La neurobiologisation du fonctionnement intellectuel et de l’intelligence conjuguée au politique n’est pas un effort scientifique investi pour comprendre ce fonctionnement mais par ses pesanteurs idéologiques dissimulées sous la rubrique de « recherche scientifique » n’est qu’un feu vert donné aux agents de conformité pour « légitimer » l’éradication de la différence dans l’acter de penser et de prendre conscience. C’est le propre même du paradigme des recherches en France dans tous les domaines. Elles ne sont pas autonomes dans leur fonctionnement et non plus indépendant dans leurs objectifs. Elles sont dépendant de leurs commanditaires. J’ai aimé bien développé ce que je sais mais ce qu’on ne sait pas est plus important de ce qu’on connait. Les « chercheurs » en neurosciences ont pour ambition de transformer leurs résultats en des certitudes dogmatiques. Cette entreprise est une négation du sens de la recherche et de la connaissance.
Neuroscience de Stanislas Dehaene
ou support de l’idéologie du néo-être
« S’il paraît scandaleux de confier
un pouvoir à la tête d’un conseil scientifique à quelqu’un qui
tient des propos aussi aberrants, la façon dont les fonds publics
consacrés à la recherche en matière de neurologie sont accaparés
par la neuroscience me paraît également poser un grave problème. »
Je ne suis pas une personne si
importante pour porter un regard différent sur l’indépendance ou au
moins à l’autonomie de la recherche en France. Mes expériences dans
le système de recherche dans les universités françaises sont
largement suffisantes pour dire qu’il n’y a pas d’autonomie. surtout
dans les soi-disant sciences sociales, psychologiques et dans les
différentes variantes qui portent sur des processus et des
représentations.
Je suis si stupéfait de voir partout
dans la presse conventionnelle et aussi sur des sites des cascades
ininterrompues des articles de bas niveau sur ce qu’on a appelé
« intelligence artificielle », - un véritable hold-up du
sens de l’intelligence - , des neurosciences, des sciences cognitives
sans pour autant pouvoir se servir d’une hygiène épistémologique
si minime qu’elle soit pour au moins comprendre les objectifs de
cette offensive relayée par des médias dans une posture de la
perfection de l’ignoble.
La valorisation politique des
neurosciences comme il est plus ou moins témoignée dans cet article
s’inscrit dans une vision qui par ses pesanteurs concourt sous
couvert de recherche scientifique ou des acquis scientifiques à la
base des expériences n’est qu’une tentative de braquage de tout ce
qui fait sens, conscience, représentations, intention,
significations, etc. fondements mêmes de ce qui fait le propre de
l’humain. C’est une véritable élection du scientisme dans un
concert insipide.
Point besoin d’être un chercheur
rémunéré par le système pour comprendre pourquoi ce regain
d’intérêt à cette idéologie, le scientisme dans la sphère
politique, médiatique et même dans certains milieux de recherches.
Bien que des recherches et des
publications de haute factures scientifiques et intellectuelle soient
plus visibles et anciennes quand on quitte les entiers battus, il
n’en demeure pas moins qu’elles sont toujours de références
incontournables dans la compréhension du contexte scientifique et
épistémique dans le domaine des sciences cognitives et les
disciplines constitutives de ce complexe.
Je suis surpris de voir cette ignorance
volontaire de taille en France alors elles sont très exploitées et
mises à l’épreuve en dehors de la sphère francophone.
Parmi ces références anciennes, je
cite :
Jerry Fodor (1983). La modularité
de l’esprit.
Howard Gardner (1985/1993).
Histoire de la révolution cognitive. La nouvelle science de
l’esprit.
Phillip Nicolas Johnson-Laird
(1983/1993). L’ordinateur et l’esprit.
Francisco Varela (1979/1989).
Connaître les sciences cognitives.
Steven Pinker (2000). Comment
fonctionne l’esprit.
Jean-François Richard (1991) Les
activités mentales.
Etc.
