Ce sujet a déjà été exploré dans la littérature. Sans être exhaustif (et il s’en faut de beaucoup) :
"1984" (George Orwell). La guerre permanente y sert de justification au régime totalitaire ;
"Globalia" (Jean-Christophe Ruffin). Ici, c’est la lutte contre le terrorisme qui joue ce rôle.
Plus généralement, la littérature dite "de science-fiction" regorge de descriptions de sociétés futuristes très fouillées qui constituent souvent l’intérêt principal de ces oeuvres.
Ce qui est embêtant, c’est que certains de ces scénarios parmi les plus crédibles et les moins enthousiasmants semblent découler naturellement de l’évolution actuelle du monde...
Le pouvoir détenu par les citoyens est réduit au droit de voter dans le noir tous les 5 ans après avoir été ébloui de boniments publicitaires.
L’Europe est bien une république - le pouvoir y est exercé par des gens sélectionnés pour cela, relisons Platon - mais ce n’est pas une démocratie : le pouvoir y est exercé malgré le peuple. Comme en France.
Ce qui entrave la démocratie, c’est que le Peuple n’a pas le pouvoir de défaire ce qu’il a fait : l’exécutif n’a de compte à rendre à personne pendant son mandat. Alors le décalage entre le boniment de campagne et l’action qui suit devenant sans importance, le Peuple ne compte plus.
Il ne s’agit pas de refaire des élections tous les ans. Encore moins de forcer la démission si les sondages baissent... Il s’agit d’élire un Parlement qui représente le Peuple (et pas simplement le parti dominant) et qui ait le pouvoir de révoquer l’exécutif. A ce titre : la synchronisation des mandats de l’Assemblée Nationale d’une part et du Président de la République d’autre part est une catastrophe.
Dans cette mascarade, les dirigeants - qu’ils soient européens ou français - ont gagné le mépris profond de beaucoup de monde. Leur arrogance se paiera un jour.