La condamnation des actes homogénitaux se trouve dans une section du Lévitique appelée « la loi de sainteté ». Cette liste de préceptes et de châtiments détaille ce qui est requis d’Israël pour rester « saint » aux yeux de Dieu.
Selon la loi juive, Israël était le « peuple élu » de Dieu. Israël était lié à Dieu par une alliance, un pacte. Cette alliance exigeait des Israélites qu’ils se montent différents des autres nations. Ils devaient conserver leurs traditions propres. Il ne pouvaient pas se comporter de la même manière que les autres nations. Il leur fallait préserver leur identité religieuse.« Avec l’aide de Dieu » ils avaient vaincu les Cananéens et s’étaient emparés de leur territoire, la « terre promise ». Depuis, ils ne devaient pas frayer avec les gentils. Rester à l’écart des gentils, voila en quoi consistait la « sainteté » _ singularité, différence, élection, consécration. Ils devaient être comme Dieu, imposant, différent, à part.
Maintenir sa différence et sa singularité était l’essence même de la sainteté pour les anciens Hébreux.
Voici comment débute le chapitre 18 du Lévitique : « Comme on fait en pays d’Egypte ou vous avez habité, vous ne ferez pas ; comme on fait au pays de Canaan ou je vais vous faire entrer, vous ne ferez pas ; leurs ordonnances, vous ne suivrez pas. Ce sont mes règles que vous exécuterez, mes ordonnances que vous observerez et suivrez : je suis Yahvé votre Dieu ! »
La religion cananéenne comportait des rites de fertilité, c’est en tout cas ainsi que la présente le Testament hébreu. Ces cérémonies se seraient accompagnées de rites sexuels censés bénir le cycle saisonnier, les récoltes et la reproduction de bétail. Lors de ces rites, les différents membres des familles et des groupes apparentés, étaient censés coucher les uns avec les autres.
Les relations sexuelles avec une femme réglée et le sacrifice d’enfants au dieu Moloch sont d’autres pratiques prêtées aux Cananéens par la loi de sainteté. Toutes sont qualifiées d’« abomination » et il est prévu que « tous ceux qui feront l’une quelconque de ces abomination, ces personnes qui les feront seront retranchées du milieu de leur peuple »Lévitique 18,29.
C’est dans cette même section de la loi de sainteté qu on trouve l’interdiction des actes homogénitaux entre hommes.
Il convient de remarquer que la loi de sainteté du Lévitique prohibe les relations sexuelles entre homme pour motif religieux et non pour des motifs sexuels. Le souci est de maintenir la singularité d’Israel vis-à-vis des gentils. Les relations homogénitales sont interdites parce qu’elles sont associées aux gentils. Elles sont étrangères à l’ordre du monde tel que le conçoivent les Juifs.
L’interdiction des rapports sexuels entre hommes n’est mentionnée nulle part ailleurs que dans la loi de sainteté du Lévitique, alors que certains interdits de cette même loi sont repris dans d’autre texte biblique. L’adultère est mentionné dans Lévitique 18,20 et 20,10 et à nouveau dans Exode 20,14, dans Nombres 5,11-31 et dans Deutéronome 5,18 et 22,22-27. L’inceste est mentionné dans Lévitique 18,6-18 et 20,11-12, 14,17 et 19-21, et à nouveau dans Deutéronome 22,30, 27,20 et 22-23. Et la bestialité est mentionnée dans Lévitique 18,23 et 20,15-16 et ensuite dans Exode 22,18 et Deutéronome 27,21. Les motifs d’interdiction des ces fautes sont variables selon les contextes, mais les rapports sexuels entre hommes ne sont prohibés que dans le cadre de la loi de sainteté. Par conséquent, l’unique motif d’interdiction de ces relations est affaire d’impureté et de sainteté.
Le raisonnement di Lévitique est religieux, pas éthique ni moral. Autrement dit, on n’y trouve rien qui permette de ranger l’acte sexuel en soi du côté du bien ou du mal. L’objectif est la perpétuation d’une identité juive forte.
Petite comparaison :
Il y avait jadis une loi de l’Eglise qui interdisait aux catholiques romains de manger de la viande le vendredi, et aujourd’hui encore, en certains endroits, le même interdit, interprété de façon moins stricte, c’applique durant le carême. Cette loi de l’Eglise était si importante que sa transgression était un péché mortel, censé conduire en enfer. Et pourtant personne ne croyait que manger de la viande était quelque chose de mal en soi. Le péché portait sur un question d’engagement religieux : il fallait se conduire en catholique.
