Bien voyons ! Les Eats-Unis ont essayé d’interdire l’alcool dans les années 1930... on a vu ce que cela a donné, et ils ont dû revenir « en arrière »... D’ailleurs cette leçon semble oubliée des tenants de la prohibition du cannabis, pourtant on en voit les mêmes conséquences aujourd’hui. Intedisons tout ce qui comporte un risque, la voiture et les deux-rous, l’escalade, l’alpiniste, la spéléo, etc. Interdisons et pénalisons tout ce qui peut comporter u risque, et on restera enfermé chez soi, contrôlé par la police au cas où on serait tenté de transgresser. L’auteur de ce commentaire visiblement hait jusqu’à l’idée même de liberté.
Pour ce qui est des Pays-Bas, certes l’extrême droite, actuellement dans la coalition gouvernementale, souhaiterait revenir sur cette tolérance - le propre de l’extrême droite est de combattre toutes les libertés -, mais c’est surtout les nuisances des « narcotouristes » qui sont visées, dont la cause principale est notre chape de plomb sur cette question ici, poussant nombre d’amateurs d’herbe à goûter là-bas un peu de cette liberté refusée ici ; en fait, on « exporte » nos problèmes, en quelque sorte.
Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, dit-on... Ces contre-arguments exposés ressemblent à une tentative désespérée pour l’immobilisme, en s’appuyant sur quelques lieux communs sans valeur.
Par exemple : « ce n’est pas parce que l’alcool et le tabac sont deux fléaux légaux qu’il faut venir en rajouter à notre société »... L’auteur suggérait-il que le cannabis n’est pas déjà présent dans notre société, puisqu’il serait « rajouté » (donc absent avant) ? Non, bien sûr puisqu’il reconnaît ailleurs une consommation de masse, donc il ne s’agit d’en « rajouter » (sic), mais de mieux gérer et contrôler une situation actuellement hors de contrôle. Certes, si les taxe sur le cannabis sont très élevées il y a un risque, comme pour le tabac, d’une certaine contrebande malgré tout (mais bien moins rentable que le marché noir actuel), mais l’auteur semble préférer 100% de marché noir, qu’il juge sans doute plus sain, moins grave qu’une petite part résiduelle, qui n’est même pas certaine en plus. Déjà deux lieux communs sans valeur pour défendre sa position.
Ensuite, il nous parle, en hurlant avec les loups auteurs du rapport parlementaire, des « prises en charge sanitaire », citant ce document sur de nombreux points mensonger : « en 2002, le nombre de prises en charge sanitaire de consommateurs de cannabis représentait 15 % des prises en charge globales de toxicomanes ». Sait-il dans quelles conditions ou pour quelles motivations ces demandes de soins ? Visiblement non, l’immense majorité de ces « soins » sont des décisions de justice, « obligation de soins », sinon c’est la prison (pour usage), ou alors c’est suivre les conseils d’un avocat car si une personne est poursuivie pour usage et qu’elle fait une démarche volontaire de « soins » avant de comparaître en justice, les poursuites sont abandonnées. Voilà comment on gonfle artificiellement le nombre de ces « prises en charge » (qui coûtent cher), permettant à nombre d’interpellés d’échapper à la prison, pour faire passer ce produit comme très dangereux. Légalisons et nous verrons ce nombre de prises en charge fondre comme neige au soleil. Et puisque l’auteur parle de ce rapport parlementaire, je me permets de rappeler le Pr Jean-Pol Tassin, neurobiologiste au Collège de France, qui le qualifiait de « caricature’. http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=5455 Autre lieu commun formulé comme une interrogation : »pourquoi ce besoin de se droguer ? Pourquoi ce besoin d’échapper à la réalité ?« Comme si fumer un joint, ou même plusieurs, c’était vouloir »échapper à la réalité« . Peut-être est-ce vrai pour l’héroïne, ou même parfois pour l’alcool ’boire pour oublier) mais pas vraiment pour le cannabis, qui a tendance au contraire à intensifier les perceptions de la réalité ambiante.
