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Accueil du site > Actualités > Société > Présomption d’innocence que deviens-tu ?

Présomption d’innocence que deviens-tu ?

Je n'aurais pas l'outrecuidance d'écrire que j'ai lu les 111 commentaires qui ont précédé le mien suite à l’article de Médiapart intitulé « Affaire Polanski : l’équipe du film tente de censurer des questions de la presse  », mais je les ai parcourus avec beaucoup d'attention. Il y a de tout : le vomi de la doxa populaire, les extrémismes de tous bords, quelques écrits raisonnés même s'ils ne sont pas toujours raisonnables… Au bout on a quoi ? L'image d'une société déboussolée qui vit une crise majeure sinon de ses valeurs (en a-t-elle encore) du moins un grand bazar dans ses principes.

Issu des Lumières, repris à la Révolution et maintenu jusqu'à aujourd'hui une des grandes évolutions de l'humanité est que toute personne accusée d'un crime a droit à un procès équitable. De là sont nés : le rejet de la vindicte populaire (on ne lynche plus en France) et le principe de la présomption d'innocence.

Voilà qu'aujourd'hui un groupe de personnes (quand ce n’est pas une personne seule jouant de sa notoriété) peut décider de lyncher médiatiquement et socialement quelqu'un sans qu'il y ait eu de jugement, ni même d'enquête. C'est ce qui se passe pour Polanski dont les féministes (on se demandera lesquelles) empêchent la sortie de son film, c'est le réalisateur mis en cause par Adèle Haenel que la société des réalisateurs exclue de son cénacle sine die sur la simple déclaration de madame Haenel qui refusait de porter plainte, ce fut Jean-Pierre Baro et Guillaume Dujardin, ce dernier a été exclu de l'université où il intervenait avant qu'un tribunal se soit prononcé et JP Baro n'a pas été poursuivi… et nous pourrions ajouter d'autres histoires analogues.

Il ne s'agit pas de dire que les plaignantes (ts) mentent, il s'agit de rappeler les droits fondamentaux de toute femme et de tout homme à avoir un procès équitable et à ne pas être jeté en pâture à la vindicte populaire.

À partir de là il faudra bien qu'on interroge le rôle des médias dans ce processus de lynchage car s'il est une chose que de donner une information, il en est une autre que de se faire l'écho quand ce n'est pas le promoteur d'un véritable lynchage. 

Sans doute ma myopie m’a-t-elle empêché de voir que Médiapart rappelait le principe de la présomption d’innocence dans ses articles consacrés aux dénonciations citées plus haut. Faut-il que la presse, Médiapart en particulier, ne rende pas compte des manifestations de groupuscules féministes devant des cinémas qui projettent le film de Polanski ? Certainement pas, mais avec quelle mesure, quelle tempérance et quelle précaution oratoire de rappel du droit doit-elle le faire ?

Hier on envoyait en « camp » sur une simple dénonciation, aujourd’hui on peut tuer socialement sur une simple dénonciation ; les articles remplacent-ils le gaz ?


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31 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 14 novembre 2019 08:56

    Comment lancer un film avec du rédactionnel sans payer la pub : lien


    • Fergus Fergus 14 novembre 2019 09:11

      Bonjour, Séraphin Lampion

      Inutile de voir là une manipulation de la production. Ce film était très attendu du fait de l’énorme intérêt que portent encore les Français à l’« Affaire Dreyfus » et à la publication du « J’accuse » de Zola. Et, Polanski mis en cause ou pas, ce film était  et reste promis à une belle carrière en salle.


    • Michel DROUET Michel DROUET 14 novembre 2019 09:55

      @Fergus
      Bonjour Fergus

      L’arroseur arrosé ! En dénonçant le réalisateur lors de la sortie de son film et en souhaitant sans doute lui porter préjudice, on peut finalement provoquer l’effet inverse.

      Une seule solution lorsqu’on veut dénoncer des faits relevant d’un crime : le dépôt de plainte et la justice.


    • Fergus Fergus 14 novembre 2019 10:45

      Bonjour, Michel DROUET

      « le dépôt de plainte et la justice »

      Oui, mais en l’occurrence, les faits sont prescrits. Toute l’ambiguïté de ce genre d’affaire est là : dans ce recours, des années après, à une forme de tribunal médiatique.
      Et nous sommes tous schizophrènes : nous voudrions que les femmes abusées puissent obtenir une forme de réparation, mais en recourant à cette médiatisation, les présumées victimes portent de facto une grave atteinte au présumé coupable.
      Pas évident, et l’auteur a raison de souligner les limites de ces formes d’action féministes, surtout lorsqu’elles sont conduites, comme hier au Champo, par des intégristes de la cause féminine qui perdent tout sens de la mesure en amalgamant Polanski aux spectateurs de son film.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 10:48

      @Michel DROUET
      "Une seule solution lorsqu’on veut dénoncer des faits relevant d’un crime : le dépôt de plainte et la justice.

