Vous l’avez lu, vous, le texte essentiel de Saint-e Judith qui donne enfin une voix à (bien) plus que la moitié de la population sur terre ? Apparemment non.
Le genre est un outil pour penser la relation entre le féminin et le masculin - sûrement plus efficace que l’éducation sexuelle d’aujourd’hui pour amener le garçon à respect l’autre (entendez : la fille, l’homosexuel). C’est toujours le garçon qu’on a élevé ’en homme’ à qui on doit apprendre à respecter l’autre. Ça paraitrait complètement loufoque de devoir apprendre à la fille (qu’on a élévée à devenir ’femme’), et encore moins à l’homosexuel à qui on ne donne aucun espoir de devenir, à respecter le garçon. Pourquoi ? C’est justement ce point-là que le genre démontre aux enfants, les relations de pouvoir basées sur les concepts partiaux du masculin et du féminin. Avouez que c’est un peu plus recherché que de dire que les garçons sont nés pour foutre des baffes aux plus faibles et que la société leur a permis jusqu’ici de continuer en toute impunité ? Avouez que ça leur donne un peu plus d’espoir de voir changer cette société sexiste et homophobe en un monde un plus tolérant, et certainement moins frustré.
Je n’ai lu que vos propos et je n’ai pas envie de vous connaitre.
Vous voulez des chiffres sur le sexisme quotidien, les viols, les violences domestiques, les attaques homophobes ?? c’est vous qui vous foutez du monde ! La dictature des fachos, on l’a déjà eu et j’ai peur de vos commentaires d’illettré pour le future de nos enfants.
Ce ne sont là que des infos sur la violence sexiste PHYSIQUE - la violence morale et économique à l’encontre des femmes et des homosexuels n’est pas quantifiable avec des dépôts de plainte. Nous parlons ici de ce qui se passe en France. Allez voir au delà de nos frontières comment ’la dictature des minorités’ sévit.
’Mais il est vrai que ce mouvement est curieusement contre productif pour le quotidien de ces mêmes « LGBT »,et je dirais même que ça leur a étrangement pourri la vie (des témoignages que j’ai pu recueillir,étant moi même « hétéro »’ (Collin)
Le concept du genre (qui n’est pas une ’théorie’, informez-vous, lisez les textes originaux plutôt que des journalistes et articles à 2 balles) est là pour aider les gens à vivre et à se respecter dans une société où on leur pourrit la vie, et non l’inverse.
A tous les ’anti-bobos’, je vous conseille de lire Gender Trouble de Judith Butler et d’essayer de comprendre les motifs de ce concept, qui se base sur le constat des violences sociales liées à la bipolarisation normative des sexes, et sur le ’désire de vivre, de rendre la vie possible, et de repenser le possible’. Butler s’adresse à tous, mais en particuliers à ceux qui souffrent de leur impossible situation de genre.
’One might wonder what use « opening up possibilities » finally is, but no one who has understood what it is to live in the social world as what is « impossible », illegible, unrealizable, unreal, and illegitimate is likely to pose that question’.
Le concept du genre amène à une prise de conscience sur les valeurs normatives du binôme féminin/masculin et les dérives, symboliques et réelles, qu’elles entrainent (dont les plus extrèmes s’expriment dans les violences contre les femmes (domestiques, sexuelles, pornographiques et j’en passe), violences homophobes etc mais aussi dans toutes les violences sociales et psychologiques contre ceux qui présentent des signes ’queer’, y compris nos enfants).
Cette prise de conscience se situe en marge de nos disciplines traditionnelles (philosophie, sociologie, psychologie, anthropologie, esthétique, histoire de l’art, linguistique etc) et il est grand temps que le genre soit enseigné à part entière en France (comme il l’est en Angleterre, par exemple, depuis une vingtaine d’années).
Apprendre à nos enfants les principes de ce concept ne fait qu’insuffler l’esprit critique dans leurs chères têtes blondes. Le genre est un outil à penser, qui conduit à la tolérance de soi et des autres. La vie est complexe, et la réduire à des binômes ne la rend pas plus facile, et certainement pas plus tolérable.