un peu plus de 18 milliards d’euros (5) le coût du démantèlement des 58 réacteurs en activité à ce jour. Cependant, les comparaisons internationales donnent des chiffres plus élevés. Ainsi une extrapolation des données internationales aux 58 réacteurs français donne des chiffres variant de 20 milliards selon les critères belges, à plus de 60 milliards selon les critères allemands (5). Un avis de l’autorité de sûreté nucléaire d’avril 2011 préconise d’améliorer les méthodes de calcul de ces coûts. (Source CNRS Saga Science)
L'électricien allemand RWE chiffrait le coût de la sortie de l'atome à « seulement » 250 à 300 milliards d'euros.
Michael Süss, membre du directoire de Siemens chargé du secteur de l'énergie « Nous avons calculé qu'il faudra investir de 1.400 à 1.700 milliards d'euros dans le secteur de l'énergie allemand durant les 20 ans à venir », (Source : Slate) "l’Allemagne n’a que 17 réacteurs, en France nous en avons 58 !!!"
Comme le préconise l’autorité de sureté nucléaire « améliorer les méthodes de calcul de ces coûts » me semble indispensable vu la latitude des estimations, 18 milliards estimé par EDF et environ 1500 milliards pour l’allemand RWE.
Quand un facteur 100 apparaît sur une estimation, il y a manifestement un gros problème.
Lorsque l’on analyse simplement ses éléments, il apparaît clairement que certaines données sont grandement occultées, EDF et AREVA ont évoluées jusqu’à ce jour en complète situation de monopole, l’état étant actionnaire majoritaire des deux sociétés.
Ces entreprises ont pu évoluer en toute liberté avec la bénédiction du système administratif Français qui leur a garanti une impunité quasi totale sur leurs excès. (Le « quasi » relève uniquement d’intervention d’association anti-nucléaire)
Il apparaît au travers de ces documents qu’un certain nombre de risques, ont été volontairement très largement sous-estimés.
(En fait le problème est plus grave que ça, des études compromettantes ont été volontairement écartées de l’argumentaire pro-nucléaire)
La tentation industrielle des actionnaires à toujours vouloir faire plus de bénéfices, les incitent à la transgression des dispositions environnementales et de santé publique, les services de l’état sont priés de fermer les yeux, sous la contrainte d’élus qui œuvrent pour l’adoption de textes de lois visant à contourner la législation en vigueur.
Tous les leviers du pouvoir ont été utilisés pour occulter les faits qui ne servent pas la cause de l’atome, au point d’exposer sciemment les populations.
Devant les moyens sans limite dont dispose l’industrie nucléaire cautionnée par le silence politique, médical, administratif, économique et bien sûr médiatique, la population se retrouve prise en otage.
Cette réalité est le fruit d’une dérive économique libérale absurde où les économistes ont pris le contrôle d’une activité lucrative dont ils ont tiré bénéfice à l’excès, de manière inconsidérée.
Leur cupidité a été jusqu’à promouvoir un nucléaire « low-cost », pour tout professionnel du nucléaire ce genre d’argument relève de la débilité intellectuelle, et traduit bien le niveau d’inconscience et d’incompétence de telles personnes, ce qui permet de situer leur éthique mercantile sans état d’âmes.
Peu importe la sensibilité que chacun a de la question du nucléaire, il y a des faits qui sont.
Tout ceci fait partie aussi de notre héritage, au même titre que le nucléaire a permis à la population française de pouvoir s’affranchir de son problème énergétique, et a pu permettre de développer une force militaire de dissuasion qui depuis le fin de la seconde guerre mondial a permis de vivre en paix (sur notre territoire) et prévenir de toute agression externe.
Il ne faut pas oublier que le nucléaire civil, est la partie commerciale du nucléaire militaire et que celui-ci est à l’origine de son développement.
Il y a du pour et il y a du contre, le fait est, le nucléaire qu’on l’aime ou pas, est notre héritage et celui de nos enfants et qu’on le veuille ou non.
