Je vois que les lecteurs qui ont compris mon second degré sont restés très discrets..
Alors, au premier (degré) cette fois : la troisième personne du présent de l’indicatif du verbe « se repentir » s’écrit « se repent » et non « se repend ».
« Suzy se repend » Titre ambigu, non ? et puis, ça doit être difficile de se pendre une seconde fois.. à moins de s’être ratée la première ! Mais tout ça dépendra. Il vaudrait mieux qu’elle s’en repente..
je reproduis ici à peu près in extenso l’une de mes interventions à ce sujet sur un forum de discussion aujourd’hui disparu.
<< L’orthographe de la langue française, prise isolément, est en effet considérée comme « la science des ânes ». Au risque de surprendre, je partage un peu cette opinion, mais sous certains aspects seulement.
Soit ! Je vous accorde qu’elle est suffisamment compliquée, parfois illogique, pleine de contradictions et d’exceptions, pour prêter le flanc à ce genre de jugement. Mais elle est le résultat du cumul d’évolutions depuis de nombreux siècles, de mélanges, et d’erreurs. Ne croyez surtout pas que je défende sa forme actuelle, au prétexte de m’accrocher à je ne sais quel snobisme ou conservatisme qui sont loin, très loin de mes préoccupations (malgré mes origines, pour ceux qui me connaissent).
Le problème réside dans le fait qu’elle EXISTE, et que, toute contestable et rebutante qu’elle soit, elle joue un rôle primordial dans la communication et l’expression écrites, où, en l’absence des signes accompagnant l’expression orale (gestes, intonations, mimiques..), les seuls objets permettant le décryptage de la pensée de l’auteur sont les mots lus et leur assemblage.
Il s’agit d’un outil, perfectible et réformable s’il en est, mais dont la mauvaise utilisation en l’état peut conduire à de graves ambigüités (rien que pour ce mot, deux formes sont admises:ambiguïté ou ambigüité !), parce que c’est comme ça et nous n’y pouvons rien ou si peu. Et différentes tentatives de réforme n’ont fait qu’aggraver la situation..
Viendrait-il à l’idée d’un programmeur de laisser par négligence ne serait-ce qu’une virgule au lieu d’un point par exemple, dans n’importe quelle ligne de programme écrite dans un langage informatique quelconque utilisant ces deux éléments de syntaxe ? Il serait assuré de la catastrophe.. On m’objectera que ce dernier langage n’obéit qu’à des règles logiques : certes, (c’est d’ailleurs à voir..) mais il est tellement pauvre comparé à notre langue, qui du fait de sa richesse a perdu, pour une part, ces aspects-là.
J’essaie d’inculquer à mes élèves ces quelques principes parmi d’autres :
-une première précaution consiste à RELIRE et relire encore systématiquement ce qu’on a écrit pour aboutir, avant d’envoyer, à se poser simplement la question : « que va comprendre le lecteur de mon texte » ?
-un dictionnaire à portée de main peut être un bon outil -si l’on s’en sert ! (je hais les « correcteurs orthographiques » logiciels, qui ne donnent que l’illusion de la sécurité.. Est-ce donc si difficile de mettre deux ou trois neurones supplémentaires en service ?)
-écrire correctement (certes dans la mesure du possible et des compétences que chacun possède même s’il croit le contraire- mais au moins avec vigilance) est avant tout une forme de respect envers ses correspondants. Essayez donc d’adresser à un employeur potentiel un CV bourré de fautes : résultat garanti !
Je ne prétends convaincre personne, et je n’en veux aucunement à celui ou celle qui commet des fautes par ignorance ! C’est la négligence que je conteste.>>
Bien, bel et bon.. Mais après le constat vous posez des questions, nous attendions des réponses ! (rassurez-vous, je n’en ai pas trop à proposer..) Je précise que je suis prof. de Lettres et que le sujet m’intéresse au plus haut point. La lecture de différents articles et surtout de commentaires que l’on voit sur l’écrasante majorité des sites (dont AV, mais qui est très loin d’être le seul, évidemment) me plonge dans une consternation sans nom, au vu des entorses -que dis-je, des injures- faites à notre langue, tant pour la morphologie que pour la syntaxe. D’aucuns diront « déformation professionnelle ! » et j’acquiesce. Mais tout en faisant la distinction entre d’une part quelques rares fautes d’accord dont l’origine est davantage une étourderie associée à un défaut de relecture (et nous n’y échappons ni vous ni moi cher auteur) plutôt qu’une carence pure et simple, et d’autre part les brèches béantes dans le B.A.-BA de l’expression écrite dont les causes sont diverses et variées, allant de la très excusable absence d’instruction à la moins excusable négligence, voire l’inexcusable paresse intellectuelle, je sursaute littéralement à chacune de mes tentatives de lecture d’un texte rendu incompréhensible par son absence de construction et l’énormité des attentats à l’orthographe conduisant parfois à d’authentiques contresens. J’ai souvent interrompu définitivement la dite lecture nonobstant d’éventuelles bonnes idées contenues. Mes premiers réflexes ont été d’attaquer, telle une Don Quichotte féminine, ces pauvres moulins. J’ai dû abandonner face à la levée de boucliers et les volées de bois vert émanant des scripteurs concernés, provoquées par mes interventions. Il est bien connu que la meilleure défense est l’attaque. Je ne suis pourtant pas encore totalement vaccinée car je ne peux m’empêcher de réagir vertement lorsqu’une « bonne âme » relève, le plus souvent avec arrogance, les fautes constatées d’autrui, tout en en commettant elle-même dans son réquisitoire, ce qui reconnaissons-le est un comble ! L’éternelle parabole de la paille et de la poutre, en somme..
Je sais que je vais être « moinssée » comme on dit ici mais je n’en ai cure.