• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Technologies > Des neutrinos à la pierre de Rosette : une seconde révolution quantique en (...)

Des neutrinos à la pierre de Rosette : une seconde révolution quantique en vue ?

Cet article est rédigé dans l'esprit d'une prépublication scientifique. Si vous voulez réagir, émettre des critiques, signaler des erreurs, vous pouvez m’écrire à _ duguebernard _ chez gmail.com ; ou en commentaires ici

 

 

1) Entrons-nous dans une époque de révolutions scientifiques ? 

 

En 1892 Lord Kelvin s’exprimait ainsi : « La physique est définitivement constituée dans ces concepts fondamentaux ; tout ce qu’elle peut désormais apporter, c’est la détermination précise de quelques décimales supplémentaires. Il y a bien deux petits problèmes : celui du résultat négatif de l’expérience de Michelson et celui du corps noir, mais ils seront rapidement résolus et n’altèrent en rien notre confiance ».

 

Ces deux petits problèmes ont été résolus mais pas comme le prévoyait Kelvin. C’est la représentation du monde qui a radicalement changé, avec les concepts fondamentaux de la physique. Einstein n’avait plus qu’à utiliser les formules de Lorentz et de Poincaré pour bâtir la relativité restreinte décrivant comment se situent deux référentiels inertiels. D’un autre côté, le « petit problème du corps noir » fut à l’origine d’une colossale révolution dans la représentation des processus physiques, grâce Planck qui introduisit le quantum d’action destiné à figurer dans les équations de la mécanique quantique élaborée en 1924.

 

En 2020, la science moderne semble définitivement constituée dans ses concepts, éclatée dans ses disciplines. Quels seraient donc les petits problèmes laissant entrevoir une possible révolution d’ampleur comparable à celle de 1900 ? Ou alors de « petites » découvertes se conjuguant et finissant par changer notre compréhension du monde ? J’en vois quelques-unes riches de promesses épistémiques. Les neurones miroirs comme explication de l’imitation et du désir mimétique, le système neuronal du réseau par défaut, responsable du Soi, les recherches sur les bactériophages menées en amont du système d’édition Crispr-Cas9, l’étrange comportement du blob suggérant que la « matière vivante » est aussi une « matière cognitive », sans oublier les récentes découvertes sur « l’empathie » des végétaux, puis l’étrange dualité AdS/CFT en gravité quantique avec le principe holographique. Et plus récemment les « cristaux temporels » prédits en 2012 et observés en 2017 ; et qui pourraient ouvrir la voie vers une nouvelle physique. Les quatre échelles du monde sont concernées, le mésoscopique, le macroscopique, le mégascopique et pour finir l’infrascopique avec une curieuse découverte sur les neutrinos pouvant s’associer aux autres découvertes et permettre de forger cette nouvelle vision du monde succédant à la conception moderniste des choses.

 

2) Quelques notions quantiques

 

La physique quantique utilise deux notions, le « vecteur propre » et la « valeur propre ». Un vecteur est représenté sous forme d’une colonne sur laquelle figurent des nombres. Un vecteur bidimensionnel permet de représenter une orientation sur une surface. Avec trois nombres, un vecteur indique une orientation dans l’espace. Et avec quatre, cette orientation se situe dans l’espace quadridimensionnel. La relativité restreinte utilise un quadrivecteur. En mécanique quantique, les vecteurs utilisent des nombres non réels, complexes.

 

Imaginez un cylindre effectuant une rotation de 90 degrés autour de l’axe des x. Chaque point matériel du cylindre subit une transformation. Tous les vecteurs représentant les points du cylindre sont modifiés, sauf l’axe des x qui reste inchangé. On le définit comme un vecteur propre, qui lors de cette transformation plus conserve sa norme (sa taille). Il est donc multiplié par un facteur 1 et c’est ce nombre qui constitue la valeur propre. Supposons maintenant qu’en plus de la rotation, la transformation ait pour effet de réduire de moitié le cylindre. Tout vecteur orienté sur l’axe des x reste inchangé, il conserve son orientation mais pas sa norme. Sa taille est de moitié et la valeur propre est égale à ½ ; si la transformation doublait la taille du cylindre, la valeur propre serait alors égale à 2. Il est possible d’imaginer une transformation dont l’effet serait de retourner le cylindre de bas en haut, ou de droite à gauche. Un l’axe des x ne serait plus alors un vecteur propre. 

 

En mécanique quantique, un système est décrit par un vecteur d’état, appelé aussi fonction d’onde. Ce qui peut être observé est déduit d’une observable, notée Â, consistant à appliquer un opérateur A sur les vecteurs qui sont alors transformés. Les paramètres observés dans le monde objectif sont donnés par la formule A Ψi = ai Ψi ; dans cette formule chaque Ψi représente un état propre, A est l’opérateur et chaque ai représente une possibilité d’observation. Pour résumer Ψi → ai ; à chaque vecteur quantique est associé une valeur propre (excepté quand l’état quantique est dégénéré, autrement dit une valeur propre correspond à plusieurs vecteurs propre). Dans cette opération, le vecteur propre conserve son orientation et l’observable est un facteur par lequel le vecteur est agrandi ou réduit, expansion ou contraction, ou alors conservation quand l’observable est égale à 1.

