"Tout à fait. Une boite privée qui perd autant de thunes va se restructurer d’urgence. Et l’action va prendre très cher le jour même."
Je ne comprendrais jamais cette tendance à comparer entreprise et Etat : ces deux entités non ni la même nature, ni le même objectif. L’une cherche à faire des profits, l’autre a remplir ses missions régaliennes et de service publique.
D’ailleurs, de manière conjoncturelle, un Etat peut tout à fait générer du déficit pour soutenir son économie en situation de crise. Cela n’a rien de choquant, c’est même son rôle de régulateur. Mais une telle politique doit rester conjoncturelle et pas structurelle comme depuis 30 ans. C’est ce que le contribuable/électeur ne comprend pas : il faut serrer la vis quand la croissance est là pour engranger des recettes, et ouvrir le porte-monnaie en cas de difficultés économiques. Mais bon, on en est plus là aujourd’hui vu le poids de la dette : le porte-monnaie est plus que vide...
Je veux bien tout entendre mais faut pas pousser. Il est légitime de critiquer la politique gouvernementale : la loi Tepa est une immense connerie, qui se révélera coûteuse, inégale et inefficace.
Par contre, baser toute une réflexion sur la dette par rapport au PIB est une vaste escroquerie. Ce n’est qu’une norme comptable qui n’a rien à voir avec la réalité budgétaire. Je m’explique. On nous serine que les critères de Maastricht nous interdisent d’avoir un déficit annuel supérieur à 3% du PIB. Du coup, cela entretient l’illusion pour le grand public que le déficit annuel du budget de l’Etat ne dépasse pas ces fameux 3 % chaque année, un taux qui peut sembler acceptable. Mais la réalité est tout autre. Voyons le budget 2007.
Dépenses de l’Etat : 334,7 Md€
Recettes : 292,7 Md€
Déficit : 42 Md€
Conclusion : le déficit annuel 2007 est de 14.3% des recettes ! C’est du pur délire... et ça fait des années que ça dure.
Quant à la valorisation des actifs, laissez moi rigoler. Bientôt, on va devoir vendre Versailles, Le Louvre, La Joconde, privatiser les routes nationales et y installer des péages pour financer les dépenses de fonctionnement, c’est à dire le train de vie de l’Etat ?