La téléréalité et le fait divers sont le pain bénit du gouvernement ; l’une parce qu’elle illustre le mode ordinaire de communication de nos dirigeants, l’autre - comme son nom l’indique - parce qu’il fait diversion. La stratégie de la distraction est un précieux instrument de contrôle social, qui s’ajoute à d’autres, comme le discours infantilisant, l’appel à l’émotion préfabriquée, l’abêtissement médiatique, la culpabilisation des dominés, etc. Pour des gouvernants sans caractère et sans ambition pour la France, le fait divers est devenu un outil commode de domination des masses. Ils n’en ratent pas un.
Le politique gluant montre du talent et de la réactivité, mais seulement pour exploiter le fait divers.
Quand aux malheureux sportifs accidentés, on leur doit le respect dû aux accidentés, c’est-à-dire le silence propice au recueillement. Huit personnes, pas seulement des sportifs médiatisés, ont été victimes d’un accident du travail. C’est triste, mais c’est la vie de tous les jours. Ce n’est pas un événement politique. Et on n’a pas besoin d’un Valls pour s’entendre dire comme à des enfants de maternelle : « La France est en deuil ». De quoi parle-t-il, le petit homme ?
C’est vrai, la France est en deuil : elle est en deuil de son indépendance, de son libre-arbitre sur ses lois, sa monnaie, ses frontières, ses actions militaires. C’est un deuil immense, ça.
D’abord, « hors repaire », signifie hors de sa cachette, de son gîte. Est-ce vraiment ce que votre robinet d’eau tiède voulait exprimer ? Quand on veut dire « sans égal », on dit hors pair.
A part cela, oui, respect à elle et à tellement d’autres, qui ne se mettent pas en scène, qui travaillent, et qui meurent pourtant.
Celui, ou celle, qui expose sa témérité gratuite et en fait commerce, mérite le respect qu’on doit aux commerçants, un métier comme un autre.
Le travail critique est construit, laborieux, même s’il s’égare dans des détails superflus. Pourquoi se donner tant de mal contre Zemmour et son dernier livre ?
On sait pourquoi quand on comprend POUR QUI.
La réponse est dans l’article lui-même : parce que Zemmour énonce une vérité contraire aux intérêts du capitalisme globalisé, pardon « entrepreneurial », c’est tellement plus mignon.
A la
première ligne, vous parlez de « notre communauté »,
la vôtre, pas la mienne.
Ça
commence mal.
Pour quelqu’un qui se dit « français » et
qui se croit cultivé, c’est un gros flop au départ. En France, il n’y a qu’une communauté,
et c’est la Nation française. Par ce nous exclusif – tout
à fait révélateur - vous
commencez par vous exclure vous-même. Dont acte.
Maîtriser
le français, c’est bien, mais ce n’est pas votre aptitude
linguistique qui vous définit comme Français. L’habit ne fait pas
le moine, même s’il est long. Votre surabondance verbale ne vous
délivre pas un brevet d’érudition, ni de citoyenneté. Au
contraire, dans le flot de vos propres mots, se lit et se révèle
assez crument ce que vous êtes et ce que vous faites.
Votre long
laïus en français prétend s’adresser à un érudit musulman
anglophone qui enseigne en Malaisie après avoir professé au
Pakistan et aux Etats-Unis. Même si c’est une « lettre
ouverte », ce que vous dites s’adresse d’abord aux francophones
de votre « communauté ». Accessoirement, ce
discours est lisible aussi par des Français, qui se trouveront donc
éclairés sur votre vraie nature.
Il suffit
de reprendre quelques traits de votre style, quelques-unes de vos
phrases.
D’abord, la
métaphore animalière, n’est pas d’usage courant dans le
français contemporain, encore moins dans le français universitaire.
Comparer les humains à des « brebis », « des
veaux » ou des « hyènes » vous signale comme
héritier d’une culture rurale non européenne. Vous avez accédé à
la Sorbonne, mais votre pensée est restée au bled.
*
Venons-en
au contenu, tel qu’il s’échappe de votre propos, comme malgré vous. Je vous
cite entre guillemets :
« Sommes-nous
des colons ou des descendants de colons ? »
Oui,
vous êtes des colons, car vous n’êtes pas des indigènes. C’est la
définition même du colon, celui qui vient peupler une terre
étrangère. Le fait de naître sur cette terre (en tant que fils de
colon) ne fait pas de vous un indigène. A la fin, l’occupation
coloniale s’achève par la remigration des descendants de colons.
C’est très banal dans l’histoire. En plus, en tant qu’Algérien,
cela devrait vous rappeler quelque chose.
