• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Technologies > E-manuel : de Schwarzy à Orwell ?

E-manuel : de Schwarzy à Orwell ?

Alors qu’on attend toujours la déferlante du e-book, voici que nous arrive de Californie la lubie de l’e-manuel scolaire. Et tandis que l’industrie du divertissement promet déjà de « généreuses » distributions d’e-tablettes gratuites, Orwell se retourne dans sa tombe...

Dans la foulée de ses initiatives « vertes », Arnold Schwarzenegger a annoncé son intention de remplacer les manuels scolaires en Californie par des e-books. La démarche est relayée et commentée sur Schoolgate, le blog éducatif de Times Online.

Comme souvent dans la presse en ligne britannique, les commentaires donnent lieu à des débats hauts en couleurs et en idées. Il vaut la peine d’en suivre le fil. L’un applaudit des deux mains, l’autre proclame la fin de la civilisation. Le troisième objecte l’encombrement, le quatrième le prix à payer...

Personnellement, j’ai eu au début un peu de peine à prendre part.

Le manuel scolaire faisait partie, à mes yeux, de ces outils dont la matérialité constitue une vertu première. Un outil électronique de lecture, c’est un médium entre le lecteur et son contenu qui intercale tout un rideau de protagonistes, de conditions économiques, technologiques et pratiques là où, auparavant, il n’y avait rien. Rien que l’oeil humain face à l’imprimé, univoque et indéniable.

Les parents (dont je suis) ont déjà suffisamment de mal à suivre les programmes d’études souvent abracadabrants de leurs gosses. Doivent-ils encore, pour ne pas perdre le fil, comprendre le fonctionnement d’une nouvelle machine ? S’assurer qu’elle soit bien chargée ? Que son firmware ou son système soit à jour ?

Vous avez déjà vu l’état moyen des parents d’élèves dans une réunion scolaire ? Vous les imaginez « feuilletant » l’e-manuel du petit ? Oui ? Eh bien, bravo ! Mais passons. L’affaire n’est pas là.

Supposons que les obstacles techniques et financiers soient levés. Que la gratuité des lecteurs ne masque pas (comme lorsque Bill et Melinda Gates distribuent « gratuitement » des PC en Afrique afin d’en évincer, en sous-main, les systèmes d’exploitation alternatifs) l’OPA d’un ou de plusieurs gros fabricants sur un marché encore embryonnaire. Qu’il ne s’agisse pas, une fois de plus, d’une demande créée et façonnée par l’offre. Supposons que tout se passe dans la candeur et le bénévolat, circonstances particulièrement rares dans le pays dont il est ici question.

Supposons...

Ou alors, ne supposons pas. Contestons !

Comme ça, pendant qu’on discutera du support, plus personne ne songera à s’occuper du contenu.

Pourtant, c’est bien sur le plan du contenu que la révolution « e-manuel » devrait le plus se faire ressentir.

Lorsque d’aventure nos petits ont des manuels, ceux-ci sont retirés, amendés ou remplacés tous les deux ou trois semestres. Comme si les connaissances élémentaires requises pour accéder à une vie indépendante variaient au même rythme que la mode vestimentaire... Quel gâchis !

Là, évidemment, l’e-book ouvre des possibilités vertigineuses de progrès et de modernisation. On le branche sur le réseau le soir, et le matin on repart à l’école avec des e-manuels tout neufs, de préférence sans aucun rapport avec les versions périmées qu’ils ont irrémédiablement écrasées au téléchargement.
On imagine l’économie de moyens et de temps !

Hier, il n’y a pas si longtemps, Herr Moser, dans le Wir sprechen Deutsch, était peint à chaque page, ou presque, la cigarette au bec. Aujourd’hui, fumer = caca : on biffe la cigarette ! En un seul mouvement, d’une seule mise à jour...

Hier, Mme White, du cours d’anglais, était sans cesse plongée dans son évier. Aujourd’hui, laver vaisselle = esclavage féminin. Et hop : voici Mme White, d’un coup de baguette magique, transformée en patronne d’un cabinet d’avocats.

Hier, le président Ceausescu, dans nos manuels de géo, était présenté comme un chic type, un ami de la classe ouvrière. Aujourd’hui, Ceausescu = Hitler : on biffe Ceausescu ! Ou en tout cas, on lui retire tous les beaux adjectifs pour les remplacer par des moches. Et on lui ajoute même, dans Photoshop, la petite moustache...
 
Aujourd’hui, le dioxyde de carbone (CO2) est tellement incriminé pour la fonte des pôles qu’on envisage d’interdire aux vaches de péter. Demain, lorsque les hivers seront de plus en plus rudes, on proclamera peut-être que le « réchauffement-climatique-causé-par-l’homme » n’était qu’un montage imposé par des parasites scientifico-politiques pour des raisons de pouvoir, de subsides et de flicage général. Vous imaginez l’impact sur l’environnement (en tonnes de papier pilonné) qu’entraînerait cette petite rectification nécessaire si les manuels scolaires étaient encore imprimés ? Avec l’e-manuel, il suffira d’une petite update automatique et furtive dont l’utilisateur final de ne s’apercevra même pas.

On voit d’ici le potentiel de perfectionnement infini qu’introduit la souplesse de l’e-manuel dans l’enseignement scolaire ! Il permettra, en quelques minutes ou quelques heures, de corriger des pans entiers de connaissances — pardon : d’erreurs — historiques. Sans dépense d’encre ni de papier, l’histoire, l’écologie, l’éthique ou la « citoyenneté » pourront être récrites et re-enseignées en temps réel.

Ne sera-ce pas une manière infiniment plus écologique, plus « verte », d’enseigner l’histoire ?