Si on compare l’époque de l’ancien Israël avec la nôtre, les situations sont très différentes. Dans notre culture, sauf circonstances exceptionnelles, les pratiques sexuelles n’ont pas d’incidence sur l’identité religieuse. Aucune pratique, gay ou hétéro, n’entraîne de conséquences religieuses du type de celles que dénonce le Lévitique. C’est pourquoi ce texte n’est d’aucune aide pour décider si les relations gays sont de l’ordre du bien ou du mal. Bien qu’il soit indéniable que le Testament hébreu interdit les relations entre hommes avec pénétration, les raisons de cette interdiction n’ont aucun rapport avec le débat actuel sur l’homosexualité.
Qu’est-ce qu’une abomination ?
Le texte du Lévitique dit que c’est une « abomination » pour un homme que de coucher avec un autre homme comme avec une femme. Ce mot évoque quelque chose d’abject. Mais qu’est-ce que ce mot signifiait dans la mentalité des anciens Hébreux ? Il n’était pas connoté de facon aussi péjorative dans leur monde que dans le notre.
Lévitique 20,25-26 précise le sens de ce qu’il faut entendre par « abomination » :
« Vous distinguerez entre bête pure et impure, entre oiseau impur et pur, et vous ne vous rendrez pas immondes (« ...you shall not bring abomination on yourselfves.... ») par des bêtes, par des oiseaux, par tout ce qui rampe sur le sol, bref, par ce que j’ai distingué pour vous comme impur. Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, Yahvé, et je vous ai distingués d’entre les peuples pour que vous soyez à moi. »
De toute évidence, « abominable », ou « immonde » est un autre mot pour « impur ». Une « abomination » est une transgression des régles de pureté qui régissaient la société israélite et cultivaient sa singularité vis-à-vis des autres peuples.
Ceux qui prennent le récit de Sodome pour condamner l’homosexualité sont dans l’erreur.
La Bible revient souvent sur ce récit et explique ce qu’était son péché. Le prophète Ezéchiel (16,48-49) expose sans détour ce qu’il en est : « Voici quelle fut la faute de Sodome, ta sœur : orgueil, bonne chère et insouciant repos, tel était partage et celui de ses Filles ; mais la main du pauvre et de l’indigent, elle ne fortifiait pas. » Le péché des Sodomites est d’avoir refusé d’accueillir des voyageurs dans le besoin.
Certains veulent voir une allusion à l’homosexualité dans ce passage.
Selon Sagesse 19,13, le péché de Sodome était « une haine de l’étranger par trop cruelle » et le fait de réduire « en servitude des hôtes bienfaisants ». Rappelons que les étrangers, les hôtes, étaient en fait des anges envoyés par Dieu. Réduire « en servitude des hôtes » renvoie peut être à une pratique habituelle à l’époque selon laquelle le maître de maison pouvait disposer librement de ses esclaves à des fins sexuelles. Mais, une fois encore, le crime commis n’est pas d’avoir des relations sexuelles ni même de posséder des esclaves, mais de profiter de la situation pour humilier et abuser des étrangers.
Jésus lui-même mentionne Sodome, pour souligner que les messagers de Dieu ont été rejetés :
« Ces douze, Jésus les envoya (en mission) avec les prescriptions suivantes : « ...En quelque ville ou village que vous entriez, enquérez-vous de qui en cet endroit est digne, et demeurez là jusqu’à ce que vous partiez.....Quant à celui qui ne vous accueillerait pas n’écouterait pas vos paroles, en sortant de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds. En vérité je vous le dis : Ce sera plus supportable pour le pays de Sodome et de Gomorrhe, au jour du Jugement, que pour cette ville. »
De quoi parle cet épisode de l’évangile ? Il n’y est pas question de sexe, mais bien de l’accueil détestable fait aux messagers de Dieu. Ce qui est comparable dans l’évangile et le récit de Sodome est la fermeture du cœur qui fait rejeter l’étranger, la malignité qui empêche d’accueillir les messagers de Dieu.
Il existe d’autre référence, moins directes, à Sodome dans les Ecritures : Isaïe 1,10-17 et 3,9, Jérémie 23,14 et Sophonie 2,8-11. La liste des péchés cités dans ces passages est l’injustice, l’oppression, l’iniquité, l’adultère, le mensonge, l’incitation à faire le mal.