*
« J’avais
effectivement le sentiment que ma place n’était pas en France mais
ailleurs, dans un pays arabe et musulman »
Ce
sentiment ne vous est pas venu par hasard. Vous dites appartenir à
une « communauté ». En droit français, il n’y a pas de
« communautés », sauf des communautés étrangères, que
l’on appelle aussi « colonies » quand ces communautés en
viennent à considérer le pays occupé comme le leur. Vous, en
France, vous appartenez à la communauté des musulmans étrangers,
et à la colonie algérienne. D’ailleurs, vous le savez, puisque vous
ne cessez de le répéter vous-même, sous diverses formes.
Quant
à vous déclarer vous-même « français », c’est
une posture : vous-même vous n’y croyez pas !
*
N’essayez
pas de cacher la simplicité du réel derrière un prétendu « choc
des civilisations », concept fumeux développé en 1997
par l’universitaire Samuel Huntington et exploité par les Etats-Unis
à des fins géopolitiques. N’essayez pas d’en faire une référence
qui serait soi disant celle des citoyens de France attachés à
l’identité de leur nation. Les Français n’ont pas attendu
Huntington pour voir que leur pays était colonisé.
Restez
modeste, il ne s’agit pas du tout d’un « choc des
civilisations ».
Il
s’agit d’une banale occupation étrangère, pénible par définition,
comme la France en a déjà connu par le passé. Un occupation
principalement musulmane et algérienne, d’autant plus
incompréhensible que vos compatriotes et ancêtres avaient combattu
en Algérie pour se libérer eux-mêmes d’une emprise coloniale !
On n’imagine pas les Français de 1945, courir travailler en
Allemagne au départ des occupants allemands... Or, c’est ce qu’ont
fait les Algériens. A vous d’assumer ce genre d’aberration, sans en
faire reproche aux autres.
*
« Pourquoi
ne pas même envisager de lutter, de résister, de combattre ?
Sommes-nous des brebis, ou des veaux ? Non, nous ne sommes pas
des lâches ni des insensés, et quels que soient les dangers qui se
présentent, nous ferons face et nous nous défendrons de toutes nos
forces. »
On
a bien noté. Vous nous révélez ici votre véritable nature de bon
musulman. Non seulement vous constituez une colonie en terre
française, mais vous envisagez de « lutter, de résister,
de combattre » C’est bien enregistré. Merci de tomber le
masque. Vous êtes prêt à « combattre » ; votre
colonie va « se défendre de toutes ses forces ».
Là,
au moins, c’est clair.
Petit
détail : en tant que colon minoritaire, vous allez combattre
contre les indigènes, à un contre dix, et en plus contre une armée
de métier. Vous n’êtes « pas des veaux »,
d’accord, mais votre colonie va repartir en courant. C’est arrivé à
d’autres, beaucoup plus installés que vous, qui eux aussi étaient
nés en pays colonisé, qui eux aussi n’étaient pas attendus dans
leur pays d’origine. Une génération, et c’est oublié. Vos
petits-enfants ne sauront même pas si vous avez été un jour
« français ».
Regardez
ce qu’a été la Reconquista en Espagne et au Portugal, après
sept siècles de présence musulmane. Sept siècles ! Pour votre
communauté, c’est l’éternité....
Or,
vous n’avez même pas un demi-siècle d’occupation coloniale en
France, et vous croyez que c’est pour toujours ? L’Histoire
c’est autre chose.
Vous
ne connaissez pas les Français, car vous appartenez à une
« communauté » étrangère, non chrétienne de
surcroît. Malgré vos petites études, vous raisonnez comme un
colon. Votre mémoire familiale et collective est étrangère à la
France.
La
France vient de très loin, c’est une grande et vieille nation, qui
ne date pas de 1976 (date du regroupement familial), ni de 1962, ni
de 1789, ni de 1515. Des siècles et des siècles sont en nous qui ne
sont pas en vous. Vous êtes sans mémoire en France, sans racines,
sans Histoire. En plus, vous montrez votre hostilité ! On a
envie de rire...
En
cinquante années, vous avez eu tout le temps de devenir français,
vos pères y étaient prêts, mais vous ne l’avez pas voulu, vous,
les fils de colons. C’est là votre erreur. Comme les Fernandez, les
Piccoli, les Kopaszewski, vous auriez parfaitement pu vous appeler
Jérôme, Michel ou Raymond ; si vous l’aviez fait, on vous
regarderait aujourd’hui comme des Français. Mais vous n’êtes pas
des « brebis », donc vous resterez des Algériens.