" Alors : quand on est de gauche, on est matérialiste, pas idéaliste.
L’argent
ne sert absolument à rien, et n’est capable de sauver rien d’autre que
des banques. L’argent, c’est du papier avec des symboles dessus, un truc
de sorciers bourgeois.
Le problème de l’Espagne, ce n’est pas l’argent : c’est la production et l’organisation de la production.« Isga
C’est pourtant toi qui en premier ne respecte pas ta maxime. La quantité de monnaie en circulation a des conséquences matérialistes très importantes tout comme la quantité de biens et services en circulation - équivalent à la production et au patrimoine.
Aujourd’hui l’argent papier - comme hier l’argent métallique - permet en tant que moyen de paiement d’obtenir des biens et des services pour les personnes physiques (particuliers) comme les personnes morales (entreprises, associations etc...). Sa gestion, sa quantité et sa valeur - ainsi que sa répartition - détermine principalement la puissance et le rapport de force entre consommation et épargne chez les particuliers, et revenus et niveau de production chez les entreprises.
Que ce soit seulement du papier, sans valeur intrinsèque, ou des métaux précieux ou plus largement des richesses matérielles, il n’empêche que l’argent de papier est aujourd’hui l’unité de mesure (pas forcément juste) et le moyen de paiement actuels. Oui, le pouvoir du papier monnaie réside dans la confiance générale : il n’a pas de valeur intrinsèque (en soi) - contrairement aux anciennes monnaies métalliques - mais de valeur en tant qu’instrument légal et effectif d’échange - »truc de sorcier bourgeois". Sa quantité en circulation a des conséquences très concrètes sur la vie des gens tout comme le niveau de production en a effectivement. Se rappeler l’équation MV = PT
D’ailleurs, le problème dans la vie des gens aujourd’hui est un problème de pouvoir d’achat et plus largement de niveau de vie (qui inclut le pouvoir d’achat). Ce problème, je le pense, découle du faible niveau de production de certains pays (délocalisation) qui empêche la production de richesses nationales (emploi et balance commerciale) permettant de consommer à hauteur du niveau de vie traditionnel. Aujourd’hui, les pays développés (investisseurs) vivent à crédit sur les pays en développement (producteurs), ce qui explique le chômage de masse et la pauvreté (des non-travailleurs et des sous-payés qui eux ne sont pas des investisseurs) en Europe tout comme l’inégalité croissance avec la minorité la plus riche qui vit de ses rentes sur des titres ou entreprises investissant dans des pays où le profit est fort, du fait de l’absence d’acquis sociaux et du faible salaire de subsistance.
Nous ne voulons pas du centralisme européen, nous voulons l’autodétermination des peuples. Cette construction n’a aucun avenir. La question n’est plus de savoir si cette malsaine chimère peut encore fonctionner, mais combien de temps tiendra-t-elle avant son effondrement ultime, car plus elle résiste, plus elle nous entraîne dans une folle fuite en avant, et plus il nous en coûtera.
Les barbarismes du 20ème siècle n’ont rien à voir avec la religion puisqu’ils dérivent tous de philosophies politiques dont le postulat originel est la négation de Dieu.
Attention cependant à ne pas faire d’amalgame : toute négation de Dieu n’implique pas la négation de l’individu comme toute adoration de Dieu n’implique pas le fanatisme.
Je conseille la lecture de L’homme révolté de Camus pour comprendre les différents mouvements de révolte, en particulier nihilistes, et ce qui a pu amener certains, avec le temps, à commettre l’irréparable.
Sentimentalisme utilisé autour d’un « fait » personnel généralisé comme argument pour un sujet de réponse qui n’a pas de lien direct ni de raison avec le sujet de question. Je ne vois pas quand bien même vos parents, Isga, auraient été tués par X en T-1, en quoi cela influencerait le fait que les propos de Z soient vrais ou faux à propos d’une période en T ? Cela ne justifie tout au plus que vos comportements et réflexions irrationnels.
Vos retournements de veste systématiques m’empêchent quasiment de vous considérer désormais comme une personne de bonne foi. L’invocation continuelle de principes contraires et opposés utilisés selon les circonstances me lassent de vous convaincre. Je perds simplement l’espoir - pour ne pas dire espérance - dans l’idée qu’il est possible de débattre avec vous.
Néanmoins, profitons de ce moment pour aborder la citation suivante : "La fin justifie les moyens. Mais qu’est-ce qui justifie la fin ? Les
moyens." Peut-être devrions-tous méditer là-dessus au sujet de l’engagement et du rapport à autrui. La fin que nous entrevoyons, Isga, n’est peut-être pas forcément la même fin poursuivie par nos actes dans le réel. Dans ce cas, pouvons-nous réellement commettre des actes sans regarder ses actes en eux-mêmes ? Par ailleurs, douter n’est-il pas ce qui fait de l’homme un Homme, et l’assurance aveugle du bien fondé de nos actes de l’homme un monstre ?
