Maïs transgénique : la menace fantôme
Le maïs Bt 11, transgénique, peut maintenant être cultivé. Les principales critiques avancées jusqu'ici ont été d'ordre environnementales. Cet article veut mettre l'accent sur un risque souvent ignoré, qui planera sur toutes ces cultures en l'absence de contrôles adéquats.
Le dossier des OGM semble faire l'objet d'une sorte de consensus en France. Les experts ont un problème car, dans le même temps les données environnementales ne sont pas vraiment faciles à juger. Par exemple, les épandages de pesticides sont nettement réduits lorsque l'on cultive des maïs Bt 11, un maïs génétiquement modifié qui, sauf revirement de dernière minute, va être l'une des premières culture de plante génétiquement modifiée (PGM) autorisée en France. Il convient de considérer ces points pour comprendre que les cultures s'étendent dans le monde et, surtout, que les agriculteurs sont souvent favorables (bien moindre toxicité lors de la culture et meilleurs rendements). Les apiculteurs ne suffiront pas, j'en ai peur, à contrecarrer cette évolution.
Il y a pourtant un problème latent avec ces plantes qui demande une explication. Le maïs Bt 11 un gène issu d'une bactérie, codant pour une protéine ( CryIA(b) - pour protéine Crystal ) toxique pour des chenilles de lépidoptères dont la Pyrale du maïs. Il a aussi fallu insérer un autre gène codant pour une transferase de Streptomyces viridochromogenes (un champignon). La combinaison des deux produits de ces gènes tue les chenilles visées. Pour la petite histoire, le principe de cette action vient de la protéine "Crystal" produite par les spores de B. thuriengensis (Bt) qui est, aujourd'hui encore un des principaux moyens de l'agriculture "biologique" pour lutter contre les chenilles ravageuses. Dans le cas "biologique" les spores sont pulvérisées en surface et sont donc dépendantes des pluies. J'ai voulu insister sur cette proximité entre la culture "bio" et la culture OGM pour montrer qu'il faut se garder de juger trop vite. Ceci dit, la différence entre "bio" et OGM est que le produit "bio" est "lavable" et donc jamais dans les grains consommés.
Qu'en est-il des grains de la plante génétiquement modifiée ? C'est la question, de base qu'on considère en général comme réglée sans difficulté. De fait, les différentes parties d'une plante ont des composants bien différents : les feuilles sont vertes et les grains chargés d'amidon. On sait faire exprimer un gène dans un tissu particulier et la plante originelle modifiée a pu être testée et vérifiée conforme. Quel est le problème donc ?
Ces constructions ont commencé vers 1985, ce qui est peu en regard de tout ce qu'on ne sait pas sur les remaniements qui peuvent affecter de grands génomes sur plusieurs générations. le principe de précaution demanderait un moratoire plus long. Le maïs Bt 11 est cultivé dans de nombreux pays et des millions de personnes ont consommé ce maïs. Reste que si le gène codant pour la protéine toxique se trouve "remanié" dans une plante on risque de mettre un peu de temps pour le détecter, surtout si ce n'est pas une procédure régulière car les experts en auront décrété autrement. Il est aussi possible que les effets sur l'homme de la toxine telle qu'elle est produite par les maïs OGM soient différés. Ces constructions n'ont pas pu être testées comme il aurait fallu, en partie à cause du caractère propriétaire de ces plantes. Pour être tout à fait clair : il reste possible qu'une instabilité génomique fasse s'exprimer la toxine dans les grains.
Cet article est une mise en garde quant à la consommation de produits dérivés de plantes de type Bt. Je ne suis, par contre, pas hostile à l'utilisation des OGM pour faire produire du coton ou toute sorte de produit non alimentaire. Il y a quand même eu des problèmes avec le Coton au tout début ; un épisode qui a connu peu d'écho en Europe :
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