      "

      Donc Polansky n’a qu’une solution contre celles qui se plaignent de lui dans les média, le dépôt de plainte et la justice.
      On attend !


    • amiaplacidus amiaplacidus 14 novembre 2019 11:26

      @Daniel PIGNARD
      Pour se laver de tout soupçon, Polansky a une solution bien simple : aller se présenter devant la justice US qui l’attend depuis passablement de temps.


    • Albert123 14 novembre 2019 18:02

      @Fergus

      « Ce film était très attendu du fait de l’énorme intérêt que portent encore les Français à l’« Affaire Dreyfus » »

      ah bon ?

      sortie de l’hypertrophie médiatique récurrente autour de la question juive (et de son traitement uniquement victimaire auquel on doit le délire communautaire et tribaliste généralisé contemporain), la vaste majorité des français se contrefout très certainement de l’affaire Dreyfus en 2019, sans même parler de la vaste majorité qui n’en connait ni le fond (fortement idéologisé et déformé avec le temps ) ni même l’existence. 

      j’y vois surtout une énième bouse de propagande politique qui va marteler encore une fois la même idéologie gnan gnan du vivre ensemble réalisé très certainement avec l’argent systématiquement gaspillé du contribuable auquel on rappellera à quel point c’est un immonde raciste intolérant sans qu’il puisse prétendre le contraire.

      et cela sera d’autant plus contre productif que la seule chose qui en ressortira sera encore la médaille d’or de la compétition victimaire remis à la même communauté qui poussera les autres à encore plus de pleurniche et de sectarisme de la part des autres communautarisés et un français dit de souche qui à force de battre sa coulpe pour des raisons qui lui échappe, va peut être un jour finir par se dire que pour vivre enfin en paix il faudra peut être éjecté de son sol tout ce qui ne lui ressemble pas.

      d’ailleurs on est déjà entrain d’assister à une démonstration de puissance victimaire juive auquel s’oppose un féminisme tout aussi hystérique qui à la victimisation des juifs oppose celle des femmes victimes du juif Polanski.

      Non je n’attends pas ce film et encore moins ce que cette piqûre de rappel obligatoire qui nous est imposé chaque jour peut avoir et a déjà eu comme effet délétère sur la société française en général.

      mon seul regret, au delà du fait qu’on utilise encore mes impôts a des fins très discutables et que cela nourrit juste un peu plus un climat de guerre civile, c’est de voir Dujardin (qui a du talent) jouer dedans quand le médiocre kev adams aurait suffit.


    • Francis, agnotologue JL 14 novembre 2019 09:07

      A qui profite, ou nuit, tout ce tapage organisé autour de ce film qui, dans le contexte actuel n’est pas anodin ?


      • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 09:51

        La présomption d’innocence, c’est pour les tribunaux. Mais pour les victimes, elles savent si l’accusé est innocent ou pas. Innocent = in nocere = « qui ne nuit pas ». La victime sait parfaitement si l’accusé lui a nui ou pas. Si l’accusé lui a nui, elle peut donc le jeter en pâture avant même que le tribunal s’en saisisse.

        Comment faire confiance à la justice en France alors que la force publique condamne le propriétaire du véhicule dans les PV automatiques au lieu de rechercher le vrai auteur et déterminer s’il a nui à autrui ou pas ?

        Comment faire confiance à la justice quand les PV valent 90 puis 180 puis 375 euros, et cela toujours pour la même infraction ?

        Comment faire confiance à la justice quand il faut payer la contravention avant de pouvoir se défendre ?


        • Michel DROUET Michel DROUET 14 novembre 2019 10:02

          @Daniel PIGNARD
          "Mais pour les victimes, elles savent si l’accusé est innocent ou pas«  : Vous allez bien vite en besogne. Jugé par un tribunal de la rue en quelque sorte ! La justice existe notamment pour éviter les dénonciations calomnieuses, laissons la faire son travail, autrement le risque ce serait d’avoir une forme de justice transactionnelle dans laquelle ce seraient les avocats qui négocieraient en sous main des indemnités pour éviter des procès (affaire DSK, par exemple) ou une justice »populaire" destinée simplement à ruiner la réputation de quelqu’un.


