Qui a dit que personne n’était aux manettes ? Qui a dit
que les lobbies (y compris les lobbies financiers) n’avaient aucune part de
responsabilité dans l’actuelle crise financière (donc monétaire) et autres
dérives capitalistes mises à jour ? Il me semble avoir écrit le contraire.
Je précise donc : personne n’a jusque ici été suffisamment
avisé pour prévoir les catastrophes. Pas même nos grands économistes qui sont
censés se défier du hasard. Et pour cause, puisque c’est d’un système
très peu maîtrisé par les Etats et dont tout le monde semblait jusqu’ici
s’accommoder dont il s’agit. Je ne pense pas non plus que l’on pourra nommément
désigner demain LE grand responsable des prochaines catastrophes.
Rumeurs réservés aux humoristes et complots mis à part, rien
n’empêche de se poser des questions sur le système, d’essayer de trouver des
solutions pour réparer la casse et la prévenir. Sceptique, je ne crois une
seule seconde que les G20, Davos, Bilderberg et les Dr Folamour (Apprentis
Sorciers) qui les animent, permettent de construire un « Nouvel Ordre Mondial ».
Existent-il des « affaires » qui ne mettent pas en cause l’intérêt public ?
Quand on souscrit au conseil éclairé « Enrichissez-vous ! », ou à celui plus complet de « Eclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France » du même Guizot est-ce exactement la même chose ? C’est vrai que la tentation a toujours été trop grande de ramener le second conseil au premier.
Comment résister à ne pas comparer le portrait de Guizot à celui de N. S. et maître.
Notre omniprésent à tous ne manquera sûrement pas, lui, de se réfugier derrière la seconde prescription en argumentant que lorsqu’un salarié d’Airbus s’enrichit, c’est la France qui en tire finalement les bénéfices.
Et pourtant, en cas de malversation par exemple, prise illégale d’intérêts, financement occulte, emploi fictif, que sais-je..., l’intérêt public n’est-il pas lésé ?...
Et bien il paraît que non selon l’omniprésent choisi pour le bien du peuple. Il faut dépénaliser la délinquance en col blanc. Et pas seulement pour faire tomber les statistiques de la délinquance en général ou décharger les tribunaux.
De toute façon, très peu « d’affaires » ayant récemment fait l’objet d’une condamnation pénale (cf. Vivendi par exemple), il ne s’agit, une fois de plus, que d’une agitation spectaculaire. Sauf que celle-ci n’est vraiment pas très populaire.
Ce qu’il y a d’admirable, c’est qu’il ait choisi la commémoration du bicentenaire du code du commerce pour mettre à jour cette question d’actualité !
« La pénalisation à outrance de notre droit des affaires est une grave erreur. Je veux y mettre un terme » a-t-il déclaré sans s’en référé à l’ancêtre du code du commerce : le code d’Hammurabi qui remonte pourtant à 1750 avant JC.
Petits extraits de ce code :
- la hiérarchisation de la société : trois groupes existent, les hommes libres, les subalternes et les esclaves ;
- la protection sociale : un esclave ne doit en aucun cas être séparé de sa femme et de ses jeunes enfants ;
- les prix : les honoraires des médecins varient selon que les soins donnés s’adressent à un homme libre ou à un esclave ;
- les salaires : ils varient selon la nature des travaux réalisés ;
- la responsabilité professionnelle : un architecte qui a réalisé une maison qui s’est effondrée sur ses occupants et ayant causé leur mort, est condamné à la peine de mort ;
- le fonctionnement judiciaire : la justice est rendue par des tribunaux et il est possible de faire appel auprès du roi, les décisions doivent être écrites ;
- les peines : toute une échelle des peines est inscrite suivant les délits et crimes commis. La Loi du Talion est la base de cette échelle.
On peut bien sûr en prendre et en laisser. Mais bon, de là à confondre le droit des affaires avec celui du droit de faire des affaires sur le dos de n’importe qui...
Et puis, sans empiéter sur le pouvoir judiciaire ni sur le pouvoir législatif, c’est Rachida Dati qui va avoir du boulot pour expliquer tout ça devant les magistrats, voire devant le conseil constitutionnel.
Je trouve, moi aussi, regrettable que le secteur bancaire ne soit pas représenté dans les discussions. On pense sans doute que les banques suivront - accompagneront - les « 15 à 20 mesures concrètes... » à financer, nécessairement. C’est sûrement vrai dans la mesure où elles, les banques, pourront tirer bénéfice de ces mesures. Par exemple : aider à financer le développement de l’énergie solaire, industrie hautement exportable au-delà de la Méditerranée notamment. Mais alors pourquoi ne pas les avoir invitées ne serait-ce qu’au titre d’auditeur libre ?
Le problème est sans doute ailleurs.
Il relève d’un état d’esprit plus que d’une « nouvelle donne ».
Le « Grenelle Environnement », tel qu’il est conçu, sonne faux.
Par exemple, J-L. Borloo qui a initié le projet d’accession à la propriété de « maisons à 100 000 € » n’a pas, pour le moins, favoriser une urbanisation cohérente, alors que tout le monde comprend que l’habitat diffus est source de perturbations environnementales.
Le même J-L. Borloo qui orchestre ce « grenelle environnement » se trouve donc, de fait et avant toutes conclusions tirées, en contradiction avec lui-même et avec l’état d’esprit qu’il serait souhaitable de se forger.
Par ailleurs, si ce débat franco français ne débouchait pas sur des avancées au plan européen, nous n’aurions été victimes que d’une diversion supplémentaire.
Les scientifiques qui pilotent les groupes de réflexion ont-ils malgré tout raison de jouer le jeu, tout en sachant qu’ils ne sont pas maîtres du jeu ? ... Sans doute, dans la mesure où les forums auxquels ils participeront, activeront une prise de conscience. Mais ce ne sera pas suffisant.
Si Ségolène Royale n’était pas une femme, bénéficierait-elle d’aussi bons sondages, après avoir administré de façon si éclatante la preuve de son incapacité à gouverner ?
Comment pondérer les sondages en fonction des inepties et autres incongruités proférées par les candidats ?
Ségolène Royale ne porte-t-elle pas préjudice à la condition féminine qui, de façon légitime, devrait être réévaluée ?