« Pourtant il suffirait de jeter un coup d’œil par-dessus la crête du Jura pour trouver de l’autre côté un modèle de gouvernance bien plus efficace et pacifique que le nôtre, car il donne la parole au peuple ! »
Où allez-vous chercher que ce qui donne de bons résultats avec des Suisses, déploierait des automatiquement effets positifs avec des Français ? Les peuples sont le produit de leur histoire, tout comme leurs institutions, et ce qui est bon, judicieux et efficace pour les uns, n’est pas mécaniquement transposable chez les autres. Il s’en faut de beaucoup.
Le modèle allemand fonctionne avec des Allemands, le modèle scandinave fonctionne avec des Scandinaves, le modèle suisse fonctionne avec des Suisses, le non-modèle italien fonctionne avec des Italiens, et, chaque peuple étant singulier, il n’existe pas modèle universel !
Comment compatir aux épreuves de ce peuple qui, pendant trente ans, s’est goinfré d’aides européennes, et qui ne se révolte pas, dans l’espoir que cela recommencera bientôt ?
« ...Rappelons qu’un analphabète est quelqu’un qui n’a jamais appris à lire ; or s’il existe quelques retraités en milieu rural qui entrent... »
C’est juste une définition et n’importe qui peut proposer la sienne. C’est sans doute pourquoi l’UNESCO a jugé utile d’en établir une, de l’alphabétisme, qui soit universelle. La voici telle qu’elle figure à la page 161 du Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2006 (p. 161) :
« Une personne est alphabète si elle peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne »
Si l’affirmation de Jean-Paul Brighelli repose sur cette définition de l’alphabétisme - ce qui est probable -, elle est beaucoup moins « incroyable » que vous ne le pensez. Beaucoup moins...