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Accueil du site > Actualités > Société > Pourquoi l’État social devrait-il disparaître ?

Pourquoi l’État social devrait-il disparaître ?

Pourquoi l’intervention de l’Etat dans la sphère sociale, autrefois souhaitée, est-elle désormais dénoncée ? Quels changements ont provoqué ce retournement ? Pour quels intérêts ?

Nous vivons une époque où l’intervention de l’État dans la sphère sociale, ce que Bourdieux appelait « la main gauche de l’État », celle qui est redistributrice, est fortement remise en cause par les différents gouvernements occidentaux. Or, ce ne fut pas toujours le cas, bien au contraire, en des époques où les mêmes sphères œuvraient pour une intervention de l’État au niveau de l’éducation, des infrastructures, de la santé, etc. Qu’est-ce qui justifie ce changement ?

Il faut partir de la base du système capitaliste pour comprendre les besoins de sphères dirigeantes vis-à-vis de l’intervention, ou non, de l’État dans la société.

La base du système est et reste la création de profit, via la plus-value effectuée par la création de marchandises.

Jusqu’aux années 80, cette création se faisait essentiellement par la fabrication et la vente de biens matériels (frigidaires, automobiles, meubles, etc.). A partir du milieu des années 80, sont apparus sur le marché des produits de type nouveau, les logiciels notamment, dont la valeur ne se situait pas dans la fabrication en tant que telle, mais dans la part de conception qu’il contenait (par exemple, le prix d’un CD-Rom physique n’est rien vis-à-vis du prix du logiciel). C’est-à-dire que la plus-value produite par une équipe de concepteurs pouvait se multiplier à l’infini, sur des produits dont la valeur de fabrication devenait négligeable, voire nulle (dans le cas du téléchargement, il n’y a aucun produit réel fabriqué).

Peu à peu, cette part de conception sur les produits s’est étendue via l’ingénierie. Par exemple, dans l’automobile, la part liée à la technologie a été fortement augmentée. Le résultat étant l’apparition d’objets technologiques complexes, pour lesquelles la part de plus-value de fabrication ne représente plus d’intérêt, la maximalisation du profit se fera donc via la diminution maximale des coûts de fabrication.

Cela a des conséquences très importantes sur le système :

  • d’une part, il n’y a plus besoin, pour faire de substantiels bénéfices, d’une cohorte de travailleurs dont on doit s’assurer de l’existence, de la santé, de l’éducation. Il lui suffit de prélever quelques individus bien formés et de laisser tomber les autres ;
  • les travailleurs employés auparavant sont inutiles à la fois en tant que producteurs, mais aussi en tant que consommateurs, comme trop pauvres pour ses produits high-tech, sauf dans le cas de niches (la grande distribution, par exemple, qui reste à bien des égards dans l’ancien système) ;
  • contrairement à l’époque ancienne, il n’y a donc plus besoin d’un État protecteur, mais, au contraire, d’un État le plus minimal possible afin de maximiser ses profits par la baisse des prélèvements. La société civile devant se débrouiller seule ;
  • les coûts de production devant être minimisés, il va délocaliser au maximum, vers des pays où il n’aura rien à payer pour une main-d’œuvre en surnombre ;
  • la part de conception va s’étendre à d’autres domaines, permettant l’extension du domaine de la plus-value de conception à des domaines a priori éloignés. Le cas des OGM s’explique fort bien à partir de cette recherche d’un profit de conception : les nouvelles substances sont brevetées à partir de recherches génétiques, et un surcoût important s’ensuit, non dû à la fabrication, mais à la part de conception incluse dans le produit. Le phénomène des marques va même jusqu’à s’étendre aux vêtements, pour lesquels le client n’achète pas un produit (pour lequel la part de fabrication dans la valeur est quasiment nulle), mais une marque bien définie qui en fait réellement la valeur (d’où la chasse aux contrefaçons) ;
  • la part de fabrication réelle laissée aux pays à forte démographie implique la libre circulation des biens, une sorte de délocalisation généralisée (déterritorialisation), le réseau d’une multinationale permettant le choix des pays à plus faible coût, quasiment en temps direct, tandis que les gouvernements, forcément territorialisés, voient leur niveau d’intervention possible diminuer considérablement, allant jusqu’à accentuer le phénomène par élimination totale des impôts et charges sociales, jouant ainsi à « qui perd gagne » (voir notamment à ce sujet l’ouvrage de Luc Boltanski et Eve Chiapello, Le Nouvel Esprit du capitalisme) ;
  • par ce biais, le système a su rebondir vis-à-vis de la crise, amorcée en 73 via l’augmentation de produits pétroliers, et retrouver une dynamique qui a eu suffisamment d’effets, au moins momentanés, pour lui permettre de gagner la guerre froide, les pays soi-disant socialistes étant englués dans leur rigidité structurelle ;
  • la souplesse du système lui permet en effet de créer de nouveaux mécanismes à la suite de crises structurales, sans regarder les conséquences réelles de ces crises et de ces nouveaux mécanismes sur les populations, et en totale ignorance des règles démocratiques ;
  • les décideurs du système vont développer une idéologie qui va rendre acceptable ces transformations, dont les résultats sont une augmentation générale de la pauvreté, y compris dans les pays industriels traditionnels, d’où l’émergence dans les années 80 de l’idéologie néo-libérale, qui est un moyen d’obtenir cette nouvelle augmentation du taux de profit ;
  • aujourd’hui, nous sommes probablement en fin de cycle, la part des matières premières devenant prépondérante. Le profit étant toujours l’objectif, il est à craindre que celui-ci soit créé via la rareté des matières premières, ce qui ouvrirait la voix à une nouvelle transformation sociétale encore plus désastreuse (Soleil vert comme perspective ultime ?).