 

La mesure quantique apparaît donc comme une sorte de décodage, ou de traduction, comme si j’écrivais ceci ; « un » → 1, « deux » → 2, « trois » → 3. C’est simple en définitive. Pour être complet il faut écrire la transcription entre états propres et observables en introduisant la probabilité « ci » que l’on observe chaque état. Ce qui donne : Ψi i = 1, 2, 3… → [Â] → ai ; ci

 

Le coefficient de probabilité « ci » est calculé à partir du vecteur d’état (il est égal au carré, ou la norme, du coefficient pondérant chaque état propre). La description d’une expérience quantique comporte deux procédés. D’abord construire la fonction d’onde avec les vecteurs propre, se donner une observable Â, calculer les valeurs propres et les probabilités. Puis réaliser l’expérience consistant à observer quelle sera la valeur obtenue une fois l’expérience réalisée. L’interprétation dite orthodoxe émise par Bohr en 1927 énonce que la description (fort complexe) de l’expérience ne renseigne pas sur le système quantique et que la seule connaissance tangible et sans équivoque est celle de la mesure qui est fourni par l’appareil, par exemple le spin d’un électron ou la polarisation d’un photon. La plupart des physiciens s’en remettent au décret de Bohr, considérant le domaine des fonctions d’onde comme un outil mathématique puissant et efficace pour réaliser les expériences. Pour résumer, connaître la matière c’est accédé à ai ; ci  ; c’est comme si l’on parlait à une personne et que l’on se contente d’écouter et de catégoriser chaque phonème sans chercher à comprendre qui est cette personne et ce qu’elle nous dit. Nombre de physiciens n’ont pas accepté la doctrine Bohr sont considérés comme des réalistes, les plus connus étant de Broglie et sa thèse de l’onde qui « pilote » la particule. Cette idée sera reprise par Bohm qui en donnera une version mathématique élaborée.

 

La distinction entre idéalistes et réalistes est devenue courante en physique quantique. Les idéalistes se rangent aux côtés de Bohr et les réalistes suivent Bohm ou bien d’autres voies. Contrairement à l’opinion reçue, cette distinction n’est pas une prise de position sur la matière ou le monde mais une différence d’attitude face à la science. La distinction est donc plus subtile, elle sépare ceux qui cherchent à utiliser la mécanique quantique et ceux qui cherchent à comprendre le monde quantique. Il y a plus de deux siècles, Kant avait déjà distingué les hommes qui ont l’usage du monde et ceux qui en ont une compréhension.

 

Le champ des interprétations réalistes de la mécanique quantique ne se réduit pas à l’onde pilote. Le philosophe a « naturellement » sa place dans ce jeu des interprétations. Il est que le monde des Ψ soit un encodage caché de la matière quantique, dont la traduction dans notre monde est réalisée par un processus en relation avec les opérateurs A. Les informations quantiques cachées des Ψi sont alors converties (transcodées) en signaux ai pouvant être reçus et lus par le scientifique dans son laboratoire. Le physicien observe « a » mais ne peut pas voir le « monde des Ψ » (sauf exception, H. Maris aurait observé ce qui pourrait être une fission de la fonction d’onde en utilisant de l’hélium liquide). La conjecture quantique ressemble à une pierre de Rosette fonctionnant dans une seule direction.

 

Hiéroglyphes Ψi + opération matricielle [Â] → Démotique ai

 

Pourrait-on imaginer un transcodage dans l’autre direction, du démotique au hiéroglyphe ? C’est envisageable en prenant appui sur d’étonnants résultats fournis par trois spécialistes des neutrinos secondés par un brillant mathématicien. 

 

3) Les neutrinos et la seconde mécanique quantique

 

Les neutrinos sont sans doute les plus étranges des particules. Ce sont des fermions dont le spin est égal à ½ comme l’électron ou le neutron. Etant neutres, ils sont insensibles à la force électromagnétique. Ils n’interviennent que dans les transactions énergétiques réglées par la force faible et se propagent dans l’espace à la vitesse c. Le neutrino appartient à la famille des leptons composée de trois particules chargées, électron, muon, tau, auxquelles sont associés trois neutrinos, chacun affectée de l’une des trois saveurs, électronique, muonique ou tauique. Si les neutrinos se propagent dans l’espace, ils peuvent aussi interagir avec la matière par l’intermédiaire de l’un des bosons de la transaction faible, le Z°, qui n’est pas chargé. Un neutrino peut alors changer de saveur et ce phénomène est désigné comme une oscillation. La nature est bien étrange. Imaginez un serveur de restaurant quittant la cuisine avec un potage salé qui une fois servi dans les assiettes devient sucré. C’est une toute autre cuisine, mathématique, qui est utilisée pour décrire comment ces oscillations se produisent avec des outils mathématiques plus compliqués que ceux utilisés par les pères fondateurs de la mécanique quantique. De plus, les changements de saveur des neutrinos n’ont pas d’équivalent en mécanique quantique de base mais ils utilisent ses outils mathématiques sommairement présentés dans cette parenthèse que vous pouvez passer.

 

(Les oscillations des neutrinos sont décrites à l'aide d'une matrice, analogue à la matrice CKM des quarks, contenant les divers paramètres entrant en jeu dans l’oscillation : la matrice PMNS. L’un de ces paramètres, l’angle de mélange θ, constitue l’élément sur lequel les scientifiques sont le moins informés et correspond à la probabilité qu’a un neutrino électronique d’osciller en une autre saveur. L'analyse comparative des θ des neutrinos et des antineutrinos devrait permettre de savoir si ces particules violent bien la symétrie CP, mécanisme permettant de comprendre comment la matière a pris le pas sur l'antimatière dans notre univers. La matrice PMNS, ou Matrice Pontecorvo-Maki-Nakagawa-Sakata qui renvoie à des travaux expliquant l’oscillation de neutrinos prédite par Pontecorvo en 1957. C’est une matrice unitaire servant de matrice de passage entre deux bases orthonormées de l’espace des états des neutrinos : d’une part la base des états propres (eigenstate) de saveur et d’autre part celle des états propres d’énergie ou de masse (eigenmass) des neutrinos. Dans les réactions faisant intervenir les neutrinos, ceux-ci sont produits dans un état de saveur bien défini (neutrino-électron, par exemple). Comme cet état se décompose en une superposition d’états propres du Hamiltonien, de masses différentes, il n’est pas stationnaire mais évoluera au cours du temps pour donner lieu au phénomène d'oscillation de neutrinos.)

