Nicolas Hulot a joué un rôle de premier plan dans la prise de conscience écologique de nos concitoyens, à des années-lumières de celui joué par EELV. Certes sa nomination au poste de d’« envoyé spécial du président pour la protection de la planète » permet au gouvernement d’améliorer son image dans l’opinion, mais elle servira tout aussi à la diffusion de la parole écologique dans le monde. En effet, Nicolas Hulot a prouvé qu’il avait de grandes qualités de persuasion que ce soit vis à vis du grand public ou bien des dirigeants (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et maintenant François Hollande).
Il n’en reste pas moins que l’on peut regretter sa frilosité concernant la question démographique, qui comme l’a rappelé un intervenant précédent, est à l’origine de TOUS les maux écologiques que nous faisons subir à la planète et à tous les êtres vivants, dont nous-même. Ce sujet a d’ailleurs fait l’objet l’an dernier d’un dialogue assez instructif entre le porte-parole de l’association Démographie Responsable et Nicolas Hulot.
Et votre chercheur, il ne parle pas de la corrélation entre la pauvreté et le taux de natalité ?
Jean-Pierre Guengant a évidemment étudié la corrélation entre la pauvreté et le taux de natalité et ses conclusions sont dans les 2 sens : la pauvreté => un fort taux de natalité ET un fort taux de natalité => la pauvreté. Il faut donc selon lui agir des 2 côtés à la fois.
Qu’est ce que cela veut dire la « Démographie Responsable » ? S’agit-il de stériliser les femmes africaines ? Mais faut pas oublier les femmes indiennes, chinoises et arabes. Ou si ce n’est pas possible, penser à une éradication massive avec au choix, la famine, guerres chimique, bactériologiques, nucléaires, les possibilités ne manques pas. Faut juste espérer de ne pas faire partie de la liste. Mais je suis d’avis que l’on commence par nos vieux et nos pauvres.
Étonnante réaction car l’expression Démographie Responsable qui fait appel à la responsabilité de chacune et de chacun est suffisamment explicite pour éviter les interprétations malveillantes.
Plus sérieusement, sauf à utiliser ces moyens radicaux il n’y a qu’une alternative viable et défendable, celle de l’éradication de la pauvreté dans le monde. Ce qui sous entend, l’accès aux soins, à l’instruction, à la sécurité, à un emploi, bref, ce qui permet à un être humain d’accéder à sa propre responsabilité. Et de fait, d’entrer dans un monde où la « démographie responsable » signifie quelque chose.
Vous oubliez le fait que, selon l’ONU (et son agence UNFPA), un peu plus de 200 millions de femmes sont en demande insatisfaite de contraception. Cela conduit à 80 millions de naissances non désirées par an et à 40 millions d’avortements. Répondre à ce déni du droit des femmes coûterait apparemment 4 milliards de dollars par an. Et l’on ne parle ici que de répondre à un besoin. Il faut évidemment aller plus loin via l’instruction et des campagnes de sensibilisation. Si ce sujet vous intéresse, je ne peux que vous inviter à rejoindre Démographie Responsable.
La responsabilité c’est la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui. La démographie responsable c’est donc la capacité d’exiger le respect des droits des personnes pour exiger le devoir de contrôle de leur progéniture
« Pourquoi tant de gens choisissent-ils, de quitter leur famille, leur contrée, leur pays, pour rejoindre dans des conditions pénibles le continent européen ? »
En grande partie à cause de la démographie galopante de leur pays (passée pour le Maghreb, ou actuelle pour l’Afrique subsaharienne).
Si le mal est fait pour les premiers, on peut encore aider les seconds, et ce d’autant plus qu’il y a urgence.
« Selon
les dernières projections de population des Nations Unies mises en
ligne en mai 2011, la population
de l’Afrique subsaharienne estimée en 2010 à 860 millions
d’habitants, pourrait se situer en 2050 entre 1,7 milliard et 2,2
milliards d’habitants, selon que la fécondité baisse d’environ
5 enfants en moyenne par femme en 2010, à 2,4 ou 3,4 enfants par
femme en 2050.
En
2100, elle pourrait se situer entre 3,3 milliards et 4,8 milliards
d’habitants, selon que la fécondité moyenne serait alors de 2,1
ou de 2,6 enfants par femme. Ces hypothèses supposent cependant
implicitement une augmentation annuelle de l’utilisation de la
contraception d’environ 1 à 1,5 point de pourcentage par an dans
les 15 ou 20 prochaines années. Or, en Afrique de l’Ouest et en
Afrique centrale, qui représentent plus de la moitié de la
population d’Afrique subsaharienne, l’augmentation annuelle de
l’utilisation de la contraception moderne au cours des 20 dernières
années a été de 0,3 point par an en Afrique de l’Ouest et de 0,2
point en Afrique centrale. »
Aimé Mathurin Moussy si vous êtes intéressé par ces questions de population, je vous invite à entrer en contact avec l’association Démographie Responsable.
De nombreux pays d’Europe sont surpeuplés, à commencer par la Belgique : si l’on excepte les cités-états (<1000 km² tels Monaco, Singapour,...), elle est classée 6ème sur 192 nations !
De plus, si l’on se réfère à la question de l’empreinte écologique, la Belgique est à 81% dépendante (soit du reste du monde, soit de ressources non renouvelables).
Ce pays européen n’est évidemment pas le seul dans ce cas : on peut aussi citer les Pays-Bas, Le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Maintenant, à plus long terme, et du fait de l’élévation du niveau de vie, il est évident que la pression démographique de l’Afrique subsaharienne, de l’Inde (et d’autres encore) va devenir difficilement soutenable pour les habitants de ces pays eux-mêmes et pour le reste du monde.
On ne le dira jamais assez : la surpopulation est la cause première des maux écologiques que connait la planète. La démonstration en a été faite moult fois par des scientifiques, et il est bon que maintenant des « politiques » s’emparent ouvertement du sujet.
Bravo donc à M. Freddy Thielemans, bourgmestre de Bruxelles et merci à Michel Tarrier pour avoir relayé sa parole dans cet article bien construit et aux termes mesurés.