Prostitution : Alors, on fait quoi ?

C’est une théorie fumeuse, si je puis dire. Je fume depuis des années, j’ai accepté les augmentations de prix, d’être montrer du doigt, et de fumer sur le trottoir, et même dans un périmètre circonscrit. J’ai fait tout ce que l’on m’a demandé de faire sauf d’arrêter de fumer. D’un autre côté, certains se sont arrêtés de fumer parce que cela devenait trop cher ou trop compliqué, mais à moins de supprimer les cigarettes, on ne se débarassera pas des fumeurs, et encore c’est à voir, la prohibition a montré les limites de ce type de loi. La prostitution ne disparaitra pas parce qu’elle est moralement répréhensible, parce qu’elle est interdite ou parce que les hommes seront pénalisés. Elle ne disparaitra pas parce que comme la cigarette, il y a une offre et une demande. Tout jugement moral vient se greffer sur cette évidence, mais ne la change pas.

Un point que j’aimerai éclaircir pour les tenants de la pénalisation de la prostitution est celui de savoir si la prostitution est acceptable, lorsqu’elle est consentie. Parce que l’argument qui revient le plus souvent est que les prostitués sont forcées dans leur grande majorité de se prostituer. Si ce n’était plus le cas, la prostitution deviendrait-elle acceptable pour cela ?

La question posée par l’article était : la prostitution, on fait quoi ? À mon avis, on essaye de la gérer, tout en essayant de limiter le recours à la prostitution lorsqu’elle est un dernier recours, mais cela voudrait dire s’attaquer à tous les autres problèmes sociaux, sans-abris, chômeurs, etc. Il est tellement plus facile de se donner bonne conscience en passant une loi inutile et totalement inapplicable.

« soit mettre le doigt dessus (théoriser) afin de faire évoluer les mentalités pour que la vente de sexe devienne obsolète (un peu comme pour le tabac, on a réussi à faire passer les fumeurs pour des dégénérés....chassés de partout, avec même plus le « coin fumeur »). »

« Je suis contre tout ce qui consiste à interdire, le problème est que nous ne sommes pas capables de nous auto-sanctionner afin d’éviter les débordements dans certaines pratiques : si les fumeurs avaient fumé en tenant compte des non fumeurs, de leur refus de fumer de façon active ou passive, personne n’aurait jamais parlé de loi. »

Ah bravo, quelle cohérence ! C’est sûr qu’un coin fumeur fout le cancer aux innocents comme une pute dans un coin le met dans nos belles têtes faites à l’image de Dieu ou de Rousseau.

« La question posée par l’article était : la prostitution, on fait quoi ? À mon avis, on essaye de la gérer, tout en essayant de limiter le recours à la prostitution lorsqu’elle est un dernier recours, mais cela voudrait dire s’attaquer à tous les autres problèmes sociaux, sans-abris, chômeurs, etc. Il est tellement plus facile de se donner bonne conscience en passant une loi inutile et totalement inapplicable. »

Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela à comprendre. Pourtant les prohibitionnistes de tout ce qui bouge n’arrivent pas à réaliser que le rôle de l’état est de proportionner aux individus les conditions pour exercer leur liberté en général, et en particulier dans ce cas, celle de disposer de leurs propres corps, et non pas de leur dicter une morale qui va à l’encontre des Droits de l’Homme et donc du Droit tout court. Rien que l’histoire de l’abolitionnisme de la prostitution démontre que la mesure qui vise à criminaliser le client, donc l’acte de marchandage, donc la prostitution en général est une usurpation, de la part de prohibitionnistes, de l’abolitionnisme. Tout cela n’a rien à voir avec la position abolitionniste ratifiée en 1960 qu’ils avancent comme principal argument.

Une des représentantes de la profession, à qui vous refusez d’ailleurs, le droit à la parole, exprime elle-même sa préférence pour le terme pute au lieu de celui, trop passif à son goût, de prostituée. Qu’est-elle à vos yeux de biche dessinée par Disney ? Une rate, une conne, une traître ?