Vous avez raison de pointer cette faiblesse de mon article. Je voulais m’écarter un instant du sujet pour aborder, juste aborder et toucher du doigt, ces paradoxes du féminisme postmoderne. Egalité des droits, je suis d’accord. Mais quand une certaine modalité de féminisme s’emporte en une furie, on assiste alors à la promotion d’un modèle de femme plus homme que l’homme. De l’autre côté, l’intuition que le féminin est précieux l’emporte dans une autre folie et s’alimente d’une jouissance (un peu courte) et masculine : le trésor est à ce point protégé qu’il sera couvert intégralement, soustrait au regard de la communauté des hommes. Quelle Egérie saura inspirer l’homme un peu mieux chez lui et dans son Hégire ?
A survoler à nouveau ce fleuve de commentaires, je m’étonne d’une haine de la contradiction. Depuis le tout premier message : « Ben oui c’est un incompris !!! Forcément c’est un fondamentaliste… » jusqu’au plus récentes attaques contre les contradictions de la religion.
Est-il si dur de les assumer ces antagonismes, dont chacun de nous est porteur ? Le fondamentaliste, n’est-ce pas au contraire celui qui oppose un tissu univoque et sans aspérité ? Le sectateur n’est-il pas plutôt celui dont le parler ne souffre aucune contradiction ?
@F. Duthu :
Vous avez raison de pointer cette faiblesse de mon article. Je voulais m’écarter un instant du sujet pour aborder, juste aborder et toucher du doigt, ces paradoxes du féminisme postmoderne. Egalité des droits, je suis d’accord. Mais quand une certaine modalité de féminisme s’emporte en une furie, on assiste alors à la promotion d’un modèle de femme plus homme que l’homme. De l’autre côté, l’intuition que le féminin est précieux l’emporte dans une autre folie et s’alimente d’une jouissance (un peu courte) et masculine : le trésor est à ce point protégé qu’il sera couvert intégralement, soustrait au regard de la communauté des hommes. Quelle Egérie saura inspirer l’homme un peu mieux chez lui et dans son Hégire ?
J’avais effectivement reçu votre tract lors du débat sur la laïcité de Graulhet. C’est d’ailleurs moi qui ai proposé le nom de Jean Baubérot comme prochain intervenant à un membre du conseil jeune.
J’ai été, comme vous, scandalisé par l’attitude de cet homme venu récupérer dans le public et déchirer vos tracts, et par sa remarque : « déchirez ça, c’est laïc ! ». Votre papier, malgré son irrévérence à l’égard des croyances de certains de vos concitoyens et donc son relatif manquement à l’esprit de la laïcité, n’en était pas moins l’expression de votre droit d’expression le plus légitime et le plus démocratique.
A ceci près qu’il ne fait pas de prosélytisme, il ne demande à personne de renoncer à son système de croyances.
@Noor : je prends ce torrent de surface pour ce qu’il est : l’indice que les consciences (tant anti-cléricales qu’islamophiles) résistent à entendre ce qu’il en est de la laïcité - et ce que nous sommes en train d’en faire. Ne perdons pas de vue que la passion qui s’y déploie est largement instrumentalisée.
Vous avez raison. Une rencontre ratée : Freud aurait dit en débarquant en Amérique qu’il leur apportait la peste... est-ce naïveté de sa part ? Puis son refus répété de cautionner les premières tentatives de porter la psychanalyse au cinéma. Nos abstractions théoriques se prêtent mal à être transposé dans les arts plastiques, aurait-il dit en substance.
La question que vous posez, a-t-on le choix d’être malade ?, est pertinente... et il se pourrait que la réponse ne soit pas si évidente. Pour Lacan, la structure psychique (névrose, psychose ou perversion) relève presque d’une position éthique ; je crois qu’il parle d’un choix d’avant le sujet. Je vous répondrai que de toute façon, tout choix est toujours faussé en quelque façon.
Le film est catastrophique, non pas (seulement) pour sa méthode « grossière et stupide ». Il l’est car il met en scène une faillite du choix éthique. C’est faire le choix, le dernier, de s’ôter la possibilité du choix. Néo refusant de rien faire, certes ; mais aussi, Antigone acceptant tranquillement les lois de la cité. Cette faillite est détestable, je vous l’accorde. Son intérêt est tout de même de nous placer dans la position d’une Antigone écoeurée par toute cette moraline.