Il est acquis que la résistance tibétaine a bénéficié de l’’aide de la CIA dans les premières années ayant suivi l’invasion chinoise du Tibet. Peut-on pour autant reprocher aux tibétains d’avoir accepté la seule aide qui leur était alors offerte, alors que le monde entier se désintéressait du sort de ce petit pays ? Pour les anti-tibétains, certainement, qui auraient préféré que l’invasion chinoise, opération de libération selon les critères du parti communiste, se déroulât selon les voeux de celui-ci et que la résistance tibétaine fusse immédiatement écrasée dans le sang. On sait aussi que cette aide a ensuite cessé, réalisme politique oblige, puisque la puissance économique de la Chine contraignait à fermer les yeux sur ses exactions, lesquelles perdurent à ce jour.
Il est établi que les Etats-Unis ont cessé d’’apporter tout soutien financier au gouvernement tibétain en exil à compter du début des années 1970 (sources : ’clichés tibétains’ de Françoise Robin et ’les guerriers du Bouddha’ de Mikel Dunham). Faut-il donc que les détracteurs du Dalaï Lama manquent cruellement d’’arguments pour nous ressortir plusieurs décennies après cet événement, qui déjà à l’’époque méritait d’’être discuté et sûrement pas d’être condamné sans discernement.
Quelques livres pour avoir une autre vision que celle, totalement orientée de Madame Martens (dont l’ouvrage est le livre de chevet des anti-tibétains, qu’ils soient d’extrême-droite comme d’extrême gauche) :
Le Tibet est-il chinois, de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille
Clichés tibétains, de Françoise Robin
La civilisation tibétaine, de Rolf Stein
Fascination tibétaine, de Donald S. Lopez
Quatre livres sans aucune complaisance à l’égard du Tibet, pas de vision idéalisée, mais pas de déformation idéologique grossière à la Martens : des recherches fouillées, des études en profondeur et du travail de longue haleine, ce que Martens est trop paresseuse pour réaliser.
Le mythe de la connexion entre le Tibet et les Nazis est une création tardive d’auteurs français : le premier, Terry Legrand, publia en effet en 1933 [1] un roman intitulé « Les Sept têtes du dragon vert » dont un passage fut repris et développé par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans leur célébrissime « Le Matin des magiciens » (1960). Cela a été démontré très clairement par Isrun Engelhardt (Université de Bonn), reconnue dans le milieu scientifique pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les Nazis.
Après plusieurs refus du gouvernement tibétain, l’expédition de Schäfer au Tibet (1938-1939) fut autorisée à pénétrer au Tibet, atteignit Lhassa le 19 janvier 1939 et y resta deux mois. Schäfer ne put pas rencontrer le XIVème Dalaï Lama, alors âgé de quatre ans : en effet, ce dernier n’avait même pas commencé le long voyage qui, de sa région d’origine (Amdo), l’amena à Lhasa seulement le 8 octobre 1939. En revanche, il rencontra le Régent, Reting Rinpoche. Sur l’insistance du scientifique allemand qui voulait une preuve de son succès, le Régent adressa une simple lettre de courtoisie et quelques présents à Hitler. Malgré cela, il n’y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les Nazis. Le fait que Schäfer ne put faire parvenir la lettre du Régent à Hitler que trois ans après son retour suffit à montrer le manque d’intérêt du gouvernement allemand pour le Tibet.
Il semble qu’il y ait eu confusion entre deux personnages : E. Schäfer, le scientifique d’un côté, et H. Harrer, l’alpiniste de l’autre. Ce dernier quitta l’Allemagne en avril 1939 pour une expédition d’alpinisme au Nanga Parbat (aujourd’hui au Pakistan). Il fut capturé à Karachi, ainsi que tous ses compagnons, par les Britanniques trois jours avant le début de la guerre. Avec un compagnon de captivité, Peter Aufschnaiter, il s’échappa et atteignit Lhassa en janvier 1946. La première entrevue entre H. Harrer et le Dalaï Lama n’eut lieu qu’en 1949. Ils se rencontrèrent ensuite durant un an avec l’autorisation du gouvernement tibétain qui encourageait ainsi l’ouverture du jeune hiérarque sur le monde extérieur, et ses dispositions pour les connaissances techniques. Néanmoins, aucune source n’a jamais fait apparaître H. Harrer chargé d’une mission par Hitler. H. Harrer quitta le Tibet en 1951, à la suite de l’invasion chinoise.
Personne ne semble s’interroger ce qui avait motivé cette femme à quitter Fabrice Devaux. N’est-il pas possible de penser qu’elle vivait un enfer avec lui et n’a trouvé d’autre solution que de rejoindre sa région natale et les seules personnes qu’elle connaissait ?
On peut d’autant s’interroger qu’on a affaire à un homme qui n’a pas hésité d’abord à faire mettre des sachets d’héroïne dans la voiture de son ex-compagne pour tenter de la faire incarcérer et briser sa vie. Un homme qui ensuite n’a pas hésiter à engager des anciens légionnaires pour enlever la mère de ses enfants, la faire mettre dans une malle en osier avec pistolet hypodermique, avec au final le projet de l’enterrer pour s’en débarrasser une fois pour toute.
On voit qu’on a affaire à un homme très soucieux du bien-être de ses enfants et qui s’exhibait fièrement chez Jean-Luc Delarue, alors qu’au moment même de l’émission, il avait déjà commandité la livraison de drogue dans la voiture de la mère de ses enfants.
Plus cynique, nuisible et narcissique, je ne vois pas.