 

PS Lecture recommandée avec ce plat : Evguéni Zamiatine, Nous autres.

Moyenne des avis sur cet article :  2.82/5   (33 votes)




Réagissez à l'article

37 réactions à cet article    


  • Halman Halman 27 juin 2009 15:12

    Vous savez l’ebook, les tablettes pc, c’est comme tout, juste une question d’habitude.

    Lorsque les gamins d’aujourd’hui seront adultes, ils trouveront ces technologies toutes aussi naturelles que nous le livre papier.

    Cela fait 25 ans que la souris existe. Alors que la majorité des gens l’utilisent aussi aisément que leur fourchette, ce n’était pas le cas lorsque les premiers exemplaires sont apparus dans les années 1980 (Quoique inventée en 1964). On assiste au même phénomène aujourd’hui avec les stylets des tablettes pc et les touchpad des ordinateurs portables. Les gens commencent seulement à s’y faire.
    Laissez leur le temps de se faire aux emanuels sur les tablettes pc et d’ici une génération cela paraitra tout naturel à tout un chacun tout aussi bien que le livre papier.

    Et puis vous parlez de réajustements, de corrections, de mises à jours permanentes des emanuels, mais on a pas attendu les nouvelles technologies pour que cela se fasse.

    Ouvrez un livre d’histoire scolaire sur Napoléon du début du siècle et un d’aujourd’hui, on a pas vraiment l’impression que l’on parle de la même personne ni de la même histoire. Idem de faits plus récents comme mai 68 ou Neil Armstrong sur la Lune, entre les livres d’histoire d’hier et ceux d’aujourd’hui on ne sait pas auquel se fier.


    • Halman Halman 27 juin 2009 15:28

      Petite anecdote :

      Il y a deux semaines dans le bus, mon voisin lisait Mme Bovary sur un énorme livre qu’il avait sorti péniblement d’un énorme attaché case et dont l’étroitesse des places lui rendait le maniement difficile.

      Je lisais aussi Mme Bovary. Mais en format ebook sur mon pda qui tient dans ma poche. Dans une seule main, avec l’écran rétro éclairé parfaitement lisible. Juste un doigt pour tourner la page en appuyant sur un bouton.

      Le pauvre était des plus perplexe en regardant mon pda sur lequel il lisait le même livre que moi.

      C’est vraiment la preuve qu’il y a énormément de travail à faire encore aujourd’hui (les premiers pc datent des années 1970 aux Etats Unis, rien que 40 ans de retard) pour que la majorité des gens, même les plus cultivés, intègrent l’existence et la pratique des divers documents électroniques.

      Jamais je ne vois de livres électroniques dans les transports en communs, à croire que je suis le seul à en lire.

      Souvent sur un IBM ultraportable je lis des documents techniques du travail ou des livres ultra précieux que j’ai scannés moi même.

      Même les jeunes visiblement cultivés d’un bon niveau scolaire lisent encore des livres papiers alors qu’ils ont des ordinateurs portables en bandoulière.

      Quelques rares travaillent un document excel dans le bus, mais quand ils ont fini, ils ferment leur bi processeur, le rangent dans la sacoche et sortent un livre papier au lieu de l’avoir téléchargé sur le net et le lire sur leur portable.

      Il y a encore, même chez les technophiles, encore énormément de travail pour leur faire accepter culturellement les documents électroniques autrement que pour le travail. Dans les réunions ils projettent les pdf professionnels sur l’écran et se repassent une copie sur clé usb. Mais dans le bus ils lisent tout sur papier.


      • caramico 28 juin 2009 10:34

        Il n’y aurait pas de « travail » à accomplir pour faire accepter les livres électroniques, si cela ne comportait que des avantages, M Halman.
        Cette mutation devrait se faire de façon naturelle, sans contrainte, incitation, ni publicité...

        La bibliothèque à laquelle je tiens a encore de beaux jours devant elle.


      • wesson wesson 27 juin 2009 18:37

        bonjour l’auteur,
        bien vu concernant les danger de l’ebook concernant le contenu, sans même parler du coté DRM, dont le but ultime est de faire payer n’importe quel utilisateur avant chaque lecture ...

        je voudrais aussi en profiter pour rappeler le coté technique, qui n’est pas brillant brillant non plus. J’écrit en connaissance de cause, étant l’heureux (?) posseseur d’un Sony PRS-505, sorti fin 2008, donc un modèle assez récent.

        Bon alors montre en main, ça s’allume en 37 secondes. Donc, il faut déjà presque 1 minute pour ouvrir votre bouquin, presque comique.

        Ensuite, le seul jeu de caractère présent est l’occidental. Pour le lecteur occasionnel de bouquins en Russe que je suis, c’est rapé. La seule solution que j’ai pu trouver à été de convertir le livre en PDF (à l’aide de OpenOffice, avec une contrainte supplémentaire de pagination, telle que je l’explique plus bas)

        Puis, il y a la pagination. Nombre de livres sur word étant paginé sur de l’A4, l’ebook doit repaginer à ses propres dimensions. Et pour faire ça, l’ebook peut prendre jusqu’a 15 minutes.
        et si on veut changer la taille de la police de caractère, et hop, on est reparti pour attendre la nouvelle pagination.

        Et ça c’est pour le format Word. Pour les PDF un conseil, il faut impérativement les repaginer avant de les charger sur l’ebook, sinon vous ne verrez que des petits patés à la place des lettres. La fonction de loupe ne fonctionnant d’ailleurs pas pour la plupart des PDF.

