Il faut croire que l’on est toujours le jeune merdeux d’un autre depuis plusieurs millénaires.
Vous y compris (si, si, souvenez vous) :
« « Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe, méprisent l’autorité et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu’un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d’engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans. »
Malgré les réserves que m’inspire cette mesure, son efficacité et ses modalités de financement, je me permet d’esquisser quelques remarques "techniques" :
"Je n’ai pas toujours été un fanatique de la "Prime pour l’Emploi” : la Cour des comptes non plus ; qui a souligné les limites de la PPE (diluée, peu efficace et ayant un impact souvent faible).
"Il serait donc cohérent de faire coexister les deux dispositifs" : c’est bien ce qui se profile ! Il est question de redéployer la PPE, non de la supprimer ! Le plafond pour l’éligibilité à la PPE va diminuer, le montant ainsi "récupéré" étant réinjecté pour le financement du RSA.
"Le RSA c’est de la réinsertion, la PPE, c’est de l’activation des dépenses publiques " : le RSA, qui se veut essentiellement concentré sur le retour à l’emploi des allocataires de minima sociaux, n’est-il pas, lui aussi, une mesure d’activation des dépenses passives ?...
L’évaluation est à la mode... Mais à user le concept jusqu’à la corde, le terme en est déjà devenu galvaudé ! Quant à la pratique, je regrette que l’article ne fasse pas mention des immenses disparités qui peuvent exister sous ce même vocable. Sous un même terme, on tend à confondre "évaluation", "contrôle", "audit". Et l’auteur (pourtant très au fait de la littérature sur ce thème, du moins me semble-t-il) semble avoir fait le tri dans les fonctions possibles de l’évaluation : rationaliser les moyens !!! L’évaluation peut pourtant également être appréhendée comme un outil d’aide à la décision, un révélateur de bonnes/mauvaises pratiques, etc. Et pour reprendre un autre commentaire : qui va évaluer les évaluateurs ?
En conclusion, beaucoup de bruit pour rien... Et on ne peut négliger les potentielles dérives d’instrumentalisation, au nom de l’efficacité du service public...
Je plussoie les commentaires affirmant que les échelons administratifs sont bien trop nombreux. Communes, interco (mais aussi communautés d’agglos et autres EPCI), départements, régions, Etat... Si chacun de ces échelons peut trouver une justification territoriale, on ne peut nier que l’enchevêtrement administratif ne va pas sans poser des contraintes et des freins au niveau local. La répartition des compétences est floue et parfois peu rationnelle. Tant et si bien que la mise en oeuvre d’une politique locale efficace et efficience s’avère des plus complexes. Au-delà des "conséquences" pour le citoyen "lambda" qui tend à s’y perdre ("à qui dois-je m’adresser ?", "qui fait quoi ?"), les acteurs impliqués dans la dynamique territoriale se perdent dans les méandres d’une organisation institutionnelle trop complexe. Et mettre (d’accord) tous les acteurs autour d’une table relève parfois désormais du parcours du combattant. Pour autant, si les arguments développés par l’auteur de l’article quant à la pertinence de l’échelon départemental sont amplement justifiés... il convient néanmoins de relativiser cette "crainte" (entre gros guillemets). Car la suppression des départements semblent être l’arlésienne des réformes institutionnelles ! Une occasion aurait pu être offerte pour ce faire en 2002/2003 lors de la seconde vague de décentralisation. Une nouvelle fois, l’idée fut abordée... Puis l’idée fut abandonnée... Et d’échelon en voie de disparition, le Département est même devenu un an plus tard l’acteur incontournable en terme d’action sociale. Et depuis, le Département s’est clairement imposé (et s’est même vu renforcer) dans son rôle de chef de file de cette énorme compétence ! Et je vois difficilement comment, 5 ans après une décentralisation (sic ?) inachevée, un retour en arrière serait envisageable... Attali devait très certainement être en manque d’inspiration. La rationalité devra se trouver autrement...