Nous pouvons constater que l’action actuelle du gouvernement va dans le sens indiqué, c’est-à-dire à couper la main gauche de l’État, afin de maximiser les profits pour les grands industriels, quitte à paupériser l’ensemble de la société civile de façon drastique.

On voit bien que les conséquences à long terme sont dramatiques, par la création d’une société à deux vitesses, entre ceux qui peuvent entrer dans la sphère de production conceptuelle, et garderont, au moins le temps de leur employabilité, un pouvoir d’achat suffisant pour se payer le logement, la santé, l’éducation de leurs enfants : et les autres, qui galéreront pour tout (emploi, logement, santé, éducation), et se verront rejeter dans des zones suburbaines à risques, tandis que les structures étatiques se résumeront à une main droite dure, police, prison et justice expéditive.

J’ajouterais que les mesures actuelles risquent d’aller tellement loin (y compris par la chute des budgets pour l’éducation et la recherche), qu’elles finissent par être contre-productives y compris pour les classes moyennes, touchant également notre capacité à innover, qui nécessite malgré tout des conditions de vie permettant le développent de la créativité, qui ne se résument pas à travailler plus, mais travailler mieux, donc avec du temps pour éveiller l’esprit, un développement culturel de haut niveau, etc. Dans ce cas, notre capacité à créer, pour les entreprises, de la plus-value intellectuelle risque alors elle-même d’en être affectée.

Nous sommes devant un choix de société : ou bien assurer le futur de la société civile et développer les services publics en fonction des besoins réels de la population ; ou bien vouloir maximiser les taux de profit des multinationales, qui s’évaporeront dans la sphère financière, en détruisant les services publics, notamment sociaux, avec les conséquences désastreuses à la clé.

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26 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 14 avril 2008 10:30

    Personne n’a affirmé que l’Etat doit disparaitre et d’ailleurs cela serait une regression

    Seulement l’administration doit pouvoir utiliser les outils existants dans le privé (comme la création de DRH pour gérer son personnel) et pour obtenir une fléxibilité qui n’existe plus depuis des dizaines d’années

    Ensuite la modernisation des outils de communications modernes et la pyramide des ages doivent permettre de réduire le nombre de fonctionnaire en France et accroitre la productivité des autres avec un vrai plan de travail (salaire,formation) afin de réduire la dette de l’Etat qui pénalise tous les français

     


    • foufouille foufouille 14 avril 2008 12:26

      lerma tu devrais rester devant ton ordi. la flexibilite sert uniquement de menace pour travailler plus pour gagner moins.

      les fonct il faut simplement les noter. qualite de l’acceuil, suivi du service, rapidite, ecoute. pas sur le volume ou les stats. ensuite donne des primes aux meilleurs


    • chris11 14 avril 2008 19:59

      Pour une fois je vais répondre Lerma

       

      "Personne n’a affirmé que l’Etat doit disparaitre et d’ailleurs cela serait une regression"

      Si moi , car un état qui ne m’apporte plus rien de valable doit disparaitre . Je pense que tout bon gestionnaire se ferait la même reflexion ,

      Donc :

      plus besoin de députés

      plus besoin de ministres

      plus besoin de président et tout ce qui va avec , armée , police ...

