Un ami possède un
perroquet du Gabon. Magnifique oiseau gris qui, chaque fois que
j’entre, m’accueille en me disant : « Bonjour,
monsieur ! » Cet animal, vous le devinez, a acquis auprès
de moi un immense prestige. Il ne m’a déçu que le jour où une
ravissante jeune femme entra dans la pièce où il se trouvait. Il
lui lança un tonitruant : « Bonjour, monsieur ! »
Je compris alors que si un ficus avait été introduit près de lui,
il lui aurait aussi bien adressé son fameux et unique « Bonjour,
monsieur ! ». Mon ami ne lui avait pas appris à
distinguer les hommes des femmes, ni les humains des végétaux.
De la même façon,
les humains répètent parfois ce qu’ils viennent de dire, sans
chercher à comprendre les mots qu’ils emploient. Cette maladie
porte le nom de psittacisme. Ce mot vient du latin psittacus,
qui veut dire « perroquet ».
Nous sommes nombreux
à souffrir d’un psittacisme non diagnostiqué. (…) Le
psittacisme inconscient est une maladie grave. Il implique
l’ignorance par le sujet du véritable sens de mots dont il use, et
c’est un mal très répandu.
Source : Julien
Lepers – Les fautes de français ? Plus jamais !
Pages 242 et 243.
Combien de gens
s’expriment de manière automatique en répétant bêtement comme
des perroquets tout ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent comme
s’ils étaient des robots ou parce qu’ils suivent aveuglément
une mode au lieu de vérifier les choses à la source, de réfléchir
avant d’écrire et de parler ? Un
proverbe chinois dit : « L’erreur est humaine, y
persister est une idiotie ! » Coluche,
pour
sa part, disait :
« Ce
n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont
raison. » Mohandas Karamchand Ghandi, quant à lui, a dit :
« L’erreur
ne devient pas vérité parce qu’elle
se propage et se multiplie ;
la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. »
En
parlant de mode, éternellement changeante et répétitive, composez
l’anagramme de ce mot ! Qu’obtenez-vous ? « Démo ».
La version finale, stable : pour quand est-ce ? Claude
Hagège, professeur au collège de France a dit à propos de
l’emploi d’anglicismes : « Les
gens cultivés, les gens qui ne sont pas idiots n’ont pas besoin de
la mode pour vivre et pour se considérer comme existants. »
C’est
pourquoi il
est grand temps que tous les gens atteints de psittacisme se fassent
aider,
je
dirais même que c’est
même urgent !
@ricoxy « (…) vous pouvez être inquiété(e) pour (…) » De la même manière sur votre site, que je viens de découvrir en lisant cette page (merci pour le travail effectué) : « Nous sommes le (…) et vous vous êtes (re)connecté(e) à cette page à (…), heure du serveur. » « Les hommes et les femmes politiques »
-> « Le 21 mars 2002, l’Académie française publie une nouvelle déclaration
pour rappeler sa position à ce sujet et, en particulier, le contresens
linguistique sur lequel repose l’entreprise d’une féminisation
systématique. Si, en effet, le français connaît deux genres, appelés masculin et féminin, il serait plus juste de les nommer genre marqué et genrenon marqué.
Seul le genre masculin, non marqué, peut représenter aussi bien les
éléments masculins que féminins. En effet, le genre féminin ou marqué
est privatif : un « groupe d’étudiantes » ne pourra contenir d’élèves de
sexe masculin, tandis qu’un « groupe d’étudiants » pourra contenir des
élèves des deux sexes, indifféremment. On se gardera également de dire les électeurs et les électrices, les informaticiennes et les informaticiens, expressions qui sont non seulement lourdes mais aussi redondantes, les informaticiennes étant comprises dans les informaticiens. De la même manière, l’usage du symbole « / » ou des parenthèses pour indiquer les formes masculine et féminine (Les électeurs/électrices du boulevard Voltaire sont appelé(e)s à voter dans le bureau 14) doit être proscrit dans la mesure où il contrevient à la règle traditionnelle de l’accord au pluriel. »
(…) Chaque
fois que des hommes politiques ou des spécialistes du politiquement
correct1
se croient obligés de dire les Parisiens et les Parisiennes, les
chômeurs et les chômeuses, les infirmiers et les infirmières, les
étudiants et les étudiantes, au lieu de les Parisiens, les
chômeurs, les infirmiers ou les étudiants, termes qui
incluent à la fois le masculin et le féminin, ils soulignent, sans
le vouloir, entre les hommes et les femmes, une différence
sournoise contre laquelle les féministes, à raison, ne
cessent de s’insurger. Moi qui croyais que nous étions égaux,
solidaires… Eh bien non ! Les hommes d’un
côté, les femmes de l’autre.
Comme à l’église du temps de nos grands-parents.
Source :
Julien Lepers – Les fautes de
français ?
Plus jamais !
Pages 256-259 et Les mauvaises
manières ça suffit ! Pages 174 et 175.
1 Le
fameux « politiquement correct », cette entreprise
d’anesthésie générale de notre langage où, sous couvert de
simplification, il est devenu inconvenant d’appeler un chat un
chat…
Source :
Jean-Loup Chiflet : 99 mots ou expressions à f… à la
poubelle, page 58.
« Contrôle »
est un des anglicismes insidieux les plus envahissants, désignant
abusivement l’action de déclencher, d’arrêter et d’une façon
générale d’assurer la marche d’un appareil, ou le dispositif
permettant cette action. Ce qui en français doit se traduire par
« commande ».
« Control »
désigne également l’opération qui consiste à maintenir une
grandeur entre des limites fixées, ce que le français exprime par
le mot « régulation ».
Faut-il rappeler
qu’un contrôle est une vérification, et non une commande ?
Un poste de contrôle n’est pas un poste de commande. Et « attitude
control » n’est pas un « contrôle d’attitude »,
mais une « commande d’orientation »… Ce dernier
exemple montre comment une transposition superficielle peut trahir le
sens jusqu’à la caricature.
La situation est
plus grave encore pour le verbe « contrôler », qui a dû
faire place aux acceptions anglaises, abusives en français,
signifiant « maîtriser », « diriger ». Les
gouvernements qui « contrôlent la situation » sont en
réalité des gouvernements qui « maîtrisent » (ou
affirment maîtriser » la situation. Comment dire sans
périphrase, cependant, que tel groupe financier détient la majorité
des actions dans une société ? On ne peut dire qu’il la
possède, ni qu’il la dirige, et « contrôle » apparaît
comme seul recours.
Mais, on devrait
sentir l’absurdité de phrases comme : « À 2 heures du
matin, les pompiers contrôlaient l’incendie », ou :
« L’équipe de Strasbourg a contrôlé le match de bout en
bout. »
Source : Michel
Voirol – Anglicismes et anglomanie, pages 97 et 98.