        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 10:35

          @Michel DROUET
          Allez-vous demander à ce que la justice tranche en dernier ressort avant qu’un employeur ne licencie pour faute grave ou faute lourde ?
          Pour l’instant, on lui en donne le droit et il en abuse énormément. Eh bien, une victime a donc le droit de trancher avant les tribunaux comme le font les employeurs.


        • Fergus Fergus 14 novembre 2019 10:54

          Bonjour, Daniel PIGNARD

          « La victime sait parfaitement si l’accusé lui a nui ou pas. Si l’accusé lui a nui, elle peut donc le jeter en pâture avant même que le tribunal s’en saisisse. »

          Je vous trouve imprudent et présomptueux dans vos affirmations. A titre personnel, je ne doute pas de la sincérité des femmes qui accusent Polanski. Mais il s’agit de leur parole contre celle du réalisateur, et hors de toute enquête contradictoire, prendre une position aussi péremptoire me semble déplacé.

          Qui plus est, il a été avéré en différentes occasions que toutes les accusations portées dans le cadre de « Me Too » n’étaient pas crédibles, certaines ayant eu clairement pour fondement un désir de revanche ou une quête de publicité.

          Bref, prudence ! Ni vous ni moi ne sommes armés pour trancher les différends de cette nature.


        • Michel DROUET Michel DROUET 14 novembre 2019 12:37

          @Daniel PIGNARD
          Vous avez une notion très élastique du droit...


        • LATOUILLE LATOUILLE 14 novembre 2019 12:52

          @Daniel PIGNARD
          votre exemple des PV n’est en rien illustrant de ce que serait une défaillance de la justice puisque ce montant relève de la seule décision du législateur.

          c’est une évidence que de dire que la victime sait et que l’accusé sait aussi. Le problème n’est pas là, il est dans la médiatisation de l’accusation qui devient alors une dénonciation. La grandeur d’un Etat de droit c’est de permettre d’apporter la preuve de l’acte délictueux que la victime a ou aurait subi. Et heureusement que c’est comme ça car les fausses victimes ça existe aussi, et nous pourrions en parler longtemps je tiens à votre disposition des dizaines de situations.
           
          Supposons que Polanski soit innocent des accusations dont il est l’objet, envisagez-vous les dégâts sociaux, professionnels et familiaux qu’une telle dénonciation entraîne et qui sont irrémédiables ? Une plainte en diffamation ne répare pas grand chose d’autant moins que les médias n’en font guère de publicité.

          moi demain je décide d’accuser Daniel Pignard et d’en faire une large publicité dans les médias, qu’en penserez-vous ? Rien parce que vous vous savez innocent ? Sera-ce suffisant pour rétablir votre honorabilité aux yeux de ceeux qui auront lu les articles dans la presse ?

          enfin, dans mon billet je parle surtout des médias, de Médiapart en particulier, pas des victimes dont a priori je pense, et j’ai toujours pensé, qu’elles disent la vérité, leur vérité.


        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 15:26

          @Michel DROUET
          Non, c’est l’Etat qui a une notion très élastique du droit. Les juges ne veulent pas statuer sur les droits de l’homme quand on les soulève devant eux alors qu’ils ont ordre de le faire.


        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 15:32

          @LATOUILLE

          « les fausses victimes ça existe aussi »

           

          Oui, quand l’Etat nous met des PV automatiques, nous n’avons généralement nui à personne et il joue donc la fausse victime.

          ART. 4. — La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.


        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 15:52

          @LATOUILLE

          « moi demain je décide d’accuser Daniel Pignard et d’en faire une large publicité dans les médias, qu’en penserez-vous ? »

           

          Qui s’y frotte s’y pique. Peugeot m’a licencié le 25 juillet 2011 pour faute grave pour m’être élevé contre une exposition itinérante à l’intérieur des murs de PSA dont le thème était : « L’homosexualité n’est pas un problème, l’homophobie en est un ». Mes arguments étaient des citations de la Bible et de l’épître aux Romains ch. 1 en particulier. La valeur de l’action Peugeot a commencé à chuter exactement à cette date. Elle était de 30,476 le 25 juillet et s’est retrouvée à 19,48 le 25 août et à 11,985 le 28 déc 2011 et enfin 4,4 en nov 2012 soit 7 fois moins qu’en Juillet 2011. Si un cadre ne peut plus faire de remarques sur les mœurs, il y a comme un problème.