       

      Putain , qu’est qu’on va faire comme économies !!!!

      Et au bout de la logique libérale la simple lutte pour la survie , Mad Max quoi !!!!

      Mais ça , c’est bizarre , il n’en veulent pas , je ne sais pas pourquoi


    • spartacus1 spartacus1 14 avril 2008 10:34

      Plus de moyens pour financer l’état social, mais toujours plus d’argent étatique pour venir au secours des plus fervents tenant du libéralisme. Par exemple, le sauvetage par la FED de la banque Bear Stearns.

      C’est franchement un monde merveilleux : on privatise les bénéfices et on socialise les déficits. Les pauvres paient pour enrichir encore plus les possédants.

      Peut-être que le bon vieux Marxn’avait pas totalement tord : le système capitaliste, une fois son rôle historique joué, disparaitra sous ses propres contradictions. Ce sera le jour où l’immense masse des êtres humains s’apercevront qu’un petite minorité les roule dans la farine.


      • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 14 avril 2008 18:45

        "mais toujours plus d’argent étatique pour venir au secours des plus fervents tenant du libéralisme."

        Je ne sais pas d’où vous sortez cela, mais les premier à dénoncer l’intervention de l’Etat de façon positive (subvention) ou négative (impots) sont les libéraux.

        Vous ne pouvez pas les accuser d’une chose et de son contraire.

        Vous êtes interventionniste, soit. Donc c’est au nom de vos principes que l’argent de l’Etat, extorqué à ceux qui fonctionnent bien va au secours de ceux qui fonctionnent mal.


      • spartacus1 spartacus1 14 avril 2008 10:38

        Plus de moyens pour financer l’état social, mais toujours plus d’argent étatique pour venir au secours des plus fervents tenant du libéralisme. Par exemple, le sauvetage par la FED de la banque Bear Stearns.

        C’est franchement un monde merveilleux : on privatise les bénéfices et on socialise les déficits. Les pauvres paient pour enrichir encore plus les possédants.

        Peut-être que le bon vieux Marxn’avait pas totalement tord : le système capitaliste, une fois son rôle historique joué, disparaitra sous ses propres contradictions. Ce sera le jour où l’immense masse des êtres humains s’apercevront qu’un petite minorité les roule dans la farine.


        • Francis, agnotologue JL 14 avril 2008 10:42

           

          Bonjour Mr Foscarel, votre article m’a intéressé, malgré certaines difficultés de compréhension, par exemple ceci : "Il faut partir de la base du système capitaliste pour comprendre les besoins de sphères dirigeantes vis-à-vis de l’intervention, ou non, de l’État dans la société.""

          Sur cette conclusion que je ne désapprouve pas : ""On voit bien que les conséquences à long terme sont dramatiques, par la création d’une société à deux vitesses, entre ceux qui peuvent entrer dans la sphère de production conceptuelle, et garderont, au moins le temps de leur employabilité, un pouvoir d’achat suffisant pour se payer le logement, la santé, l’éducation de leurs enfants : et les autres, qui galéreront pour tout (emploi, logement, santé, éducation), et se verront rejeter dans des zones suburbaines à risques, tandis que les structures étatiques se résumeront à une main droite dure, police, prison, et justice expéditive.""

          Permettez moi d’ajouter une troisième "vitesse" : la société du crime. L’argent sale ayant toujours été le bienvenu dans l’économie libérale, les capitalistes subissent la protection sociale comme une double peine pour des raisons que chacun sait.


          • ZEN ZEN 14 avril 2008 10:51

            Pour continuer sur ce que dit Spartacus, c’est l’Etat tel que l’a rêvé Friedman et ses chicago Boys que l’on nous prépare, sous l’égide d’une Europe qui s’est ralliée aux dogmes néo-libéraux :

             

            Quand la logique des entreprises privées dénature les missions et le fonctionnement des services publics...
            De l’efficacité, bien sûr, du résultat quantifiable à tout prix et à court terme, non...