        Et puis il y a la navigation : de déjà très lente lorsque tout est formatté pour l’ebook (entre 3 et 5s pour tourner 1 page), elle devient carrément apocalyptique si l’on a mis un document sans prendre soin de le repaginer aux dimensions du lecteur : ça peut aller jusqu’a 20 secondes pour tourner une page, encore pire si on revient 1 page en arrière. Résultat, avec une telle lenteur de navigation, c’est tintin pour lire un livre en diagonale. Sauter rapidement les pages pour revenir à un passage que l’on souhaite se remémorer par exemple, ça fait partie des choses impossible avec ce machin !

        Concernant le support technique de la bête, il est tout simplement inexistant en Français, et particulièrement peu ergonomique pour la version Américaine, qui a au moins le mérite d’exister.

        par contre, l’ebook est muni d’un lecteur de MP3 et AAC, chose dont la nécéssité ne m’avais pourtant pas effleuré dans le cadre de la lecture d’un livre ! A l’intérieur de l’ebook, l’ergonomie de ce lecteur de musique est à peu près nulle. Aucune des fonctions de base telle que « lecture » ou « pause » ne sont indiquée, ni sur l’appareil, ni à l’écran. Pour stopper votre musique par exemple, il vous faudra donc tâtonner pour trouver la bonne touche parmi les 22 boutons de cet appareil.

        Le logiciel de bibliothèque indispensable pour mettre des livres achetés dans l’ebook est lui aussi est assez gratiné. Le premier qualificatif qui me vient à l’esprit serait « indigeant ». J’avais acheté cet ebook aux états unis pour l’avoir en avant première, et dès lors il m’est impossible de changer de langue, ou de me retrouver sur un e-store qui vends des livres en langue Française, ni d’ailleurs dans aucune autre langue.

        Ma conclusion sans l’ombre d’un doute est que à tous les niveaux, cet e-book est une arnaque pure et simple. Pratiquement inutilisable avec quoique ce soit qui n’ai pas été spécifiquement formatté pour sa propre mise en page, ses multiples restrictions interdisent tout simplement la lecture dans une langue différente de celle ou il a été acheté. Sa lenteur le rends carrément désagréable, et ses gadgets, comme le lecteur MP3 et AAC sont intégrés de manière ridicule. Dès son achat effectué, l’utilisateur est laissé tout seul face aux multiples problèmes, et l’offre littéraire qu’il peut obtenir est carrément indigeante.

        Bref, si j’ai un conseil à donner sur les e-book (car j’en ai eu aussi d’autres entre les mains), c’est A FUIR !!! Pour ma part, après 5 jours d’utilisation (dont 4 passés à essayer de m’affranchir des contraintes techniques de l’appareil concernant l’affichage des caractères cyriliques), j’ai carrément abandonné et remisé cet appareil dans un placard d’où il n’est pas prêt de ressortir.

        Et encore, je n’ai même pas parlé du coté polluant de ces ebooks. C’est déjà pas triste niveau fabrication, et niveau utilisation il convient de rappeler que sans électricité, ils ne vous permettent tout simplement pas de lire ! Assurément un immense progrès concernant la nature.

        Ce qui ne cesse de m’étonner, c’est que malgré l’évidence même de l’inutilité de cet objet, il se trouvera toujours une pléthore acharnée à le défendre en dépit de tout bon sens. les e-books, ça fait au moins 15 ans que l’on ne cesse d’en parler comme « de ce qui tuera l’édition traditionnelle », et ça fait 15 ans que ça ne marche pas - pire - que ça n’a pratiquement aucune chance de fonctionner.


        • raymond 28 juin 2009 21:16

          Wesson c’est très bien décrit, l’auteur a raison sur le plan de la « manipulation » possible et rapide des informations, par exemple rendre le tibet plus chinois, ou l’Algérie plus française , mais au dela de cela ce que tout le monde oublie, c’est le coté ----- pour la planète car ces e-books consomment une quantité de métaux rares , pour les livres l’arbre est facile à remplacer, mais le cobalt non.....

          de plus j’ai entendu récement que la Chine était propriétaire de la plupart des sources de métaux rares et refusait en ce moment d’exporter, d’ou un coup de gueule d’Obama..

          à suivre


        • wesson wesson 29 juin 2009 10:49

          @raymond,

          effectivement vous avez parfaitement raison, notamment concernant les batteries de ces appareils contenant du nickel, et l’indium qui actuellement sert à faire de la métallisation transparente, tout juste si il en reste pour 10 ans, et tout le reste car produire de l’électronique est de toute manière énormément plus polluant que de la pâte à papier (dont en fait le plus polluant consistant à la blanchir. Une teinte de pages un peu moins blanche réduirait d’ailleurs sensiblement cette source de pollution.

          En tout état de cause, j’ai déjà été un peu long dans mes explications, et je n’ai pas voulu trop en rajouter, mais cet aspect que vous évoquez est bien évidement une raison de plus de fuir ces e-books, surtout si on vous les présentent avec un argumentaire « greenwashing »


        • citoyen 29 juin 2009 11:04

          et en plus , ca fait mal aux yeux ( comme tous les ecrans d’ailleurs.
          Aprés une journée de lecture papier , je ne sens rien . Aprés une journée de lecture d’écrans , les yeux me brulent et ils sont rouges comme ceux d’un hamster !
          doeenr cela à nos gosses ? Ah , non , alors ! so on fait cela , dans 15 ans , il n’y aura que des gens avec des problemes ophtalmo


        • Despot Despot 27 juin 2009 23:33

          Pour Halman : je possède moi-même des applications de lecture d’e-books sur mon téléphone portable et n’éprouve aucune allergie a priori pour ce support — malgré mon métier d’éditeur de livres. Lorsque je le conteste, dans le cas des manuels, il ne s’agit pas de nostalgie ou de conservatisme. Le problème est ailleurs.

