Les malheurs de Mac Laren et Mercedes
Il suffit d’avoir de grands noms prestigieux sur n’importe quel produit pour le vendre illico par millions dans le monde entier, et cela, quels que soient les vices découverts ensuite par les journalistes qui pratiquent encore l’essai et les organismes de contrôle qui épluchent l’objet en vue du simple principe de précaution. Cet organisme de contrôle est en danger, et les emplois-de-journalistes-menaces comme les autres par la crise.

Le démantèlement de ces deux poids scrutateurs, taris par les budgets ou financés par les grands annonceurs, garantit le billard sur lequel glissent désormais toutes les grandes marques. La lutte contre la contrefaçon passe par la descente de leur piédestal des plus grands noms, et par la fin de la course à l’imitation de leurs poursuivants au détriment des autonomes constituant les meilleurs pions de la concurrence. Ces derniers sont souvent d’ailleurs à l’origine des concepts ou inventions les plus difficiles à copier et leur image se trouve salie par deux facteurs : la fausse rumeur ou la propagande. Pourtant, les plus résistants et les plus ingénieux d’entre eux ont imposé une règle qui a bien fini par s’imposer sur l’ensemble du marché, comme par exemple les défenseurs de la traction avant, et cela avec les années d’avance en matière de sécurité automobile de ces inventeurs de concepts géniaux.
Mercedes présente en grande pompe en Juin 1997, la Classe A. L’accueil de la presse spécialisée fut unanime. L’année suivante, avec la commercialisation effective, la situation s’est compliquée notamment en raison d’un manque de stabilité révélé par des journalistes scandinaves lors du test de l’élan. Suite à cette acrobatie involontaire et à la polémique qui en avait résulté, Mercedes, mis au pied du mur, avait dû revoir sa copie, notamment en équipant son microbe de l’ESP en série et en raffermissant singulièrement les suspensions.
L’arrivée de ce fleuron de marque dans ce nouveau créneau aux antipodes de ses habitudes et de son image révélait déjà les lacunes de ses techniciens en matière de petit véhicule populaire et une autre marque liée au géant dans un autre domaine de pointe fait preuve de manque de maturité dans sa production populaire : Si-vous-avez-une-poussette-maclaren-faites-tres-attention-aux-doigts-de-vos-enfants. Décidément, quand ces noms prestigieux se lancent dans le petit à l’usage des petits, ils démontrent leurs lacunes et définissent leurs limites. Justement, récemment, un sympathique garçon me raccompagnait dans sa superbe Mercedes trois litres coupé. Pendant le court chemin, je discutais de la bonne surprise de m’être fait la main, l’après midi même, au volant de la digne descendante de la DS de Citroën, un grand C4 de trente mille euros. En réaction à mes propos, et voulant me persuader des qualités de sa monture, il tenta de la pousser sur la modeste route qui mène chez moi. A la sortie d’un virage assez sec, 120 degrés, à une vitesse encore moyenne, 70 kmh, sans encore la grande pression sur la pédale libératrice des 183 cv, sa monture de 1800 kg amorça une amorce de dérapage...Image passive et sécurité active sont deux concepts bien différents sous des robes qui se ressemblent de plus en plus. Où donc peut bien se loger la distinction ? Dans la répartition du poids autour de l’axe de rotation des changements de direction, ce qui n’apparait nullement sur la robe même et encore moins en se penchant dessous. C’est une conjonction de toutes les forces autour d’un point central lui même mobile, le centre de gravité, et qui n’est nulle part décrit par un point jaune bien rond.
Mercedes a été une des premières dans les années 70 à abandonner les phares ronds jaunes au profit de rectangulaires. Tout le panel automobile s’y est mis progressivement en deux décennies, jusqu’à ce que ce constructeur dominant, qui commande le train des imitateurs, décide brutalement d’y retourner en silence. Et là, personne ne peut y revenir sans recevoir immédiatement l’étiquette de « copieur » sur son front. La quête de l’image porteuse avant tout ne peut plus s’obtenir sur le terrain parsemé d’ornières profondes et boueuses dans laquelle s’est enfoncée la motrice automobile actuelle. Derrière la façade de son image immuable, il n’est pas écrit que sa fonction lui impose de ne quitter l’autoroute ou la piste d’atterrissage où l’attend son collègue jet privé, et autant son image s’impose devant la façade des grands hôtels parisiens et dans les cortèges officiels télévisés du monde entier, autant elle dénote hors des sentiers battus et dans les produits bas de gamme. L’image ne peut désormais se développer que sur un nouveau terrain bien plus libre qu’offre l’alternative des technologies et nouveaux matériaux, mais nécessite une véritable révolution politique pour s’installer. Le monde de la formule1 qui se vantait de mettre au point les concepts qui retombaient comme la pluie battante sur la série de « monsieur tout le monde », donne encore dans le moteur à l’arrière surmonté du porte bagage aux couleurs d’une marque de poison violent...Belle image, n’est ce pas !
Cette époque est révolue et les dinosaures s’embourbent en même temps que la glace des pôles fond. De la mort de ce concept dépassé qu’est le moteur à explosion naitront une multitude de nouveaux concepts qui ouvriront les portes de la liberté d’entreprendre, de la concurrence durable, mais surtout, de l’indépendance individuelle.
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L’avenir en question chez le diable rouge
http://www.youtube.com/watch?v=F-2O7W44-Z4
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