En droit français le viol est bien considéré comme un crime au même titre que le meurtre. Il y a même une tendance actuelle à punir plus fortement le viol que le meurtre... Chacun en pensera ce qu’il voudra !
Par contre tous les actes pédos-sexuels ne sont pas considérés comme des crimes : l’agression sexuelle, l’atteinte sexuelle ou toutes autre infraction connexe (corruption de mineur, détention ou diffusion d’images pédo-pornographiques, etc...) sont des délits. Faut-il dire pédo-délinquant ?
Et comment appeller ceux des pédophiles qui ne passent jamais à l’acte et ne commettent donc ni crime ni délit ?
La réponse est simple : c’est un terme psychiatrique, médical. Le crime n’est pas une notion psychiatrique, la médeçine ne s’occupe que des phénomènes biologique et physiologiques humains. Or il se trouve que le suffixe -philie est très utilisé pour désigner une attirance sexuelle : paraphilie, homophilie, zoophilie, etc... On dit même hétérophilie pour l’attirance la plus répandue.
Maintenant pourquoi ce glissement sémantique entre un terme grec qui siginife « ami » et un suffixe qui signifie « attiré sexuelle par », je ne saurais le dire - mais l’histoire de la langue n’est pas avare de glissements en toute sortes, ce n’est ni le dernier ni le premier.
Bref, rien de suspect. Dans le sens psychiatrique, médical, la pédophilie est l’attirance sexuelle pour les enfants comme la zoophilie pour les animaux, l’homophilie pour les personnes du même sexe, etc... L’idée de crime est ensuite une notion juridique et sociale (voire morale) qui sort du champs de la médeçine.
Il faut cesser de parler de « droit » dans ce cas là, c’est trompeur... Un droit est une option, quelquechose qu’on peut faire mais qu’on peut également choisir de ne pas faire. Or quel parent dirait à son enfant : « tu as le droit de dire non mais si tu préfères tu peux aussi dire oui » ?
Dire non n’est pas un droit mais bel et bien une obligation par précaution. Dire à l’enfant « tu as la droit de dire non » n’a pas de sens et peut lui donner une certaine confusion, il vaudrait mieux lui dire « il faut dire non, sinon tu cours un grand danger ».
Comme l’a bien dit bozz, l’attitude sociale envers la pédophilie est une histoire de balancier... Elle change en fonction des époques et des situations. En France on a même tendance de passer d’un extrème à l’autre, comme un pendule, plusieurs fois de suite avant d’arriver à un point d’équilibre.
Il y a 30 ans l’époque était à une permissivité extrème, trop forte : on en venait à nier les viols d’enfants, voire à les considérer comme « positifs » pour leur éducation ; bref on prenait des viols pour des relations sexuelles. Aujourd’hui on est à l’extrème inverse : tout pédophile est un violeur, toute relation intergénérationelle un traumatisme, on prend des relations pour des viols - et on va jusqu’à lyncher des innocents comme à Outreau. Dans 30 ans on retombera sans doute dans l’idée d’il y a 30 ans, en plus prudent ; puis 30 ans après on reviendra à la position d’aujourd’hui mais en plus mesurée, et ainsi de suite. On peut se demander où se situera l’équilibre dans un lointain avenir...