          Ma réserve porte sur l’instabilité des contenus véhiculés par l’e-book, comme du reste par l’internet et par tous les canaux électroniques. A l’heure où le pouvoir politique a intégré la composante « information », voire « fabrication d’histoire(s) » (« storytelling ») dans ses outils de persuasion, et où il dispose, notamment aux Etats-Unis, de moyens colossaux de manipulation des masses, il me paraît imprudent de permettre que les connaissances et l’instruction de base soient véhiculées via des supports aussi volatils.
          Par volatils, j’entends : altérables. Volontairement ou non.
          Les documents imprimés à l’encre sur du papier ont une durée de vie de plusieurs siècles. Une fois publiés, ils sont là à jamais, pour ainsi dire. Supprimer une information imprimée implique de passer au peigne fin, physiquement, des bibliothèques, des appartements, des greniers. Puis de détruire les exemplaires saisis. 
          On en connaît des exemples. Pathétiques et intimidants comme les autodafés nazis, ou insidieux comme le rachat (plus courant qu’on ne pense) de tirages entiers d’un livre « gênant » par une partie visée.
          En URSS, l’élimination de Léon Trotski du panthéon officiel a nécessité la destruction-réimpression de milliers de tonnes d’ouvrages et la retouche (sans Photoshop) de milliers de photographies afin de le faire disparaître des tribunes. Enorme chantier ! Dépense colossale !
          Imaginez donc ce que Staline aurait donné pour pouvoir « effacer » Trotski de l’histoire soviétique d’un seul coup, par téléchargement — ce que l’e-manuel permet en théorie.
          Imaginez ce que George Bush eût été capable de faire afin de « prouver » a posteriori l’existence d’armes de destruction massive en Irak, justifiant ainsi sa guerre.

          La maîtrise de l’histoire, de la science et de la vision du monde en général a toujours été une obsession des pouvoirs à vocation totalitaire. Je ne crois pas que les pouvoirs qui nous gouvernent aujourd’hui soient à l’abri d’une telle tentation. Au contraire. Il ne s’agit donc pas de leur faciliter la tâche. Ni à eux, ni aux multinationales technologiques qui en sont les alliées.




          • Halman Halman 28 juin 2009 11:41

            Tout à fait d’accord, Despot, mais qui va modifier le contenu d’un Victor Hugo ou d’un Kafka ?

            Pour les contenus plus volatiles comme les articles de Wikipedia par exemple où tout un chacun a la possibilité de modifier n’importe quel article, là oui toutes les dérives de désinformation et de manipulations sont possibles.

            Et je ne peux m’empêcher de faire la comparaison entre le téléphone portable et l’ebook. Le téléphone portable à son apparition a envahi toute la planète et toutes les couches sociales en quelques années. Pour le livre électronique, à part pour quelques personnes, il semble se heurter à une véritable réticence ou indifférence générale.

            Il existe sur le net un éditeur qui se charge de produire et de vendre sous forme ebook les manuscrits qu’on lui envoie, après signature de contrat sur les droits d’auteur, le revenu par exemplaire vendu, et après correction du manuscrit.

            Cela fonctionne très bien mais semble très confidentiel et inconu de la plupart des gens.

            C’est dommage.

            Quelque chose comme manuscrits.com. Je leur avait envoyé deux nouvelles de science fiction qui n’ont pas eu un seul exemplaire vendu.

            Les initiatives comme celles de Joël de Rosnay ou Di Cosmo de publier leurs livres gratuitement en format pdf et téléchargeables avec accords financiers bien sur avec leur site, sont extremement marginales et semblent très peu comprises.

            Et je n’arrive pas à voir la mort du livre papier dans le livre électronique, mais au contraire un vecteur supplémentaire pour la culture.



          • Arcane 28 juin 2009 00:51


            Si l’électricité venait un jour à manquer, on ne pourrait pas lire l’e-book à la lueur d’une bougie ...


            • Kalki Kalki 28 juin 2009 11:34

              L’ELECRTRICITÉ on peut toujours en produire - sans consommer des ressources de la terre.
              c’est àdire par exemple sans couper des hectare d’arbre àla minute : et surtout, surtout il faut toujours rappeler que la france juste pour l’exemple était recouverte à98 % de foret du temps de vercingétorix


            • Halman Halman 28 juin 2009 11:47

              Sauf, Arcane, en le rechargeant avec un chargeur solaire.

              Pléthore de modèles disponibles sur le net de 20 à 60 €.


            • fhefhe fhefhe 28 juin 2009 08:42

              Ex-Vendeur de Papiers « à Usage Graphique ». (Edition , Presse , Publicité et Imprimerie)...je tiens l’information suivante....
              — Baisse de 20 % (en moyenne ) de Ventes et de Production de Papiers (2008/2009)....du jamais Vu dans l’industrie « Papetiére » depuis la Fin de la 2éme Guerre Mondiale.
              Les« Arts Graphiques » se dégradent à une vitesse EXPONENTIELLE.... !!!!
              Là n’est pas le sujet.....
              Mais la « Pixéllisation » à « tuer » le « Plomb » (matiére utilisée pour la fabrication des caractéres d’imprimerie« )
              Combien de temps passe un Etre Humain »Civilisé« devant un Ecran »Plat« ....pour s’informer , se divertir , se cultiver , s’instruire , se documenter... ????
              A titre personnel 2 Enfants
              L’Ainé Bac + 7 en Histoire de l’Art......m’a dit que »L’Internet« était INCONTOURNABLE pour bien préparer ses Unités de Valeurs en Fac...sans la »toile« plus de »Thésards« 
              Le Second CAP/BEP de maçon....chez les compagnons du devoir....se détend avec des Jeux Vidéos....
              Le Succés de Nokia a été »Financé« par les Grands Industriels de la Filière Bois/Papier Finlandaise.....Leur Pétrole étant le BOIS.... !!!!
              Prés de 6 Siécles que gutemberg a révolutionné la » Vulgarisation« du Savoir »....
              En 1/2 Siécle......le « Pixel » a envahi nôtre univers.....
              Le Siécle des « Lumiéres » est FINI....
              Qui peut imaginer le Monde Moderne « sans » Informatique... ????
              La « Petite » souris de Disney a « ecrasé » les « Eléphants » du divertissement....
              La « Petite » souris qui permet de déplacer les « Pixels » a écrasé et continuera d’écraser les
              « Forêts »..... !!!!!
              Ce n’est pas en gambadant dans la forêt que le Petit Chaperon Rouge rencontre le Loup.. ???.


