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knail

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Microscopiques, macroscopiques, les questions qui grattent là où ça démange m'intéressent au plus haut point. Je me réjouis de la découverte de la valeur des choses qui en principe n'en ont pas et m'agace des revendications de celles qui pensent en avoir. Un peu compliqué je recherche une simplicité surtout pas trop frontale.

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  • Premier article le 17/05/2016
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Derniers commentaires



  • knail knail 8 mars 2016 16:03

    Dans le Mercure de France au Siècle des Lumières on a pu lire « Des vertus de bâtir soi même son propre manoir ».

    Ceci pour rappeler qu’aujourd’hui encore la majorité des familles habitent des maisons bâties de leur propres mains ou de celles de leurs parents et ancêtres. Ce n’est qu’une minorité, la nôtre, privilégiée ou aliénée, qui dispose du luxe, ou de l’aliénation, très récents, nécessaires à ce que cette question se pose.

    Cet habitat auto construit, de toujours et d’aujourd’hui encore, n’a la plupart du temps rien avoir avec « cette pratique, sous les traits moins nobles de baraquements ou de bidonvilles qui sont une forme parmi tant d’autres d’autoconstruction » dont vous faites mention. Point de vue courant et symptomatique de l’occidental culturo-centré et inquiet que nous sommes. Hormis donc mon petit pavillon plus ou moins industriel ordonné, tôles, pneus et bouts de bois informes constitueraient le résultat malheureux des aventureuses et coupables libertés du constructeur libéré, ou si vous préférez privés, des limites du cadre établi par la société de consommation et l’économie de marché. Sa punition en quelque sorte.

    Bien au contraire, et il faut y insister, les réalisations architecturales et urbanistiques appelées savamment vernaculaires sont parmi les plus abouties et les plus remarquables qui soient. Aujourd’hui encore, dans bien des régions du monde, pays en voie de développement compris !

    La preuve en est, c’est qu’elles sont souvent un des buts des pérégrinations des plus riches à travers le monde, qui en sont eux, paradoxalement privés, contraints de se contenter de l’ersatz, certes confortable, de ce que l’industrie leur livre, clé en main, en terme de logements et de villes nouvelles.

    L’autoconstruction subsiste dans les sociétés qui n’ont pas été complètement frappées par le modèle économique capitaliste, la division du travail et la fragmentation des savoirs, qui tout en répandant une certaine conception du confort, qui reste d’ailleurs à interroger, ont aussi tué le savoir faire particulier et le plus intime de l’artisan, transformant celui ci en simple exécutant privé de son identification à l’oeuvre qu’il élaborait jusque là. La demeure de l’homme a muté ainsi en logement sans noblesse, et l’homme ’moderne’ contraint de s’y conformer.

    C’est donc finalement un biais assez récent, très localisé dans nos pays les plus soumis, qui nous rend si particulière, voire dangereuse, une pratique en réalité des plus communes, et des plus qualitatives aussi, j’insiste. Sorti des centres à l’économie capitaliste la plus victorieuse, cette manière de faire est normale. Non pas pour une minorité résistante, mais pour la plus part.

    Il en reste des traces dans les recoins de nos pays. Près de chez nous, à échelle plus vaste, je songe à la campagne polonaise que je connaît. Y faire construire entièrement sa maison par des personnes étrangères à la famille, est souvent un luxe auquel on ne songe pas. Et il en est ainsi pour la plupart des pays d’Europe centrale et de l’est, pour ne citer que les exemples les plus proches de nous.

    A Versailles au cours des longues conversations au coin des cheminées de marbres ouvragés, monumentales, les marquis progressistes en quête d’une vie nouvelle, entraînés par leurs lectures de ’Jean-Jacques’ (Rousseau), s’interrogeaient entre eux sur l’opportunité de bâtir quelques folies plus naturelles, plus authentiques, plus conformes à l’esprit et l’économie du temps. Plus démocratiques aussi, le terme interpellait. Des concours furent même lancés, et l’on vit surgir de terre en effet, d’audacieuses constructions modernes, en quelques semaines à peine parfois. Pour parvenir à de tels prodiges il fallait qu’ils donnent bien de leur personne.

