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Illel Kieser ’l Baz

Anthropologue, psychologue clinicien. Soutien aux victimes de pédocriminalité et de traumatismes.
Spécialiste de l'imaginaire des sociétés.
 
Hommes et Faits
 

Tableau de bord

  • Premier article le 15/01/2008
  • Modérateur depuis le 02/08/2008
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Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • Kieser 16 janvier 2008 11:02

    Bonjour,
    Je répondrai plus tard au commentaire très intéressant de Kenotix. Pour l’instant je fais suite à ceux qui évoquent la relation entre profession et "déviance". Il est faux de penser que cela se fait de façon calculée. Prenant un exemple plus connu et qui commence à faire bouger les consciences : l’homme violent ne choisira pas une épouse par ce qu’elle est volontiers soumise. La pulsion de violence, celle de domination perverse ne surgissent pas dans la vie adulte comme s’il s’agissait d’une vertu qui se développe avec l’individu et qui ne demande qu’un catalyseur ou un milieu favorable pour se développer.
    Nous avons tous en nous ces dispositions archaïques mais ce qui distingue l’individu lambda du pervers c’est l’introjection des limites, la capacité à distinguer le bien et le mal et celle de prendre en compte le sentiment de l’autre. C’est une premier point et bien plus complexe qu’il n’y paraît.

    Et c’est parce que le prédateur sexuel ne tient pas compte du sentiment de l’autre qu’il est dans le déni total, même après avoir frappé, même après avoir abusé de sa victime. Le déni s’installe d’autant mieux qu’il repose sur la projection : le prédateur est la victime de l’autre qui le provoque. Les avocats de pervers ont souvent usé et abusé de cette tendance, jusuqu’à faire, parfois, le procès de la victime.
    Beaucoup de malheureuses victimes en savent quelque chose.

    Le pervers pédosexuel fonctionne selon un schéma comportemental très semblable. Il n’est jamais dans la conscience de l’atteinte portée à l’autre. Par conséquent, son choix de carrière accompagne bien d’autres choix de vie, tout aussi inconscients quant au but.
    Beaucoup d’éducateurs choisissent leur métier, vraiment par vocation et ils l’exercent avec beaucoup de compétence et de sens moral. La déviance ne doit pas masquer le cours normal d’un groupe social.

    Il y a dans la composante criminelle du pervers domestique, (celui qui agit dans un environnement familier) un élément dont on parle rarement mais que l’on retrouve quasiment dans tous les procès, cet élément est si transparent qu’il en paraît inexistant. Ce peut être la mère, qui n’a rien vu, l’épouse qui découvre effondrée, mais c’est aussi l’Institution. Dans l’univers traditionnel catholique l’Eglise tient lieu de mère et ce n’est pas un hasard si elle se dédouane si facilement de sa responsabilité, tout en protégeant sa brebis, un instant égarée.
    Les différentes affaires que j’ai relatées montrent que cette volonté "de permettre à une procédure judiciaire de se dérouler sans que celui qui est soupçonné puisse bénéficier de la présomption d’innocence" (kenotix) va jusqu’à faire obstruction à l’oeuvre de justice. L’affaire de Boston, aux USA, celle de Vadeboncoeur, en France et maintenant celle qui fut relaté pars les médias suisse démontrent que cette volonté de contribution apparaît bien singulière.

    Je pense que nous n’en avons pas fini, j’ai cité également le cas de l’Allemagne... En Europe, ça commence ! (Juste en passant, pour signifier notre retard en matière de protection des vicitmes, l’Espagne commence à peine à s’intéresser aux femmes battues, assassinées par un époux jaloux ou un amant éconduit. De là à prendre en compte laparole d’enfants abusés, après Outreau en plus...)

    Mais, c’est vrai, certains l’ont relevé, il s’agit d’aller plus loin que l’Eglise comme institution. En élargissant, l’institution, par elle-même, dans le contexte actuel, tend à se faire complice du pédocriminel. Si nous évoquons la notion de limites et du développementde ce sens intime de la prise en compte de la dimension de l’autre, l’institution a pour fonction d’en assurer la transmission et l’assise. dans ces affaires de pédocriminalité, nous prenons conscience que ce rôle n’est pas tenu.

    C’est le point important de ma démonstration. L’institution n’est plus un organe de transmission des arcanes de la civilisation, elle est une sorte d’organisme qui recherche d’abord l’auto-développement. Dans les années 80 Michel Henry avait développé cette hypothèse. Plus que l’accroissement de la vie, l’institution fait le choix de son auto-accroissement.

    Chez le pervers, on verra souvent l’intervention d’une troisième larron, qui joue le rôle de complice et de catalyseur. Le pervers a besoin de cette trilogie. Le troisième larron est multiforme. C’est pourquoi, l’institution par négligeance, souci d’auto préservation, joue ce rôle plus ou moins calculé, en toute impunité, en s’accommodant de règles plus ou moins floues, hors des chemins de la justice.