              • Kalki Kalki 28 juin 2009 11:40

                le siècle des lumiere n’est pas finis : c’est exactement le meme genre d’évolution que l’imprimer

                l’ ecran ou le projecteur - et donc le web.

                C’est une accélération de l’information.

                L’imprimierie avait permis de démettre les monarque : autrement l’outil de communication de masse fut utilisé pour creer une révolution ? par qui et pour qui ? ... tout sauf le peuple.

                Et si les révolutions de france, usa, angletterre ;... étaient les premières révolutions colorées ?


              • Halman Halman 28 juin 2009 11:59

                Cet après midi je vais lire tranquillement au soleil le dernier numéro de Juillet de Ciel et Espace version électronique, sur mon petit Ibm, tranquillement, sur mon balcon.

                L’actualité de l’astronomie et de l’astrophysique (Kepler, Newton, Planck, Einstein, Bohr, Curie, Penrose, Hawking, etc) sur un ordinateur (dont les ancêtres ont calculé et simulé les trajectoires des planètes, des vaisseaux spatiaux, des fusées, des galaxies, simulé l’évolution des étoiles, vérifié et affiné la gravitation, la relativité ; recalculé toutes les abaques ancestrales des tables de logarithmes peu préciles des Kepler et Newton...).

                Quel symbole non ?


                • letuyauteur 28 juin 2009 12:09

                  Tres bon support publicitaire que ce bouquin electronique a venir .

                  Pour se le payer et etre au top les ecoles iront voir des sponsors industriels qui demanderont juste quelques centimetres carres pour lancer leurs slogans .
                  Comme ca mon fils n’oubliera pas de manger son kinder a 4 heures.
                  Quand au contenu , meme risque de deviances que le papier car ce sont les memes qui controlent .


                  • pissefroid pissefroid 28 juin 2009 12:11

                    C’est vrai que les enseignants ça coute cher !
                    De plus ils apprennent à apprendre !
                    Ils faut donc les retirer de la circulation.


                    • Patapom Patapom 28 juin 2009 12:25

                      Idéalement, ces futurs e-manuels scolaires permettront de confronter la version « scolaire » à la version « wikipédia » grâce à leurs connexions internet.
                      Ca sera donc difficile de faire un « update » inaperçu, comme vous dites. Un update erroné sur wikipédia ne passant certainement pas inaperçu.

                      Au pire, on installera un petit soft d’analyse sémantique et on comparera les 2 documents en vis-à-vis pour voir si la version officielle (ou l’autre) ne raconte pas de conneries...


                      • Gargamel Gargamel 28 juin 2009 12:55

                        Ca saoulerait peut être Orwell d’être cité à chaque nouvelle technologie non ? Si demain un type invente un nouveau type de taille-crayon, on peut être sur qu’un auteur postera sur Agoravox sur cette nouvelle percée vers le monde de 1984...

                        Si le gouvernement a envie de trquer les bouquins scolaires il n’a pas besoin des ebooks, il peut le faire comme un grand.

                        Moi je trouve ça dingue des parents qui préfèrent que leurs gamins se traînent des bouquins ultra-lourds qu’un ebook. Moi je n’ai pas oublié les cartables gavés de bouquins, le dos peté à la fin de la journée, mes potes qui développaient des scolioses.

                        Non pas que j’aie à redire sur une bonne tirade passéiste, c’est l’un de nos grands plaisirs sur ce site que de dire en toutes choses que c’était mieux avant, mais je propose de restreindre les « c’était mieux avant » à des progrès qui n’aident PAS à empêcher une déforestation catastrophique et à éviter de démolir le dos de nos gosses.


                        • Moristovari Moristovari 28 juin 2009 17:35

                          Et oui, 1984 est devenu le petit livre rouge du contestataire lambda. On le lit comme la bible, sans se soucier d’aller plus loin dans la réflexion : on aime la peur, on aime l’adrénaline qu’elle engendre, les pulsions morbides qu’elle réveille. Quand on a pas les moyens de faire des sauts en parachutes, on rumine cette peur bon marché que sont les théories du complots, on attend l’apocalypse nucléaire comme une petite vieille. Et, peu à peu, à force d’excès, on sombre dans la paranoïa.

                          Le marketing de la peur est moins une réalité voulue par les gouvernements et les médias qu’une réponse à un besoin désiré par les citoyens. Le nihilisme à encore un bel avenir devant lui.


                          • Despot Despot 28 juin 2009 21:47

                            > Gargamel : j’avais pourtant pris le soin de préciser que mon point de vue n’était pas animé par le passéisme. Mais puisqu’il faut le prouver, sachez également que les éditions que je dirige sont parmi les premières, dans le domaine francophone, à avoir décidé de proposer tout leur catalogue sur e-books, en parallèle avec les versions papier.

