Je constate a la lecture de l’intro de la partie 1 que vous voulez refuter la refutation de la demolition controlee proposee par bastison. Dans cette situation mon commentaire precedent n’est pas vraiment pertinent.
Article interessant. Petit defaut cependant avec cette forme d’argument (souvent utilisee) :
"Pourtant, on retrouve bien ces panaches lors des démolitions
contrôlées«
En toute logique, cela ne prouve en rien que c’est une demolition controlee, mais seulement que cela pourrait en etre une. Il serait encore plus interessant d’apporter des arguments du type :
»Le phenomene X apparait lors de demolitions controlees, mais pas lors d’un effondrement du a d’autres causes"
Vous faites bien de pointer du doigt ce paradoxe de notre systeme actuel. On peut le pousser a l’extreme de la maniere suivante : -imaginez une societe/nation fermee (sans echanges avec l’exterieur) -supposons que dans cette societe, une personne, Mr Rich, possede la seule usine de production d’absolument tout -supposons aussi que cette usine est totalement automatisee et que Mr Rich a donc 0 employes -> mecaniquement, l’ensemble de la population n’a aucun argent, puisque non salarie. Pourtant Mr Rich a produit l’ensemble des biens necessaires a cette population, mais personne ne peut acheter ces biens. -> Pauvrete generalisee.
Helas c’est bel et bien le systeme dans lequel nous vivons, et l’automatisation apparait a de plus en plus de niveaux et de corps de metier.
Comment resoudre ce paradoxe ? Peut-etre en s’inspirant du credit social ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_social ). L’idee serait en gros que la nation mesure la quantite de biens crees, leur assigne un prix, cree l’argent necessaire a l’achat de tous ces biens et le distribue equitablement aux membres de cette societe.
Merci a l’auteur pour cet article interessant. Je voulais ajouter quelques precisions cependant.
Il est a noter qu’il y a deux mecanismes majeurs qui sont etudies pour la cooperation. Le premier, presente dans l’article, est le ’donnant-donnant’ qui implique que les individus interagissent de maniere frequente. On peut voir que ce mecanisme est particulierement efficace quand les populations d’individus restent a peu pres les memes et sont a ’taille humaine’. Par exemple dans un petit village ou tout le monde se connait, rendre un service a quelqu’un est benefique car on peut esperer que cette meme personne, que l’on recroise a peu pres tous les jours, vous rendra la pareille.
Cependant si l’on considere un contexte different, par exemple une grande ville comme Paris, ce mecanisme est tres peu efficace. Prenons deux personnes A et B qui se croisent par hasard, A rend service a B. La probabilite que A et B se recroisent a nouveau est tres faible, donc la probabilite d’avoir un retour pour le service rendu l’est aussi, ce qui fait que l’on n’a tout simplement pas interet a aider l’autre. Il n’y a qu’un pas pour dire que c’est ce type de contexte qui fait que l’on perd enormement de solidarite et que par exemple peu de gens prendraient la defense de quelqu’un qui se fait agresser.
Il y a un deuxieme mecanisme qui n’est pas mentionne par l’auteur, c’est le systeme de reputation. L’idee c’est que chaque personne a une reputation (plus ou moins visible pour les autres) et que cette reputation depend de leur altruisme passe. Dans ce cas la regle generale est que les gens seront plus altruistes avec ceux qui l’ont ete par le passe. Qui plus est se comporter de maniere altruiste apporte un benefice indirect puisque d’autres personnes seront amenees a se comporter altruistiquement avec vous grace au gain de reputation. On peut imaginer que ce mecanisme est a l’oeuvre chez les benevoles de l’humanitaire et du social. Le gain de leur benevolat n’est pas direct puisque les personnes aidees ne rendent pas forcement de service direct, et ils ne sont pas payes. Neanmoins leur action benevole leur donne une image de ’personne altruiste’ qui fait que d’autres seront plus enclins a les aider.
J’espere que les benevoles ne m’en voudront pas de cette vision quelque peu cynique, mais, comme dit par l’auteur, c’est effectivement un des traits de ces approches qui montrent que l’interet individuel peut conduire a la cooperation sous certaines conditions.