23 ans, je fais des statistiques en recherche agronomique.
J'essaie de m'intéresser à l'actualité pour voir ce qui va m'arriver en pleine poire. Je ne devrais certainement pas :-)
Et, par ailleurs... j’ai eu une période de chômage l’année dernière, mais je ne suis pas allé demander d’allocations parce que j’avais assez d’argent de coté. Conséquence, mon compte à la sécurité sociale s’est volatilisé. Donc, pour compléter votre phrase : l’aide sociale est une charité obligatoire que l’on doit mériter.
Ne mélangeons pas tout. L’EFSA est une chose et Séralini une autre.
En tant que statisticien à l’INRA il y a 2 ans j’ai eu l’occasion de voir l’étude de Séralini en détail et c’est mon supérieur hiérarchique, absolument dépourvu de conflit d’intérêt, qui a été chargé de traiter la partie statistique de l’étude en réponse au tabac provoqué par l’étude.
Et il ressort que, comme pour beaucoup de toxicologues aujourd’hui, Mr Séralini a choisi des échantillons de cobayes beaucoup trop petits par rapport à la norme statistique actuelle.
Chaque groupe de souris (régime avec du maïs normal, régime avec du maïs OGM, régime avec maïs normal et Round UP, et régime avec maïs OGM et round UP) avaient pour effectif 10 souris.
Mr Séralini a choisi une espèce de souris propre à développer plus facilement des cancers, ce qui n’a rien de reprochable puisqu’on s’attend à ce que le groupe avec régime normal développe lui aussi beaucoup de cancers, ce qui a été le cas.
Le problème d’avoir des effectifs aussi réduits, c’est que pour conclure à une augmentation du taux de cancers statistiquement significative, il faudrait compter, si le groupe normal développait 3 cancers, au moins 8 cancers chez un autre groupe. Les différences étaient plus réduites dans l’étude et la conclusion statistique est de dire qu’on ne peut pas conclure, les différences observées pouvant relever du simple hasard.
L’intérêt de l’étude est autre : la durée d’observation des souris, dans les standards de toxicologie, est très courte : 3 mois, et Mr Séralini a très bien souligné le fait que c’est une durée trop courte pour l’observation.
La palme de la pensée magique est à attribuer à des échelons plus élevés de la hiérarchie : plus que les bougies, les barrières couvertes de ru-balise sur les parking des écoles et lieux publics, depuis déjà une éternité, ont vocation officielle à nous protéger des terroristes.
J’espère que tout le monde est convaincu qu’un terroriste que n’arrête pas un vigile armé (attentats de Charlie Hebdo) ne sera a fortiori pas arrêté par un bout de métal inerte et déplaçable. Par contre, pour se garer le matin en amenant les enfants à l’école, tout de suite plus embêtant... pour le citoyen innocent bien sur.
@alinea Ah, je n’avais pas lu tous les commentaires, merci pour l’explication.
Je suis d’accord avec ce que vous dites, je relevais juste que le mot « devoir » est évité aujourd’hui pour des mots qui concernent moins une nécessité collective et plus une attitude individuelle.
On arrive à entendre des énormités comme :« la responsabilité, c’est de ne rien devoir à personne » !
Je ne saisis pas le sens du titre « As de trèfle », sûrement un symbole qui m’échappe ?
On rencontre plus les termes « responsabilité » ou « engagement » que « devoir » aujourd’hui. Sans doute que la responsabilité et l’engagement relève d’un choix personnel alors que le devoir semble être imposé par l’extérieur. Je ne suis pas sur qu’il soit préférable de faire passer le groupe avant l’individu : cela peut aboutir à créer des personnes dévouées, ou bien comme constaté récemment des gens dangereux car prêts à se sacrifier pour le devoir imposé par un groupe.