 

En résumé, neutrinos sont décrits par deux phénoménologies, la propagation dans un espace vide de matière mais possédant une géométrie (Dirac ou Majorana) ; et les interactions bien plus complexes avec les quarks des nucléons dues à la « force faible » (matrice PMNS), cette interaction pouvant alors changer la saveur du neutrino. Les masses (énergies), les angles θ et la phase δ (violation symétrie CP) constituent la phénoménologie des neutrinos dans la matière et permettent de calculer les probabilités d’oscillation. La matrice unitaire de mélange [UPMNS] permet de convertir les états de saveurs (liés aux quarks) aux états énergétiques (liés aux phénomènes).

 

  Hiéroglyphe flavor eigenstates → [UPMNS] → masseigenstates 

 

  phénoménologie ↓ θ13, θ23, θ12, δ

 

 

4) D’étranges calculs à l’origine d’une identité mathématique ésotérique

 

Dans un article diffusé sur le site de prépublication arXiv, trois théoriciens de la physique évoquent une pierre de Rosette des neutrinos. En inventant une méthode pour calculer les probabilités d’oscillations, ils ont découvert fortuitement une relation inédite reliant les états propres (eigenstates) et les valeurs propres ai (eigenvalues). Pour commencer, ils ont construit à partir de la matrice de mélange [UPMNS] l’hamiltonien [H] associé aux oscillations décrites suivant les trois états de saveur, (électronique, muonique, tauique). Le calcul a été effectué à partir des valeurs propres ai de la matrice hamiltonienne 3×3 décrivant les trois neutrinos et des valeurs propres bj de chacune des sous matrices mineures 2×2 (Mj) contenues dans la matrice initiale et obtenues en ôtant une ligne et une colonne. Les trois chercheurs ont découvert qu’à partir des ai et des bi, ils pouvaient retrouver les coefficients de la matrice de mélange, ce qui n’était pas le but recherché et qui néanmoins devient le résultat principal comme nous allons le constater. Le schéma suivant indique les deux résultats et le chemin suivi représenté par les triples flèches verticales. On voit comment on calcule la phénoménologie (probabilités, phase) ainsi que le chemin conduisant du démotique des valeurs vers les hiéroglyphes de la matrice de mélange [UPMNS] et ses vecteurs propres, explicité sous forme d’une identité mathématique

 

Hiéroglyphes [H] ← [UPMNS] ← flavor eigenstate

  ((↑↑↑)) ← Démotique (a,beigenvalues, bj, ai ← [Mj] ← [H]

  phénoménologie  ((↓↓↓))  θ13, θ23, θ12, δ  ↓

 

 

D’une part, les calculs (simulations) effectués à partir des valeurs propres convergent bien plus rapidement (avec un facteur égal 10-5). D’autre part, l’identité mathématique est une propriété méconnue semble-t-il en algèbre matricielle. Le brillant mathématicien Terence Tao, médaillé Field, s’est joint au trio tel un quatrième mousquetaire. Il a confirmé que cette identité n’est pas considérée comme importante par la communauté des spécialistes en algèbre linéaire ; elle est vaguement explicitée avec des variantes tout en étant noyée dans la littérature scientifique. Plus étonnant encore, cette identité mathématique a été redécouverte en résolvant un problème de physique des particules et c’est assez troublant. Ce résultat ne signifie pas que cette identité est inscrite dans la « matière » mais que la résolution d’un problème de neutrino a conduit les physiciens à trouver une identité mathématique que les mathématiciens avaient laissée en friche.

 

Il y aurait des codes cachés dans les sous-matrices [Mj] 2×2 de l’opérateur [H], à moins qu’il ne s’agisse de décodage. Plus généralement, la matière contiendrait-elle alors des codes cachés à l’instar d’un noyau cellulaire contenant l’ADN de chaque cellule ? Avec ses confrères, Tao n’hésite pas à imaginer que la matière quantique puisse employer ces codes à l’échelle infrascopique. Cette identité mathématique ressemble de très loin à une conjoncture classique bien connue. La mécanique rationnelle utilise deux formulations, l’une assez ésotérique, avec le lagrangien L et l’intégrale d’action, l’autre plus évidente avec l’hamiltonien H. Là aussi une identité mathématique fonctionne car L et H se déduisent par une transformation de Legendre. Le physicien peut employer L ou H pour résoudre un problème de mécanique rationnelle, à l’instar des calculs sur les neutrinos utilisant deux méthodes. Sauf que la transformation matricielle quantique change le langage.

 

 Une sémantique très spéciale permet de décoder des réalités quantiques avec parfois des traductions permettant de passer d’un dialecte mathématique à un autre. Les « réalités quantiques » ont une traduction dans plusieurs langages. La mécanique classique nous renseigne sur les « lois » de la matière macroscopique et nous dit comment se comporte la nature dans laquelle les masses bougent avec des forces et se disposent dans l’espace. La physique quantique nous apprend aussi comment nous décodons la nature. Dans Les principes de la mécanique quantique, Dirac avait remarqué que les deux mécaniques utilisent des transformations de contact. En revanche, la physique quantique est la seule à employer des transformations canoniques consistant à passer d’une représentation d’observables à une autre concernant les mêmes observables. La mécanique classique n’étudie pas les représentations, contrairement à la physique quantique (Dirac). Le physicien quantique est aussi un sémanticien.