            Fonction publique : le désastre annoncé de la « culture du résultat » :
            "...Une révolution, à la fois peu médiatisée et porteuse de graves périls, est en train de se produire : la profonde démoralisation de la fonction publique française. Elle touche la plupart de ces piliers de l’Etat que sont les fonctionnaires des finances, des préfectures, des hôpitaux, les policiers et les gendarmes, sans parler des enseignants, des juges, etc..Un des volets importants est l’introduction de la supposée « culture du résultat » généralisée par la « LOLF ». De quoi s’agit-il ? Ce terme barbare désigne la « loi organique sur les lois des finances » votée sous le gouvernement Jospin et qui est depuis bientôt huit ans la bible de la réforme de l’Etat (un député socialiste, Didier Migaud, a même fondé un « club des amis de la LOLF »). Outre une réforme profonde de la comptabilité publique – dans le sens de la complication, bien sûr - elle institue un « pilotage par objectifs » des services fondé sur des résultats chiffrés ayant l’ambition de « mesurer la performance »... Cette réforme qui fait illusion aux yeux de l’opinion repose en effet sur plusieurs erreurs.
            D’abord la plupart de ces indices de résultats peuvent être manipulés et, n’en doutons pas, le sont déjà. Les gendarmes savent depuis belle lurette comment se placer au bord des routes pour faire le plus de PV possible tout en laissant à découvert des endroits plus dangereux mais où il est difficile de « coincer » les automobilistes...
            On ne saurait comparer l’activité de l’Etat dont les finalités sont multiples et dont l’efficacité ne peut se juger que par des critères complexes pas toujours quantifiables et celle d’une entreprise dont un indicateur unique, le profit , dit si elle marche bien ou mal.
            Au demeurant, il est erroné d’assimiler l’Etat à une série de programmes ou à des « actions » : il est d’abord le garant de la stabilité, de l’ordre et de la justice : à quel « programme » se rattachait saint Louis rendant la justice sous un chêne, prototype il est vrai bien lointain, de la puissance régalienne ...et de la justice de proximité ?
            Réduite à quelques indicateurs, l’activité d’un organisme sera infléchie en fonction de ceux-ci : par exemple un commissariat de police laissera tomber les multiples petits services qui assurent ses bonnes relations avec la population parce qu’ils ne sont pas pris en compte dans les statistiques...Une partie de ces primes est indexée sur les résultats, mais généralement à l’échelle du service dans son ensemble et non pas des individus, ce qui accroît un peu partout les tensions.
            Surtout le pouvoir discrétionnaire de la hiérarchie, jusque là limité par les règles d’ancienneté ou le contrôle des commissions paritaires, est élargi. Les fonctionnaires ont le sentiment d’être livrés pieds et poings liés à l’arbitraire de leurs chefs, petits ou moyens, cela à une époque où bien peu de gens apprennent encore dans leur famille ou à l’école ce principe éthique élémentaire que l’exercice d’un pouvoir quel qu’il soit est subordonné à un souci de justice, cette ascèse dont on sait combien elle est difficile, selon laquelle il faut savoir faire abstraction de ses sentiments personnels. ..Le découragement se trouve aggravé par une réformite tout azimut, fondée sur l’idée qu’une structure dynamique se doit de bouger pour bouger, sans considération de la nécessité réelle des réformes. Après la « rationalisation des choix budgétaires », la déconcentration, l’évaluation, le dernier gadget à la mode est la « révision générale des politiques publiques » : des cabinets d’audit privés, très peu au fait de la culture et des spécificités du secteur public mais payés très chers, déstabilisent les uns après les autres les services en remettant systématiquement en cause leur utilité (alors qu’un décorticage empirique des procédures eut suffi à faire des économies)... Erreur totale de conception, ignorance profonde de la spécificité de l’organisation de l’Etat, de la culture propre à la fonction publique française, inefficacité par rapport au principal objectif qu’une politique authentiquement libérale doit d’abord s’assigner, la diminution de la charge fiscale : tels sont les ressorts de la dérive inquiétante à laquelle nous assistons. Tous les penseurs libéraux ont dit que l’économie de marché exige un Etat sobre mais solide garantissant au moindre coût les règles du jeu. C’est en sens inverse que l’on va : un Etat mou et démotivé, toujours obèse et de moins en moins efficace. Voilà à quoi mène le pseudo-libéralisme brouillon de nos élites politico-admistratives. " (Roland Hureaux)

            La modernisation de la gestion de la fonction publique

            Le Gouvernement accélère son offensive contre la Fonction publique

            L’AGCS - Vers la privatisation totale des services publics
             


            • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 14 avril 2008 19:22

              Article XV des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 :

              "La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration."