Dans cette liste l’adultère est le seul péché de nature sexuelle, et même en ce cas le sexe en tant que tel n’est pas en cause. Dans l’esprit du Testament hébreu, l’adultère n’est ni un outrage fait à une femme ni à l’intimité sexuelle du mariage ni aux préceptes inhérents à la sexualité. Il s’agit d’un outrage à la justice. L’adultère offense l’homme auquel appartient la ou les femmes : c’est un usage abusif de la propriété d’un autre homme.
La Bible prend souvent Sodome comme le pire des péchés, mais il n’y est jamais question de simples comportements sexuels. Et quelle mesquinerie s’il en était ainsi ! Il est encore moins question d’actes homosexuels.
Jésus lui-même prend le péché de Sodome comme étant celui de l’inhospitalité. Les autres passages bibliques sur le sujet tiennent le même langage. Pourtant on continue à citer Sodome pour condamner les personnes gays ou lesbiennes. Lorsqu’on considère le récit de Sodome dans son cadre historique, cette situation ne peut qu’engendrer une amère ironie.... Des gens rejettent et insultent les homosexuels parce qu’ils sont différents, bizarres, étranges. Les homosexuels ne sont pas autorisés à prendre place dans notre société, qui les considère comme des êtres à part, des étrangers. Ils sont reniés par leur famille, séparés de leurs enfants, licenciés de leur emploi, chassés de leur appartement et de leur quartier, insultés par des personnalités en vogue, dénoncés en chaire de vérité, diffamés par les institutions religieuses, et finalement, battus dans les écoles et parfois tués dans les rues ou quartiers. Et tout cela au nom de la religion et de la supposée morale judéo-chrétienne.
Une telle malignité est le péché même dont les habitants de Sodome étaient coupables. Une telle cruauté est précisément ce que le Bible ne cesse de condamner. C’est pourquoi ceux qui, au nom du prétendu « péché de Sodome », oppriment les homosexuels sont peut-être bien les vrais « sodomites », tels que la bible l’entend...
Je vous assure que je suis né naturellement d’un père et d’une mère hétérosexuelle.
Il se trouve que je suis gay, ce qui est sûr c’est que je n’ai pas choisi (suis pas masochiste...), que je sois né comme ca ou que je le sois devenu est un autre débat.
Selon ce que je comprends, vous dites que pour être naturel il faut faire des enfants, mais que faites vous des hétérosexuels stériles ? Ne sont-ils pas naturels ?
Et que faites vous des gens qui choisissent de ne pas avoir d’enfant, sont ils, à vos yeux, déviants aux lois de la nature ?
L’être humain à vos yeux n’est bon cas engendré de la progéniture ?
Mais jusqu’à quand ? 10 milliards humains sur terre ? 20 milliards ? 100 milliards ?
En parlant de nature, combien de temps pensez vous qu’elle tiendra ?
Je trouve votre article choquant !!
Vous détournez le sens de cette journée mondiale pour la sensibilisation contre l’homophobie.
L’homophobie est un sentiment inculqué culturellement et sociologiquement, ce n’est pas un sentiment naturel.
Il peut donc être combattu par le dialogue, l’éducation et la compréhension puis l’acceptation de l’autre.
Je vous rassure, en France comme dans le monde, le sentiment d’homophilie est loin derrière le sentiment d’homophobie.
Quand on voit qu’un pays comme la Pologne, membre de l’EU est sur le point d’interdire par la loi, aux homosexuels les postes dans l’enseignement et que près de 65% des polonais sont favorables à cette mesure, je me dis que cette journée n’est pas de trop.
40% des homos sont discriminés au travail en France, près de 8 agressions à caractère homophobe par mois officiellement recensé en France, 4 mort l’année dernière.
Sans compter les « sal PD » dans les rues, les brimades dans les écoles, les discriminations dans le logement ou encore entendre ces politiques ou pseudo homme de Dieu (Le pauvre), faire l’apologie de l’homophobie et de la discrimination.
Alors peut être que ca vous dérange qu’on ne se laisse plus faire, qu’on ne baisse plus la tête, qu’ont se battent pour nos droits....
Nous sommes aussi « naturel » que les hétérosexuels, que ca vous plaises ou non et il y aura toujours des homosexuels...