           

          J’avais prévenu la presse qui a fait un article sur mon cas en se moquant un peu de moi.

          Le papier avait pour titre :« Des limites de la justice divine ».

          Il se terminait par : Et il indique que depuis son renvoi, « l’action Peugeot s’est fortement dégradée ». Le papier est sorti le 30/08/2011 soit un mois après mon licenciement, l’action a encore beaucoup chuté après.


        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 novembre 2019 19:00

          @Michel DROUET

          « Vous avez une notion très élastique du droit... »

           

          Ben c’est-à-dire que le droit dit dans les droits de l’homme de 1789 :

          ART. 10. — Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.

          ART. 11. — La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

           

          Et pourtant, vous avez déjà censuré 1003 articles sur Agoravox, alors qui a vraiment une notion élastique du droit ?


        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 15 novembre 2019 08:48

          @LATOUILLE

          « votre exemple des PV n’est en rien illustrant de ce que serait une défaillance de la justice puisque ce montant relève de la seule décision du législateur. »

           

          La force publique condamne le propriétaire du véhicule dans les PV automatiques au lieu de rechercher le vrai auteur et déterminer s’il a nui à autrui ou pas ?

          Les droits de l’homme de 1789 énoncent :

          ART. 9. — Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable,

          ART. 4. — La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui

           

          Comment faire confiance à la justice quand les PV valent 90 puis 180 puis 375 euros, et cela toujours pour la même infraction ?

          Les droits de l’homme de 1789 énoncent :

          ART. 8. — La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires

           

          Comment faire confiance à la justice quand il faut payer la contravention avant de pouvoir se défendre ?

          Les droits de l’homme de 1789 énoncent :

          ART. 9. — Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable.

          "Aucune peine ne peut être appliquée si la juridiction ne l’a pas expressément prononcée." (Art. 132-17 du nouveau Code pénal)

           

          Voici les textes qui vous prouvent que le tribunal a le devoir de bousculer les décisions du législateur si elles contreviennent aux droits de l’homme de 1789 :

          « L’autorité judiciaire doit demeurer indépendante pour être à même d’assurer le respect des libertés essentielles telles qu’elles sont définies par le préambule de la Constitution de 1946 et par la Déclaration des droits de l’homme à laquelle il se réfère. » (loi constitutionnelle du 3 juin 1958 - 4°)

           

          « Afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif…afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.... » (préamb Déclaration 1789)


        • Francis, agnotologue JL 14 novembre 2019 10:13

          La présomption d’innocence c’est seulement pour les puissants.

           

          « Selon que vous serez puissant ou misérable

          Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »


          • Fergus Fergus 14 novembre 2019 13:42

            Bonjour, JL

            « La présomption d’innocence c’est seulement pour les puissants »

            A vouloir faire un bon mot, on émet des opinions fausses. Certes, c’est trop souvent pour les puissants, mais pas seulement, fort heureusement !


          • Francis, agnotologue JL 14 novembre 2019 18:13

            @Fergus

             un bon mot ? Où ça ?
             
             Spécialement pour vous : « Seuls les pauvres enfreignent les lois – les riches les contournent. » Wobbly T-Bone Slim, écrivain anarchiste et activiste.
             


          • ZenZoe ZenZoe 14 novembre 2019 15:16

            L’article parle d’une perte de valeurs. Sans doute l’auteur et les commentateurs ont-ils oublié que Polanski a bel et bien avoué avoir drogué et violé une mineure en 1977, avant de s’enfuir courageusement des Etats-Unis pour échapper à la prison ?

            Je laisse volontairement de côté la douzaine d’accusations depuis qui n’ont pas pu aboutir, car en effet, rien n’a été prouvé. Il n’en reste pas moins que Polanski n’est le bienvenu que dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse.

            Polanski se pavane donc dans ces trois pays sans y être inquiété, et en jouissant même d’une aura auprès d’une intelligentsia éclairée, qui n’hésite pas à accuser ses détracteurs d’antisémitisme pour leur clore le bec à ces rabat-joie.

            Certes, c’est un réalisateur hors pair, mais c’est aussi et surtout un homme lâche qui viole, drogue et frappe de toutes jeunes filles, et qui n’a par contre jamais eu les couilles d’affronter la justice.

            Alors ne parlez pas de valeurs, vous ne savez pas ce que ce mot veut dire.


