Vaincre l’ANTISEMITISME par le SIONISME, c’est la Vision de Theodor HERZL. Le Sionisme a aujourd’hui plusieurs visages concurrents
Le Président James MADISON (1809 - 1817), un des Pères Fondateurs de la Constitution des États Unis, disait qu' « Il est de grande importance dans les républiques, non seulement de défendre la société contre l'oppression de ceux qui la gouvernent, mais encore de garantir une partie de la société contre l'injustice de l'autre. » (1)
Cette déjà ancienne citation souligne bien l'attention à apporter, aussi dans notre monde actuel, tant à l’Antisémitisme qu'à certains aspects associés à la mise en œuvre du Sionisme. Car l'injustice peut signifier de graves souffrances pour la population qui la subit.
"At Basel I founded the Jewish State" (13)>314) - Theodor Herzl au balcon de l'Hotel Les Trois Rois à Bâle – 1897 (Source : eng.wikipedia.org) (Credit E. M. Lilien )
Le sionisme n'est pas apparu "ex nihilo", à la fin du 19 ième siècle.
Il plonge ses racines dans un antisémitisme ancien, endémique, virulent, sans fin. Cet antisémitisme se manifestait alors essentiellement en Russie et en Europe : discriminations variées, humiliations et violences allant jusqu'aux pogroms.
En Occident, les États ont montré leur incapacité (ou manque de volonté ?) à traiter sérieusement la question de l'antisémitisme. Déjà était apparu le concept de "question juive" (= les Juifs sont-ils aptes à s'intégrer en Europe ?). La question suggérait que la victime était en fait le problème... Question d'ailleurs souvent posée par ceux dont les ancêtres étaient arrivés dans le pays bien après les premiers Juifs, comme le fait d'ailleurs remarquer Herzl. (13)>20)
En 1896, Theodor Herzl, le théoricien du Sionisme, propose « une solution rationnelle et définitive à l’incertitude d’un phénomène persécutif irrationnel » (…) qui « doit permettre à la nation juive de retrouver son honneur parmi les peuples. » (2)
Cette solution, c'est le Sionisme. « Les bases doctrinales du projet tiennent au fait que les Juifs, minoritaires et partout victimes de persécutions antisémites, forment un peuple dont la situation, anormale et injuste, doit être corrigée par la création, reconnue en droit international, d'un État où ils pourraient se rassembler. » (2)
Le Sionisme actuel compte deux courants principaux. Ils considèrent Israël comme un État Refuge. L'un le voit comme un « État de tous les Citoyens ». L'autre le voit comme un « État des Citoyens Juifs ». Chaque courant développant ses propres raisons. Une petite synthèse pour chacun est proposée en Annexe 1. Voir aussi l'excellent article de Michel STASZEWSKI "Les Sionistes face à l'Antisionisme" du 10 mars 2019, que reprend l' UJFP. Article qui analyse très bien cette problématique (16) : http://www.ujfp.org/spip.php?article7023
>>> THEODOR HERZL : DE LA RÉSIGNATION AU RÉVEIL
Theodor Herzl est un Hongrois d'expression allemande, assimilé, Juif non-pratiquant. De formation juridique, il occupe un poste journalistique important auprès d'un grand quotidien de Vienne : Neue Freie Presse.
L'antisémitisme a très fortement marqué Herzl. Et il s'inquiète pour son fils Hans : « Quand je pense à lui, je trouve que le fardeau du judaïsme lui donnera des leçons d'humanité. Mais je me demande si j'ai le droit de lui rendre de façon si inutile la vie difficile comme elle l'a été et continuera à l'être pour moi. » (...) « C'est pourquoi on devrait baptiser les enfants tant qu'ils sont incapable de calcul (...). Se dissoudre dans le peuple. » (8) p. 54
Cependant, le doute taraude Herzl : « (...) on n'a pas le droit d'abandonner le judaïsme lorsqu'il est menacé. Question de respect de soi. » (8) p. 54
L'idée d'un 'retour' en Palestine commençait alors à circuler en Europe.
En 1873, la pièce La Femme de Claude d'Alexandre Dumas Fils 'annonce' le retour des Juifs en Palestine... Herzl lit la pièce vers 1893. Aussitôt, il réagit en publiant un avis critique : « Le bon Juif Daniel veut retrouver sa patrie perdue et réunir à nouveau ses frères dispersés… Mais, précisément, un tel Juif doit savoir qu'il ne rendrait guère service aux siens en leur rendant leur patrie historique… Et si véritablement les Juifs y retournaient, ils s'apercevraient dès le lendemain qu'ils n'ont pas grand chose à mettre en commun. Ils sont enracinés depuis de longs siècles en des patries nouvelles, dénationalisées, différenciées, et le peu de ressemblance qui les distingue encore ne tient qu'à l'oppression que partout ils ont à subir. » (9) (10)
En octobre 1894, Herzl écrit une pièce « Das Ghetto » qui exprime une sorte de mot d'ordre : Hors du Ghetto ! « Nous fûmes libérés du ghetto, mais nous sommes restés et nous continuerons à rester des juifs du ghetto. » (8) p.58
Theodor Herzl apparaissait jusqu'alors bien résigné. « C'est justement cette fatalité qu'il n'accepte plus un an plus tard. (...) L'Affaire Dreyfus montre pour lui l'impossibilité de l'assimilation. » (8) p. 58
Herzl est envoyé à Paris pour suivre l'Affaire Dreyfus et constate l'ampleur des campagnes anti-Juives. Elles « lui font alors prendre conscience que même dans un pays comme la France, qui a été la première à proclamer l’égalité des Juifs, l’assimilation semble irréalisable. » (11) Cette expérience jouera certainement un rôle dans son engagement. Herzl s'exclamera plus tard : « C'est en vain que nous sommes des patriotes loyaux, parfois super-loyaux... dans les pays où nous avons vécu depuis des siècles, on nous déclare étrangers. » (8) p. 60
Der Judenstaat sera publié en 1896. Herzl y prône l'établissement d'un Foyer National Juif dans lequel les Juifs du monde qui le souhaiteraient pourraient s'établir : un État Refuge donc, semble-t-il.
