Que ce soit dans ce dossier là, ou dans d’autres affaires plus ou moins récentes (Mediator, PIP, etc.) nous avons toujours un facteur commun :
D’un côté des « journalistes » motivé plus par l’audimat et les parts de marchés que la recherche de la vérité et de l’autre des « experts » dont l’indépendance (ou la transparence de l’indépendance) laisse de sérieux doutes. Au milieu, des labos, des politiques et sur le bord de la route le citoyen lambda... vous, moi !
Je suis d’accord avec l’auteur lorsqu’il formule le voeu pieux sur « L’information juste et mesurée est un droit. », mais je pense que cela ne restera qu’un voeu pieux. Les intérêts des partie prenantes son malheureusement largement supérieur au bien être des électeurs...
Concernant les pilules de 3e et 4e génération, je voudrais juste apporter mon avis de professionnel sur le sujet (je suis dans l’industrie de la pharma... personne n’est parfait... je sais) : la seule différence est marketing.
Tout à fait rpenso, le grand danger est la généralisation des propos sans réflexion.
Dans le même registre, on peut malheureusement ajouter l’ouvrage des docteurs Bernard Debré et Philippe Even. Un pavé sans nuance, avec un titre tapageur : « 50% des médicaments sont inutiles et que 5% sont potentiellement dangereux ». Pour enfoncer un peu plus le clou, sur la couverture la phrase « AU SERVICE DES MALADES » est cerclée de rouge pour attirer encore plus l’attention du chaland.
L’ouvrage, bien que contesté par bon nombre de professionnels (et défendu par très peu), se présente comme LA référence et le nombre d’exemplaires vendus donne de la pseudo crédibilité au contenu (combien de gens l’ont acheté juste par curiosité ? Ou parce qu’ils en avaient entendu parler et se sont retrouvés perdus dès la première des 900 pages ?).
En matière de santé, il faut faire attention à l’information que l’on délivre. Il malheureusement à parier que ce livres aura, comme les médicaments, des effets collatéraux que l’on risque de découvrir assez rapidement ! Combien de patients inquiets arrêteront de leur propre chef des traitements en cours au risque de voir leur pathologie empirer ?
Voulait-il se faire un coup de Publicité ou bien couler les Anti-OGM
Je pense cher(e) Denzo75018 que la première hypothèse est malheureusement la bonne.
Comme je l’ai déjà dit plus avant, nous sommes ici dans un cas de figure assez identique à celui orchestré par Bernard Debré et Philippe Even dans leur « Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ». L’utilisation des grandes peurs qui touchent une majorité de gens (maladie, mort, etc.) et leur récupération commerciale au travers d’actions mercantiles (livres, films, etc.).
N’en déplaise à certains, nous sommes bien dans ces deux cas dans de « la guerre économique » orchestrée (ou plutôt de « l’intelligence économique »).
Pour que ce type d’actions prennent appui dans la société, il faut qu’il y ait une cause « noble » (sincère ou pas, authentique ou pas). Dans un cas comme dans l’autre, les Bernard Debré, Philippe Even ou Gilles-Éric Séralini oeuvrent pour le bien de l’humanité en dénonçant le méchant système (les labos pharmaceutiques pour les uns, les multinationales tentaculaires pour les autres), qui exploite les gentils humains. Que ce soit vrai au faux importe peu à ce niveau, le but est d’exploiter les peurs primales et de galvaniser les gens autour d’une idée et créer le buzz.
Reste à définir les motivations de ces lanceurs d’alertes...
- Au départ, il y a certainement un fond de vérité, du moins dans le cas de Gilles-Eric Séralini, pour les autres j’en doute un peu vu qu’ils ont eux-mêmes mis en oeuvre les mêmes expérimentations plus ou moins dangereuses qu’ils reprochent aux autres (Philippe Even et son projet de guérir l’asthme par des injections répétées de corticoïdes, les patients qui ont été traités de la sorte s’en souviennent encore)
- Rapidement le commerce prend le dessus, le livre « Tous Cobayes » de Séralini est en librairie depuis fin septembre (juste après la parution du rapport), ainsi que le film produit par Jean-Paul Jaud qui s’est inspiré du livre. Nos deux médecins avec leur « Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », ne sont pas en reste, ils tiennent le best-seller de l’année (le nombre d’exemplaires vendus ferait pâlir d’envie bon nombre d’auteurs à succès).
- Et en transverse, un besoin de notoriété et de reconnaissance (les fameuses 15 minutes de célébrité selon Andy Wahrol), l’équipe de Gilles-Éric Séralini se trouve propulsée au-devant de la scène, le buzz leur donnant une visibilité mondiale. Debré et Even surfent sur la vague des interviews (Philippe Even va même jusqu’à préfacer le prochain livre de Christian Lajoux, le président du syndicat de l’industrie pharmaceutique... industrie dont il décrit pourtant les agissements... deux poids deux mesures ?).
@Alberto [...] Mais si on allait regarder d’un peu plus près quels sont les revenus de ces aboyeurs et s’ils n’auraient pas bénéficier de quelques récompenses pour leur zèle ?« [...]
Tiens, ça me rappelle une autre histoire de buzz, récente elle aussi ! Celle du Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux de Bernard Debré et Philippe Even.
Nous avons pratiquement le même déroulé ici, des lanceurs d’alerte sous couvert d’intentions louables font un buzz pas possible sur un sujet de santé publique. Et quelques semaines plus tard, on voit apparaître en librairie un livre à succès.
Sans rentrer dans le débat de la l’exactitude ou non des données qui sont contenues dans les deux recherches et leurs ouvrages associés (les deux publications sont pour certains un travail exceptionnel et sans précédent, et pour d’autres un salmigondis verbal bancal et alarmiste qui ne prouve rien du tout...) on voit très vite les similitudes :
- Dans le cas de Bernard Debré et Philippe Even, c’est le »Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux« (Cherche Midi), c’est +200.000 exemplaires qui ont vendu. Ce qui a rapporté un peu plus de 4.7 millions d’euros, sur lesquels, nos deux anciens médecins (*) ont probablement touché 10% de droit d’auteur).
- pour Gille-Eric Séralini, c’est »Tous Cobayes !" (Flamarion) dont on ne connait pas encore le tirage et le film du même nom produit par Jean-Paul Jaud
Dans les deux cas, nous avons des gens qui ont profité des travaux d’autres personnes pour sortir leur buzz... La question sous-jacente est alors : est-on réellement en présence de personnages oeuvrant pour le bien de la collectivité, ou bien est-on en présence d’opportunistes profitant d’un problème de santé pour rebooster leur carrière et se faire un peu d’argent au passage ?
(*) Font-ils encore de la médecine aujourd’hui vu le nombre d’activités qu’ils cumulent chacun de leur côté ? Quand ont-ils vu un vrai patient pour la dernière fois (pas devant une caméra cela s’entend) ?
Il est évident qu’ils ne touchent pas les 4.000.000€ (ils l’auraient bien voulu...), vu qu’ils ont déjà une certaine notoriété, leur éditeur va leur consentir environ 10% sur les royalties... soit tout de même un joli chèque de 400.000€ (même s’ils font part à deux... soit un peu plus de 2 ans et demi de SMIC pour prendre une unité de mesure simple...) !
Pas mal pour une oeuvre « désintéressée » qui s’indigne de la vénalité des autres !!! Bien sûr tout cela sans compter les « produits dérivés »... c’est à dire, les apparitions que nos deux compères vont faire de ci de là contre... monnaie sonnante et trébuchante !