Je
réponds avec plaisir à votre commentaire réfléchi.
Vous
posez la question du libre-arbitre de chacun, qui existe encore,
c’est vrai, mais seulement à l’état résiduel, dans une société
qui a volontairement et méthodiquement émietté le travail, depuis
la destruction des corporations voulue par la Révolution marchande
de 1789, jusqu’à la destruction inouïe de l’école et de la morale
après 1970. J’en sais quelque chose, je suis assez vieux pour avoir
vu de près la décomposition avancer pendant les cinquante dernières
années.
Dans
l’Ancien Régime, une solidarité corporative unissait les équipes
de maîtres, compagnons et apprentis dans l’orgueil du travail bien
fait. Il suffit de regarder les œuvres de ce temps-là. Aujourd’hui,
le seul mot de « corporatisme » est devenu péjoratif ;
quant à la solidarité du travail d’équipe, elle est carrément
interdite par le système de néo-esclavagisme appelé low
cost.
Cette inversion des valeurs est la folie dont je parle dans mon
article. Toutes les molécules sociales qui agrégeaient les
individus (famille, corporations, morale, nation, écoles) ont été
la cible du « libéralisme » avancé. Les individus
« libérés » se sont trouvé atomisés.
Dans
ce contexte progressivement dégradé, où toutes les valeurs ont été
sciemment renversées au nom de la religion d’une prétendue
« liberté » (celle des propriétaires et du profit), ce
que vous appelez le « libre-arbitre » d’un travailleur à
la recherche « d’emploi » n’est plus que la liberté des
particules dans le mouvement brownien de la lutte de tous contre
tous.
Je
ne dis pas que ce libre-arbitre n’existe plus, je dis qu’il est
tellement asphyxié par la logique mercantile, tellement fragilisé
par l’éparpillement des individus-consommateurs, que notre monde
gouverné par la marchandise ne peut que se fissurer de toutes parts,
comme un corps rongé par la maladie.
Alain
Juppé est un chef de file, c’est vrai : il est le premier
adhérent français au cercle élitiste des Young
Leaders (1)(2)(3)(4),
cette pépinière de traîtres potentiels repérés en France par une
puissance étrangère et formatés pour servir les intérêts
américains. Son recrutement comme agent américain date de 1981,
Juppé avait alors 35 ans, et il occupait le poste le détourneur en
chef de l’argent public à la mairie de Paris, ce qui lui avait valu
d’être qualifié comme « le meilleur d’entre nous », par
le maire Chirac. Comme on voit, c’était un homme qui, au départ,
donnait d’excellentes garanties.
Juppé
n’a jamais déçu ses chefs : ni Chirac pour lequel il a été
condamné en correctionnelle pour détournement de fonds publics
(rien que cela), ni le gouvernement des Etats-Unis pour lequel il a
dirigé en 2011, en tant que ministre français de la Défense,
l’engagement des troupes françaises pour l’assassinat d’un chef
d’Etat (Khadafi) qui menaçait de vendre son pétrole en dinar-or et
non en dollar. Le résultat le plus certain de ce sanglant coup de
main Sarkozy-Juppé-BHL a été l’installation d’un chaos
épouvantable en Lybie, profitable au terrorisme islamiste (ce joujou
américain), dont la dernière conséquence observable est l’attentat
de Tunis (2015).
Voilà
quels sont les états de service du young
leader Juppé. Un bon petit soldat, bien
obéissant aux chefs mafieux qui le commandent, et bien méprisant à
l’égard du peuple français dont l’avis lui paraît infiniment
négligeable. Il n’a que faire des opinions exprimées, il est là
pour imposer son leadership,
c’est ainsi qu’il parle, l’ancien young leader. Son sentiment d’impunité est tel,
que ce repris de justice arrogant prétend encore agir à visage
découvert contre les intérêts de la nation française et pour
ceux, exclusifs, de l’empire militaro-libéral américain, qu’il a
toujours servi loyalement avec Sarkozy. Tel son programme, et il
annonce la couleur.
Pour
imaginer voter un jour pour ce genre de vidure de basse fosse, il faut
vraiment de l’appétit !
(4)
Autre
pépinière hautement toxique, le club LE
SIÈCLE.
