Réchauffement Climatique : éruption de scandales - les derniers jours de Pachauri ?
L’actualité concernant les différents scandales en train de se dérouler autour du réchauffement climatique s’emballe, au point qu’il devient difficile de la suivre.
Bourde scientifique dans le rapport du GIEC 2007
Dernier scandale en date, celui des glaciers de l’Himalaya, que j’ai évoqué dans ces brèves.
Au départ, il s’agissait d’une "simple" bourde du GIEC, à plusieurs niveaux, qui semblait traduire surtout un manque de sérieux de cet organisme, ce qui est déjà beaucoup. Résumons ici l’affaire :
Second Niveau : de nombreux scientifiques, notamment indiens, ont formulé "leurs plus expresses réserves" sur ce passage du rapport du GIEC, avant la publication du rapport. Ils n’ont pas été entendus, et le GIEC a publié quand même cette énormité alors que le caractère litigieux en était signalé par des voix tout à fait qualifiées.
Troisième niveau : Après vérification, il est apparu que "l’étude" ayant servi de base à cette affirmation du GIEC, qui elle même comportait l’erreur de "traduction" avait été publiée par... le WWF (voir PDF), qui n’est pas un organisme scientifique, dont le processus de relecture par les pairs ne parait pas réellement documenté (sauf erreur de ma part). L’étude se basait uniquement, pour cette affirmation, sur les déclarations d’un scientifique, M. Hasnain, présidant une commission internationale pour l’étude des neiges et glaces, qui avait déclaré dans une interview au journal "new scientist" que les glaciers de l’himalaya fondraient avant 2035 à la fin des années 90.
Le WWF publie d’ailleurs dans la dernière version du PDF le correctif suivant :
On page 29 of the following report WWF included the following statement :
"In 1999, a report by the Working Group on Himalayan Glaciology (WGHG) of the International
Commission for Snow and Ice (ICSI) stated : `glaciers in the Himalayas are receding faster than in any other part of the world and, if the present rate continues, the livelihood[sic] of them disappearing by the year 2035 is very high.’"
This statement was used in good faith but it is now clear that this was erroneous and should be disregarded.
The essence of this quote is also used on page 3 in the Executive summary where it states : The New Scientist magazine carried the article "Flooded Out - Retreating glaciers spell disaster for valley communities" in their 5 June 1999 issue. It quoted Professor Syed Hasnain, then Chairman of the International Commission for Snow and Ice’s (ICSI) Working Group on Himalayan Glaciology, who said most of the glaciers in the Himalayan region "will vanish within 40 years as a result of global warming".
This statement should also be disregarded as being unsound. WWF regret any confusion this may have caused.
Une enquête indépendante estime que la source de l’affirmation d’Hasnain est une étude elle même non revue par les pairs, d’un scientifique Russe du nom de Kotliakov, publiée par l’UNESCO (PDF), qui dit que :
Au rythme actuel, l’ensemble des glaciers du monde, dont ceux de l’Himalaya, auraient reculé de 500 000 km2 actuels à 100 000 km2 d’ici l’année 2350"
Quoique suffisamment catastrophiste, non revue par les pairs et contestable, cette affirmation a été "renforcée" dans le rapport du GIEC 2007, de la façon précédemment exposée. (Plus de détails sur cette affaire : Jean Martin)
Le Times a été le premier grand média international a relayer l’affaire, plusieurs jours après la blogosphère, et même la presse française a été bien obligée d’en parler, tout en minimisant, comme d’habitude.
L’affaire aurait pu en rester là, et être suffisamment gênante par elle même pour jeter le trouble sur la qualité du processus de relecture d’autres parties de la recherche servant de base aux affirmations les plus catastrophistes du GIEC, surtout après les doutes nés d’une autre affaire passablement gênante et très largement commentée dans ces colonnes, le ClimateGate.
Deuxième étage du scandale : bourde ou manipulation ?
Mais il apparait que la "bourde" du GIEC pourrait ne pas n’être que la fille d’une succession d’incompétences crasse, mais également liée à, disons, un conflit d’intérêts incriminant une fois de plus Rajendra Pachauri.
Tout d’abord, le TERI (The Energy and Resources Insitute), institution indienne liée au groupe Tata (source), dont la présidence est tenue par... Rajendra Pachauri, également patron du GIEC - quel agenda ! - a semble-t-il embauché Syed Hasnain, l’auteur de l’interview catastrophiste citée initialement par le WWF, comme "distinguished Fellow", comme le prouve ce communiqué du TERI.
De plus, un autre scientifique Indien du GIEC, M. Murai Lal, a indiqué dans une interview que les rédacteurs du GIEC savaient pertinemment que les "faits" énoncés sur les glaciers de l’Himalaya n’avaient pas été vérifiés, que l’erreur était donc volontaire et que le passage sur la fonte des glaciers avait été ajouté pour encourager les décideurs politiques à "passer à l’action". Déclaration exacte de M. Lal telle que rapportée par le Daily Mail :
"It related to several countries in this region and their water sources. We thought that if we can highlight it, it will impact policy-makers and politicians and encourage them to take some concrete action."
Rajendra Pachauri’s Energy and Resources Institute (TERI), based in New Delhi, was awarded up to £310,000 by the Carnegie Corporation of New York and the lion’s share of a £2.5m EU grant funded by European taxpayers.
It means that EU taxpayers are funding research into a scientific claim about glaciers that any ice researcher should immediately recognise as bogus. The revelation comes just a week after The Sunday Times highlighted serious scientific flaws in the IPCC’s 2007 benchmark report on the likely impacts of global warming.
Autrement dit, Rajendra Pachauri a délibérément laissé publier, voire forcé la publication, dans le rapport du GIEC 2007, qui reçoit toute l’attention des médias, une affirmation dont il ne pouvait ignorer le caractère falsifié. Puis s’est servi de cette affirmation, avec l’aide de son auteur, pour récolter des fonds de plusieurs millions d’euros pour l’institut dont il est le dirigeant, le tout pour une rémunération tenue soigneusement secrète, et qui lui sert de tremplin pour exercer un certain nombre de mandats d’administrateur.
Pachauri : partira ? Partira pas ?
Mais à la suite de toutes les révélations récentes sur les conflits d’intérêts de RK Pachauri, sur tous ses liens d’affaires qui pourraient avoir bénéficié de sa position de président du GIEC, on imagine mal que l’affaire en reste là. Notamment, en Inde comme ailleurs, une partie des reproches faits à Pachauri pourrait recevoir une qualification pénale. Gageons que si tel devait être le cas, l’ONU ferait rapidement sauter le fusible Pachauri pour tenter de sauver le GIEC dans son ensemble du naufrage.
A lire également :
Avec 1h25’ d’avance sur le mien, l’excellent article de Papy Jako sur cette affaire. La concurrence entre blogueurs sur les scoops climatiques devient plus rude qu’un hiver anglais !
L’affaire est suivie par Anthony Watts avec comme d’habitude une foule de détails.
Bon article de Lexington sur Agoravox en Français sur la première partie de l’affaire (la bourde)
Présentation du projet High Noon sur le site de l’UE
Crédit image (caricature de Pachauri) : Times of India
En marge de cette affaire :
ClimateGate : Le parlement britannique ouvre une enquête sur les agissements du CRU - Papy Jako
Encore une affirmation du GIEC provenant de littérature "grise" (non peer-reviewed) sur les "événements météorologiques extrêmes" - London Times
Combien de "perles" comme celles ci les rapports du GIEC recèlent elles ?
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