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Accueil du site > Actualités > Société > Que vont devenir les sciences humaines ?

Que vont devenir les sciences humaines ?

Après l’annonce de la suppression du samedi dans les écoles, il serait bon dès aujourd’hui de réfléchir sur les modifications que cette décision va entraîner en termes d’horaires et de contenus. On sait que la maîtrise de la langue et les mathématiques ne souffriront pas trop de cette diminution de l’horaire global de scolarisation, mais il faudra bien trancher. Quelles sont les disciplines qui souffriront le plus de cette découpe ?

Bernard Laporte s’est déjà déclaré favorable à l’augmentation des horaires d’EPS à l’école et cette discipline étant utile à l’instauration de ce qu’on appelle le "Vivre ensemble", on peut pense que si son volume horaire n’augmente pas, il ne diminuera pas non plus.

Les activités culturelles soutenues par le chef d’Etat, via ses connaissances, ne semblent pas être en danger non plus. Rappelons également qu’il y a peu, le président Chirac surfant sur le succès du film Les Choristes avait oeuvré pour l’instauration de chorales dans les écoles.

Autre discipline soutenue, mais cette fois par Xavier Darcos : les langues vivantes et soyons plus précis l’anglais puisqu’il est déconseillé d’enseigner l’espagnol dans les écoles (au contraire de l’allemand suite aux pressions exercées par Angela Merkel !). Non, au contraire, dans les programmes à venir, l’enseignement de l’anglais sera renforcé tout comme l’apprentissage de l’usage des nouvelles technologies, ce qui peut faire rire plus d’un enseignant qui n’aperçoit dans sa classe qu’un seul misérable ordinateur...

Alors, quelles disciplines ? Malheureusement, il ne reste que les sciences humaines : l’histoire, la géographie, les sciences naturelles. Et je crains que ce soient elles qui paient le lourd tribut de la diminution des horaires. Pourtant, l’histoire est essentielle au développement de l’esprit critique et citoyen. Elle permet une meilleure compréhension de notre société actuelle et un éclairage sur le cheminement social, culturel et politique qui a abouti à notre démocratie. La géographie à l’heure de la mondialisation permet d’entrevoir les disparités sur la planète et les difficultés qu’a l’homme à concilier développement et protection de la planète. Les sciences humaines permettent enfin de comprendre l’utilité de la recherche dans l’amélioration des conditions de vie de chacun (à une heure où les inquiétudes sont grandes concernant les débordements possibles de la science).
Vous rétorquerez que cette compréhension globale de notre monde ne peut être acquise dès le CM2. C’est en partie vrai bien que je crois que certaines notions peuvent être acquises très jeune : la nécessité du développement durable, les avancées de la science aux services de l’homme, la théorie de l’évolution, l’importance des actes historiques pour notre société actuelle, disparités dans le monde en termes de densité de population et de richesse. Mais surtout, n’oublions pas que l’école prépare aussi au collège et que ce qui n’est pas fait au primaire est reporté sur le secondaire.

J’ose croire que l’on ne satisfera pas d’adultes bilingues, sachant pianoter sur un clavier à la vitesse d’un rafale, courant le 100 m en 10 secondes et ayant tous le doigté d’un Monet. Il en faudra, c’est évident, mais globalement il faudra à la France des têtes bien faites et, en ce sens, les sciences humaines sont essentielles et l’on peut donc s’inquiéter du silence des spécialistes, historiens, archéologues, géographes, biologistes, chimistes, etc.


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18 réactions à cet article    


  • Marsupilami Marsupilami 29 novembre 2007 11:01

    @ L’auteur

    Aucune crainte à avoir. Notre omniprésident est très cultivé. Il a dit à Michel Onfray qu’il lisait Sénèque (il n’a pas précisé si c’était dans la traduction de Barbelivien).

    D’où le slogan sarkozyste : « Sénèque un début, continuons le combat ».

    Plus sérieusement, tu as raison de t’inquiéter. Les sciences humaines sont dans le collimateur, et ce ne sont pas des choses qu’on peut délocaliser pour que des actionnaires se pètent la thune.


    • dalat-1945 27 mars 2008 10:09

      @ Marsupilami,

      Ah vraiment vous êtes très fort ! Vous avez sûrement dû étudier Sénèque autrefois. Et ce n’est pas facile Sénèque !


    • Linda 29 novembre 2007 12:22

      @ l’auteur,

      Je trouve curieux que vous classiez les sciences naturelles dans les sciences humaines ... La botanique, la zoologie ou la géologie ne me semblent pas être des sciences humaines bien que naturelles.