Ses
500 membres actuels se partagent 90% des postes-clés du pouvoir en
France, aussi bien dans les domaines politique, stratégique,
financier, bancaire, médiatique, administratif, culturel. La moitié
de chaque gouvernement vient de ce cercle fermé et agissant, puante
assemblée d’ambitieux avides de domination, opérant dans l’ombre
ricaneuse et la cupide connivence, dans le mépris complet de ce que
Voltaire appelait la basse
populace, c’est à
dire nous tous.
Procurez
vous les listes complètes et actuelles du SIECLE, avec les
biographies de ces obsédés de domination, en
lisant le livre d’Emmanuel Ratier : Au
cœur du pouvoir : Enquête sur le club le plus puissant de
France,
Paris, Facta, mis à jour en 2015.
@joletaxi « Les lowcost ont les meilleurs scores à tout point de vue »
« Point de vue » est au singulier, comme par hasard. Les scores en question sont excellents du point de vue unique des bénéfices réalisés sur l’exploitation du travail d’autrui. Les transporteurs à bas coût sont des champions et des icônes, mais seulement pour le monde marchand. Un bel exemple à suivre !
Cette société du profit à tout prix va se crasher elle aussi.
Tout à fait d’accord, rien ne prouve que ce co-pilote était conscient au moment de la descente.
Que sont huit minutes de sommeil ? Demandez aux navigateurs comme Kersauzon ce que sont 8 petites minutes de sommeil dans un état de fatigue extrême.
Il ne s’agit pas de bâtir un roman. Quoique...
Ce
co-pilote énigmatique est déjà devenu un personnage de fiction, un
coupable idéal ; il est traité comme tel par les médias, les
procureurs et enquêteurs, et par l’opinion publique manipulée.
Comme à l’ordinaire, un roman- feuilleton ultra-médiatisé nous est
servi comme biberon officiel, bâti sur des indices cachés (le
prétendu « secret de l’enquête » et le prétendu
« secret médical » : ils ont bon dos). Avec de
l’invérifiable, on nous fait penser ce qu’il est utile que nous
pensions.
La vérité romanesque
vaut bien celle des bonimenteurs de télévision ; elle vaut
même davantage. Le romancier veut faire vivre un personnage, le
pouvoir médiatique veut enfumer, nuance. Faire accroire, faire
avaler, tout cela dans un but qui n’est jamais désintéressé.
Dans quel but ? Se
poser la question c’est déjà y répondre.
Il est évident que deux
interprétations de ce drame seraient nuisibles aux dominants :
1) l’acte terroriste
(engageant la responsabilité du pouvoir politique)
2) l’abus outrancier du
« low cost » (engageant la responsabilité du système
marchand)
De ces deux
interprétations, la plus redoutée par le système n’est pas celle
du terrorisme. Le pouvoir politique nous a montré récemment qu’il
savait très bien exploiter la sidération populaire face aux crimes
dits terroristes. Qu’est-ce qui reste ? Faites la déduction
vous-mêmes.
Le système marchand
ultra-libéral mondialisé développe fièrement sous nos yeux sa
machine à sous de dernière génération : le transport low
cost. Il s’agit de transporter des pauvres en exploitant des
travailleurs précaires, et en affichant un mépris ricaneur pour
toutes les législations du travail et de la sécurité. Quant aux
transportés, n’en parlons pas : rien n’est compris dans le prix du billet, à part le mouvement de l’avion, on a vu jusqu’où. Ces
compagnies hors-la-loi sont fières de gagner beaucoup d’argent de
cette façon, et elles ont des raisons de l’être, vu qu’elles sont
l’emblème du système global qui veut que le grand nombre (les
pauvres) enrichisse perpétuellement le petit nombre (les riches)
grâce au trucage des échanges appelé « commerce ».
Cet accident est un
scandale, oui. Mais ce n’est pas la faute d’un co-pilote endormi ou
dépressif.
En truquant le jeu, des
compagnies-voyous ont réussi à ce que leurs pilotes apparaissent
comme travailleurs indépendants ! Quand ils ne sont pas en vol,
ils ne gagnent rien. Leur temps de repos n’est pas rémunéré, ni
leur hôtel payé. Pour leur formation, ils ont d’abord dû payer
30.000 euros. N’étant pas des salariés, ils n’ont aucune protection
sociale. Leur santé est à leur charge. L’arrêt-maladie ne donne
droit à aucune indemnité, sauf s’ils ont cotisé à une assurance
privée entièrement à leur charge.