              En clair, ne pas vouloir de controle pointilleux sur l’argent des contribuables dépensé par l’Etat est une atteinte aux Droits de l’Homme.

              Quand à la justification de l’Etat, c’est de garantir le respect des Droits de l’Homme.

              C’est vrai que pour vous, l’Homme n’est qu’une matière qu’il faut modeler selon votre bon vouloir. En volant ceux qui on plus que vous, pour vous permettre d’être condescendant avec ceux qui ont moins.

               

              En ne prenant quelques points de votre tract :

              "il n’y a plus besoin, pour faire de substantiels bénéfices, d’une cohorte de travailleurs dont on doit s’assurer de l’existence, de la santé, de l’éducation. Il lui suffit de prélever quelques individus bien formés et de laisser tomber les autres."

              Ce sont au contraire les coûts prohibitifs de l’Etat qui en sur-enchérissant les coût salariaux, (par des ponctions sans égales dans les autres pays de l’OCDE), mettent sur la touche quantité de personne qui n’ont pas la productivité suffisante pour rentabiliser à la fois ses coûts et le coût de leur propre production.

              "les coûts de production devant être minimisés, il va délocaliser au maximum, vers des pays où il n’aura rien à payer pour une main-d’œuvre en surnombre"

              Votre discours est le même que celui de ceux qui étaient contre l’entrée de l’Espagne et du Portugal dans la CEE à cause d’une supposée concurrence déloyale du prix de la main d’oeuvre. Résultat, en 20 ans, nos échanges avec l’Espagne sont bénéficiaires.

               

              Il est très difficiles d’argumenter sur des fantasmes. Essayez de prendre des exemples concrets dans la réalité. Par exemple, en quoi, les pays ayant une économie de tendance libérale seraient moins démocratique que les pays comme la Chine, le Corée du Nord, Cuba, l’Algérie, ...

              Essayez de dire la moitié de ce que vous dites dans l’un de ces paradis. En revanche, en GB, aux USA, en Suède, au Canada, en Irlande, en Australie, dans tout ses régimes que vous allez bientôt décrire comme libéro-satanique, vous pouvez écrire toutes vos éllucubrations sans aucun risque.

              C’est toute la supériorité du libéralisme : On peut être socialiste dans un pays libéral (kibboutz, phalanstère, communauté), mais le contraire est impossible.


            • chris11 14 avril 2008 21:14

              "Essayez de dire la moitié de ce que vous dites dans l’un de ces paradis. En revanche, en GB, aux USA, en Suède, au Canada, en Irlande, en Australie, dans tout ses régimes que vous allez bientôt décrire comme libéro-satanique, vous pouvez écrire toutes vos éllucubrations sans aucun risque."

              la dictature c’est "ferme ta gueule " et la démocratie "cause toujours" .le résultat final est identique dans les deux systemes.

              le seul moyen de casser ces pouvoirs ,c’est de les retourner comme des crepes .Ensuite , on a une petite trentaine d’années de tranquilité et de progrès social .


            • Roland Verhille Roland Verhille 14 avril 2008 11:05

              Encore ! Que vient faire sur AV ce tract de quelqu’un ne sachant même pas lire la "politique éditoriale" de AV ; ou ne voulant pas la respecter. Que font les responsables de AV de leur politique éditoriale ? Comme Sarkozy avec ses promesses ?

              Rien dans ce tract n’apporte un complément d’information aux lecteurs, il ne nous rabâche que des airs archi connus destinées à tromper les victimes de la désinformation. Il ne fait que saboter ce lieu normalement instauré pour y avoir des débats sérieux, en le transformant en une tribune pour bateleurs de foire.

              Les débats sérieux sont leurs ennemis, ils risquent de rendre les gens mieux informés et plus intelligents.

               


              • ZEN ZEN 14 avril 2008 11:41

                @ L’auteur

                Monsieur Verhille est très en colère, lui qui prèche pour un Etat minimal. Vous ébranlez ses dogmes...

                AV va bientôt l’embaucher pour faire régner l’ordre dans la politique éditoriale...


                • Roland Verhille Roland Verhille 14 avril 2008 12:19

                  Oui Zen, de nos jours il faut tout faire soi-même, quelle misère !

                  Mais si ces gens arrivaient à chasser du site suffisamment de gens normaux, je préfèrerais retourner dans mon jardin !