      L’apprentissage de l’anglais dès le primaire repose sur l’idée, fausse à mon avis, que les enfants ont plus de facilité pour apprendre les langues. Le primaire devrait se concentrer sur la maîtrise de la langue maternelle et la grammaire de phrase ce qui me paraît indispensable pour l’acquisition de tout autre savoir et en particulier des langues.

      Quant à l’apauvrissement de l’enseignement des sciences humaines, il me semble poursuivre un but final : produire des abruttis incapables d’avoir le moindre recul et le moindre sens critique sur ce qu’ils voient et entendent, ce qui en fait de parfaits consommateurs.


      • peter macaloai peter macaloai 30 novembre 2007 09:08

        L’apprentissage de l’anglais dès le primaire repose sur l’idée, fausse à mon avis, que les enfants ont plus de facilité pour apprendre les langues.

        Pour avoir habité jeunes aux USA et Canada, aux ages du primaire, j’ai pu aquerir un anglais bilingue en l’ayant gardé jusqu’a présent. Or quand je voit mon frere qui apprend l’anglais, en France, aux meme ages que moi, on se rend compte que l’aprentissage est le meme, c’est à dire tres rapide.

        D’autre part meme en habitant en pays anglophone j’ai pu aquérir une aisance verbale francaise meilleur que beaucoup de mes copains francais, car étant loin d’emmissions francaise je lisais beaucoup. Le vrai drame de la jeunesse francaise est surtout son manque de lecture et d’interet pour ce qui dépasse leur cadre personnel...

        peter macaloai


      • Linda 30 novembre 2007 12:09

        @ Peter,

        J’ai personnellement appris plusieurs langues à l’âge adulte et on progresse aussi très vite. Cette progression rapide s’appuie aussi sur les autres langues étrangères déjà connues ce qui n’est en général pas possible au primaire.


      • Frédo45 Frédo45 30 novembre 2007 17:53

        Ce n’ets pas trop l’apprentissage du vovabulaire qui se fait mieux à cet âge mais plutôt l’acquisition d’une oreille différente et d’aptitudes de prononciation. En ce sens, l’apprentissage d’une langue étrangère est nécessaire dès le plus jeune âge mais il faudrait pour cela diversifier les langues. Le but ne doit pas être d’aboutir à des élèves bilingues dès la sixième mais plutôt de permettre aux élèves d’acquérir plus facilement les sonorités d’une nouvelle langue.

        J’ai placé les sciences naturelles dans les siences humaines. Je n’aurais sûrement pas dû et parler de discipline de découverte ou d’ouverture sur le monde.


      • dalat-1945 27 mars 2008 10:14

        @ Linda,

        D’accord avec votre remarque sur les Sciences humaines et les Sciences naturelles. Pas d’accord avec votre raisonnement sur l’apprentissage de l’anglais dans le primaire. Les autres enfants européens qui le font ,ne sont pas plus stupides à la sortie que les nôtres. Je dirais même qu’ils sont probablement plus ouverts.Quand à votre histoire de "Consommateurs", cela vraiment n’engage que vous !


      • dalat-1945 27 mars 2008 10:19

        @ Peter

        D’accord avec votre analyse Peter, qui repose sur une expérience personnelle et familiale.Mais les Français sont des conservateurs, qu’il est très difficile de faire bouger ! Il va faloir donner un coup de pied dans la fourmillière !


      • dalat-1945 27 mars 2008 10:20

        @ Fredo,

        D’accord avec vous.


      • Aspiral Aspiral 30 novembre 2007 05:59

        Cela fait longtemps que l’école a commencé à perdre son âme, par effritement progressif. Naturelles ou humaines, les sciences sont déjà mal enseignées, car comme vous le dites vous même « cette compréhension globale de notre monde ne peut être acquise dès le CM2. » Comme s’il s’agissait de comprendre, grand mythe de notre époque, pour contrôler sans doute ! Ce projet mégalomane finira terrassé dans l’effroi de l’impossibilité de comprendre et contrôler la complexité. Les « humanités » devraient se servir des matières pour apprendre à être « humain », « penser » convenablement et pas à devenir « compétent ».Il sera toujours temps pour cela. Aujourd’hui l’école, toutes matières confondues, n’est plus que l’école du cirque. Toujours plus haut, toujours plus grand, toujours plus fort. La limite est atteinte : les enfants décrochent de plus en plus.


        • Frédo45 Frédo45 30 novembre 2007 18:00

          Commentaire acerbe d’une personne aigrie. Je ne crois pas qu’on enseigne mal les sciences. Ressortir texto ce que l’enseignant vous a demandé de copier dans votre cahier, voilà ce qui rend débile. Comment peut-on expliquer que l’école ne remplit plus son rôle parce qu’elle demande aux élèves de comprendre, de manipuler et de déduire ?

          De plus, la compétence est ici critiquée. La compétence fait écho à l’exigence. Peut-on là aussi critiquer l’exigence nécessaire à l’école ?


        • Aspiral Aspiral 30 novembre 2007 19:09

          Vous voyez bien que vous n’avez pas appris vous-même à négocier un conflit de point de vue : vous faites ce qu’on appelle un argument ad hominem sur base d’un complexe de Colomb : « JE ne comprends pas ce qu’il dit, donc, c’est »con" ; et donc, il doit être aigri pour dire ça. En réalité je fais un diagnostic avec lequel vous avez le droit de ne pas être d’accord mais aussi le devoir de chercher à comprendre ce qui peut être au delà de votre horizon de conscience. Sans rancune. Votre réponse est une confirmation de ce que je disais. Mais cela n’a plus d’importance, la page est tournée. On est vendredi et plus personne ne lira ce mot sauf vous-mêmes.


        • Frédo45 Frédo45 1er décembre 2007 18:49

          Prétention, égo surdimensionné. Je critique votre position parce qu’elle émane d’une personne persuadée de deux choses :
          - Connaître ce dont elle ne perçoit même pas l’essence, en l’occurence ici l’enseignement.
          - Qu’il suffit d’user un langage soutenu pour convaincre.

          J’ajouterai que vous êtes tout à fait le genre d’individu prompt à critiquer le vocabulaire abscont des pédagogues mais qui usent des mêmes stratégies afin de faire apparaître une culture supposée supérieure. Il est à la portée de n’importe quel sombre idiot de faire de belles phrases, si l’on considère qu’une belle phrase est composée de mots inusités. Ce n’est pas mon avis et c’est pourquoi je considère que votre propos est ridicule. Il est tout simplement simplet, voire vulgaire.


        • dalat-1945 27 mars 2008 10:26

          @ Aspiral,

          Vous êtes bien pessimiste ! Et avec votre raisonnement, c’est comme cela que l’on arrive à trouver des jeunes qui ne veulent jamais entrerdans le "concret" de la vie et des chercheurs qui tournent en rond pour déterminer le sexe des anges. J’en sais quelquechose car j’enseigne dans une Université.

          Il n’est jamais trop tôt pour bien faire.


        • dalat-1945 27 mars 2008 10:32

          @ Fredo45,

          Encore d’accord avec vous.


        • moebius 30 novembre 2007 15:16

          ... la pensée et la compétence ne sont pas incompatibles. Je pense que nous ne devons pas renoncer à une comprehension global de notre monde et que celle ci est tout sauf « un grand mythe » qui controle tout. Les sciences humaines sont en crise depuis de nombreuses années. C’est leur incapacité a s’ériger en savoir absolu qui peut en etre la cause. On peut comparer les sciences humaine à un champ de bataille a une lutte dont l’enjeux n’est pas la « connaissance de notre monde » mais la volonté de puissance, une lutte de pouvoir de vérités parcellaires pour controler l’ensemble du champ des sciences. La lecture de Freud par exemple nous renseigne plus sinon autant sur le rapport de force entre Freud et ses détracteurs que sur la psyché. Faire de la psycho l’alpha et l’oméga de notre connaissance de l’humain a échoué. Reste le point de vu du psychologue qui en vaut un autre qui s’opposse au sociologue pour construire une psycho- sociologie qui s’opposse au structuralisme ect... On peut d’ailleurs remarquer que « l’engouement pour un savoir a commence a passer de mode lorsque la relativité de ce savoir se fait jour. Ce qui nous interessait en fait ici c’était la bataille et le controle plus que la connaissance ou la vérité qui est en deça ou au dela du rapport de force. De toutes ces batailles les sciences humaines sortent épuisées et comme anéanties, vidées de leur contenu. La est la crise des sciences humaines dans la concurrence des univers et de »l’université" a constituer une totalité


          • moebius 30 novembre 2007 15:26

            pardon ,leur incapacité a constituer une totalité, pour l’université c’est bien là le comble, la formation de spécialistes compétents.


          • Aspiral Aspiral 30 novembre 2007 19:15

            Si, il est possible d’ériger les sciences humaines en « savoir absolu ». Mais il faut pour cela y introduire le facteur Temps comme en physique. Ne plus se contenter de symbolique. Allez voir sur mon site.

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