    Nous allons vers le dévoilement d’un grave problème de société qui peut nous conduire à des remises en cause profondes, pas politiques, pas sociales, d’abord philosophiques et morales

    Illel Kieser



  • Kieser 15 janvier 2008 17:06

    Bonjour,

    Merci des commentaires, il me faut revenir sur certains.

    En premier lieu, je ne me fonde sur aucune rumeur ni allégation quelconque. J’ai mis assez de références et de liens pour que chacun puisse vérifier. Par ailleurs, je ne suis pas homme de salon mais de terrain et cela fait plus de trente ans que je suis confronté à ces pratiques que je dénonce, avec d’autres.

    Il m’importe assez peu de pointer les règles plus ou moins implicites d’une Eglise ou d’une autre. Cette fois là, le fait concernait l’interview d’un prêtre qui, cyniquement, avouait à des journalistes les crimes qu’il avait commis. Je remercie Gazi Borat pour les références de Libé. Il s’agit d’un seul et même individu. Libé ayant pris la précaution de changer les noms. Je ne l’ai pas fait car je m’inspirais directement de l’interview.

    J’ai pris soin de préciser que les mêmes pratiques ont lieu au sein même de l’Education Nationale, de l’Armée, et des services qui hébergent des enfants : pensionnat, services d’hébergement, de placement, etc. Durant les années 60, j’ai souvent été confronté à des cas d’enfants placés qui étaient abusés par les parents d’accueil. Les assistantes sociales le savaient mais ne disaient rien.

    Il y a eu de nombreuses affaires d’enfants abusés dans des services d’accueil. La plupart du temps l’affaire prend cinq lignes dans une colonne de la presse régionale. 

    Je trouve intéressant que de nombreux médias, dont Libé, se soient relayés pour faire circuler l’info. (Mon article était rédigé avant celui de Libé)

    Dans le même temps paraissait un appel à témoins concernant, un ancien professeur, septuagénaire, soupçonné d’être un pédophile en série.

    http://www.wikio.fr/more/societe/criminalite/delinquance_sexuelle/pedophili e?start=15&count=15&sort=0

     

    Toutes les institutions sont concernées... Mais l’Eglise est la seule à avoir "théorisé" le déni et le chantage.

    Ce qui est en cause, plus généralement dans nos sociétés, c’est le déni de justice pour la victime, un enfant en l’occurence, qui se trouve confronté à son prédateur durant des années parfois. Comme le relève Gazi Borat, l’enfant n’a été pris en considération en tant que personne que tardivement. Mais nous avons encore des progrès à faire, car cette pédocriminalité dont je parle concerne des prédateurs qui font partie des familiers et le crime se perpétue des années durant. Je ne parle pas des crimes commis par des pervers et qui font la une des médias le temps qu’un agité s’en empare pour se faire mousser.

    Je parle d’une pédocriminalité devenant quasi ordinaire.

    On ne parle pas de civilisation sans avoir réglé ce problème avant.



  • Kieser 1er janvier 2008 18:01

    L’article est très interessant et il mériterait d’être largement diffusé afin d’appeler d’autre réflexions, d’autres commentaires, d’autres idées. Sur le fond, j’aurais tendance à dire qu’en nous focalisant trop sur les pouvoirs locaux, nous risquons de perdre de vue les vrais pouvoirs. Plus ou moins clairement, il est dit, ça commence à circuler, nous ne sommes plus en démocratie. Les pouvoirs locaux deviennent lentement, depuis 30 ans environ (première crise pétrolière et menace de conflagration mondiale), les outils opérationnels du véritable pouvoir, d’un pouvoir qui avance toujours masqué, froid et impersonnel. L’aveu naïf de Jospin disant un jour face au désastre d’un plan social désastreux : « Le gouvernement n’y peut rien », est révélateur de l’existence de ce pouvoir que l’on trouve concentré dans différents « Holdings ». On parle des actionnaires, du Marché, des « Grands groupes » etc. différents mots pour désigner cet impalpable puissance.

    Il manque une véritable pensée pour théoriser ces formes de pouvoir. Les intellectuels, ceux qui seraient chargés de révéler les clivages, les rouages du pouvoir, ceux-là sont bien trop intéressés à leur maquillage de plateau télé. (Je ne parle pas de l’auteur) La disparition des idéologies a laissé un vide qui n’est pas encore comblé.

    Les questions du civisme et celle de la participation se heurtent souvent à une autre largement entendue : « A quoi bon ! » C’est alors le problème soulevé par Liliane Bourdin dans un article ici-même : La faciité nous tue http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33599 que nous devons affronter. Nos paresses, nos illusions, nos propension à la facilité qui nous font perdre de vue le sens du bien et du mal, celui de la solidarité minima dont une société a besoin pour durer...

    Sans ces éléments, la brèche est largement ouverte à la tyrannie, qu’elle soit brutale ou moderne, comme dans nos sociétés.

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