                • Gilles Gilles 14 avril 2008 16:30

                  Verhille

                  "Oui Zen, de nos jours il faut tout faire soi-même, quelle misère !"

                  ben mince alors ! N’est ce pas ce que vous nous prêchez à longueur d’article ? La responsabilisation personnelle jusqu’à l’absurde, disposer de la "liberté" de choisir pour tout, l’arrêt de toutes ces réglementations absurdes qui brident la liberté de choisir ?

                  Dans ce cas va falloir apprendre à tout faire soi même ! Au travail !


                • foufouille foufouille 14 avril 2008 12:36

                  le probleme ne vient pas des multinatinationales . c’est leur but de devenir riche

                  l’etat ne joue plus, volontairement son role. il ne regule plus rien


                  • Jimd Jimd 14 avril 2008 12:39

                     

                    Je ne comprends pas bien la logique.

                    La critique est axees sur la recherche de rentabilite et de profits conduisants a des delocalisation massive et un appauvrissement de notre societe. Ok, meme si je ne partage pas ce point.

                    Je perds ensuite le lien avec la main gauche de l’etat….ou avec le titre de l’article, comment arrive t’on a cette suppression du role social de l’etat.

                    Pour moi il y a une distinction.

                    L’Etat a un role a assurer au niveau social par la redistribution, mais aussi par le besoin de mettre en place des services publics la ou la concurrence ne pourrait le faire. C’est la notion de bien public, le marche ne fait pas tout.

                    Je vous rejoindrais si vous pensez qu’il faut un regard critique sur la reforme de l’etat. Mais c’est une analyse qui ne doit pas etre dogmatique. Il peut etre naturel d’avoir un etat efficient afin d’optimiser l’utilisation de l’argent public (Note : Je suis comme cous tres critique de la diminution du nombre de professeur dans l’education nationale)


                    • chris11 14 avril 2008 20:57

                      De toutes façons , le protectionisme qu’il soit national ou européen, on va être obligé d’y revenir , faute de quoi la situation sera ingérable pour les politiques .il y a je pense un certains nombres de signaux économiques dans ce sens , même si actuellement , ils sont trop faibles .

                      Je ne vois pas très bien pourquoi ce mot est tabou pour pas mal d’économistes car après tout il est tres sain de maintenir le niveau des échanges au volume que l’on souhaite et ca n’empeche pas le commerce , ça le régule , c’est tout .Mais la régulation est devenue un gros mots pour les tenanciers de l’Elysée.

                      De toutes façon , les chinois ou les pays de l’est ne vont pas mettre bien longtemps avant de comprendre qu’il peuvent nous vendre leurs produits plus chers ....


                    • herve33 14 avril 2008 12:58

                      Excellent article qui montre bien que l’Etat est absolument nécessaire pour réguler l’économie . Lorsque celui ci ne joue plus son rôle , nous allons tout droit vers la grande débacle qui est entrain de se produire de l’autre coté de l’Atlantique et qui commence déjà à déferler sur l’Europe et le reste du monde , et dont les conséquences se feront fortement sentir après l’été 2008 et probablement pour plusieurs années .

                       

                       

                       


                      • Gilles Gilles 14 avril 2008 16:36

                        herve

                        "Excellent article qui montre bien que l’Etat est absolument nécessaire pour réguler l’économie"

                        Pas seulement l’Etat. S’en remettre au seul Etat c’est aussi risquer de se soumettre à un despotisme pire que le néo libéralisme ; demandez aux soviétiques et aux cubains !

                        Les institutions internationales (UE, ONU, OMC, FMI etc etc), les Etats bien sûr et à l’intérieur des états tous les organismes insitutionnels (CSA, CNIL,.AMF.etc etc ) jouent leur rôle de controle et de régulation. C’est eux qu’ils faut renforcer et rendre indépendants, honnêtes et comptables de leurs actes devant les nations et citoyens


                      • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 14 avril 2008 17:33

                        @ l’auteur : vous cherchez dans l’évolution des techonologies une réponse à un problème beaucoup plus vaste. Pour faire court, le rôle social de l’Etat n’est apparu que très récemment à l’aulne de l’histoire de l’économie moderne. En France, il n’a été vraiment défini que par les ordonnances de 1947, imposé comme un dictat au banques (qui depuis veulent faire passer de Gaulle pour un dictateur !). Les propriétaires de la Société Banquaire Occidentale, (société de droit privé informelle connue sous le nom de "Démocratie occidentale") veulent reprendre partout ce qu’ils ont perdu au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

