@foufouille Que dire de l’Occident chrétien, alors ? On ne compte pas ses emprunts — dans tous les domaines — au reste du monde. Mais cela ne me dérange pas : tout le monde emprunte à tout le monde. Il faut seulement avoir l’honnêteté de le reconnaître, au lieu de médire sur ceux qui vous ont apporté quelque chose. Les Musulmans n’ont jamais eu ce travers et n’ont jamais prétendu non plus avoir tout inventé, au contraire : ils furent les premiers à redonner à César — ou plutôt aux Grecs , mais pas seulement — ce qui est à lui, c’est beaucoup dire de la différence avec un Occident arrogant et ingrat. Sans la patate des incas que l’Occident pilla sans retenue ni vergogne, il n’y aurait pas autant d’Occidentaux vivants aujourd’hui : la famine de ces époques frustes eût achevé ses ravages parmi les populations européennes et il n’y aurait pas grand monde pour défendre aujourd’hui l’honneur des cloches. Il ne faut pas cracher dans la soupe ; et si dumoins on le fait quand même, il ne faudra pas s’étonner de devoir ravaler ses mucus une cuillerée plus tard.
@titi Bonsoir, Je ne vois pas ce qui vous fait dire que l’Islam n’est pas une religion. À moins que vous ayez votre propre définition du mot, quelques siècles de considérations mortellement sérieuses sur la question, vous donnent totalement tort.
C’est, semble-t-il, votre posture qui est , non pas politique — ce serait lui reconnaître une nature que vous n’avez pas mise en avant —, mais idéologique.
Un simple fichu (comme en portaient nos arrière-grand-mères) n’a jamais fait de mal à personne ; l’ignorance et la bassesse, oui. C’est de ces fléaux autrement moins textiles que je m’inquiète, quand je pense à mes descendants.
@Fergus Tout d’abord, il serait utile de se souvenir que cette loi autorisant l’art du Muezzin a été votée en Hollande et non en France.
Maintenant, pour vous répondre : bien sûr que non ! C’était au sens figuré ! [Mes remarques concernant l’architecture touchent à des aspects beaucoup plus intimes de la tendance gothique ; beaucoup plus enfouis… ]
Comprenez donc « […] ce que la chrétienté doit à l’Islam […] » . Je sais : c’est un peu étrange à entendre de nos jours, mais croyez-moi, je ne veux faire ici aucune proviocation. Au Moyen-Âge, avant la fin d’Al Andalus, l’échange avec le monde oriental n’était pas tabou ni aussi anormal que de nos jours, au contraire.
Les Croisades vivifièrent même un fonds culturel chrétien bien moins flamboyant que celui qu’hébergeait le vaste empire mahométan. Mais c’est un vaste débat, très ancien, ou l’opinion (le préjugé) le dispute à la raison ; le préjugé, à l’exégèse.
Pour donner raison à la raison — et rendre à César ce qui est à lui — il faut aussi rappeler que les Ottomans interdirent en Grèce l’emploi des cloches (qui furent remplacées par les simandres, plus discrètes), ce qui ne faisait point honneur à leur religion.
Or si ce ne fut pas faire honneur à Dieu d’être aussi obtus et mesquins de leur côté à l’époque, ce n’est pas plus honorable du nôtre, de les imiter.
Quant au volume sonore de l’appel à la prière, il est aisé de le régler ou de fixer une limite sonore au volume des appels liturgiques en général (c’est-à-dire, cloches comprises).
Mais en fait, je ne vois pas ce qu’il y a de plus dérangeant dans cette pratique, que dans l’usage de cloches dont le tintamarre n’est pas toujours supportable pour les riverains chrétiens ou non de la place de l’église, le soir et le dimanche matin surtout). Mais le son des cloches est familier, le fait même qu’il soit tonitruant est habituel, et l’appel d’un muezzin est tellement, mais tellement exotique !