 

Les auteurs de cette étude n’ont pas pensé faire un « pont » avec la correspondance établie par Maldacena en gravité quantique. Il existe une identité mathématique reliant un champ conforme CFT sans gravité (dont la propriété est de conserver les angles) et un espace AdS conçu avec la gravité et une dimension de plus. La signification physique de cette correspondance échappe encore à la science. En revanche, cette « identité » permet aux théoriciens de faire des calculs et simulations dans l’une ou l’autre moitié de la dualité, selon le type de problème à résoudre. Les transcodages seraient aussi déterminants pour la physique post-moderne que les mesures pour la mécanique moderne.

 

Ces résultats mathématiques nous placent ainsi face à l’énigme de la matière. Comment interpréter ces représentations et ces transformations mathématiques ? En cosmologie quantique, la dualité AdS/CFT est en quelque sorte une identité mathématique qui fait réfléchir : « L’entrelacs formé entre la gravité quantique et une théorie ordinaire de jauge est un résultat remarquable autant que le signe d’une propriété inattendue des structures mathématiques à la racine des théories physiques. Il est impensable d’imaginer que la Nature soit étrangère à ce résultat et ne puisse utiliser les propriétés décrites par ces mathématiques. Néanmoins, la manière dont la Nature se « sert » de ces propriétés reste à élucider ». (G.T. Horowitz et J. Polchinski, 2006)

 

Cette remarque formulée par l’un des meilleurs spécialistes en gravité quantique, Joseph Polchinski, vaut également pour la conjecture des neutrinos. L’identité mathématique DPTZ suggère que la matière quantique n’est pas étrangère à cette propriété et qu’elle contiendrait sans doute des procédés permettant de coder, décoder, transcoder les informations fondamentales dont nous ne percevons que la face émergée. Or, pour émerger, la matière doit se manifester avec une énergie. La valeur des eigenmass représente en fait l’énergie de chacun des trois neutrinos. La représentation de Schrödinger contient deux caractères, la forme et l’énergie, que l’on peut mathématiquement séparer dans la description de l’atome d’hydrogène stationnaire (Dugué, 2017) sans qu’il n’y ait possibilité de déduire l’une de l’autre. La représentation des neutrinos permet d’aller un peu plus loin et d’imaginer comment les énergies manifestes (eigenmass) se convertissent en informations non manifestes (eigenvector), autrement dit la conversion de forme en énergie et réciproquement. Cette dualité rappelle une vieille idée de Leibniz empruntée à Nicolas de Cues sur la nature qui serait à la fois dépliée (explicatio) et repliée (complicatio). Le physicien réaliste Bohm s’en inspira pour construire son concept d’ordre implié. L’identité mathématique DPTZ déduite des neutrinos pourrait bien confirmer et expliquer comment la matière évolue sur deux faces, dépliée et repliée, en utilisant des codes fonctionnant non seulement vers le monde déplié mais aussi en sens inverse, vers un encodage implié. Les deux faces de la matière, c’est aussi ce qui se déduit d’une analyse de la mécanique quantique, notamment le spin des particules (Dugué, 2017b)

 

5) De la pierre de Rosette à l’énigme du sphinx

 

Un chemin vers une grande énigme aurait-il été ouvert par nos quatre mousquetaires de cette identité mathématique obtenue en algèbre linéaire, spécialité des mathématiques essentielle à la formulation des descriptions quantiques. Cette identité a été généralisée dans un long article très technique, incluant des démonstrations mais aussi une investigation épistémologique sur la présence diffuse et noyée de ce résultat dans la littérature (Denton et al. 2019b). Je présente sommairement ce résultat avec les moyens intellectuels d’un philosophe ne maîtrisant pas les mathématiques. Le résultat obtenu sur le neutrino utilisait une matrice 3 × 3 ; il a été généralisé à toute matrice hermitienne de dimension n × n.

 

Soit [A] cette matrice dont les valeurs propres sont notées ai et les vecteurs propres notés cette fois « Vi »

[Mj] est une matrice mineure, elle aussi hermitienne, construite en éliminant de A la ligne j et la colonne j. C’est donc une matrice de dimension (n-1) × (n-1). Les valeurs propres sont notées bi.

 

Vi, le vecteur propre d’indice i correspondant la matrice [A] contient n composants dont l’indice est noté j (= 1…n). Et donc Vi est développé de la manière suivante (Vi, 1…Vi, j…Vi, n). Il existe alors une relation mathématique reliant chaque composant de chaque vecteur propre Vi de [A] aux valeurs propres de ai de [A] et mj de [Mj]. Cette identité se résume à : 

 

 (Vi, j)2  (ai – ak) = ∏ k (ai –mk)  ; avec k = 1… n et k j

 

Cette formule s’avère somme toute banale, une parmi tant d’autres publiées dans les centaines de revues mathématiques depuis des décennies. Elle est relativement simple eu égard au stade de maturité complexe atteint par l’algèbre linéaire nous dit Tao. En revanche, parce qu’elle relie les vecteurs et valeurs propres de matrices hermitiennes, elle devrait percuter les spécialistes de la mécanique quantique mais aussi les philosophes. Sa première signification est d’établir un code reliant les deux composants de la dualité quantique universelle. D’un côté les états propres formant une base orthonormée et spécifiant des orientations, de l’autre les valeurs réelles correspondant aux phénomènes observés. Les hiéroglyphes cachés d’un côté, les expressions réelles en démotique de l’autre. Et la matrice avec cette fois un code caché dans les matrices minorées, ce qui représente une nouveauté en terme de théorie quantique.

Dans la conjecture de départ (a) les vecteurs et valeur apparaissent séparément à partir de la matrice, dans la conjecture DPTZ (b), les vecteurs sont reliés aux valeurs par une identité mathématique

 

(a) [A]  → Vi ___ & ___ ai

(b) [Vi] ← (=) ← mi & ai ← [Mj] ← [A]

 

 

Alors, qu’en penser ? Est-ce une pure contingence découverte par sérendipité ou alors la transcription de quelque chose de plus fondamental en physique quantique ? Nous le saurons certainement au cours de la décennie qui arrive. N’oublions pas que la physique quantique fut formulée à l’origine comme une mécanique des matrices par Heisenberg, Born et Jordan.