Dans ces conditions, le
pilote (comme les autres employés) va au bout de ses forces. Même
fatigué ou malade, il va au travail. Et s’il s’endort sur son siège,
on sait pourquoi. Et si son souffle de dormeur est enregistré dans
la boîte noire, on n’a pas à s’en étonner. Une grande saleté est
passée sur lui, une grosse broyeuse mécanique, qui s’appelle le
libéralisme avancé. Voilà le coupable !
Ce
co-pilote énigmatique est déjà devenu un personnage de fiction, un
coupable idéal ; il est traité comme tel par les médias, les
procureurs et enquêteurs, et par l’opinion publique manipulée.
Comme à l’ordinaire, un roman- feuilleton ultra-médiatisé nous est
servi comme biberon officiel, bâti sur des indices cachés (le
prétendu « secret de l’enquête » et le prétendu
« secret médical » : ils ont bon dos). Avec de
l’invérifiable, on nous fait penser ce qu’il est utile que nous
pensions.
Dans ces conditions, la
littérature - la vraie - a tous ses droits. La vérité romanesque
vaut bien celle des bonimenteurs de télévision ; elle vaut
même davantage. Le romancier veut faire vivre un personnage, le
pouvoir médiatique veut enfumer, nuance. Faire accroire, faire
avaler, tout cela dans un but qui n’est jamais désintéressé.
Au sujet de cette catastrophe aérienne, dans quel but sommes-nous exposés à l’enfumage médiatique ? Se
poser la question c’est déjà y répondre.
Il est évident que deux
interprétations de ce drame seraient nuisibles aux dominants :
1) l’acte terroriste
(engageant la responsabilité du pouvoir politique)
2) l ’abus outrancier du
« low cost » (engageant la responsabilité du système
marchand)
De ces deux
interprétations, la plus redoutée par le système n’est pas celle
du terrorisme. Le pouvoir politique nous a montré récemment qu’il
savait très bien exploiter la sidération populaire face aux crimes
dits terroristes. Qu’est-ce qui reste ? Faites la déduction
vous-mêmes.
Le système marchand
ultra-libéral mondialisé développe fièrement sous nos yeux sa
machine à sous de dernière génération : le transport low
cost. Il s’agit de transporter des pauvres en exploitant des
travailleurs précaires, et en affichant un mépris ricaneur pour
toutes les législations du travail et de la sécurité. Quant aux
transportés, n’en parlons pas : rien n’est compris dans le prix du billet, à part le mouvement de l’avion, on a vu jusqu’où... Ces
compagnies hors-la-loi sont fières de gagner beaucoup d’argent de
cette façon, et elles ont des raisons de l’être, vu qu’elles sont
l’emblème du système global qui veut que le grand nombre (les
pauvres) enrichisse perpétuellement le petit nombre (les riches)
grâce au trucage des échanges appelé « commerce ».
Cet accident est un
scandale, oui. Mais ce n’est pas la faute d’un co-pilote endormi ou
dépressif.
En truquant le jeu, des
compagnies-voyous ont réussi à ce que leurs pilotes apparaissent
comme travailleurs indépendants ! Quand ils ne sont pas en vol,
ils ne gagnent rien. Leur temps de repos n’est pas rémunéré, ni
leur hôtel payé. Pour leur formation, ils ont d’abord dû payer un minimum de 30.000 euros, empruntés aux banques, évidemment. N’étant pas des salariés, ils n’ont aucune protection
sociale. Leur santé est à leur charge. L’arrêt-maladie ne donne
droit à aucune indemnité, sauf s’ils ont cotisé à une assurance
privée entièrement à leur charge.
Dans ces conditions, le
pilote (comme les autres employés) va au bout de ses forces. Même
fatigué ou malade, il va au travail. Et s’il s’endort sur son siège,
on sait pourquoi. Et si son souffle de dormeur est enregistré dans
la boîte noire, on n’a pas à s’en étonner. Une grande saleté est
passée sur lui, une grosse broyeuse mécanique, qui s’appelle le
libéralisme avancé. Voilà le coupable !