Cet exorde des Catilinaires ne fait pas référence à je ne sais quelle conspiration, mais bien à la montée des périls et à la période de troubles dans laquelle nous nous enfonçons.
Le stockage de l’énergie en très gros volume existe et est au point pour des installations fixes : je pense aux installations hydrauliques à deux barrages (un « en haut », l’autre « en bas »), avec des systèmes de turbine-pompes réversibles accouplés à des moteurs-alternateurs. On pompe de l’eau vers le bief amont en période de sur-énergie, on le « turbine » vers l’aval lors des pointes de consommation, ce qui in fine restitue sous forme électrique l’énergie stockée, et avec un très bon rendement.
Pour ceux qui connaissent, il y a un certain nombre d’exploitations de ce genre en France, installées lorsque les changement d’allure brutaux des centrales nucléaires étaient à éviter (Montezic dans le massif central, Grand’Maison-Super-Bissorte et Le Cheylas dans les alpes, etc.). L’EdF doit avoir encore dans ses cartons d’autres sites potentiels recensés à l’époque.
mais même l’énergie hydraulique n’est pas totalement neutre écologiquement, et puis il faut une réflexion stratégique et des investissements lourds. Des électriciens étatiques du type EdF sont bien mieux placés pour ce genre de démarche que des compagnies privées rendant des comptes trimestriels à des fonds de pension étrangers...
Il est certain que la surconsommation de transport est une des composantes essentielle du problème. Hormis pour le transport électrique ferroviaire, il est très coûteux en GES (Gaz à Effet de Serre : de l’ordre du 1/3 de l’émission totale à ma connaissance), et le restera grosso modo jusqu’à ce que la pile à combustible soit à même de prendre le relais (ou que nous ayons changé de civilisation !). De plus, le transport trop bon marché nuit fortement à la diversité culturelle en contribuant à l’homogénéisation des modes de vie, et il crée les turbulences que l’on connaît dans le domaine économique.
Il me semble qu’un transport un peu plus coûteux se comporterait pour l’économie mondiale comme un amortisseur pour la suspension d’une voiture sur route cahoteuse (ou mieux pour les automaticiens : comme l’amortissement dans une boucle de régulation analogique).
A contrario, il permet l’accès à des produits qui seraient inaccessibles sans lui : le PC que j’utilise à cet instant précis par exemple...
Mais je soupçonne que la vraie raison de cette mondialisation et de cette hypertrophie du transport qui en est un corollaire est qu’un condamnant à mort des pans entiers d’industrie des décideurs aient espéré rendre les pays plus interdépendants pour le meilleur (réduire le risque de guerre) et le pire (rendre les pays un peu trop indépendants plus dociles) en passant par le pas très bon ( faire marcher le business à leur profit et faire pression sur les travailleurs syndiqués ou non).
D’une façon plus générale, je suis personnellment d’accord avec ceux qui pensent que l’on sortira de la situation actuelle par un « mix » incluant les énergies renouvelables, le nucléaire, la biomasse ... et un gros changement de comportements, incluant les économies d’énergies et des sacrifices sur le confort.