« Note pour le rédacteur précédent. Je ne comprends pas en quoi le fait que les gens soient intuitivement nuls en probabilités est anti-social. L’argent rend meilleur en maths ? »
Ce n’est pas le fait que les gens soient nuls en probabilités qui est anti-social, mais bien le fait que l’Etat Français profite de cette nullité. On peut appeler ça « abus de faiblesse ». Et on sait depuis Bourdieu un certain nombre de choses qui nous font arriver à la conclusion que cette nullité en probabilités relève sans doute au moins autant d’une problématique sociale qu’individuelle, d’où mon utilisation du terme « anti-social ».
On peut se dire « ouais mais les gens ont qu’à pas être con aussi ». Et puis on peut aussi se dire « Mais quand même, c’est dégueulasse d’en profiter ». Les 2 points de vue sont valables. On peut trouver déplorable à la fois que les gens n’agissent pas de façon plus rationnelle, et que l’Etat en profite, et on peut donc essayer de lutter sur ces 2 fronts plutôt que de trancher, ce qui serait partial et donc injuste.
« L’ecologie c’est extremement important mais ce n’est pas la seule chose dans notre société qui mérite débat. »
Il est quand même clair qu’il faut redonner une place centrale à l’écologie dans la politique. Les décisions politiques doivent découler des objectifs écologiques qu’on se fixe. Actuellement on fait complètement le contraire, avec tous les risques que l’on sait.
J’étais assez scandalisé (bon, plutôt déçu, en fait) hier soir de voir Arlette Chabot, animant un débat sur les véritables enjeux des prochaines présidentielles, faire l’impasse sur les problèmes de l’énergie et du changement climatique. Alors que ce doit être véritablement l’enjeu n°1 de ces élections, car notre avenir (et donc la politique de l’avenir, le social de l’avenir, l’emploi de l’avenir,...) dépend en premier lieu de cela. Bon point néanmoins pour Bayrou qui a abordé le sujet et pour Cécile Duflot (la porte-parole des Verts) qui l’a suivi... A lire d’ailleurs un récent discours de Bayrou, qui montre qu’il a vraiment mené une réflexion sur le sujet, contrairement à tous les autres partis (hormis les Verts of course), préoccupés qu’ils sont par leurs stratégies électoralistes.
Les Verts manquent sans doute d’expérience pour diriger un pays, mais bon, quand on voit ce que font ceux qui sont censés avoir cette expérience...
Tu réponds à côté, sur le principe de mon message, qui ne demandait d’ailleurs pas vraiment de réponse.
J’en remets donc une couche, et après j’arrête : c’est un peu fatigant aussi, je trouve, les gens qui jugent un article uniquement en fonction du profil de l’auteur, sans prendre la peine de le lire (de ton propre aveu).
Ce genre d’attitude ne grandit personne. Ce sont des raccourcis de la pensée, parfois utiles pour ne pas perdre de temps, mais souvent déplorables parce que ça nous empêche de regarder le paysage (si j’ose me permettre une métaphore approximative).
Votre vision des choses est un peu effrayante, avec d’un côté les faibles et de l’autre les forts, comme s’il s’agissait de 2 catégories fixées à la naissance et sans passerelle pour passer de l’une à l’autre. Ou alors avec une passerelle qui va dans un seul sens, pour passer des faibles aux forts, si seulement on se donnait les moyens de faire fructifier sa chance.
Les solutions que vous semblez préconiser (en gros : plus de libéralisme, « s’ouvrir sur le monde » comme vous le dites si joliment) auront pour effet de rendre les forts plus forts sans rendre les faibles plus forts. D’ailleurs pourquoi ne remplacez-vous pas « fort » par « riche » et « faible » par « pauvre », car c’est bien cela que vous voulez dire ?
Vous préconisez cette solution parce que vous pensez faire partie de la catégorie des forts, et définitivement. Mais les aléas de la vie peuvent vous faire changer de catégorie, ce que je ne vous souhaite pas. C’est pour cela qu’un système de protection des faibles tel que le nôtre est le plus humain. Peut-être pas le plus rentable d’un point de vue économique, et alors ?
« Faut-il blâmer la personne qui crée son entreprise et qui réussit à gagner très bien sa vie ? »
Et bien tout dépend de la nature de cette entreprise. Si c’est une entreprise qui crée des produits ou services dont les gens n’ont pas besoin et qui réussit quand même à les imposer aux personnes les plus faibles par l’intermédiaire d’un matraquage publicitaire (je caricature), alors clairement oui, il faut le blâmer. Les faibles n’ont qu’à pas être manipulables, me direz-vous, c’est à eux de se responsabiliser. C’est un point de vue, que je partage en partie dans mes moments de cynisme. Mais le reste du temps, j’ai plutôt tendance à penser que les entreprises ont une responsabilité sociale que bien souvent elles oublient d’assumer (tant qu’elles font du chiffre après tout, à quoi bon se poser des questions éthiques à la con), et qu’on sacrifie beaucoup trop à l’économisme.
Eriger en exemple celui qui gagne beaucoup d’argent grâce à son travail, son astuce, son sens du business, n’est pas un projet de société intelligent.