Français, 54 ans, médecin spécialiste, diplômé de Sciences politiques, vit en Alsace, milite en faveur de la souveraineté nationale, de même que les deux autres signataires de la "Lettre ouverte aux parlementaires".
« Aoriste » : L’aoriste est le passé indéterminé du grec ancien -> vous êtes cultivé et Athènes est peut-être pour vous une référence, comme c’est le cas dans la culture philosophique allemande...
« sclérose interne française »,« les gouvernements français ne sont pas représentatifs d’une volonté populaire démocratiquement exprimée » -> oh oh ! pas très francophile...
« la prépondérance allemande qui ne retrouve qu’un rang somme toute proportionnel à son poids économique et démographique. » -> mais comment donc ! plutôt germanophile...
« l’action du premier dictateur de la Vème catastrophe française » -> de surcroît anti-gaulliste...
« diplomatie d’opérette au nom d’une pseudo indépendance et pour modeler par extension une Europe pour et par ses intérêts au mépris profond de l’idée schumanienne plus universelle » -> oh ! un peu méprisant pour la France
« la position allemande n’ayant pu imposer l’application contraignante et uniforme de la Charte des droits fondamentaux à tous les Etats membres est à regretter » -> mais comment donc encore ! Vous apportez de l’eau à mon moulin, dans un français d’ailleurs excellent, même si le fond l’est moins...
« l’outrage que peut susciter le principe du respect des minorités pour les jacobinistes héritiers de deux cents ans d’endoctrinement républicain qui persistent à voir dans toute forme de différence culturelle et son expression une cinquième colonne menaçant un pouvoir centralisé quasi dictatorial. » -> et voilà ! le loup sort du bois...
« ce qui fonctionne parfaitement en République fédérale allemande » -> bien sûr, imposer le modèle fédéral allemand à tout le monde et tirer ensuite les marrons du feu...
« l’Europe des Régions, encore trop en ébauche, leur offre une telle possibilité bafouée depuis bien trop longtemps. » -> de cette possibilité, justement, engageons les Français à ne pas vouloir, les malheureux qui s’apprêtent à entrer dans le piège...
« l’obsolescence patente de la classe politique française toujours obérée des atrophies gaulliennes » -> au contraire de Konrad Adenauer, vous n’auriez pas, vous, embrassé De Gaulle...
Voilà donc, si je devais vous définir : peut-être un Allemand cultivé, imbu du modèle fédéral, et qui dit tout haut ce qu’une partie de la classe dirigeante allemande pense tout bas...Avis aux amateurs...
Merci néanmoins d’alimenter le débat !
JK
je rectifie une erreur typographique dans ma dernière phrase : « et vous ne me convainquerez pas que ce n’est pas d’abord une idéologie que la construction fédéraliste de l’Europe ! »
Il est ridicule de comparer le fédéralisme suisse(depuis longtemps la Suisse n’est pas une confédération mais une fédération de cantons)au fédéralisme européen. C’est tellement évident que ça ne mérite pas d’être longuement argumenté.
JK
Néos : « que les Etats autrefois belligérants travaillent ensemble à la réalisation de projets concrets en commun. Cette coopération transnationale a largement favorisé l’installation de la paix en Europe occidentale » -> JK : la paix, personne n’en sait rien. Les projets communs, c’est évident : Airbus, Ariane, le CERN, Galiléo, etc. Mais justement, ça n’a rien de fédéral, c’est de l’inter-étatique, justement, comme tout ce qui marche (ou confédéral, comme vous voudrez) ! ------
Néos : « la logique de dissuasion, même si elle est toujours enseignée dans les écoles militaires françaises, n’a plus lieu d’être à l’égard des autres Etats membres de l’UE » -> JK : soyons simples : depuis Napoléon, la France ne s’est battue avec personne d’autre qu’avec l’Allemagne, et aucun autre conflit inter-étatique d’envergure ayant un autre point de départ que l’Allemagne (je dis bien inter-étatique, car l’empire austro-hongrois contre la Serbie, à l’origine de 14-18, relève de la logique impériale) n’a eu lieu en Europe (mettons à part la guerre récente dans les Balkans). Donc, la paix en Europe de l’ouest (mettons à part la Russie) n’est liée qu’à l’état de la relation franco-allemande. Pour cela, en effet, la dissuasion française n’a joué aucun rôle. Mais elle nous permet, par rapport au E.-U. justement, de parler haut et clair, ce que ne peut faire l’Allemagne, qui dépend pour son ultime défense, des E.-U.. Donc, si la dissuasion française n’assure pas la paix en Europe, du moins jusqu’à présent, ce n’est pas non plus la construction fédérale qui y est pour quoi que ce soit. Et notre « Lettre » met en garde : la Charte des droits de l’UE est une menace primordiale contre la paix car elle ouvre la boite de Pandore des conflits frontaliers.--------------
Néos : « l’avenir nous dira si la théorie jacobine tiendra longtemps face aux impérieuses nécessités imposées de facto par les temps modernes. » -> JK : à mon avis, c’est très simple. Ou l’on a les Etats-nations, plus ou moins décentralisés ou déconcentrés, ou l’on a - en une génération - l’empire de l’Europe des régions, gros de tous les dangers.----------------------
Néos : « il y a aussi pas mal de collectivités territoriales où les autorités déconcentrées continuent malheureusement à presser les autorités décentralisées » -> JK : et c’est heureux ! L’Alsace est plus riche que le Limousin. S’il n’y avait pas l’Etat (je ne dis pas « l’Etat français » expression qui soit rappelle Vichy, soit déprécie l’Etat) qui donc assurerait la peréquation ? Qui freinerait parfois la démagogie dispendieuse des assemblées et des exécutifs locaux ? Sans l’Etat, que seraient la Corse, la Polynésie, pour s’en tenir à ces deux exemples ? ---------------
Néos : « l’accord signé entre l’UE et la Chine en 1995 et prévoyant la fin des quotas d’importation des produits textiles et de la chaussure en Europe » JK-> les objections sont simples : 1/- l’esprit du traité de Rome (encore confédéral) était justement la protection douanière commune, et ceci n’a rien à voir avec la taille des nations ; c’est l’Europe fédérale qui a tout démantelé. Donc votre argument ne prouve rien quant à l’utilité de l’Europe - 2/-comment vivent la Suisse ou la Norvège qui ne font pas partie de l’UE, ou la quasi totalité des nations développées du monde qui ne sont pas engagées dans un processus fédéral ? Elles ont des protections douanières personnalisées pour défendre leur modèle de développement. Non, vous ne me convainquerez pas que c’est d’abord une idéologie (celle de la fin des Etats-nations d’Europe au profit, d’abord, de qui-nous-savons) que la construction fédéraliste de l’Europe.