 

L’histoire nous enseigne une chose, c’est que la physique moderne a toujours été un chassé-croisé entre les expériences, les significations physiques et les formules mathématiques. En 1905, les mathématiques de la relativité restreinte étaient disponibles, publiées par Lorentz d’une part et Poincaré d’autre part. Mais ces deux brillants savants n’ont pas réussi à trouver la signification physique aboutie et ce fut Einstein qui les employa pour son article sur l’électrodynamique des corps en mouvement. Même situation en 1915. Einstein avait l’intuition de la relativité générale et s’associa au mathématicien Grossmann pour finaliser sa théorie (comme il le fit en 1927 pour calculer les géodésiques avec un autre mathématicien, Gromer). En 1915, Einstein et Grossmann trouvèrent la bonne formule mais furent précédés de quelques jours par Hilbert qui avec son génie suivit une route mathématique bien plus rapide et surtout plus élégante. Et qui en gentleman refusa la paternité de la relativité, reconnaissant le long travail d’Einstein conduisant à conjecturer le cosmos avec des intuitions physiques inédites. En 2020, Terence Tao fait figure de Hilbert du 21ème siècle tant ses domaines de compétences sont étendus. Il manque alors un Einstein pour décrypter l’identité matricielle des vecteurs et valeurs si celle-ci a une signification physique.

 

Nous voilà donc face à une grande énigme. Cette formule recèle quelque chose d’universel mais je ne saurai en dire plus et resterai au stade de l’intuition. En revanche, les résultats sur les neutrinos confirment la thèse d’une matière qui possède deux faces et communique avec le physicien à travers l’expérience (voir Dugué, 2017b). Communiquer c’est transmettre un signal et si possible le décoder. Les matrices quantiques seraient alors le reflet des systèmes de décodage dans la matière, ce qui enrichit l’interprétation de la physique et confirme l’émergence d’une seconde théorie quantique avec les champs et les « transactions fondamentale ».

 

En conclusion, il n’y a pas de mesure quantique. La mesure appartient au vocabulaire du monde classique. En physique quantique, observer ce n’est pas mesurer mais décoder. Au fronton d’un improbable temple de la nouvelle connaissance, nous pourrions écrire une formule tout aussi énigmatique que le gnôthi seauton à Delphes. Cette formule mathématique est elle aussi socratique, signifie une chose fondamentale, notre ignorance. Nous ne savons pas si elle correspond à une réalité physique matérielle, à des codages, décodage, transactions entre formes et énergies. Ou si elle est un symbole dont l’utilité serait d’ordre heuristique, indiquant quelques pistes pour étudier les décodages dans la nature se produisant dans les noyaux atomiques, les noyaux cellulaires, génome, épigénome, les réseaux neuronaux. Affaire à suivre. Si cette formule est une clé, j’ignore quelles portes elle ouvre.

 

  ------- (Vi,j)2  (ai – ak) = ∏ k (ai –mk) -------

 

 

Peter B. Denton, Stephen J. Parke, Xining Zhang, Eigenvalues : the Rosetta Stone for Neutrino Oscillations in Matter, arXiv, 1907.02534, 2019a.

Peter B. Denton, Stephen J. Parke, Terence Tao, Xining Zhang, Eigenvectors from Eigenvalues : a survey of a basic identity in linear algebra, arXiv:1908.03795, 2019b

Bernard Dugué, Temps, émergences et communications, Iste, 2017-b

G.T. Horowitz, J. Polchinski, Gauge/gravity duality, arXiv : gr-qc/0602037, 2006

G.T. Nathalie Wolchover, Neutrinos Lead to Unexpected Discovery in Basic Math, Quanta magazine, 13/11/2019)

 

 

PNG JPEG

 


Moyenne des avis sur cet article :  2.09/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

35 réactions à cet article    


  • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 13 janvier 2020 17:03

    « Il y a bien deux petits problèmes : celui du résultat négatif de l’expérience de Michelson et celui du corps noir »

     

    Hum, il y en a bien plus que ces problèmes là : 

    La théorie de l’évolution qui est complètement farfelue, qui a engendré des faussetés

    comme les datations longues (plus de 6 000 ans),

    comme les strates prétendument accumulées au cours de millions d’années alors que Guy Berthault a démontré qu’elles pouvaient se former simultanément,

    comme les couches dans les glaces de l’Antarctique et du Groenland qui représentent prétendument une année alors qu’il y en a des milliers sur 75 ans d’âge,

    comme la croissance de l’humanité prétendument en-dessous de 0,3 pour mille depuis 70 000 ans.

    Comme l’interdiction de voir les monstres du Loch Ness, les ptérodactyles volant dans le ciel de l’Idaho, les figurines d’Acambaro et des pierres d’ICA, les Mokélé-Mbembé au Congo et au Cameroun.

     

    Les 3 constats où la matière peut transmuter : Dans le vivant, le réacteur Pantone et le gaz HHO.

     

    Les expérimentations de Nikola Tesla sur l’énergie libre.

     

    La théorie de l’atome à revoir complètement pour introduire (peut-être) le modèle atomique à électrons statiques de Roger ROBERT.

     

    Ces 5 dernières découvertes seront la base scientifique du 21è siècle.


    • popov 14 janvier 2020 08:49

      @Daniel PIGNARD

      Les expérimentations de Nikola Tesla sur l’énergie libre.

      Vous avez pu les reproduire ?

      le modèle atomique à électrons statiques de Roger ROBERT

      Comment explique-t-il l’atome d’hydrogène ?