La question n’est pas de dire je suis pour ou contre, mais plutôt, comment vais-je gérer au mieux (ou plutôt, au moins pire) cet héritage.
Les bonnes questions à se poser ne peuvent se faire qu’à la vue d’un constat objectif, prenant en compte tous les paramètres, et pas seulement ceux développer par le lobby de l’atome.
1) Est-il pertinent à terme de continuer dans cette voie.
C’est une profonde erreur que de conditionner cette première question à la capacité de répondre à la seconde, ci -dessous. Le positionnement doit être clair, et aujourd’hui il ne l’est pas, l’amélioration du mixte énergétique, ne répond pas à cette question, ce qui n’est pas sans susciter d’énormes problèmes de stratégies industrielles sur l’approche de la transition énergétique.
2) Comment s’y prendre pour synchroniser un mixte énergétique plus équilibré, à partir de ce très lourd héritage qui va demander de prendre en considération le coût d’un investissement massif dans les énergies renouvelables et qui dans le même temps demandera un financement considérable pour le démantèlement (qui relève de l’inconnue, aux vues de l’amplitude des estimations, et qui à l’évidence ont été très largement sous-estimé par EDF, qui n’avait pas prévu qu’un accident comme celui de Fukushima pourrait déstabiliser complètement le monde de l’atome au niveau mondial, par la prise de position politique de certains états défiant l’atome. Après avoir étouffé l’affaire de Saint Laurent des eaux et fait gober aux Français que Tchernobyl s’était arrêté à la frontière Allemande, l’état n’avait pas imaginé une seule seconde la possibilité d’un tel scénario, « c’est aussi ça la mondialisation !!! »).
Le vrai coût du nucléaire risque d’apparaître à ce moment crucial, et nul doute que la facture sera très lourde à payer pour le consommateur, le contribuable, mais aussi l’électeur.
Et que se passe-t-il lorsqu’un secteur d’activité géré par l’état devient trop lourd pour le contribuable ?
Par logique de rentabilité, il se retrouve privatisé.
Et c’est là que le bât blesse.
Récemment sur agoravox j’adressais le 21 mai 2015 un commentaire à Olivier Cabanel suite à son article fort bien documenté. Nucléaire, le syndrome du Titanic
Commentaire :
Tous ces faits avérés occultés ne sont pas le souci de nos élites, leur vrai question est : Comment faire pour privatiser le secteur énergétique ?
En plombant volontairement AREVA, nos élites vont finir par faire accepter à la population la fusion d’AREVA et EDF. « Emploi oblige »
Ce qui à terme va plomber les comptes d’EDF, il sera alors de circonstances, l’invocation de la privatisation complète de la production et distribution de l’électricité en France.
Le paradoxe est que la révélation de la réalité de l’industrie du nucléaire est instrumentalisée en argument servant sa cause. (Ils sont malins)
Qui est l’actionnaire majoritaire des deux boîtes ? L’état
Moralité, tout cela ne relève aucunement du hasard et fait partie d’une stratégie sur le long terme.
Gare aux factures d’électricité !!!!
Il y a pourtant d’autres approches possibles, mais il faut sortir du schéma classique qui conditionne notre approche trop orientée de la question.
Je ne pensais pas que mes propos se vérifieraient aussi rapidement
Au lendemain de la manifestation nationale d’AREVA du 02/06/2015, on peut lire sur dans la presse notamment sur le figaro. L'avenir d'Areva au cœur d'une réunion à l'Élysée
Extrait :
Un scénario tout trouvé
EDF a proposé de racheter le pôle Areva NP pour deux milliards d'euros. Le « plan Lévy », du nom de son PDG, prévoit la création d'une filiale qui réunirait les activités de la filière réacteur d'Areva. Une société à « grande autonomie industrielle et de gestion » mais également « proche de son actionnaire majoritaire EDF » et donc « plus efficace », selon Jean-Bernard Lévy. La direction d'EDF souhaite attirer des partenaires français mais surtout étrangers, et notamment chinois.