                            Il n’en reste pas moins que la dématérialisation des matériaux de preuve (allant des inscriptions électroniques sur les documents d’identité à la virtualisation des manuels scolaires) ouvre à mon avis des perspectives de contrôle absolu des populations, de leur identité et de leur conscience. A l’inverse des inscriptions matérielles (tampons, livres imprimés), ces moyens font intervenir des technologies lourdes à chaque étape (cryptage, inscription, sauvegarde, décryptage, lecture). Ils nous rendent donc dépendants de ceux qui maîtrisent ces technologies. 
                            Quant à l’argument « vert », il est inopérant aussi longtemps qu’on ne disposera pas d’un aperçu sérieux de l’empreinte écologique de l’e-book dans toute sa chaîne, depuis la fabrication des composantes de base jusqu’au recyclage des débris, notamment des batteries - ensuite de quoi il s’agira de le mettre en balance avec toute la chaîne du livre en papier (et des perfectionnements écologiques possibles de celle-ci). Pour le moment, avancer que l’e-book sauve la forêt amazonienne équivaut à dire que la voiture hybride résout le problème de l’effet de serre. C’est pour le moins superficiel.
                            Il est curieux que l’on n’ait tiré aucune leçon du développement de la micro-informatique qui a marqué le dernier quart de siècle. On nous affirmait que le « bureau électronique » abolirait la consommation de papier de bureau. Résultat : la consommation de papier bureautique a explosé et nous nous retrouvons avec un problème insoluble de déchets technologiques, dont le tri est provisoirement confié à des enfants et des femmes du tiers monde — bien à l’abri de nos regards de « geeks » fascinés par le dernier gadget. 
                            L’industrie informatique — dont l’e-book n’est qu’une branche, et à mon avis très temporaire — impose un rythme de renouvellement et de consommation effréné. Et cette consommation, elle, n’a rien d’immatériel : il s’agit de milliers de tonnes de détritus autrement plus encombrants que de la cellulose en feuilles.




                            • Emmanuel Aguéra LeManu 29 juin 2009 12:48

                              @ l’auteur
                              Vous êtes libraire ou quoi ?

                              Ma mère, cette sainte femme, déplore comme vous l’inexorable disparition du livre papier, comme probablement les moines-copistes déplorèrent l’avènement de l’imprimerie, et dont il serait logique de penser que certains d’entre eux aient eu quelque récrimination contre der gut Herr Gutenberg.

                              Il faudrait que je vous décrive le salon de ma mère, où la bibliothèque remplace le papier-peint (en voilà un qui sera difficilement numérisable), et que l’on peut respirer à travers la pièce, nourriture spirituelle, repos visuel, témoin du temps et la pensée, témoin de l’histoire et de la vie.

                              A la mort de ma mère, que j’espère, le plus tard possible, 6 siècles plus tard l’imprimerie provoquera probablement une lutte fratricide lors du partage de cet héritage culturel et sentimental... Je m’y prépare déjà, connaissant le goût de mes frère et soeur pour la chose écrite. Ça sent le camion de déménagement.

                              Ma mère, par ailleurs randonneuse et étudiante de 75 ans (pour situer), vient de me demander de mettre ses portables en réseau avec sa tour ; elle banque en ligne ; Elle achète en ligne ; elle google tout ce qu’elle peut, partage à qui mieux-mieux, en deux mots, fait chauffer l’adsl tel le geek moyen.

                              Les sauts successifs du tout-pierre gravée, puis encrée, au tout-papyrus, puis au tout-parchemin, puis au tout-papier, puis au tout-imprimé et bientôt au tout-numérique me semblent aussi naturels que le sommeil ou la rotation de la terre.

                              L’objet livre peut servir à bien des choses. Il peut être une arme matérielle (les annuaires de commissariats, par exemple) autant qu’intellectuelle, la bible, mein kampf... ; Il peut sauver l’âme ou caler une table bancale... Vous aurez du mal en effet à caler une table avec un livre numérique (je répugne à utiliser ce mot d’ebook, que m’apparaît comme l’erzatz provisoire du concept du livre éternel, le porteur de culture, medium vulgaris, rex media. Ce mot hybride d’ebook disparaîtra un jour avec le papier).

                              La disparition du concept de preuve ? Le risque de contrôle des populations ?
                              Vous savez, entre les autodafés divers et les Murdochisation des populations, l’écrit n’en est pas à son coup d’essai... Les méchants n’ont pas attendu l’ère numérique pour nuire.

                              Quant aux impressions effreinées, à qui le dites-vous ! Mon job m’amène à des diffusions de documents graphiques (plans de bâtiments -au m²-, Compte-rendus en tous genres, pièces écrites contractuelles, etc...) : Tout est mis sur « armoire à document », serveur dédié et rien n’est imprimé, diffusion électronique contractuellement imposée (il faut voir la tête des interlocuteurs quand je refuse le document qu’ils me tendent, leur demandant de m’en faire un mail pour archivage facile).

                              Seulement voilà, débarquez à la réunion et sur les 25 participants, un entrepreneur electricien (qui a mon respect) et moi-même (qui édite sur place les PV), sommes les deux seuls à ouvrir un laptop, quand tous les autres amoncellent le papier sur la table ; qui se mélange, s’envolent, se perdent, belle rigolade anachronique.
                              L’informatique est moins en cause que la frilosité en ce cas. Et que la difficulté (apparente) de remettre en question ses habitudes.

