Encore une fois, je vois que vous évitez soigneusement de définir précisément ce qu’est un foetus pour vous. Si vous définissez l’être humain comme un "corps animé" alors je ne vois vraiment pas comment vous ne pouvez pas considérer un foetus comme un être humain puisque c’est un "corps animé".
Quant au problème sous-jacent, personne ne dit que qu’il faut donner la vie sans la vouloir. On veut tous la donner en connaissance de cause. Seulement la vie n’est pas parfaite, et parfois on la donne sans la vouloir. Et dans ce cas-là, il faut se demander s’il faut l’accueillir quand même.
Rendez-vous compte que justifier tout avortement pour n’importe quel prétexte est une pente dangereuse dans laquelle j’aimerais vraiment connaitre votre limite.
Paul, si demain un couple souhaite avoir une fille et finalement l’écographie révèle un garçon, et pour cette raison ils n’en veulent plus. Y-a-t-il un problème éthique à faire avorter le foetus ?
Si demain un couple souhaite un enfant sans défaut et l’écographie révèle qu’il a un pied bot et pour cette raison ils n’en veulent plus. Y-a-t-il un problème éthique à faire avorter le foetus ?
Si l’avortement ne pose aucun problème éthique, vous répondrez donc par l’affirmative à ces deux questions. Sachez juste qu’en France on avorte de plus en plus pour des raisons de moins en moins évidentes. Si on continue comme ça, on file droit vers une monstruosité qu’on appelle l’eugénisme.
Si vous répondez non, je vous en supplie donnez-moi votre limite et la logique qui va avec. Moi je me suis "mouillé" en indiquant ma limite, faites de même.
Parfois on se demande si c’est nécessaire d’utiliser le vocabulaire adéquat. quand je dis "historiquement...etc", ça signifie ni plus ni moins qu’au moyen-age, le pouvoir royal se fichait éperdument de la nécessité d’un procès, tout jugement était arbitraire. L’Eglise à l’époque est venu instaurer une dose de justice en stipulant que dans un certain nombre de cas, les fautes devaient être jugées devant un procès et dans d’autres comme les latae sententiae devaient être jugées de fait. Le pouvoir royal a repris ce système et l’a fait évoluer au cours des siècles pour arriver à ce qu’on connait aujourd’hui.
Je ne dis pas que le modèle canonique était parfait, je me permettais juste d’ajouter qu’à l’époque c’était un mieux par rapport à la loi royale. et enfin j’ai ajouté qu’aujourd’hui pratiquement personne n’avait connaissance du droit canon et que de dernier ne s’appliquait plus à part quelques prélats qui ont oublié d’être humanistes avant d’être dogmatique.
Enfin je ne sais pas en quelle langue il faut le dire : La majorité des catholiques condamne la réaction de l’évêque de Recife, ses supérieurs ont désavoué sa décision. Faut arrêter la parano comme quoi les catholiques voudraient rétablir le droit canon et l’appliquer en lieu et place du droit français.
Bon écoutez Paul, vous commencez à me fatiguer à nous traiter d’gnorants et d’obscurantistes à longueur de commentaires. Je vous ai demandé poliment d’arrêter de nous insulter mais je vois que vous en êtes incapables.
Vous prenez un malin plaisir à tout confondre. Quand je dis que j’avoue ne pas savoir répondre, c’est en réponse à la question de hiérarchiser la gravité d’un avortement et d’un viol, ce n’est pas au sujet de la petite fille. J’ai déjà dit plus haut que l’avortement était inévitable dans le cas d’un danger de mort de la fille.
Quant au reste, c’est vrai que les choix sont faciles quand on considère que le foetus n’est que du matériel biologique. Quand on ne le considère pas, tout avortement pose un problème éthique dans lequel il faut choisir la moins pire des solutions.
Le monde, n’est pas fait que de choix binaires et faciles, sinon pourquoi vient-on parler de bioéthique ? Vous dites que le choix aujourd’hui est facile pour le cas de la fille, certes. Demain, si personne ne vient se poser la question de la gravité d’un avortement, je peux pousser le raisonnement à l’extrême et demain on dira que le choix est facile pour n’importe quel prétexte :
Une femme voulait un fille mais à l’écographie on s’aperçoit que c’est un garçon -> enfant non désiré -> direct à l’avortement, c’est vrai que c’est facile, ce n’est que du matériel biologique.
Un jour il faudra qu’on m’explique ou vous avez trouvé une phrase du pape disant à peu de choses de près aux africains : "peu importe votre comportement sexuel, l’important est que vous ne portiez pas de préservatif".
Si vous aviez un peu d’honnêté intellectuelle, vous sauriez que le pape Jean-Paul II n’a fait qu’exorter les populations à vivre dans la fidélité. Vous voulez condamner quelqu’un qui ne demande qu’une chose, que les hommes et les femmes soient fidèles ? Pour info, voici sa déclaration : « Le contrôle de soi et la chasteté sont les seuls moyens sûrs et vertueux pour mettre un terme à la tragédie du sida. ». Le préservatif est la solution de ceux qui n’ont pas su se controler et être fidèle. Votre message, j’imagine doit être : "Africains, étant donné que vous ne savez pas vous contrôler, mettez des préservatifs, c’est déjà ça de gagné". Ca a sa logique, cependant, ça ne les incite pas beaucoup à s’élever spirituellement (ce qui est un peu l’objectif d’un pape).
Pour prendre un parallèle, c’est un peu comme si vous aviez quelqu’un en surpoid. Le pape dira "faites des abdos" et vous vous direz "portez une gaine pour limiter vos souffrances"
Pour répondre à Sylvain, je tiens à le rassurer d’une vision paranoïaque dans laquelle les catholiques vivraient sous l’autorité totale de la loi de l’Eglise et n’attendent qu’une occasion de renverser la société laîque.
Pour être honnête, je crois que pas un seul laic catholique ne connait le droit canon. Historiquement, le droit canon est venu instaurer dans les sociétés occidentales, des principes encore inexistants dans les lois royales, comme celles du principe de justice, de la nécessité d’un procès...etc
ce que nous pouvons lire de ce droit canon est une réminiscence de cette époque ou c’était l’Eglise qui rendait justice. Je vous rassure, je n’ai jamais vu un prêtre invoquer le droit canon pour sanctionner pénalement mes actes. Dans le cas de la petite fille, c’’est justement l’application sans nuance de ce droit pour une peine spirituelle, qui a entrainé la levée d’indignation de la majorité des catholiques.
Pour répondre à votre question, si l’on considère l’enfant à naître comme un enfant à part entière, l’avortement est un meurtre pour lequel il y a des cirsconstances atténuantes (viol et danger médical).
Le viol est un des pires crimes humains car son acte, en plus d’être ignoble, a de lourdes conséquences dans la durée. Vous me demandez quel est le pire entre tuer avec des circonstances atténuantes ou ne pas tuer tout en commetant la pire atteinte à la dignité humaine. J’avoue ne pas savoir répondre. Les deux actes sont d’une gravité extrême.
Quant à la place de la loi de l’Eglise sur la la loi démocratique, la réponse est assez simple. Du point de vue public, la loi de l’Eglise n’a pas sa place et la séparation de l’Eglise et de l’Etat est un véritable progrès. Du point de vue privé, la conscience de chacun doit guider nos actions pour être en accord avec les deux.
Je vous le concède, c’est un équilibre difficile.
Que dois-je faire lorsque la bible dit de ne pas tuer et que mon pays me demande de partir en guerre ?
Que dois-je faire quand mon patron me demande de licencier alors que la bible me demande d’être du coté des plus pauvres ?
Que dois-je faire quand quelqu’un m’a fait du mal et que Jesus a demandé que nous aimions même nos ennemis ?
Vous seriez surpris du nombre de conférences organisées par l’Eglise catholique pour justement tenter d’apporter des réponses aux catholiques qui ne savent plus comment agir en chrétien dans un monde professionnel qui pour des raisons financières a perdu beaucoup d’humanité.