    • popov 14 janvier 2020 09:23

      @Daniel PIGNARD

      Les 3 constats où la matière peut transmuter : Dans le vivant, le réacteur Pantone et le gaz HHO.

      Dans le vivant. Vous voulez parler de la théorie de Corentin Louis Kervran qui prétend que le calcium des coquilles d’œufs provient d’un processus de fusion froide (à la température du cul de la poule) ?

      Dans le réacteur Pantone. Injecter de la vapeur d’eau dans la chambre de combustion peut éventuellement améliorer le rendement de certains moteurs dont le rendement est très bas au départ, mais je n’ai jamais vu d’explications faisant intervenir une transmutation ni d’exemples d’augmentation de rendement sur des moteurs à explosion modernes.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 11:30

      @popov

      Pour l’atome d’hydrogène, il est représenté page 38 et 39 de son livre et du pdf ci-dessous :

      http://rogerrobert.o.r.f.unblog.fr/files/2011/01/modlemaes.pdf

       

      Livre que vous pouvez lire dans ce document en lien : On voit sur la colonne de droite « contenu du livre » puis les différents composants du livre au-dessous.

      http://rogerrobert.unblog.fr/2010/12/11/le-modele-de-latome-a-electrons-statiques-maes-une-evidence/

       

       

      Voir Disparition des déchets par bactéries

      http://www.gazettenucleaire.org/ resosol/InfoNuc/News/futur.html

       

       

      Pour le réacteur pantone, il y a moins de carbone à la sortie qu’à l’entrée dans un moteur fonctionnant avec un pantone.

      Sur le rapport résumé de C. Martz, Voir en fin de page 5 :

      « La dépollution (sur les polluants mesurés) est remarquable : en effet, il ne reste plus que du CO2 (6% vol. maximum) dans une proportion environ inférieur à la moitié de la proportion attendue théoriquement dans le cas de la combustion d’essence (14% vol environ). Une fois le procédé réglé, les gaz d’échappement sont respirables. »

      https://www.econologie.com/file/moteur_pantone/Resume_PFE_CM.pdf


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 11:42

      @popov

      Si vous n’admettez que les expérimentations que vous avez refaites, vous devez être un peu juste en science :

      Le saut d’une espèce à une autre dans le vivant, avez-vous fait l’expérimentation ?

      Le saut à l’élastique ?

      Le saut en parachute ?

      Le pilotage de la navette spatiale ?

      La marche sur la lune ?

      Etc…


    • popov 14 janvier 2020 12:54

      @Daniel PIGNARD

      Il ne vous est pas venu à l’esprit que si l« expérience de Tesla » permettait de produire de l’énergie et que ce résultat est caché parce qu’il perturberait le système capitaliste, un pays comme la Corée du Nord ne se serait pas gêné pour adopter cette façon de produire de l’énergie.

      Je n’ai pas besoin de refaire toutes les expériences de physique ; il me suffit de comprendre le protocole et de savoir que d’autres ont répliqué les résultats. C’est pour cela que je vous demande si vous avez répliqué cette expérience, parce que je ne connais personne d’autre qui l’ait fait.

      Revenons à ma question sur l’atome d’hydrogène. J’ai vu une vidéo où il explique (en fait c’est son fils qui explique) que les électrons sont maintenus à distance du noyau par la répulsion entre les électrons, répulsion qui compenserait l’attraction du noyau. Comme l’atome d’hydrogène n’a qu’un électron, je me demande ce qui maintient cet électron à distance du noyau dans ce modèle. Votre référence (p 38-39) ne répond pas à cette question.

      Dans le réacteur Pantone, en quoi le carbone se transmute-t-il ? J’ai parcouru votre référence en diagonale. Il n’y est nulle part question de réactions nucléaires à basse énergie. Il y est question de moindre pollution pouvant résulter d’une combustion plus complète. Notez que je n’exclus pas a priori que la présence de vapeur d’eau puisse servir de catalyseur et améliorer la combustion, du fait que la molécule d’eau dans ce mélange est la plus légère de toutes et que sa faible masse lui confère une plus grande mobilité et donc une plus grande fréquence de collisions. Combustion plus complète implique moins de vapeur d’essence imbrûlée dans le gaz d’échappement et un meilleur rendement énergétique. Mais le carbone n’est pas transmuté.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 13:57

      @popov

      Dans le réacteur Pantone, en quoi le carbone se transmute-t-il ?

       

      Voici ce que je suppose sans aucune vérif ni autre assentiment.

      77N2 => 66C + 88O et vice versa (je pense que c’est vice versa qui se passe dans la combustion après pantone, d’où la perte de carbone, le gain d’oxygène n’est pas expliqué).


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 14:04

      @popov
      Erreur de ma part le gain d’oxygène est aussi expliqué puisque c’est une molécule CO qui est transmutée en N2, il reste donc un atome d’oxygène libéré.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 14:11

      @popov

      La Corée du Nord n’a pas connaissance des brevets de Tesla qui sont enfermés dans les coffres de la banque Morgan.

      L’atome d’hydrogène s’assemble en molécule d’hydrogène H2 donc deux noyaux et deux électrons qui se mettent (à première vue) en losange avec 2 électrons aux sommet opposés et 2 noyaux aux 2 autres sommet opposés.


    • popov 14 janvier 2020 14:26

      @Daniel PIGNARD

      Erreur de ma part le gain d’oxygène est aussi expliqué puisque c’est une molécule CO qui est transmutée en N2, il reste donc un atome d’oxygène libéré.

      Pouvez-vous réécrire la réaction après correction ?

    • popov 14 janvier 2020 14:38

      @Daniel PIGNARD

      La Corée du Nord n’a pas connaissance des brevets de Tesla qui sont enfermés dans les coffres de la banque Morgan.

