Il est toujours bon de
rappeler la réalité de ce qu’on appelle le pic pétrolier et la gravité des
problèmes économiques et sociaux qui en découleront. Il faut tordre le cou à
l’affirmation selon laquelle nous avons 40 ans de réserves laissant entendre
que nous n’avons aucun souci à nous faire avant cette échéance. D’une part, à l’échelle
historique, 40 ans c’est demain matin, et d’autre part, les vrais problèmes
commenceront dès que la production amorcera sa descente et qu’elle deviendra
insuffisante pour couvrir les besoins d’une société qui n’aura pas été capable
d’opérer sa mutation. Et il n’est pas impossible que cet événement survienne
avant la fin de la décennie. En prime nos descendants auront à faire face à un
probable changement climatique pour ajouter un peu plus de piquant à l’affaire.
Même si l’on observe un début de prise de conscience, le mot qui me vient à
l’esprit pour qualifier le comportement collectif actuel de la société
est : insouciance.
Ce qui importe en économie
ce n’est pas la monnaie, c’est en premier lieu la disponibilité des matières
premières et de l’énergie, en quantité suffisante, pour entretenir dans le
temps les flux d’échanges économiques (sans rupture prolongée) nécessaires à la
satisfaction des besoins instantanés en des lieux distants les uns des autres.
La monnaie n’est qu’un
accessoire d’échange, complémentaire au troc, permettant une compensation
différée dans le temps et dans l’espace des échanges imparfaits en valeur, des
biens et des services.
Bien entendu, si le système
monétaire est malade, ça ne facilite pas les choses !
Si la facturation de l’énergie consommée par les
particuliers doit être progressive, il serait bon qu’elle soit simple et la
même pour tout le monde. En fonction de la situation de chaque foyer
consommateur, les correctifs pourraient très bien intervenir, par voie fiscale
ou par le canal des allocations familiales, par redistribution partielle des
fonds collectés par le système des bonus-malus.
’’Ce
que dit doctement Jancivici est connu depuis les années 70 avec le
rapport Meadows.
tous les effets de la réduction de la
quantité de ressources naturelles avait déjà été simulés
dans les superodinateurs du MIT de l’époque
Le PC
de votre fiston a une puissance de calcul qui laisse à des
années lumières cet ancêtre. ’’
Très
juste.
Édifiant,
n’est-ce pas ?
J’ai
acheté d’occasion leur petit bouquin sur Amazon USA, The Limits to
Growth en édition d’origine 1972. (2$75 à l’époque !)
Je
suis, comme vous, stupéfait de leur prouesse compte tenu du peu de
moyens informatiques de l’époque et des sources qu’ils ont du
compiler à droite et à gauche ’’à la main’’ faute de statistiques
centralisées.
On
voit sur leurs courbes que rien ne se passe de dramatique avant 2000,
quels que soient les différents scénarios envisagés, mais que les
points d’inflexion interviennent dans les premières décennies du
21ème siècles. Nous y sommes !
Nous
faire partager cet exposé est salutaire sur AGORAVOX où les
informations relatives à l’énergie, trop souvent détachées des
ordres de grandeurs physiques et de l’échelle de temps conduisent
les intervenants à des positions erronées, plus émotionnelles que
raisonnables.
Je
sais J.M. Jancovici adulé par les uns, détesté par les autres mais
j’apprécie la concision et la clarté de son discours.
Autre
intervention instructive devant les élus :
Il y a
bientôt un an, le 20 mars 2012, J.M. Jancovici avait été
auditionné par la commission d’enquête du Sénat chargée de se
pencher sur le coût réel de l’électricité.
Il faut
voir l’air goguenard du Rapporteur au début de l’exposé ! !
!
À 50’
réponses aux questions de la Commission. Attention, c’est violent !
En fin
d’exposé (1h16’50’’), quelques précisions surprenantes et
édifiantes.
Dans
l’ensemble l’attitude des sénateurs me paraît moins conne que celle
des députés du 6
Février 2013, devant la Commission sur le Développement Durable de
l’Assemblée Nationale