                              La même frilosité que je sens dans votre discours finalement réactionnaire et même pire : vous allez vous tordre la tête à essayer de légitimer ce parti-pris scabreux qui vous amène déjà à essayer de nous faire prendre nos vessies pour vos lanternes.

                              Non merci. Votre discours à la gloire de la matérialité « Saint-Antonine » est justement celui de tous les papivores matérialistes que je rencontre partout (heureusement leur moyenne d’âge grimpe en flèche) et qui pour la plupart s’affichent écolos d’ailleurs.

                              Faudra-til avancer sans vous ?
                              Si oui, je vous conseille la plume Sergent-Major. Elle n’a pas la qualité de noir du Graphos, mais c’est toujours mieux qu’un Rötring.
                              Et quand il n’aura plus de papier, vous pourrez toujours vous tatouer.


                            • Deneb Deneb 29 juin 2009 08:07

                              Quand Linux est sorti, j’étais perplexe. Pas autant que mon entourage, toutefois. Un truc fait par un groupe de volontaires ? Ca ne marchera jamais. On ne peut pas faire quelque chose de serieux, si l’on n’est pas payé. Les programmeurs, comment font-ils pour vivre ?

                              Aujourd’hui j’ai linux sur 2 machines sur 4 à la maison. Je suis obligé de garder Windows, parce qu’un logiciel spécifique à mon travail (AutoCad) ne tourne pas sous linux, mais c’est bien la seule raison.

                              Quand Wikipedia est sorti, j’étais perplexe. Mon entourage était carrément mort de rire : une encyclopédie où tout le monde peut écrire n’importe quoi. Ce n’est pas sérieux, ça donnera jamais rien !

                              Aujourd’hui tout le beau monde qui la dénigrait, me cite régulièrement Wikipedia comme référence absolue.

                              Je lis exclusivement sur l’écran depuis des années. Si j’achète un livre, je la photographie page par page. Il me faut 1/2 heure pour un livre de 500 pages, c’est vrai que c’est un peu galère. Mais ça vaut le coup. Une fois dans la mémoire, je peux le lire sans les lunettes, agrandir les caractères à mon guise, le lire au lit sans avoir besoin de la lumière, en extraire des citations particulièrement pertinentes et les envoyer à mes potes, mais surtout, je peux offrir le livre a quelqu’un et ainsi libérer de la place dans mes 70 m². J’habitais à la campagne et j’avais 3 bibliothèques pleines à craquer. En déménageant en ville, j’ai du en jeter les 3/4. J’ai bien voulu en offrir, mais personne n’en voulait.

                              Mon entourage me regarde comme une bête curieuse : tu n’as pas mal aux yeux, à force de lire sur l’écran ? Ah, ce n’est pas du tout pareil, feuilleter un livre, humer l’odeur des pages imprimés, admirer la reliure en cuir, le lire accessoirement... mais surtout se sentir propriétaire d’un bel objet ouvragé.

                              Moi, je n’ai jamais autant lu de ma vie. Sur mon ordinateur portable, j’emporte des milliers de livres, partout où je vais. Je peux y faire une recherche par mot-clé et trouver facilement les passages qui m’intéressent.

                              Ceux qui disent que l’on peut facilement modifier l’Histoire, comme dans 1984, n’ont jamais fait la sauvegarde d’un document original pour pouvoir en modifier la copie. C’est juste une question de classement.

                              L’auteur dit : "A l’inverse des inscriptions matérielles (tampons, livres imprimés), ces moyens font intervenir des technologies lourdes à chaque étape (cryptage, inscription, sauvegarde, décryptage, lecture). Ils nous rendent donc dépendants de ceux qui maîtrisent ces technologies. ".

                              Mis les étapes « lourdes », faites en une fraction de seconde, sont toutefois beaucoup moins lourdes que de couper du bois, le transformer en papier par un processus chimique nécessitant une organisation industrielle, l’imprimer avec des substances toxiques comme le plomb, le transporter, le stocker ....Que l’on soit dépendant des industries du papier et de l’imprimerie me semble tout de même bien plus contraignant que de dépendre de sa seule connaissance en informatique, qui est aussi naturelle que de savoir lire pour notre jeunesse.

                              Que l’argument « vert » ne tient pas, c’est à voir. En effet, un ordinateur contient des métaux lourds, un livre imprimé aussi, d’ailleurs. Sauf qu’un ordinateur a tendance à se miniaturiser et donc d’utiliser de moins en moins de substances nocives. Les piles polluent, certes, mais il n’y a pas que les ordinateurs qui utilisent les piles. Mais surtout, pour fabriquer un livre il y a besoin de ressources, de la main d’œuvre, des efforts de distribution ... Pour un livre électronique, rien de tout ça, les idées de l’auteur suffisent.

                              Pour chaque nouvelle technologie, surtout une révolution comme l’informatique, il y aura des detracteurs. Dans un pays qui fait beaucoup pour perpétrer ses traditions, ce sera d’autant plus difficile à proposer des idées nouvelles.

                              Personnellement, je trouve qu’un e-manuel est une très bonne idée. Parce que l’on peut le rendre interactif. Ce ne sera plus un simple lecture sur l’ecran : il comportera des exercices sous forme de jeux, l’apprentissage deviendra ludique et non plus rebarbatif. Ca va faire bondir les chrétiens et d’autres adeptes des religions, pour qui l’apprentissage doit se faire forcément dans la sueur et la souffrance. Des gens qui n’ont pas de pensée religieuse s’y feront très bien ; on apprends bien mieux quand on s’éclate que quand on se force. Et on réussira peut-être à réduire la fracture entre générations. (là, je rêve un peu...)


