Justement ! Puisque « l’absolu est inconnaissable » (selon la définition de l’agnosticisme), je ne comprends pas comment, n’étant pas capable en bon agnostique, de l’appréhender, vous vous autorisez néanmoins à qualifier de « balivernes » ce que d’autres en disent. C’est là une incohérence dans votre raisonnement à laquelle vous devriez réfléchir. Plus prosaïquement, je vous demande : « qu’en savez-vous ? puisque vous me concédez qu’en bon agnostique vous n’en savez rien. » Tel était le sens de ma remarque à laquelle vous n’avez répondu qu’en citant une définition.
Comme je vous l’ai écrit plus haut, votre article est excellent tant qu’il porte sur l’aspect sociologique de la question suggérée par le titre. Mais le seul mot qui porte sur l’aspect métaphysique révèle une insuffisance dans le raisonnement. Je conçois qu’il ne s’agit que d’une vétille eu égard à l’excellence de tout le reste. Il n’en demeure pas moins que vous auriez dû vous en tenir à la sociologie sans céder à la tentation de mortifier au passage ceux dont vous vous prétendez l’adversaire « indécrottable », à savoir les cléricaux, car en agissant ainsi vous vous aventurez dans un domaine qui vous dépasse. (Lao Tseu écrit : « Le SENS que l’on peut exprimer, n’est pas le sens éternel » et dans le même verset : « Mystère des mystères est la porte par où surgissent toutes merveilles. »)
Quant à votre dernière remarque sur les textes sacrés, dois-je vous rappeler que Jésus lui-même a dit : « il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » ? Je ne doute pas que vous n’ayez à cœur de suivre le premier précepte. Il vous reste à suivre le second.
Cette réponse que vous me faites (« des histoires plus proches de la science fiction ») me révèle que vous n’êtes pas agnostique (comme vous prétendez l’être au neuvième alinéa de votre article). En effet, si vous étiez agnostique, vous ne vous feriez pas de Dieu une idée suffisamment précise pour nier qu’Il puisse créer des « histoires plus proches de la science fiction ».
Le raisonnement est rigoureux et précis mais je déplore le terme « balivernes » pour qualifier les évolutions successives de la pensée métaphysique. Ce terme est dépréciatif et partial. Il fait fi des efforts de l’esprit humain qui s’interroge sur ce qui le transcende et des efforts des religions pour vulgariser des concepts abscons, même si je reconnais que se superpose à cette louable vulgarisation des expériences spirituelles, une implication dans les affaires temporelles de la cité.
Je n’ai rien à ajouter aux excellentes observations _ toutes négatives ou presque_ de vos lecteurs. En tant qu’ancien khâgneux classique moi-même, du Lycée Louis le Grand aussi, je ne saurais trop vous conseiller de laisser mûrir votre réflexion avant… non pas d’écrire de telles inepties, mais de les éditer. Cela vous évitera de regretter, lorsque vous aurez mon âge, de les avoir écrites.
Pour terminer néanmoins sur une note positive, je vous sais gré de respecter la syntaxe, ce qui est une rareté sur Agoravox. C’est un privilège de notre formation classique, ce que n’est pas nécessairement le bon sens qui se dit « tao » en chinois…