Je pourrais répondre ainsi à tous les points de ce post avec un peu plus de temps devant moi (peut-être en ferai-je une suite, sur la conduite automobile par exemple, la prévention ou le cas particulier des ados à problème servant de cache-sexe à une politique liberticide), »la consommation « heureuse » de beaucoup de personnes ne peut cautionner la dépénalisation du cannabis, au vu du risque (certes plus minime mais existant tout de même) pour certaines personnes de subir des effets négatifs.« Je retourne la formulation, »la consommation malheureuse d’une toute minorité (1/10.000) justifie-t-elle cette chasse aux sorcières actuelle, ces 120000 interpellations par an, entre un quart et un tiers de l’activité policière et judiciaire (ou des peines de prison), ces milliards engloutis en pure perte depuis des années ? Car il faut voir aussi ce que signifie la « pénalisation » dans les faits, une catastrophe sociale, des dizaines, des centaines de milliers de vies brisées par une condamnation et/ou un casier, etc. Mais de cela, l’auteur ne s’en soucie pas, ne le voit pas, croyant que l’interdit pénal est sans conséquences sur la société. (A suivre, peut-être)
J’ai hélas pu constater que les secteurs fermés au public sont pratiquement en total abandon (vicolo del Gallo, ou celui de Tesmo par exemple), avec donc des pertes définitives. Mais c’est vrai, avec si peu de personnel en général pour l’entretien, empêché en plus par nombre de lourdeurs administratives, tout ne peut que se dégrader. Il pleut par exemple dans le laboratoire de restauration des fresques, car le toit est troué. Si le site était fermé au public, dans dix ans il n’en resterait plus rien, ou presque ! Tous les sites fermés au public dans la région sont en train de disparaître, comme la nécropole romaine de Pouzzoles, par exemple, envahie par la végétation, où les murs s’effondrent les uns après les autres par l’action des racines et des intempéries.
Les dégradations dues au public sont aussi causées par les groupes organisés trop nombreux : quand quarante personnes, en effet, rentrent ensemble dans une domus, en troupeau, bien des sacs rayent les parois peintes. S’il y avait un plus de personnel de surveillance, et aussi et surtout mieux réparti, ces actes de vandalisme ne seraient guère possibles également.
Effondrée le 10 novembre dernier. En raison de l’enquête du procureur de Torre Annunziata, cet endroit est sous séquestre, et rien donc n’y a été fait depuis, les peintures qui auraient pu être sauvées malgré tout sont ainsi condamnées à brève échéance, avec les infiltrations inévitables.
Ces graffitis stupides sont déjà très anciens (à Octavius Quartio, Foullonnerie de Stéphanus par exemple), mais sont bien pratiques, en fait, pour désigner les visiteurs comme les seuls responsables des dégradations du site, exemptant ainsi de toute responsabilité les « responsables » (dans tous les sens du terme).
Une maison de Pompéi fermée au public devient aussi rapidement une maison abandonnée, se dégradant encore plus tragiquement. Puisque personne ne peut la visiter, loin des regards, les fresques s’effacent (par ex. chez Marcus Fabius Rufus, où des chefs-d’œuvre sont en train de disparaître), les enduits peints tombent (partout), les mosaïques se délitent, la végétation envahit tout (ex. maison des Amants)... et les plafonds (par ex. Noces d’Argent) ou les murs finissent par s’effondrer, mais loin des regards... alors on n’en parle pas. Une maison ouverte au public est une maison « sauvée », car surveillée, entretenue.
N’oubliez pas que le budget de la culture en Italie est un des plus faibles d’Europe, quasiment cinq fois moins que le français, car il faut bien financer aussi le Vatican et ses « œuvres » (cinq fois plus, au moins, donné à l’Eglise qu’à la culture en Italie).