La publication du Judenstaat a immédiatement suscité une vague mondiale de critiques et de moqueries de la plupart des différents courants Juifs occidentaux. Beaucoup disaient que Herzl était devenu fou. En outre, « Dans le monde du judaïsme hassidique (...) l'idée sioniste serait incompatible avec l'essence même du judaïsme. » (12)
Après le premier congrès Sioniste, le Dr Samuel Cohen, grand-rabbin de la communauté libérale de Pest déclara : « Le sionisme politique qui prétend fonder un nouvel État Juif est, selon moi, une folie spirituelle dangereuse. (...) nous sommes opposés à ce mouvement vicieux. » (12) Aux États-Unis, les rabbins réformés déclarent que « l'Amérique est notre Sion. »
Pourtant, un an plus tard, Herzl rassemblera 200 représentants de 16 pays. Il s'est donc passé quelque chose de très important dans l'intervalle !
En fait, les livres de Herzl ont je pense fait l'effet d'un électrochoc. Cette hypothèse de ''retour'', écrite noir sur blanc, ouvre une grande fenêtre dans un mur aveugle, et pousse chacun à questionner sa propre identité. C'est le chemin que Herzl a été le premier à parcourir en écrivant le Judenstaat. En 1897, « dans son discours inaugural, lors du Congrès sioniste de Bâle, Herzl reconnaît en effet qu'il est revenu à la maison et proclame que le sionisme est le retour à la judéité avant même d'être le retour à la terre des Juifs. » (12)
Le sentiment d'injustice et le refus de la résignation, joints à la conviction que l' Antisémitisme est indéracinable, auront, en présence d'une solution proposée "idéale", fortement renforcé l'appétence pour le Sionisme.
Signature de Theodor Herzl - ( Source : en.wikipedia.org ) (Credit Ladislav Faigl)
>>> THEODOR HERZL : ''ENTRE LES LIGNES'' et AMBIGUÏTÉS
Herzl a longtemps hésité avant de décider pour le titre de son livre. Finalement, dans son journal, il note « Ce sera Der Judenstaat » (L’État des Juifs) Un État Refuge donc.
Mais, pourquoi pas Der Jüdische Staat (L’État Juif) ? Car, dans sa correspondance privée, il parle de l’État Juif. Le choix du titre a donc été pensé.
Par ailleurs, dans le Judenstaat, Herzl n'affronte pas vraiment, non plus, certains aspects pourtant essentiels, me semble-t-il :
> Les autochtones du pays ''d'accueil'' – Qu'en fait-on ? Quels statuts ? (*)
> La variété des cultures et de langues, tant pour la diaspora Juive que pour les indigènes de Palestine. Comment gérer cette énorme diversité ? (*)
> Le risque de fragmentation de l'unité déclarée de la "Nation Juive" dans cet "État des Juifs". (*)
(*) Voir en (15) l'analyse du Président d’Israël Reuven RIVLIN sur les problématiques actuelles de l’État d’Israël, sur ces thèmes.
Je pense que ces aspects ne sont pas traités dans le Judenstaat pour deux principales raisons complémentaires :
> Certains aspects nécessitent des négociations préalables, et ne peuvent donc être livrées 'brutes' dans un livre.
> Certains aspects ne font pas partie des priorités du Projet que Herzl a élaboré. La priorité absolue est le Peuple Juif. Tous les autres aspects sont de fait considérés non-centraux, périphériques, mineurs ou sans importance. Un oubli par Herzl de ces aspects dans le Judenstaat me semble à exclure : on se souvient de sa formation et de son métier...
L'objectif central officiel est donc d'obtenir la création d'un État où les Juifs pourraient se rassembler. Le reste sera à gérer opérationnellement en son temps. Bien qu'il faille s'en occuper dès le début, séparément, sur certains points. Ce sujet sera traité dans un autre Article.
En fait, l’État auquel Herzl pensait dès le début était un État Juif. Un État dans lequel les Juifs seront chez eux, avec leurs propres règles et traditions. Un État pour les Juifs. Les autres devant nécessairement s'ajuster à leurs règles, d'une manière ou d'une autre : une contrainte en quelque sorte, ou une chose ''sans importance''. C'est selon. L'essentiel demeurant la mise en œuvre de la solution à l'antisémitisme.
Il me semble que, pour atteindre l'objectif du Projet, il convenait de conserver, aussi longtemps que possible, une ambiguïté sur la nature précise de l’État projeté, afin de pouvoir recueillir une adhésion large au projet « publiquement reconnu et légalement garanti » . (13)>337) C'est ce qui a été fait.