            • ZenZoe ZenZoe 14 novembre 2019 15:25

              @ZenZoe
              Je précise que je suis contre tout boycott de ses films.
              Je précise aussi que je n’approuve pas les déballages des victimes dans les media et pas auprès de la justice.
              Mais je rappelle aussi que Polanski EST un violeur et un pédophile. Voilà. Ensuite, chacun réagit en son âme et conscience. Sans conspuer les autres.


            • Kapimo Kapimo 14 novembre 2019 16:49

              La présemption d’innocence existe aussi aux USA. Le sieur Polanski y est attendu depuis 1978 pour y être jugé pour suspicion de viol.

              Le reste n’est que littérature.


              • njama njama 15 novembre 2019 09:31

                @Kapimo
                La présemption d’innocence existe aussi aux USA.

                Ben non, pas vraiment car le droit anglo-saxon ne fonctionne pas comme le droit romain. Aux States la charge de la preuve est inversée, donc vous êtes présumé coupable, et c’est à l’inculpé et non à l’accusation de démontrer son innocence, ou que rien ne permet de prouver la culpabilité. Il s’en suit que les deux seules options devant le juge sont le plaider coupable ou plaider non coupable.
                Polanski avait d’abord plaidé non-coupable, pour ensuite choisir le plaider coupable ce qui lui évitait d’être exposé au verdict beaucoup plus risqué d’un grand jury, et la possibilité de régler le différend à l’amiable $$$. De mémoire selon le jugement il a indemnisé la victime (plaignante) et quand même fait une courte période en prison.
                Ce n’est que quand un juge trouvant sa peine de prison insuffisante relança le dossier qu’il prit la poudre d’escampette sans demander son compte...


              • Francis, agnotologue JL 15 novembre 2019 09:43

                @njama
                 
                 ’’ le droit anglo-saxon ne fonctionne pas comme le droit romain’’
                 
                « L’Habeas corpus, plus exactement Habeas corpus ad subjiciendum et recipiendum, est une notion juridique qui énonce une liberté fondamentale, celle de ne pas être emprisonné sans jugement, contraire de l’arbitraire qui permet d’arrêter n’importe qui sans raison valable. »
                 
                 C’est cet arbitraire qui fait chez nous, selon que vous êtes puissant ou misérable, vous bénéficierez en liberté de la présomption d’innocence, mais si vous êtes misérable vous attendrez votre procès en taule.


              • tashrin 14 novembre 2019 17:26

                si y avait que Polanski...

                Quasi tous les grands principes qui ont permis la construction de ce pays sont battus en breche. Le tribunal twitter a remplacé les tribunaux judiciaires, et décident de la mise à mort sociale de ceux qui ont le malheur de s’attirer les foudres de groupes de pression dégourdis avec l’utilisation des reseaux sociaux (superu de l’arbresle, #metoo, etc etc...)

                Ceci étant, le meilleur moment de ma semaine, ca a été de voir Nadine Trintignant défendre bec et ongles Polanski au nom de grands principes dont elle refuse l’application à Bertrand Cantat :)


                • tashrin 14 novembre 2019 17:27

                  @tashrin
                  qui contrairement à Polanski a purgé sa peine, lui...


                • Sozenz 14 novembre 2019 18:58

                  Je me demande s ils ne font pas des tests sur les réactions des personnes .

                   le contexte actuel et l Année qui vient peuvent être de bons prétextes pour tâter le terrain .

                  je me pose la question , du pourquoi cette affaire revient maintenant ...

                  A ce que je vois on ne traite pas , ou on expose pas une personne à l heure actuelle sans raison ou sans motivation indirecte ;

                  détourner l attention , tester des attitudes , provoquer des réactions , faire tendre vers un mouvement . ?

                  Donc pourquoi ça , et maintenant .( au delà des actes avérés ou non de polanski )


                  • Phare55 14 novembre 2019 21:37

                    Merci Latouille et bravo. Enfin une voix qui en appelle aux droits fondamentaux de tout citoyen. La présomption d’innocence est de plus en plus souvent bafouée et l’emploi du conditionnel dans les médias (X serait le tueur) n’enlève rien au lynchage. L’un de mes voisins en a fait les frais, il ne s’en est jamais remis, offert à la vindicte du quartier alors qu’il était innocent.

                    Que Mme Haenel ait mis autant d’années pour « dénoncer » devrait donner à réfléchir. 10 ou 15 ans, soit, mais 44 ans ? Pour elle aussi, j’applique le principe de retenue, elle a sans doute ses raisons. Mais on peut s’étonner et ne pas nécessairement hurler avec la meute.

                    J’adhère donc tout à fait à cet invitation à la retenue que j’espère vivement voir entendue par les médias...

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