                        Une stratégie délibérée de transformation sociale à l’échelle mondiale
                        Dans son premier rapport de 1999 consacré aux PAS [Plans d’Action Struturels], M. Fantu CHERU explique que l’ajustement structurel va « au delà de la simple imposition d’un ensemble de mesures macroéconomiques au niveau interne. Il est l’expression d’un projet politique, d’une stratégie délibérée de transformation sociale à l’échelle mondiale, dont l’objectif principal est de faire de la planète un champ d’action où les sociétés transnationales pourront opérer en toute sécurité. Bref, les PAS jouent un rôle de ’courroies de transmission’ pour facilité le processus de mondialisation qui passe par la libéralisation, la déréglementation et la réduction du rôle de l’Etat dans le développement national. »

                        Réduction du rôle de l’Etat.

                        Et cela vient d’un rapporteur spécial des Nations-Unies. M. CHERU n’est d’ailleurs pas le seul rapporteur des Nations-Unies à avoir évoqué dans ses travaux les conséquences néfastes des PAS. Des critiques détaillées issues des travaux d’autres experts onusiens font feu de tout bois dans les domaines du droit au logement, du droit à l’alimentation ou encore à celui de l’éducation. Là où les IFI’s [Institutions Financières Internationales] imposent la privatisation et ouvrent une voie royale à l’appétit gargantuesque des multinationales.

                        Source : Alterinfo

                        Micro secteur par micro secteur, toutes les transactions économiques dont le financement était assurées par la solidarité nationale sont progressivement réintégrées dans le secteur bancaire privé de la SBO. Aujourd’hui : l’optique. Une paire de lunette n’est pas un bien dématérialisé !


                        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 14 avril 2008 17:38

                          @ Leon "Le retour d’une certaine forme de protectionnisme, s’inspirant du "protectionnisme éducateur"est une absolue nécessité pur maintenir le haut niveau de protection sociale des pays développés, j’en suis désormais convaincu"

                          se proteger de ce qu on veut ? Les consommateurs francais votent TOUS LES JOURS quand ils vont ouvrir leur porte monnaie chez Carrefour ou Aucha. On ne peut pas avoir des oranges a deux euros le kilo en hiver ou des t shirts a 5 euros qui ont pourtant traversé la planete sans en paer le prix !! Et le prix c’est des matelots philippins sous payés, des clandestions marocains en Espagne ou des ouvriers de Shenzhen qui bossent pour 50 fois moins cher qu ici. Retour du protectionnisme = reorienter completement la consommation

                           

                           

                           


                          • foufouille foufouille 14 avril 2008 17:57

                            non non, regarde bien les emballages

                            emballez en FRANCE. les gens decortique rarement les etiquettes. rien n’empeche de fabriquer avec des produits etrangers. meme le haut de gamme c’est dur a trouver. surtout des fringues ou chaussure solide


                          • foufouille foufouille 14 avril 2008 21:05

                            les droits de douane sont regis par l’europe


                          • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 15 avril 2008 13:40

                            foufouille, ne prend pas les gens pour des idiots

                            les etiquettes sont tres claires ! made in Bangladesh ou in China and Assembled in France or Mexic

                            Aucune ambiguite possible

                            de tte facon les gens savent qu un t shirt fait en France ne peut pas couter 5 euros

                             

                            quand aux frruits et legumes, la, aucune ambiguite : l origine EXACTE est toujours mentionnee sur : la caisse, l ardoise des prix et parfois meme sur le fruit lui meme

                             

                            il faut etre coherent. on peut pas rouler en Logan et voter NON a la Constitution


                          • moebius 14 avril 2008 22:39

                            ce sont des organismes gouvernementaux internationaux qui régulent l’économie au niveau international. Des organisme gouvernementaux européen qui régulent l’éco.. ect....loin d’assister a une réduction de l’état on assiste plutot a une multiplication et a une complexication de la chaines des instances de décision. Prenons un cas simple trés hierarchisé l’armé par exemple et ses missions....non ’est un mauvais exemple...j’ai pas le bon formulaire...à l’aide


                            • François G 15 avril 2008 10:05

                              On vide les porte-monnaie pour remplir les portefeuilles

                              On commence à nous dire : "Je ne peux plus rien pour répondre à vos besoins, je vous conseille de faire selon vos moyens"

                              Il apparaît de façon criante que la recherche de profit ne se soucie pas de la sécurité alimentaire dans le monde

                               ............

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