Monsieur Stanislas Dehaene comme
président du Conseil scientifique de l’enseignement n’apportera
rien de plus à part l’institutionnalisation forcée du scientisme
pour criminaliser le sens et l’esprit à défaut de les reconnaître.
Se réfugier derrière les neurosciences qui ne sont qu’une
composante parmi d’autres des sciences cognitives, est le propre
même de l’idéologie du réductionnisme alors que ces mêmes
sciences font appel à l’interdisciplinarité pour mieux comprendre
comment fonctionne l’intelligence dans ses dimensions multiples et
comment des représentations symboliques en tant que produit et
processus se construisent pour créer sens et conscience (Howard
Gardner, 1993).
Il est encore étonnant de voir cette
soi-disant science se prostitue au politique pour exercer un
impérialisme sur le reste et ouvrir une voie royale pour
pathologiste au-delà de psychiatriser tout système intentionnel
qui ne correspond pas aux normes scientistes.
L’objectif des neurosciences est de
neutraliser le sujet de ses pesanteurs anthropologiques pour
l’inscrire dans le néo-être.
Pour ma part, je m’inspire de la
poésie dans la compréhension et l’explication.
« Quoi plus éprouvant que se rendre
visite à soi-même » Mahmoud Darwich (1941-2008).
"Ils s’en foutent, crachent à la gueule des profs, ont perdu la notion
de l’effort en constatant que même les diplômes ne sont plus un rempart
contre le chomdu, et que dealer du chit rapporte plus que marner en classe"
Rares sont qui crachent à la gueule des profs. Beaucoup de profs qui crachent sur leurs élèves coupables d’être non conforme aux normes scolaires contraignantes.
Dire que les élèves n’aiment leur école serait une forme de complicité dans la stigmatisation de leur identité en tant qu’enfant ou mineur. Ce qu’ils n’aiment pas est perceptible dans leurs attitudes et leur regard, mais on refuse de le dire et de l’entendre. Ils n’aiment pas des formes pédagogiques autoritaires de certains enseignants et ils se sentent démotivés quand les logiques des savoirs sont déconnectées de leur réalité écologique.
Il y a aussi cette horreur qui a infecté le système scolaire surtout dans des quartiers marginaux de cette société. L’horreur de la toile psy. qui agit systématiquement dans le processus et les procédures de criminalisation du fonctionnement cognitif des élèves par le mécanisme de la psychiatrisation. L’invasion de la toile psy. dans le monde scolaire est une spécificité ou une exception française qui tant de mal que du bien. Et pourtant, l’école est d’abord un espace d’activation et de création des conditions du développement de l’intelligence dans ses dimensions multiples (Howard Gardner, 1983/1993). Malheureusement, dans son fonctionnement actuel à tous les niveaux de son fonctionnement, elle est plutôt un espace de valorisation de mise en conformité à un système de normes obsolètes et du réductionnisme pathologique. L’école en France est déjà à l’agonie. Les familles de sensibilités savent comment cette école ne correspondent plus aux attentes de leurs enfants et à elles-mêmes en dépit des investissements sans commune mesure. L’école à tous ses niveaux est non plus un espace de savoir de transmission des valeurs humaines fondamentales mais un espace d’élevage sous contrôle des logiques néolibérales.
La langue arabe est une langue comme
les autres avec sa son propre système graphique et sa structure
syntaxique. Elle ne diffère en rien avec l’ensemble des langues
véhiculaires. Son apprentissage et son appropriation ne se pose
aucun problème pour celles et ceux qui ont une motivation d’élargir
leur espace de représentations symboliques. Comme d’autres langues,
elle est objet et outils d’étude. La seule différence qui existe
réside dans l’écart entre l’arabe écrite et l’arabe parlé. Cet
écart commence à se réduire grâce à la scolarisation massive
dans les pays arabes et aussi grâce à la standardisation des formes
de communication par les médias et les technologie de communication
surtout Internet. Dans la langue arabe, il y a deux compétences
linguistiques ou langagières : 1) La compétence de l’homogène.