                              • Annie 29 juin 2009 08:24

                                Réflexion intéressante. Je n’arrive pas à rendre un verdict. La seule chose qui me fasse peur actuellement est la fermeture et la disparition des bibliothèques en Angleterre où j’habite. Bibliothèques municipales et scolaires.


                              • Deneb Deneb 29 juin 2009 08:41

                                Annie : je comprends que ça vous inquiete. On a aussi fermé beaucoup de magasins qui vendaint les lampes à petrole, quand on a inventé l’ampoule electrique. Et les moines copistes en voulaient à mort à Gutteberg. Je pense qu’une bibliothèque devrait être surtout un lieu de dématérialisation - on y scanne les livres et on alimente une base de données. Mais se déplacer pour aller imprunter un livre que l’on peut avoir sur l’écran, est du temps perdu, le temps que l’on pourra pas consacrer à des déplacements bien plus indispensables, comme un rendez-vous amoureux ou une visite chez son dentiste.


                                • Annie 29 juin 2009 09:46

                                  Merci Deneb, de me dire que je suis passéiste. Mais je ne fais pas la course contre la montre, et l’anticipation d’un plaisir est déjà un plaisir. 
                                  Mais je suis plus préoccupée par l’accessibilité de certains livres bien qu’à priori, ils devraient être plus facilement publiés sur internet que sur papier, et aussi par la disparition d’un lieu de rencontre et de découverte, surtout pour les enfants. 


                                • Emmanuel Aguéra LeManu 29 juin 2009 12:59

                                  Annie : « l’anticipation d’un plaisir est déjà un plaisir »
                                  Rien à voir, mais belle phrase, merci.

                                  Quant à Deneb, petit : croque en jambe :
                                  « ...se déplacer pour aller emprunter un livre (...) est du temps perdu, le temps que l’on pourra pas consacrer à (...) un rendez-vous amoureux...)
                                  J’ajouterai, en pensant à Meetic ou autres :  »se déplacer pour un rendez-vous amoureux est du temps perdu qu’on ne pourra pas consacrer à la recherche d’un livre" fut-elle virtuelle, d’ailleurs...
                                  Évidemment, pour le dentiste en ligne, c’est un peu plus compliqué..


                                • Deneb Deneb 29 juin 2009 13:15

                                  @ annie et Lemanu :

                                  je rêve d’un monde où l’on se déplacera uniquement pour aller vers l’Autre et non pas vers quelque chose.


                                • Emmanuel Aguéra LeManu 29 juin 2009 13:19

                                  A vous lire Deneb, c’est peu-être aussi bien si c’est l’Autre qui vient...


                                • Emmanuel Aguéra LeManu 29 juin 2009 13:20

                                  Vous pourriez faire de mauvaise rencontres.


                                • Cartman 29 juin 2009 09:34

                                  Personnellement, les livres que je lis sont soit empruntés à la bibliothèque, soit achetés d’occasion sur priceminister à un prix dérisoire.

                                  L’énorme inconvénient du e-book, c’est l’impossibilité de prêter ou de revendre un livre après l’avoir lu. Ainsi, un même livre papier peut être lu par de nombreux lecteurs, mais une version électronique protégée par DRM ne peut l’être que par un seul client.

                                  Quand on sait que les droits d’auteurs restent valides pendant 70 ans après la mort de l’écrivain, les uniques bénéficiaires de ce système ne seront-ils pas les éditeurs et les auteurs ?


                                  • Deneb Deneb 29 juin 2009 09:40

                                    Carman : un bouquin que vous scannez, y mettez-vous vous-même les DRM ? Vous êtes un original.

                                    Personellement je n’ai jamais vu un bouquin avec un DRM.

                                    pour partager un livre, il suffit de l’envoyer par e-mail ou le recopier sur une clé USB. Je ne comprens pas votre problème.


                                  • Emmanuel Aguéra LeManu 29 juin 2009 13:27

                                    Deneb, c’est mon commentaire ça ! J’allais écrire la même chose ; y’a un problème évident.
                                    Puisque vous me piquez mes arguments, maintenant (ce qui est d’autant plus fourbe que je ne les pas encore exposes, il y a donc préméditation et votre cas s’aggrave, je m’en vais donc étudier comment me poser un DRM dans le cortex.
                                    Vous serez bien avancé.

                                    Annie, vous êtes toujours là ?


                                  • coral 29 juin 2009 14:15

                                    Le Manu ce n’était pas votre commentaire, mais le mien qu’il a piqué ! Quant aux DRM, moi je ne veux pas en entendre parler !


                                    • coral 29 juin 2009 14:39

                                      Voilà la raison pour laquelle les « anti-ebooks » décrivent triomphalement la mort programmée de cette nouvelle technologie. C’est aussi la raison pour laquelle je suis optimiste quant à l’évolution future de notre conception de la chose : Quand nous en serons au Kindle 4 et que les américains prendront la peine de s’occuper de nous, quand nous verrons débarquer le plastilogic 2 et que l’entreprise de Dresde diffusera son stock, quand les japonais viendront jusqu’à nous avec la couleur et que les prix se seront enfin ajustés, notre envie d’investir dans l’outil aura alors bien évolué. Actuellement j’ai presque une dizaine de milliers de livres au format pdf qui piaffent d’impatience enfermés dans leurs répertoires respectifs et je suis persuadé qu’ils n’attendront pas 10 ans avant de sortir de leur inutile prison. Lire avec un portable, difficile, bien que de plus en plus constant, alors qu’en sera-t-il du e-paper secondé par une technologie adéquate. Je suis convaincu qu’il n’y aura plus d’hésitation. Ce sera la libération de tous les fétichismes, de tous les tabous et de toutes les frustrations. Vive le livre numérique !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès