Ce
n’est pas parce que l’implication des services turcs est
plausible que ce sont eux qui ont commis le forfait. Encore plus
« plausible », pour d’autres raisons, serait la piste
israélienne. Le problème c’est que pour démontrer cette
culpabilité, Meyssan produit une démonstration truffée d’erreurs
et de mensonges tous plus grosiers les uns que les autres que l’on
peut aisément retracer si l’on s’en donne la peine. Cette somme
d’erreurs de mensonges permet d’expliquer l’absence de sources
et de notes de bas de page dans l’ensemble du livre : ces
notes et sources permettraient de retracer ses déformations
volontaires et mensonges beaucoup plus plus facilement.
Non
seulement il ne suffit pas qu’une thèse soit plausible pour être
vraie, mais si en plus celui qui la défend recourt à des procédés
réthoriques systématiquement malhonnête, alors c’est la volonté
d’enfumer qui devient beaucoup plus plausible.
Quand
à votre dernier argument sur Escobar et Tahhan je ne le trouve pas
très solide. Je traduis : « certains analystes
internationalement reconnus sont dépositaires de secrets
étonnants, Meyssan en est un (encore faudrait-il préciser qu’à
haut niveau il est très majoritairement déconsidéré), donc il a
connaissance de tels secrets, et puisqu’il connaît ces secrets ces
secrets sont authentiques et pas besoin pour le lecteur d’aller
vérifier. On doit y adhérer « à la confiance ». Un peu
léger comme explication...
Il
y a un malentendu. Ce pseudo est un peu arbitraire et n’est pas
destiné à servir pour plus qu’une série d’articles assez
espacés (un peu comme un certain Donald Forestier). Il sera inutile
au bout de plusieurs articles. Le véritable auteur de l’article a
pour nom, signé en bas de l’article François Belliot,
auteur d’un ouvrage en deux volumes sur la guerre en Syrie
récemment paru aux éditions Sigest. Article écrit avec la collaboration de Charles Onana.
Je
ne touche évidemment rien pour ce genre de travail. Vous rigolez !… Meyssan par contre avec son enfumage en
gagne. Des gens payés pour descendre ce livre et son auteur, c’est
dans le mainstream qu’il faudrait aller les chercher. Si l’on
fait la recherche, on se rend compte qu’absolument personne dans le
mainstream n’a fait référence à Sous nos yeux depuis sa
parution. Meyssan continue d’y être régulièrement agité comme
un épouvantail, mais de son livre, pas un mot (ce qui suggère que
Meyssan n’a rien à craindre de quelconques poursuites). Fait
notable, même un anticonspi extrémiste, et pour le coup rémunéré,
comme Rudy Reichstadt, n’en dit pas un mot sur son site
Conspiracy.watch, alors que d’habitude le moindre papillon
sceptique le fait sortir du bois en hurlant. Il y a pourtant une matière
extraordinaire dans ce livre pour tourner en dérision les dérives
d’une certaine pensée abusivement qualifiée de conspirationniste.
Les 4 pages que j’ai analysés dans cet article ne sont qu’un
échantillon. Je pourrais en remplir un livre.
Les
noms biffés ont en effet été précisés dans un article deux jours
après la première parution de cet article. Argument avancé par
l’éditeur (Mansouri) et l’auteur) : six mois se sont
écoulés depuis la parution du livre, il y a désormais prescription
sur les passages pouvant être considérés comme diffamatoires.
Premier problème, la prescription ne touche que les passages révélés
depuis 6 mois. Je ne vois pas ce qui empêcherait des « révélés »
de porter plainte en diffamation. 2) Concernant les 4 pages que
j’analyse, le nom biffé s’avère être celui… d’Alain
Juppé : c’est à lui que le haut patronat turc aurait offert
un beau cadeau en échange de la conclusion de l’accord secret
Juppé Davutoglu. Où l’on doit comprendre que cet accord n’était
finalement pas si secret que cela… 3) Dans les 4 pages que je passe
au crible, les accusations contre Juppé et le directeur de la DGSI
sont encore plus diffamatoires que l’extrait biffé.
Enfin
dernière remarque ; perso j’ai beaucoup de mal à imaginer un
instant Alain Juppé porter plainte contre Thierry Meyssan. En tous
cas le suggérer cela permet de se donner de l’importance, de
donner l’impression que l’on est une cible de choix, l’un des
leitmotiv de Meyssan, comme à chaque fois qu’il dit qu’il a été
victime d’une tentative d’assassinat, que sa tête est mise à
prix, etc. cas de la Libye et de la Syrie en l’occurrence.
Dans
votre long baratin, vous oubliez de commenter les faits avancés et
analysés dans cet article. Pourtant à la fin je fais un
récapitulatif pédagogique. Allez, c’est pour vous, je recommence.
Le problème n’est pas que la thèse de Meyssan n’est pas
complètement idiote (je le reconnais moi-même, allo, il faut lire), le problème c’est que Meyssan ment de façon
flagrante pour la prouver.
"Nous
réservons le droit à M. Meyssan de répondre aux différentes
objections ici soulevées par son scoop issu de sa boule de cristal.
Ainsi nous lui ouvrons nos pages pour qu’il nous précise ou
s’explique sur les différents points suivants :
La qualité du diplomate qui a
vu sous ses yeux à lui et pas ceux de Meyssan le texte de l’accord
Juppé Davutoglu, les circonstances (lieu, date) dans lesquelles il
l’a rencontré.
La raison pour laquelle il a été
jugé inutile de prendre en compte le point de vue des autres
acteurs de la crise en particulier les États-Unis.
Le livre d’histoire dans
lequel il puisé son interprétation de l’alliance franco-ottomane
du XVIe siècle.
Les preuves de la complicité
d’Alain Juppé dans l’exfiltration des « génocidaires »
rwandais, et les preuves que l’opération Turquoise avait pour
objectif principal cette exfiltration.
La connexion entre les actes de
barbarie commis au bataclan et la responsabilité de la Turquie dans
le 13 novembre.
L’endroit des comptes rendus
d’audition où M. Calvar pointe la responsabilité « d’un
état ».
La référence de l’attentat qui a frappé le siège de
la commission européenne le 22 mars, « à l’endroit exact »
où les kurdes devaient manifester"
Il
est là le problème, pas ailleurs. Cette théorie ne sort pas d’un esprit structuré et honnête mais d’une boule de cristal de charlatan.