Celle de l’arabe écrite. 2) La compétence de l’hétérogène : Les
variations dans les pratiques verbales au sein de l’ensemble de la
communauté arabophone. Je suis très attaché à ces variations
parce qu’elles renvoient à des histoires particulières des
locuteurs et surtout à la complexité du vocabulaire et de l’étendu
de désignation. Il y a beaucoup des données linguistiques sur
l’arabe, malheureusement, elles ne sont pas bien systématisée pour
les transformer en savoir linguistique partagé. Dire qu’elle est une
langue de paradis ou de l’enfer est une insulte à l’intelligence et
une récupération idéologique de bas niveau.
Dire que l’apprentissage ou la maîtrise
de la langue française favorise des chances pour des millions de
Français exclus dans cette société est une grande plaisanterie du
XXI siècle. La majorité dispose une très bonne formation et de
longues études universitaires ici dans ce pays avec bac +4+. Et
pourtant, l’exclusion est de taille. Que pense se monsieur de
« débout » la France" de cette exclusion ?
La France en tant que société et en
tant que perspective est déjà en échec parce qu’elle choisi la
voie qui mène à l’impasse. Et ce ne sont pas les Français
(d’origine immigrés : appellation insignifiante) qui sont la cause
de cet échec.
L’offensive contre la langue arabe en
France pour qu’elle n’aie pas une petite place dans le système
scolaire est une mécanique alimentée par l’idéologie et non par la
pédagogie. Bien que toutes les langues soient d’une origine
conventionnelle, façonnées par des pratiques interchangeables
variables dans le temps et l’espace, il n’en demeure pas moins que
leur compétence et performance ont toujours leur validité
écologique. Le regard négatif porté sur la langue arabe en France
est symptomatique de la pauvreté cognitive d’une société tournée
vers un conservatisme défendu farouchement comme valeur de
référence. La maîtrise de la compétence de l’homogène (écrit)
de la lange arabe passe par celle de l’hétérogène (parlés).
Cette opération cognitive ne va pas de soi quand des résistances
psychologiques sont alimentées par des préalables, obstacles
majeurs dans l’apprentissage et la connaissance. Et pourtant, les
recherches en didactiques des langues sont pratiquement
incontestables sur la richesse des savoirs linguistiques exposés et
systématisés.
Je mets ici deux liens qui porte un
éclairage sur pourquoi l’apprentissage de langue arabe dans des pays
non arabophones :
1)
La ministre des affaires
étrangères Autrichienne madame Karin Kneissl prononce son discours
à l’ONU le 29 septembre 2018 (hier) en langue arabe :
Merci à Bernard Dugué dans cette contribution concise et riche ;
J’aimerais ici dire ce que je ne sais pas dire dans ce domaine de l« intelligence artificielle » parce que cela ne mérite même pas une réflexion si minime qu’elle soit.
Je suis tellement étonné de voir depuis un an des publications en cascade partout en France y compris dans la presse de bas niveau comme Le Monde, Libération, etc. portant sur cette soi-disant intelligence. Pire, des colloques, des conférences, des médias et même du politique qui par ignorance volontaire ou par médiocrité et débilité sans limites surévaluent un système ou dispositif de traitement de l’information dans une stratégie pseudo-scientifique mercantile indécente juste pour neutraliser la véritable intelligence humaine, qualifié complexe et dynamique.
Dans des cas critiques, ce n’est ce dispositif qui pourrait sauver la vie sur terre mais c’est l’instinct et l’interprétation du contexte globale qui est le propre de l’homme. Stanislas Pétrov (1983) n’avait pas suivi l’ordre des alertes automatisées pour réagir aux attaques des missiles américains détectés sur son écran mais il a suivi son instinct. Par ce détour salvateur, il a pu sauvé le monde d’une guerre atomique. Il a supplié le ciel d’avoir raison :