    Bien amicalement et en toute taquinerie.

    Laurent



  • knail knail 5 mars 2016 19:32

    @JMDelatinne

    Votre question sur le fonctionnement et la liberté des média non soumis à une censure directe trouve de mon point de vue plus réponse dans la littérature, la philosophie, la psychologie, ou encore dans les travaux réalisés sur cette question précise par Noam Chomsky dans sa « Fabrique du consentement » que dans la panoplie du marionnettiste tireur de ficelles. Même si le résultat y ressemble étrangement, même si les dîners du Siècle à l’Automobile Club de France ou ceux du Cercle de Lorraine, font furieusement penser aux coulisses de notre Grand Théâtre.

    Ou, comment les intentions de la têtes provoquent de proche en proche le garde-à-vous du corps entier ! Ainsi va la nature humaine.

    Il est bien rare dans l’histoire, constatez le, que le corps s’autonomise de la tête. Et dans ces rares épisodes, les mouvements désordonnés sont bien souvent, sinon toujours, finalement rassemblés par la nouvelle tête qui pointe. Le reste du corps suit . Bon an mal an. C’est donc bien la tête qu’il faut observer et viser, parce que c’est d’elle que le reste découlera presque par nécessité, presque par loi naturelle.

    Evidemment, j’en conviens aussi, le corps a une certaine influence sur la tête. Sinon, je ne perdrais pas mon temps à lire la presse alternative et à écrire de temps à autre un commentaire. La tête qui dirige l’essentiel est tout de même en interaction avec le corps, et c’est pourquoi l’information et sa circulation honnête est essentielle. Mais une fois informé quid… ? Je ne sais. Mais c’est une base. Peut être le corps contamine-t-il en quelque sorte la tête, comme la tête le dirige... ?

    Pour être entouré de nombreux journalistes « systèmes » tant au niveau familial qu’amical, journalistes plutôt progressistes, sans intérêts partisans marqué à défendre, sinon leur modeste gagne pain et leur sentiment d’œuvrer sérieusement et même passionnément, ce type de question que vous posez, et que je me retiens rarement de leur poser tant elle est aiguë aujourd’hui, jette un tel trouble que j’ai parfois l’impression, en ces occasions, de voir renaître de leurs cendres les affres de l’affaire Dreyfus.Tout dernièrement faisant référence à Chomsky à l’un d’entre eux, loin d’être le dernier des idiots, il me répondit, vertement, les yeux injectés de colère, en perdant sa gentillesse habituelle, que tout cela lui semblait normal et la moindre des choses. Dans un milieu donné, selon lui, cela s’appelle faire preuve « de politesse ». Ce serait donc par une certaine forme de « politesse », forme d’être ensemble, que le journaliste lambda (je parle bien de ceux là uniquement parce que ce sont les seuls que je connais) ressentirait les sujets et la façon dont il est correct de les traiter, en toute bonne conscience... Nous étions donc ’’d’accord’’, et j’ai arrêté ce que, je suis bien obligé de le reconnaître, est apparenté pour eux, à une certaine forme de harcèlement, de mal-politesse.

    Ainsi, pour vous répondre, ce serait par une sorte de courtoisie que des informations intéressantes, voir essentielles, ne franchissent pas le seuil des publications de nos journaux conventionnels...

    Face à la gravité de la chose, on se surprend à sourire, mais... Imaginez poser votre questions au Cercle de Lorraine ou aux dîners du Siècle…Certains l’ont fait, et d’autres le feront encore, à l’instar d’une Naomi Klein à l’ONU. Ils n’y seront plus jamais invités… parce qu’ils n’y respectent pas les règles de courtoisies essentielles.

    C’est du Prince que découle le bien parler.

    Finalement ces mécanismes sont à l’oeuvre à l’intérieure de n’importe quel groupe ou famille. Cet ’esprit de corps’ est en bien des circonstances la condition sine qua non de la subsistance. Il faut un esprit déviant pour échapper à cette attirance naturelle là.

    Il en résulte que la déviance est une nécessité aussi à la subsistance d’un corps, qu’un trop de cohérence mènerait au gouffre.

    Cordialement.

    Laurent

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