Ecrivain.
Auteur de Nid d'Eve, nid d'Adam (les différents visages de la prostitution) et de Moralopolis, parus aux éditions Tabou.
Française et résidente belge depuis trois ans.
Parler aux enfants de la prostitution comme d’un travail parmi d’autres, ça permet de leur faire comprendre que le sexe peut être une chose banale qui intervient dans le cadre d’une prestation de service à vocation de bien-être. Qu’il n’y a donc pas à stigmatiser la femme qui l’exerce, que c’est un métier honorable. Une fillette (comme un petit garçon d’ailleurs) apprendra ainsi que « pute », ça ne devrait pas être une insulte.
Le métier que feront mes enfants m’importe peu. Ce que je souhaite, c’est qu’ils soient heureux. Pute, médecin, caissière, avocat, mécanicien... Je m’en fiche.
Quand une réponse se résume à un ramassis d’insultes et de raccourcis, elle dénote d’une pauvreté dans la capacité d’argumentation et d’un rejet de l’altérité. Je le laisse ici déplié en guise de témoignage de ce que la bien-pensance peut produire de plus exécrable.
J’ai déjà répondu sur les réseaux. J’ai dit qu’il existait différents courants féministes qui ne se résument d’ailleurs pas à des positionnements essentialistes ou universalistes, j’ai évoqué les disparités salariales (la représentativité dans la sphère économique à des postes clés repose pour moi majoritairement sur les effets de la maternité - j’ai également indiqué que je pourrais le développer ultérieurement).
En m’érigeant telle une collabo (terme intéressant, point Godwin !) du « patriarcat » (mot derrière lequel les féministes de tous bords mettent tous les maux des femmes sans jamais interroger leur responsabilité ou d’autres facteurs), vous illustrez bien mon propos : aux femmes-victimes, vous opposez les hommes-bourreaux. Aux femmes qui ne pensent pas comme vous, vous assignez la place de « collabo ». Merci, c’était une belle démonstration.
Gilda est un travesti oui. Et après ? C’est un travailleur du sexe... Dans un syndicat les représentant, pourquoi un travesti n’aurait-il pas sa place ? Il y a des trans aussi, des gays, ainsi que des femmes de sexe biologique, comme Morgane Merteuil qui en est d’ailleurs la secrétaire générale.
On en revient à la problématique de ce féminisme qui renie les hommes qui se prostituent car il en fait, de la prostitution, une question centrée sur l’exercice des femmes. Et au passage, il gomme l’existence de femmes comme Morgane Merteuil, Sonia Verstappen, Sarah-Marie Maffesoli, Gabrielle Partenza ou encore Cloé Navarro. Pas intéressantes puisque pas d’accord avec la posture abolitionniste. Leur discours dérange. Parce que leurs arguments, ancrés dans le réel des relations sexuelles tarifées, vont à l’encontre de la bien-pensance féministe.
Il y a des esclaves dans la prostitution ? Qu’on les libère de leurs proxénètes ! Des femmes qui font ça par dégoût ? Qu’on leur offre une alternative ! Mais vouloir abolir la prostitution, c’est le fait d’un un jugement moral arbitraire qui nie le droit des personnes à disposer librement de leur corps. C’est vouloir, par la contrainte leur imposer un point de vue puritain. Parce que mine de rien, ça gêne terriblement qu’une femme puisse investir sa sexualité autrement que dans l’amour, le désir et l’apparente gratuité. Et pire, qu’elle ose affirmer que ça lui convient, voire que ça lui plaît.