Ce que le contribuable ne paiera pas pour sauver Areva, le consommateur d'électricité pourrait bien le payer en plus. En échange de l'offre qui assure un véritable coup de main à l'Etat, le gouvernement pourrait concéder à EDF une hausse des tarifs de l'électricité. Selon le JDD, il pourrait s'agir d'une hausse de 2,5% par an sur trois ans.
Rappelez-vous la polémique avec Proglio, à qui l’on avait reproché de brader le savoir-faire français lors d’un accord de transfert de technologie vers la Chine : Contrat avec la Chine : EDF avait le soutien de l'Etat
A l’époque j’avais réagi de la sorte « Lorsque l’on commence à vendre les meubles pour payer le loyer, c’est que le dépôt de bilan n’est pas loin. »
Il apparaît par cet article, que la question de la fusion d’AREVA et EDF ne serait-ce que partielle pour le moment, soit dès lors engagée, et ce, depuis bien plus longtemps, que l’on ne veut bien nous l’avouer.
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard mais simplement d’une décision politique sous influence de lobbying dont l’unique finalité repose sur la privatisation du secteur énergétique français.
Ce à quoi nous assistons, n’est qu’une approche de communication pour faire avaler la pilule aux Français, la décision politique est convenue depuis longtemps, l’affaire AREVA n’est aucunement le fruit d’un mauvais choix stratégique. Elle est un des éléments d’une stratégie de déstabilisation du model du secteur énergétique Français.
Ce n’est pas un hasard si aucune réponse à la première question (Est-il pertinent à terme de continuer dans cette voie ?) Est soigneusement évitée par nos politiques, (mais comme on dit, qui ne dit rien consent).
Cette orientation politique, de privatisation n’aurait-elle pas vertu à fermer la porte à la possibilité d’autres solutions ?
Les français qui en paieront le prix fort, à tous les niveaux, emplois, prix du KWh, environnement, santé publique sont-ils d’accord sur le fait que l’état soit sur le point de distribuer à des entreprises privées, ce qu’ils ont payés de leurs impôts ?
Alors vous me direz, compte tenu de l’héritage du parc nucléaire français, quels avantages auraient des entreprises privées à s’approprier le parc de production nucléaire Français, en cours de vieillissement avancés.
Pourquoi les installations nucléaires intéressent elles autant les investisseurs privés ?
C’est bien là, des questions à se poser !!! (Parce que je doute que l’on veuille bien vous répondre).
Lorsque l’on vous présente une situation catastrophique, qui en temps utiles nécessiterait une mobilisation de toutes les forces vives du pays dans un esprit d’unité nationale devant l’enjeu, et que vous vous rendez compte que chacun tire individuellement la couverture de son coté en forçant le trait de son opposition face à ses adversaires, c’est qu’il y a anguille sous roche. La vérité est ailleurs, non seulement elle n’est pas avouée, mais tout est fait pour qu’elle reste bien cachée.
Il ne fait nul doute, que la place est forcément bonne à prendre.
Les Français m’émerveilleront toujours de leur naïveté infantile. Quand ils auront enfin compris que la corruption évolue latéralement, avant de devenir verticale, ils pourront enfin transformer cette naïveté infantile saine, en force créative, propre à notre vrai esprit franchouillard plein de bon sens, qui sait en temps utiles, poser les bonnes questions.
N’y-aurait-il pas une autre approche possible de la question de la transition énergétique ?
Etonnamment je n’ai jamais entendu parler, voir même évoquée, une solution technique permettant de définir une stratégie prenant en considération, la globalité des paramètres sociétaux liés à la question énergétique française.
Le formatage à un faux débat orienté par le lobby hyper actif du monde de l’atome n’y est à mon sens pas étranger.
Avec un peu d’imagination et quelques compétences techniques, ne se dégagerait-il pas une évidence qui pourrait être judicieusement exploitée. (Il me semble que certaines entreprises privées l’ont aussi comprise, d’où leur très grand intérêt à ce que le secteur énergétique français soit privatisé).
Vous n’auriez pas une petite idée, dessus ?
A suivre ……
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