Les enseignants vont encore passer pour des donneurs de leçons mais le rédacteur de cet article montre encore une fois qu’il ne sait pas de quoi il parle !
1) Je suis enseignant dans l’académie d’Amiens et je suis « à disposition du rectorat jusqu’au 10 juillet » (je suis prof en collège)
2) Le DNB dure deux jours en collège, auxquels il faut ajouter le temps de préparation des salles (êtes-vous volontaire pour venir coller les étiquettes sur les tables pendant que les élèves sont en cours ?)
3) certains établissement pour être agréables aux parents de troisième organisent des révisions pour les troisièmes, et sont alors contraints d’alléger les heures de cours pour les autres classes...
3bis) Ensuite pour les centres de correction il y a trois jours pendant lesquels les établissements sont fermés puisqu’il accueillent les correcteurs et les copies.
On arrive ainsi pour les centres de corrections à 5 jours de fermetures ce qui n’a rien de choquant.
Pour ce qui est des Lycées, les épreuves sont multiples et mobilisent aussi les locaux.
Quand aux élèves absentéistes, le problème est le même que ce soit en début ou en fin d’année, je vous rappelle que cela relève de la responsabilité des responsables légaux (comme le nom l’indique) de faire respecter l’obligation scolaire.
Je rappelle aussi que le fait d’avoir à faire à des services d’ASE débordés, à des administrations permissives, ou tout simplement dépourvues de moyens juridiques n’ a que peu de rapport avec le travail des enseignants et la longueur des vacances scolaires.
Quand à votre couplet sur le livret scolaire il est d’une naïveté qui confine à la bêtise.
Quand à savoir si ce sont les fédérations de parents qui doivent décider du calendrier scolaire... c’est discutable.
Quand aux enquêtes PISA, les avez vous seulement consultées ?
Ce qui est très mauvais en France, c’est le taux élevé de Non-réponse...
Cela montre une incapacité de l’Ecole à motiver, à relier peut être avec l’abstention aux élections diverses, avec le chomâge et la précarité galopante dans la jeunesse...
Maintenant pour le dire tout net je suis près à travailler (un peu plus) en été à deux conditions
1) que cela ne soit pas de la garderie.
2) Que cela se traduise par une augmentation en proportion de mon salaire.
Je vous rappelle qu’un enseignant est un salarié comme un autre et qu’il fait ce pourquoi on le paie...Je doute que soyez pour une augmentation sans contre-partie de votre temps de travail !
(La dernière fois que mon chauffe eau a lâché, mon plombier m’a facturé les réparations et est venu quand il a pu...pourtant j’avais besoin qu’il vienne vite ! et c’est tout à fait normal, tout travail mérite salaire ! quand bien même c’est un service.)
Pour résumer lorsque :
1) on crache fiel et venin en dénigrant les enseignants de ses enfants,
2) qu’on a de cesse de réclamer le raccourcissement des vacances au prétexte que l’on confond école et garderie,
3) que l’on reproche aux enseignants de n’avoir pas l’autorité que l’on aimerait avoir soit même sur sa propre progéniture sans y parvenir.
Il ne faut pas s’étonner d’avoir une Ecole qui va mal.
Pour reprendre un mot célèbre : ne vous demander pas ce que l’Ecole peut faire pour vos enfants, mais demander vous ce que vous pouvez faire pour l’Ecole de vos enfants.
Tout n’est pas à jeter dans cet article, mais faute de réelle volonté de comprendre les causes de cette dynamique destructrice, il louvoie entre bon sens conspirationnisme et esprit réactionnaire.
Le constat de base est unanimement partagé : Le système scolaire français ne permet plus l’élévation sociale, renforce les inégalités et dans le même temps suit attaques et désorganisation.
Peut être faut-il distinguer les causes et les conséquences, les maitres d’œuvre et les victimes.
Que se passe-t-il ?
L’UE et l’OCDE de puis des années tentent de privatiser l’Ecole.
Il faut comprendre que ce processus poursuit deux buts distincts mais complémentaires :
1) L’Ecole peut par bien des point être assimilée àgrande entreprise qui fournit savoirs et qualification à la population. Pour l’instant l’outil de production d’enseignement est en grande partie publique et de fait appartient à tous (Education nationale). De ce fait l’’Ecole ne rapporte de profit pécunier à personne. Pour autant, savoirs et qualifications sont des biens précieux et tout un chacun serait prêt (si on ne lui en donne pas le choix) à payer pour les posséder, il y a donc lieu à faire fonctionner cette grande machine de manière lucrative. Cela ouvrirait un immense marché avec des perspectives de profit colossale (Il n’est déjà que de regarder le marché du soutien scolaire privé !). Or si le système publique gratuit fonctionne, ce marché ne peut pas s’ouvrir, il est donc nécessaire de désorganiser le système scolaire public. Alors, on organise l’échec, classes surchargées, réformes perpétuelles, examen vidés de sens indiscipline...
2) Les diplômes sanctionnant une qualification lorsqu’ils ont une valeur unanimement reconnue permettent de négocier de manière collective des droits communs face aux employeurs. Livré à la jungle des certifications et des compétences, titulaires de diplômes sans valeurs les élèves sont alors déposseéder des droits sociaux conférés par ses diplômes.
Oui il faut défendre une école publique forte, des diplômes solides et en particulier le baccalauréat