      Qui a connaissance des brevets de Tesla et qui puisse en parler en connaissance de cause ?

    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 14:41

      @popov

      Voici l’équation réécrite dans le bon sens.

      2*(66C + 88O2) => 2* 77N2 + 88O2


    • popov 14 janvier 2020 14:45

      @Daniel PIGNARD

      77N2 => 66C + 88O

      À gauche : 77 x 14 x 2 = 2156 nucléons
      À droite : 66 x 12 + 88 x 16 = 2200 nucléons

      Comment expliquez-vous cette différence de 44 nucléons ?


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 15:04

      @popov

      « Qui a connaissance des brevets de Tesla et qui puisse en parler en connaissance de cause ? »

       

      Personne à ma connaissance, même pas Morgan qui n’a pas de scientifique dans ses rangs et qui mesurerait le danger de transmettre les brevets à quelqu’un qui les comprend.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 15:08

      @popov
      Au secours ! Arrêtez les frais !
      Le 77N2 veut dire 7 au-dessus, 7 au-dessous et 2 au-dessous derrière.
      idem pour 66C et 88O


    • popov 14 janvier 2020 15:09

      @Daniel PIGNARD

      2*(66C + 88O2) => 2* 77N2 + 88O2

      À gauche : 2 x (66 x 12 + 88 x 32) = 7216 nucléons

      À droite : 2 x 77 x 28 + 88 x 32 = 7128 nucléons

      Il y cette fois une différence de 128 nucléons.



    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 15:20

      @popov

      Oui, parce que je vous explique, N est l’azote qui a 7 protons et 7 neutrons et se ballade en molécule de 2 atomes.

      C et le carbone qui a 6 protons et 6 neutrons.

      O est l’oxygène a 8 protons et 8 neutrons et se ballade en molécule de 2 atomes.

      Vous pouvez vérifier ça dans tout tableau de Mendeleiev.

       

      Mendeleiev est un savant,

      Un savant c’est un scientifique qui découvre des choses encore inconnues.

      Ouf ! Il faut tout leur expliquer.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 15:45

      @pacem

      Je transfert une notation scientifique depuis word sur AgoraVox et il y a de la perte au feu.

      AgoraVox n’est pas très adapté aux notations scientifiques.


    • popov 14 janvier 2020 16:36

      @Daniel PIGNARD

      Ok, ce stupide éditeur d’AV ne permet pas d’entrer facilement des sub- ou sous-scripts.

      Généralement , on écrit le symbole de l’élément et on précise l’isotope en indiquant le nombre de nucléon (ex. U₂₃₅). On n’indique pas le nombre de protons qui est implicite dans le symbole.

      Revenons à vos deux équations :

      1) N2 => C + O (28 = 12 + 16) Rien à redire.

      2) 2*(C + O2) => 2* N2 + O2, qu’on peut simplifier en 2C + O2 ⇒ 2N2 ou encore, C + O ⇒ N2 pour finalement constater que du point de vue bilan ces deux équations sont identiques, à part le sens de la réaction.

      Je vais donc me contenter de discuter la première :

      N2 ⇒ C + O

      Voyons maintenant le bilan des énergies (*) :

      Masse du C₁₂ : 12

      Masse du N₁₄ : 14,00307

      Masse du O₁₆ : 15,99491


      À gauche : 28,00614

      À droite : 12 + 15,99491 = 27,99491

      Une différence de 0,01123

      Sachant que ces masses sont exprimées en unités de masse atomique et qu’une unité de masse atomique correspond à environ 932 MeV, chaque réaction devrait fournir ou absorber (suivant le sens de la réaction) 932 x 0,01123, soit environ 10,5 MeV.

      C’est dingue, quand on sait que les réactions chimiques produisent ou absorbent des énergies de l’ordre de l’eV.

      Ce qui est encore plus dingue, c’est que si le carbone et l’oxygène se transforment en azote, la réaction est endothermique.

      Il faut alors se poser la question : si ces réactions nucléaires ont lieu dans le réacteur Pantone, d’où vient l’énergie nécessaire aux transmutations, et comment un tel réacteur pourrait-il être plus performant que si ces réactions bouffeuses de MeV n’avaient pas lieu ?


      (*) les masses sont tirées de « Handbook of CHEMISTRY and PHYSICS » 58e édition.


    • popov 14 janvier 2020 16:38

      @prong

      On peut négliger ce qui est négligeable dans une première approximation.


    • popov 14 janvier 2020 16:59

      @prong

      Je parlais de votre remarque sur la présence de multiples isotopes dans le carbone naturel. C’est vrai, mais ils ne représentent qu’une petite fraction du total, et de toutes façons, je discute les équations de Pignard qui précisent les isotopes qui entrent en jeu.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 17:15

      @popov

      « d’où vient l’énergie nécessaire aux transmutations »

       

      Dans le réacteur pantone, il faut chauffer ce réacteur par les gaz d’échappement pour qu’il fonctionne, la réponse est donc là.

      Dans le cylindre, l’explosion produit une grande montée de température, la réponse est donc là.


    • popov 14 janvier 2020 18:06

      @Daniel PIGNARD

      Vous chauffez donc le mélange à des températures telles que les molécules aient une énergie cinétique de l’ordre de 10 MeV.
      Il existe une relation entre l’énergie cinétique E des molécules et la température T d’un gaz :

      T = 2E / 3k

      où k la constante de Boltzmann.

      Voyons à quelle température vous devriez chauffer votre gaz pour que les molécules acquièrent une énergie de 10 MeV :

      10 MeV, c’est 1,6 10¯¹² Joules
      k = 1,38 10¯²³ m² kg s¯² K¯¹

      T = 3,2 10¯¹² / 2,63 10¯²³ = 1,22 10¹¹ (122 milliards) degrés Kelvin !!!!