Ce que vous reprochez finalement aux gens, Citoyen Isga, c’est de se rassembler provisoirement autour d’un programme concret - très semblable à celui du CNR - et de vouloir détruire le système euro-atlantiste - comme le CNR voulait détruire de son temps le système hitlérien.
Ce que vous n’acceptez pas, Citoyen, c’est que vos semblables ne puissent prendre en considération que ce qui les unit, et non ce qui les divise. En somme, vous êtes de ceux qui prônent la division face à l’adversité. Vous êtes contre ceux qui voudraient unifier les hommes dans la lutte pour la République et ses principes, quelque soient leurs conditions, leurs croyances et leurs engagements passés.
Et ce système adverse qui a privé les hommes de la République pour ne lui laisser que l’ombre d’elle-même, certes la forme et les symboles, les us et les coutumes, mais non les pouvoirs et la souveraineté, vous prétendez que l’on ne peut le combattre sans se rallier à votre faction. Non, la République Française ne serait pas à défendre pour qui ne répondrait de vos critères ! Rétablir la démocratie ne serait pas digne de l’homme engagé !
C’est pour cela, sans doute, Citoyen, que vous considérez l’UPR, ce rassemblement autour d’un programme CNR, mais pour le 21ème siècle, comme une faction d’extrême-droite. C’est parce-qu’il refuse d’être de la faction d’extrême-gauche, tout comme il refuse d’être de toute faction propre au clivage gauche-droite - qui n’a pas de sens que quand la République a de puissance réelle - qu’il est d’extrême-droite. C’est cela votre Credo, Citoyen, et vous le professez.
Dès lors, convenez, Citoyen, que vous eusses vraisemblablement traité en une autre époque le CNR - qui sauvât la France et développât comme jamais dans l’histoire des mentalités le sentiment et le chemin du progrès social et humain - de mouvement fasciste.
Fasciste puisqu’il n’était communiste, fasciste puisqu’il n’était que républicain ; fasciste puisqu’il admettait en son sein des communistes et des non communistes ; fasciste puisqu’il acceptait même des royalistes, à condition qu’ils acceptassent d’abandonner leur cause, provisoirement, pour rétablir la souveraineté et l’indépendance de la République.
Eh bien, moi, Citoyen, malgré mes sympathies pour certaines idéologies, certains courants - et il est vrai que j’en ai, vous seriez peut-être même étonné d’apprendre lesquels - malgré mes différences avec ces chacun, rassemblés autour et par le cri vivant du Non contre cette situation de l’inacceptable, j’accepte de mettre de côté mes sentiments précis, mes propres convictions d’ensemble pour me concentrer sur le concret.
J’accepte de me rassembler par la révolte, autour ce Non, et avec ces Oui qu’offre en solutions l’UPR pour rétablir le sens même sans quoi nos disputes et nos discordes seraient vaines, pouvoir changer les choses. Car à quoi servirait-il de se diviser si ne pouvions entreprendre ce que nous et le peuple désirerions ? C’est en rendant le pouvoir à la République que l’on rendra du sens à nos querelles, Citoyen !
Et je ne serai de ceux qui tragiquement empêcheraient, par conviction, ce Non d’être mobilisateur et productif pour ce qui fait en réalité faire le bonheur de l’être humain, le concret. Je ne chercherai à être le fruit de la discorde et de détruire en ses germes cette révolte née dans les bouches de ceux qui crient Non et demandent le retour de sa République et de sa démocratie !
Je ne m’attaquerai qu’à ces institutions et ces lois qui ont volé le pouvoir des hommes pour les gouverner à des fins qui lui sont mauvaises. Je ne considérerai une partie
de mes concitoyens, sans pouvoir réel et ne pouvant commettre d’acte
nuisible à l’ensemble, comme les maux et problèmes de la société. Je rejetterai cette
mentalité qui est caractéristique d’un l’extrémisme qui n’a aujourd’hui plus aucun sens puisqu’il serait impuissant dans les règles qui nous gouvernent.
C’est pourquoi j’adhère à ces propositions concrètes de changer les règles écrites qui évincèrent la démocratie en France. Je ne ferai la chasse aux sorcières, ces semblables qui seraient jugés ignobles, sûrement hâtivement, par certaines pensées qui leurs seraient propres et que je ne partagerais pas.
Je ne lutterai pas pour ou contre l’idéologie de chacun, c’est-à-dire pour ou contre des gens qui en seraient les porteurs, mais pour ou contre certaines règles institutionnelles, c’est-à-dire des principes et des lois de fonctionnement concrets, des idées de philosophie politique.
C’est selon moi des différences de mentalités qui distinguent le despotisme du républicanisme. C’est selon moi ce qui peut faire la différence entre l’échec et le succès. Bien à toi, citoyen.