Le Projet a dû être mené avec « des négociations diplomatiques et des actions de propagande à grande échelle » (13)>341) (note JPC = pour ce dernier point essentiel, je n'ai point trouvé de détails sur les types d'actions projetées)
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Il y a une grande cohérence dans les textes écrits par Theodor Herzl, sur une longue période. Et son parcours tant personnel que professionnel inspire confiance. Sa remarque sur les politiciens (qu'il a dû pratiquer assidûment pour faire avancer son Projet) a sans doute forgé sa vision de la politique dans la future Altneuland : « Ici, la politique n'est ni un business ni une profession... le terme ''politicien professionnel'' est une insulte. » (13)>403)
Georges Clémenceau, notre ''Tigre'' dans la guerre, ne disait-il pas, parlant de Theodor Herzl : "C'était un homme de génie (...). Les hommes de génie sont reconnaissables à leur envergure gigantesque (...). Leur façon d'agir, de comprendre, de découvrir l'essence réelle des choses et des êtres, s'exprime d'une manière tout à fait personnelle et originale. Ils sont au-delà d'une logique ordinaire et c'est pourquoi ils sont souvent mal compris (...).Ainsi était Herzl." (12)
Portait de Theodor Herzl – (Source : Commons Wikimedia.org) (Credit Carl Pietzner)
>>> THEODOR HERZL : SA VISION DU SIONISME
Voyons cela avec les propres textes de Herzl (13). Une description documentée de la Vision de Herzl est proposée en Annexe 2 – Avec les Citations y relatives en Annexe 3.
En synthèse extrêmement concentrée, voici ce qu'affirme Herzl dans ses écrits :
Le Sionisme est un mouvement moral, légal et humanitaire, dirigé vers la réalisation du vieux rêve du peuple Juif. (13)>330)
Le Sionisme demande un territoire en Palestine, patrie pour les Juifs, qui soit publiquement reconnu et légalement garanti. (13)>337) Voir aussi la note (14).
Herzl explique : Nous annonçons nos intentions au plein jour... et nous désirons recevoir l'autorisation avant d'entreprendre une mission qui serait autrement la plus injustifiable des expérimentations. (13)>322)
Le premier objectif étant d'obtenir la souveraineté, garantie par le droit international, sur une portion du globe assez grand pour satisfaire à nos besoins. (13)>319) Le reste, nous nous en occuperons. (13)>364)
Comment le Sionisme sera-t-il mis en œuvre ?
Tout d'abord par la conclusion d'un accord politique satisfaisant avec les puissances impliquées. Alors, la migration des Juifs pourra commencer, avec l'accord des pays concernés. Le flux s'arrêtera avec la fin de l'antisémitisme dans chaque pays. (13)>36)
Herzl ajoutait : Une fois donnée aux Juifs leur position légitime comme peuple, je suis persuadé qu'ils développeront des caractéristiques propres et des aspirations nationales, susceptibles de contribuer au progrès de l'humanité. (13)>344)
L' Annexe 2 propose plusieurs éclairages sur la Vision de Herzl relatifs à :
La nature particulière de la communauté juive.
La nature politique du Sionisme.
L’intérêt du Projet pour les ''nations civilisées'' et pour ''la civilisation''.
La définition de la Nation Juive.
Le patriotisme exclusif.
L' abandon de la stratégie d'infiltration juive au profit du Sionisme.
Le choix de la voie de la colonisation.
La préférence pour une République Aristocratique, plutôt que Démocratique.
Rappelons que le périmètre du territoire de l’ État Juif, comme défini par Theodor Herzl dans son Journal, va du Nil à l'Euphrate. (14) C'est le « Grand Israël ». La Palestine serait donc une première étape. On note par ailleurs qu’Israël a, dès 1948, évité de définir ses frontières. Et ne les a pas défini depuis. Les actuels partis israéliens ultra-nationalistes mentionnent aussi le « Grand Israël ». Ainsi qu' une partie des supporters Américains.
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Le Sionisme de Herzl est donc une réponse à la « question juive » des nations civilisées, qu'elles n'ont pas su/voulu traiter. La solution du Sionisme permettait de soustraire les Juifs européens à l'insupportable antisémitisme qui perdurait. La solution Sioniste correspond à une approche coloniale, fruit de négociations diplomatiques avec les principales puissances civilisées, qui devait être préalablement validée publiquement et garantie en droit international.
Et cela a été réalisé. « Pas mal ! » dirais-je, pour reprendre l'expression de Herzl (en français dans le texte) (13)>276).
Cependant, le Sionisme ne s'attaque pas -non plus- aux causes de l'antisémitisme : il vise d'abord à mettre le 'patient' à l'abri. Par ailleurs, les méthodes employées en accord avec les nations civilisées étaient sans doute en partie pratiques courantes à l'époque. Mais le monde a changé, et même les accords tacites ou secrets d'alors méritent reconsidération. Surtout quand les problématiques autrefois considérées sans importance ne le sont plus à présent. Ce sera l'objet d'un autre Article.
JPCiron
:: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: : NOTES :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :
….. (1) - Cité dans De la Démocratie en Amérique – Alexis de TOCQUEVILLE - 1848
….. (2) - "De l'idée à l'organisation" - Yvon PESQUEUX & Lévi-Avishaï LEGER-TANGER – Conservatoire National des Arts et Métiers – 2010
…. (3) – Article « ''Qu 'est-ce qu'une nation ?'' par Ernest Renan (1882) » - par JPCiron - ( https://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/qu-est-ce-qu-une-nation-par-ernest-209190 )
….. (4) - « Le président Rivlin parle des quatre tribus d’Israël » - Tribune Juive – 9 juin 2015 - ( http://www.tribunejuive.info/israel/le-president-rivlin-parle-des-quatre-tribus-disrael ) - ( suite à la Convention de Hertzliya )
….. (5) – ONG ADALAH – Discriminatory Laws Database - « Adalah’s Discriminatory Laws Database (DLD) is an online resource comprising a list of over 65 Israeli laws that discriminate directly or indirectly against Palestinian citizens in Israel and/or Palestinian residents of the Occupied Palestinian Territory (OPT) on the basis of their national belonging. The discrimination in these laws is either explicit – “discrimination on its face” – or, more often, the laws are worded in a seemingly neutral manner, but have or will likely have a disparate impact on Palestinians in their implementation. » ( https://www.adalah.org/en/law/index ) ( https://www.adalah.org/en/content/view/7771 )
….. (6) – ONG Adalah – Israel's Jewish Nation-State Law - « Israeli parliament approves by a vote of 62-55 the Jewish Nation-State Basic Law that enshrines Jewish supremacy over Palestinian citizens. The law has distinct apartheid characteristics and requires racist acts as a constitutional value. » (https://www.adalah.org/en/content/view/9569 )
….. (7) – Article « Le Sionisme : la déclassification progressive des archives change le regard des historiens sur les Processus associés à sa mise en oeuvre » - par JPCiron - ( https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-sionisme-la-declassification-209989 )
….. (8) - Théodore Herzl - Alain BOYER – Albin Michel – 1991
….. (9) - Le Sionisme Politique et son fondateur, Théodore Herzl - Baruch HAGANI – 1917
….. (10) - Analyse « De l'idée à l'organisation » - Yvon PESQUEUX et Lévi-Avishaï LEGER-TANGER - Conservatoire National des Arts et Métiers – 2010
….. (11) - Article Theodor Herzl, père du Sionisme – Les Clés du Moyen Orient – Lisa ROMEO – 08 oct 2010 ( https://www.lesclesdumoyenorient.com/Theodor-Herzl-pere-du-sionisme.html )
….. (12) - Theodor Herzl, Une nouvelle lecture - Georges WEISZ – 2006
….. (13) - World Zionist Organization ( Connecting Israel and the Jewish People // Herzl Speaks His Mind on Issues, Events and Men. ) -
Voir Commentaires documentés en Annexe 2
Voir Extraits et Citations (anglais) en Annexe 3
….. (14) – Herzl Complete Diaries Vol. II p. 711 – Sur le sujet de la demande à faire dans la perspective du futur État Juif - « Area : from the brook of Egypt to the Euphrates »
> Par ailleurs, le Rabbi Fischmann (Jewish Agency for Palestine), a déclaré (juillet 1947) à la Commission d'Enquête de l'ONU que " La Terre Promise s'étend du fleuve d’Égypte jusqu'à l'Euphrate, et comprend parties de la Syrie et du Liban."
> Le sujet était encore évoqué en 1972 par une lettre à l'ONU :
« Herzl lui-même a précisé ce que devait être la configuration géographique du futur État. "Nous devons avoir accès à la mer en raison de l'avenir de notre commerce extérieur. Nous devons également posséder une grande superficie de terre pour y introduire nos cultures modernes sur une grande échelle ... Le slogan que nous devons lancer doit être : la Palestine de David et de Salomon ... La superficie : du fleuve d’Égypte à l'Euphrate" » D'après les "Mémoires complets de Theodor Herzl", de Raphaël Pathey (Cf. Colloque des juristes arabes sur la Palestine. "La question palestinienne", Alger, 1968, p. UT).
Document :- A/CN.4/255 Lettre, en date du 18 février 1972, adressée par M. Mohammed Bedjaoui (juriste et homme politique Algérien) au Président de la Commission du Droit International – Nations Unies – Assemblée Générale. - (p. 10)
( http://legal.un.org/ilc/documentation/french/a_cn4_255.pdf )
> Ce périmètre correspond donc à la Bible Genèse 15:18 « En ce jour-là, l'Éternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d'Égypte jusqu'au grand fleuve, au fleuve d'Euphrate, ... »
Par ailleurs,le texte de la Genèse 17:18 dit « Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. » Le Pays de Canaan, c'est la Palestine + le Liban + partie de la Syrie et de la Jordanie.
> La carte peut être consultée ici : ( https://theisraelbible.com/biblical-boundaries-land-israel/ ) ( Source : Theisraelbible.com )
….. (15) – De nos jours, ces problématiques ne sont toujours pas affrontées.
Nous avons longuement traité de nombre de problématiques associées au Sionisme dans un autre Article. (7) Certaines de ces problématiques ont été évoquées par le Président d’Israël Mr Reuven RIVLIN :
« Le président Rivlin parle des quatre tribus d’Israël » - Tribune Juive – 9 juin 2015 - ( http://www.tribunejuive.info/israel/le-president-rivlin-parle-des-quatre-tribus-disrael ) ( suite à la Convention de Hertzliya )
Extraits :
« Notre société sera bientôt formée de quatre tribus, qui ne se connaissent pas, ne se fréquentent pas, n’ont pas le même système éducatif. Ces enfants venus d’implantations ou de villes orthodoxes, de Tel Aviv ou de Rahat, non seulement ne vont pas se rencontrer, mais vont aussi avoir leur propre vision de la société, de la culture, de la religion. »
(...)
« Nous ne pouvons vivre dans le déni : ce ne sont pas les radicaux qui créent les tensions entre ces tribus. Il existe un fossé énorme entre les courants centraux de ces quatre tribus et ces différences ont un impact sur notre avenir »
(...)
« Au niveau politique : la tribu arabe ne participe pas au jeu politique tandis que les trois autres travaillent pour leur propre intérêt. Si cette situation perdure, ce sera la catastrophe. »
(...)
« Or, nous sommes là pour rester : laïques, sionistes religieux, orthodoxes et arabes. »
(...)
« Nous devons regarder cette réalité en face afin de trouver des réponses et créer, ensemble, une vision commune. »
(...)
« Aucune des quatre tribus ne doit sentir qu’elle doit renoncer à son identité pour faire partie de la société commune. »
(…)
..... (16) - Article "Les sionistes face à l’antisionisme" de Michel STASZEWSKI, paru dans la revue Points Critiques N° 380 mars-avril 2019, pp. 8-10.
Article reproduit sur le site de l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP) du 10 mars 2019 :
http://www.ujfp.org/spip.php?article7023
:: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: : ANNEXE 1 :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :
LES DEUX COURANTS PRINCIPAUX DU SIONISME ACTUEL
> Le Sionisme, Mouvement d'orientation plutôt Humaniste. Ce mouvement vise bien sûr à continuer de permettre aux Juifs du monde qui le souhaitent de pouvoir émigrer vers Israël. Il s'agit d'un État de tous les citoyens (Arabes et Juifs : Orthodoxes, Laïques et Sionistes), dans lequel aucun n'aura à renoncer à son identité, et où chacun sera ''un égal'' parmi les autres, travaillant ensemble à la construction et à la consolidation de la patrie commune, et à « créer un ''israélisme'' commun ensemble » , pour reprendre la formule du Président d’Israël Reuven RIVLIN. (4)
Cette cohésion, ce ciment, étant la meilleure garantie du maintien dans le temps de l’État Refuge. C'est un État-nation comme le concevait Ernest Renan. (3)
Je crois que l'exemple vivant le plus proche de ce Sionisme-là pourrait être le discours de l'actuel Président RIVLIN. Lire l'Article de la Tribune Juive en (4)
Le Président s'inquiète d'ailleurs ouvertement de l'évolution de la démographie à l'intérieur d’Israël, car une partie de la population (parmi les Juifs, Laïques et Orthodoxes, et parmi les Arabes) n'est pas favorable à un État inégalitaire (chacun pour ses propres raisons) et ils pourraient devenir ensemble majoritaires dans le futur. Avec le risque que le concept d’État Refuge se trouve alors abandonné. (4) D'où l'importance de créer cet 'israélisme' du Président Rivlin.
L'opposition en Israël, ainsi que la Presse d'opposition font souvent référence à ce type de Sionisme. La jeunesse Juive aux USA également.
> Le Sionisme, Mouvement Ultra-Nationaliste, plutôt Intégriste. Il s'agit d'un Sionisme qui est bien dans l'esprit du texte de la loi État-nation d’Israël. (6) L' État est Juif, et les citoyens non-Juifs ont des droits différenciés, moindres. Les droits civils sont identiques, mais les Arabes sont privés de droits nationaux (= Droits d'Autodétermination).
Cette loi ouvre aussi la route à la consolidation de discriminations existantes (5), et à la légalisation de l'établissement de localités dont l'entrée ne serait pas autorisée pour certaines catégories de citoyens. En outre, la colonisation y est décrite comme une valeur nationale fondamentale. (6)
L'exemple vivant emblématique de cette approche me semble être le Premier Ministre Benyamin Netanyahu, ainsi que ses alliés au gouvernement. Il me semble que les lobbies Sionistes occidentaux, Américains et Européens, sont aussi plutôt de cette sensibilité-là.
La logique de cette approche est que la catégorie Ethno-culturelle Juive doit absolument rester dominante en Israël. Ce qui est considéré comme le seul moyen de maintenir l’État Refuge de Theodor Herzl. Ne pas partager cette conviction est souvent considéré comme 'antisémite' car cela impliquerait à terme le remplacement de l’État Juif par un État égalitaire, ce qui mettrait fin, pensent-ils, à l’État Refuge, lequel est le fondement du Sionisme. D'où, je suppose, la justification de l'expression « Antisionisme = Antisémitisme », qui ne se comprendrait donc qu'à l'intérieur de sa propre logique.
:: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: : ANNEXE 2 :: :: :: :: :: :: :: :: :: :
LA VISION DE HERZL POUR SON PROJET SIONISTE
(Commentaire documenté dans cette Annexe 2)
(+ Citations utilisées en Annexe 3 – en anglais)
Tout d'abord, Herzl considère que sa communauté est particulière, et même unique puisque ses membres ne se considèrent associés que par la foi de leurs ancêtres.(13)>247) Il considère que Dieu n'aurait pas maintenu cette communauté en vie s' Il ne lui avait pas gardé un rôle à jouer dans l'histoire de l’humanité. (13)>258)
Herzl se souvient que la 'Question Juive' a commencé à le préoccuper au tout début des années 1880. (13)>382) Cette question juive n'est de nature ni sociale ni religieuse, bien qu'elle puisse aussi prendre ces formes C'est une question nationale, qui ne peut être traitée qu'au niveau politique par un Conseil des nations civilisées du monde. (13)>45) La question juive ne peut trouver une solution que par les Juifs eux-mêmes, sans rien révolutionner, à travers l'état de droit existant. (13)>38) Un des premiers résultats attendus du mouvement Sioniste sera de transformer la 'question Juive' en une 'question de Sion'. (13)>329)
Si la problématique du Proche-Orient peut être partiellement résolue via la 'question juive', alors, cela bénéficiera à toutes les peuples civilisés. (13)>35) Herzl pense qu'il est de plus en plus dans l'intérêt des nations civilisées et de la civilisation en général qu'un pôle culturel Juif s'établisse en Palestine, sur la route vers l'Asie. (13>350) Dans le monde futur, les Arabes n'auraient rien perdu, et ne pourraient donc que gagner. (13)>413)
Herzl affirme que les nations dans lesquelles les Juifs vivent parmi les autres sont ouvertement ou secrètement antisémites. (13)>65) La définition générique de Nation de Herzl s'applique aussi à la Nation Juive : un groupe historique dotés d'une forme particulière de cohésion maintenu ensemble par un ennemi commun... et, pour la nation juive, l'ennemi commun, c'est l'anti-Sémite. (13)>13)
(note JPC : Ainsi, la présence de l'anti-Sémitisme serait-elle nécessaire pour que cette Nation perdure ?)
A ce point, qu'advient-il du patriotisme ? Une discussion avec le grand rabbin de France permet à Herzl de clarifier ce point : On doit choisir entre Sion et la France. (13)>220) Rothschild considère que cette approche dangereuse rend le patriotisme des Juifs suspect (13)>236) Par ailleurs on comprend l'irritation de Herzl vis-à-vis des français, à l'époque, quand il affirme que « les Israélites Français -si cela existe- (dit-il) ne sont pas du tout Juifs, et notre cause n'est pas leur affaire. » (13)>32) Et il ajoute : nous ne voulons plus porter le masque d'une quelconque autre nationalité. (13)>38)
Herzl fait une analyse critique du principe d'infiltration graduelle de Juifs tant en Palestine qu'en Argentine. Il considère que toute infiltration se terminera mal. Toute immigration doit être basé sur le droit. (13)>366) Le Projet de Herzl est de stopper les infiltrations et de se concentrer sur une obtention de la Palestine reconnue internationalement. Pour ce faire, il faut des négociations diplomatiques et des actions de propagande à grande échelle. (13)>341) (note JPC = pour ce dernier point essentiel, je n'ai point trouvé de détails)
Son Programme est clair : La Société des Juifs aspire à obtenir, en vertu du droit international, un territoire pour ces Juifs qui sont dans l'incapacité de s'assimiler. (13)>283) Il explique qu'il veut seulement une colonisation qui puisse être protégée par sa propre armée Juive. (13)>288) Herzl décrit le concept de colonisation pour son Projet : Une 'colonie', c'est un petit État ; un État, c'est une grande 'colonie'. (13)>237) La colonisation philanthropique est un échec. La colonisation nationale sera un succès. (13)>353)
La forme du nouvel État porté par le Projet de Herzl serait plutôt la république aristocratique la plus moderne du monde. (13)>375) En effet, Herzl affirme qu'il est impossible de conduire les affaires internes ou internationales par l'assemblée du peuple. La politique doit prendre forme dans les couches supérieures et procéder vers le bas. (13)>109)
:: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: : ANNEXE 3 :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :
(Anglais)
World Zionist Organization ( Connecting Israel and the Jewish People // Herzl Speaks His Mind on Issues, Events and Men. ) - Extraits et Citations
13. I will give you my definition of a nation, and you can add the adjective "Jewish." A nation is ...a historical group of men of a recognizable cohesion held together by a common enemy. That is in my view a nation. Then if you add to that the word "Jewish" you have what I understand to be the Jewish nation. ..And the common enemy is the anti-Semite.
>19. We are a people - one people.
20. We have honestly tried to submerge ourselves everywhere in the surrounding communities and to preserve only the faith of our fathers. We are not permitted to do so ...In countries where we have already lived for centuries, we are still proclaimed strangers : often by those whose ancestors were not yet in the land when our forefathers were already sighing there.
32. Secondly, lest they become much too brilliant Frenchmen, mount too rapidly in the social scale -in short, let them take care not to rise in the world. And thirdly, let them cease troubling themselves about the Jews in other lands... whoever does not declare himself ready to cast his lot with the migrants has no right to tell them where to go or stay. Israelite Frenchmen -if such exist -are therefore in our view not Jews at all, and our cause is none of their business.
>33. In the evening I heard "all the snide gossip current among the Jews" who cannot understand why I have undertaken such a thing, in view of my position and without needing to. I answered with a word Professor Kellner said to me the other day : "There are Jews who live on Judaism and those who live for it."
35. If the Near East question is partially solved together with the Jewish Question it will surely be of advantage to all civilized peoples.
36. Once a satisfactory agreement is concluded with the various political powers involved and a systematic Jewish migration begins, it will last in each country as long as it desires to be rid of its Jews. How will the current be stopped ? Simply by the gradual decrease and the final cessation of anti-Semitism. In this way we understand and anticipate the solution of the Problem.
>37. Nowhere can there be a question of an exodus of all the Jews. Those who are able or wish to be assimilated will remain behind and be absorbed.
38. It is our opinion that the Jewish question can only be solved by the Jews themselves. …That is why we have abandoned previous methods. ..We no longer want to wear the mask of any other nationality. ...We are not working for the overthrow of all things...We believe that the means of solving the Jewish question are to be found in the existing order of law and society.
45. I think the Jewish Question is neither a social nor a religious one, although it may likewise take these and other forms. It is a national question, which can be solved only by making it a political world-question to be dealt with by the civilized nations of the world in council.
65. The nations in whose midst Jews live are either overt or covert anti-Semites.
>48. I myself was an assimilated Jew, and I speak from experience. I think the Jews have rather a natural tendency to assimilate. There arrives a moment when they are well on the way. And then just at that moment comes anti-Semitism...
>53. Even though our times are clouded by anti-Semitism we must not forget that they were preceded by more magnanimous days where all civilized nations granted us equal rights. Their intentions were good, but the results were inadequate. Who is to blame - we or others ? Perhaps both, or rather conditions of long standing, which were not to be eradicated by laws and ordinances.
>58. We are what we were made in the Ghetto.
>64. We are probably as much hated for our gifts as for our faults.
65. The nations in whose midst Jews live are either overt or covert anti-Semites.
>80. Jews who wished to assimilate with other people now felt free to do so ... There were also some who wished to adopt the majority religion, and these could now do so without being suspected of snobbery or careerism ... Toleration can and must always rest on reciprocity. Only when the Jews, forming the majority in Palestine, showed themselves tolerant, were they shown more tolerance in other countries.
>100. The pressure exerted on us does not make us better. We are in no way different from other people. It is true that we do not love our enemies. Yet only he who has conquered himself is entitled to reproach us for that. Pressure naturally creates hostility against our oppressors, and our hostility aggravates the pressure. It is impossible to escape from this vicious circle.
>108. I think a democratic monarchy and an aristocratic republic are the finest forms for the State...The form of State and the principle of government must involve a balancing of opposites.
109. The masses too are even more prone than Parliaments to submit to every heterodoxy of opinion, and to be attracted to every vigorous ranter. It is simply impossible to conduct internal or foreign affairs in the presence of the assembled people. Politics must take shape in the upper strata and work downwards...
> 185. The prosperous Jews are all against me. So I am beginning to have the right to become the world's worst anti-Semite. I often think of Levysohn's prediction : "Those whom you want to help will start by nailing you rather painfully to the cross."
220. Zadoc Kahn professed himself to be a Zionist. But French "patriotism" also has its claims. A man has to choose between Zion and France. Zadoc Kahn belongs to the breed of little Jews. Yes, I shall be surprised if I get any serious help from him.
>226. Our conversation [with Zangwill] is laborious. We speak in French over which his command is weak... Still, we agree on some main points. He too favors our territorial independence. He maintains, however, the racial point of view - something I can't accept, for I merely have to look at him and at myself. All I say is : we are an historical unit, one nation with anthropological diversities. This also suffices for the Jewish state. No nation has uniformity of race.
236. Rothschild will hear nothing of the matter. ..What I am doing he considers dangerous because I render the patriotism of the Jews suspect ; and, in addition, injurious - namely, to his own Palestinian colonies... By way of contrast there is something humorous in today's Paris dispatches which report street demonstrations against the Jews and notably the Rothschilds. In front of the same building... where on Friday E. de R. snubbed my friend Nordau, the Sunday mob was howling : "Down with the Jews !"
237. I asked him [Edmond de Rothschild] how far he was acquainted with my project. Whereat he began to spout : he had heard about me ...and lost himself up hill and down dale in a refutation of my program, of which he had no exact knowledge. After five minutes I interrupted him and said : "You do not know what it is about. Let me explain it to you first. I began : A "colony" is a little state ; a state is a big "colony". And I unfolded the plan.
>239. General impression : Edmond [de Rothschild] is a decent, good-natured, faint-hearted man who utterly fail to understand the matter and who would like to call it off as a coward tries to call off an imperative surgical operation. I believe he is now disgusted that he ever began with Palestine.
And the fate of millions of persons hangs on such men !
>240. Twice Edmond de Rothschild said : "One mustn't have eyes bigger than one's stomach." This was, I believe, the high point of his philosophizing.
>246. Faith unites us, knowledge gives us freedom. We shall, therefore, not permit any theocratic tendencies to emerge among our spiritual authorities. We shall keep them to their synagogues... Army and Rabbinate will be honored as highly as their valuable functions require and deserve. But they must not interfere in the administration of the State.
247. Our community of race is indeed peculiar, unique for we actually regard ourselves as still associated only by the faith of our fathers.
258. God would not have kept us alive so long if there were not left us a role to play in the history of mankind.
>261. For [God] Evil too is but a means. How and why for instance, does the Will to Good permit the existence of epidemics ? Because as a consequence, filthy old warrens are torn down and, in their stead, rise new, sunlit healthy cities with inhabitants who draw a fuller, freer breath. So, too, anti-Semitism no doubt has within it some thing of the divine Will-to Good, for it forces us to close ranks, unites us under pressure, and through our unity will bring us freedom.
>275. Yesterday a social feast at the Kadimah. The students gave me a great ovation ...I spoke of moderation and moderately. I didn't want to arouse any beer-inspired enthusiasm. I urged them to stick to their studies and warned them against unhealthy elation. Perhaps we shall never get to the physical Zion, and so we must strive in any case toward an inner Zion.
>276. Chatted with a number of journalists. My pamphlet is the talk of the town. Some people smile and even laugh at me, but in general the earnest thought of conviction apparent in the writing seems to have made an impression. Herman Bahr [an Austrian literary figure] told me he was going to write against me, because people can't do without the Jews. Pas mal !
283. ..."The Society of Jews aims to acquire, under international law, a territory for those Jews who are unable to assimilate themselves"
288. I wanted only a colonization [I said] which we could protect with our own Jewish army. I must oppose a policy of infiltration...
>314. If I were to sum up the Congress in a word -which I shall take care not to publish - it would be this : At Basel I founded the Jewish State. If I said this out loud today I would be greeted by universal laughter. In five years perhaps, and certainly in fifty years, everyone will perceive it. The essence of a State lies in the will of the people for a State, yes, even in the will of one powerful enough individual - L'Etat, c'est moi : Louis XIV
>315. At Basel, accordingly, I have created the abstraction which, as such, is imperceptible to the great majority. I gradually worked the people up into the atmosphere of a State and made them feel that they were its National Assembly.
319. Our first object is ...the obtaining of sovereignty, assured by international law, over a portion of the globe sufficiently large to satisfy our just requirements.
322. We announce our intentions in the light of day ...and we want permission before undertaking a task which would otherwise be the most unjustifiable of all experiments. For the problem is not only to get the people there, but also to keep them there, and that in complete security.
329. One of the first results of our movement ...will be the transformation of the Jewish Question into a question of Zion.
330. Zionism...is a moral, lawful, humanitarian movement, directed towards the long yearned-for goal of our people.
337. Zionism demands a publicly recognized and legally secured homeland in Palestine for the Jewish people. This platform is unchangeable.
>340. Nothing prevents us from being and remaining the exponents of a united humanity, when we have a country of our own. To fulfill this mission we do not have to remain literally planted among the nations who hate and despise us.
341. What the Zionist have hitherto achieved evokes my grateful admiration, but I am a confirmed opponent of infiltration ...My program, far more preferable, is to stop infiltration and concentrate all our strength upon an internationally-sanctioned acquisition of Palestine, To achieve this, we require diplomatic negotiations, which I have already begun, and propaganda on the largest scale.
>343. The resolution of the Jewish difficulty is the recognition of Jews as a people and the finding by them of a legally recognized home to which Jews in those parts of the world in which they are oppressed would naturally migrate, for they would arrive there as citizens just because they were Jews.
344. Given to Jews their rightful position as a people, I am convinced they would develop a distinct Jewish cult national characteristics and national aspirations - which would make for the progress of mankind.
350. It is more and more to the interest of the civilized nations and of civilization in general that a cultural station be established on the shortest road to Asia. Palestine is this station, and we Jews are the bearers of culture who are ready to give our property and our lives to bring about its creation.
353. Philanthropic colonization is a failure. National colonization will succeed.
364. Let sovereignty be granted us over a portion of the earth's surface large enough to satisfy our rightful requirements as a nation. The rest we shall manage for ourselves.
366. Here two countries come under consideration. Palestine and Argentina. In both countries noteworthy experiments in colonization have been made, though on the mistaken principle of a gradual infiltration of Jews. Any infiltration is bound to end badly. Immigration is consequently futile unless we have the sovereign right to continue such immigration.
>370. The land which the Society of Jews will have secured by international law must naturally be privately owned.
375. I incline to an aristocratic republic. This would satisfy the ambitious spirit among our people. We shall learn from the historic mistakes of others in the same way as we learn from our own ; for we are a modern nation and wish to be the most modern in the world.
>376. Every man will be as free and undisturbed in his belief or his disbelief as he is in his nationality. And if it should come to pass that men of other creeds and nationalities live among use, we shall accord them honorable protection and equality before the law.
382. When actually did I begin to concern myself with the Jewish question ? Probably when it first crossed my path ...It was, I believe, in 1881, or 1882. ..In the course of the succeeding years the question gnawed and tugged at me, it tormented me and rendered me profoundly unhappy. Naturally each passing year wrought a change in my ideas...
>386. Above all I recognized the emptiness and futility to "combat" anti-Semitism. Nothing whatever is gained by declamations consigned to paper or confided in closed circles. The effect, in fact, leans towards the ridiculous.
>394. How then does a plan differ from a Utopia ? I shall tell you in precise language : by the vital force which is inherent in the one and not in the other - a vitality not necessarily perceptible to everyone, but present nevertheless : Utopias entertain but they have no grip...
403. ...Politics here is neither a business nor a profession. We have kept ourselves unsullied by that plague. People who try to live by spouting their opinions instead of by work are soon recognized for what they are. They are despised, and get no chance to do mischief. Our courts have repeatedly ruled in slander suits that the term "professional politician" is an insult...
413. Those [Arabs] who had nothing stood to lose nothing and could only gain.
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