      De mieux en mieux.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 janvier 2020 18:28

      @popov
      Vous êtes en train de faire comme mon chef quand je lui ai parlé du pantone.
      Il m’a mis au tableau les équations chimiques qui se passent dans le moteur et il en a conclu que c’était impossible. De même il est impossible que le monstre du Loch Ness soit vu ou qu’un ptérodactyle soit vu.
      Conclusion : Tout cela n’est pas pour vous et vous n’aurez pas le droit d’en profiter, ce sera pour les croyants seulement.
      "N’avez-vous pas lu cette parole de l’Ecriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle ; C’est par la volonté du Seigneur qu’elle l’est devenue, Et c’est un prodige à nos yeux ? » (Marc 12 :9-11)


    • popov 15 janvier 2020 00:34

      @Daniel PIGNARD

      Je n’ai pas l’âme qu’il faut pour imaginer que Marc parlait du réacteur Pantone, du monstre du Loch Ness et des ptérodactyles. 


    • popov 15 janvier 2020 00:41

      @Daniel PIGNARD

      Personne à ma connaissance, même pas Morgan qui n’a pas de scientifique dans ses rangs et qui mesurerait le danger de transmettre les brevets à quelqu’un qui les comprend.

      Personne ne sait donc en quoi consiste cette « expérience de Tesla », mais ça n’empêche pas certains d’en parler abondamment.
      Un peu comme le Graal, la pierre philosophale, l’élixir de longue vie ou la poudre de perlimpinpin.

    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 15 janvier 2020 20:16

      @popov
      « Personne ne sait donc en quoi consiste cette « expérience de Tesla » »

      Ce n’est pas ce que j’ai dit. Les expériences de Tesla sont assez bien décrites mais les brevets et comment il fait pour les obtenir, c’est ça qui est resté secret.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 20 janvier 2020 09:44

      @popov

      Vous faites un raisonnement sur les masses en croyant d’une part que les masses de votre « Handbook of CHEMISTRY and PHYSICS » 58e édition sont justes et d’autre part qu’avec le même nombre de protons, de neutrons et d’électrons des deux côtés de l’équation, les masses peuvent être différentes, ce qui est au premier abord aberrant. A moins bien sûr que vous nous expliquiez pourquoi ces masses pourraient être différentes.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 28 janvier 2020 17:15

      @popov

      L’atome d’hydrogène est expliqué en page 18 en haut à droite du pdf de Roger ROBERT et il est dit que celui-ci possède un proton et deux électrons parce que les électrons ne sont plus polarisés électriquement, mais magnétiquement nord ou sud suivant comme ils sont tournés.

      « ---- Oui ! C’est bien joli tout cela, mais l’atome d’hydrogène ne possède qu’un seul Proton et un seul électron. Si l’électron n’agit pas directement contre le Proton, il est obligé de se poser sur le Proton--- »

       

      « Selon notre connaissance actuelle, ce constat est exact. Il faudrait impérativement le même nombre de particules chargées positivement que celles chargées négativement pour que l’atome soit électriquement neutre.

      Avec ce modèle de l’atome MAES, l’électron ne possède aucune charge électrique, il véhicule des Rayons électriques. Le bilan des charges n’a plus besoin d’être respecté. Le Faisceau magnétique du Proton agit dans deux directions, il est donc capable de capturer au moins deux électrons

      et il ne se gêne pas pour le faire.

      Un atome d’hydrogène possède un Proton et au moins deux électrons. Une molécule de son gaz H2 , comporte deux 2 Protons et au moins trois électrons.

      La preuve de ce que j’avance là est qu’il réagit très facilement car il est en mesure de libérer au moins un électron. Il est très “explosif” et crée ce que nous nommons des liaisons hydrogène.

      J’ai répondu succinctement à votre question pour vous éviter de traîner ce boulet qui vous empêcherait de suivre mon raisonnement. Mais tout cela sera vu en détail dans le chapitre consacré à la chimie. »


    • Esprit Critique 13 janvier 2020 17:43

      Que des équations et des êtres mathématiques complexes permettent de décrire et anticiper les propriétés de la matière est très bien. Mais j’y voie deux limites qui ne sont pas prés de s’effacer. Le nombres de personnes capables de maîtriser ces outils mathématiques restera toujours très limités et pour les très rares qui y accèdent, Ils ne savent pas ce qu’est cette matière invisible a l’œil nu. Il n’en connaissent jamais qu’une représentation, qu’il ne peuvent même pas montrer au voisin qui n’a pas fait assez de math.


      • rogal 13 janvier 2020 19:01

        @Esprit Critique
        Sans compter qu’il serait heureux d’éclaircir la nature des mathématiques, qui ne fait pas l’unanimité des mathématiciens ni des épistémologues.


      • Jean Keim Jean Keim 14 janvier 2020 09:08

        @Esprit Critique

        C’est très juste, c’est ce qui distingue le connu qui rassure de l’inconnu qui inquiète.


      • Attila Attila 13 janvier 2020 21:42

        La rosette de Lyon n’est pas faite avec du mérinos mais du cochon.

        .


        • Kikounet Kikounet 14 janvier 2020 08:49

          Pourquoi l’Aspirine n’est-elle pas fournie avec l’article ? smiley


          • Jean Keim Jean Keim 14 janvier 2020 09:04

            Je vous cite : « En conclusion, il n’y a pas de mesure quantique. La mesure appartient au vocabulaire du monde classique. En physique quantique, observer ce n’est pas mesurer mais décoder. »

            De même que la mesure détruit l’observation, la pensée détruit l’attention.

            La mesure comme la pensée procédent du connu, avant de faire une mesure il faut savoir ce que l’on veut mesurer.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité