Le risque est la combinaison d’une
probabilité et d’une sévérité.
On diminue donc la probabilité en mettant en place des barrière dites passives (signalisation, formation, capteurs). La sévérité/gravité avec des barrières dites actives (murs coupe- feu, bassins de rétention...)
Deux « moyens » extrêmement théoriques qui restent du calcul de probabilité.
Par exemple
la limite acceptable de contribution au risque d’une installation industrielle
sur le public est de 10-6/an. Cela signifie que l’on accepte qu’une activité
engendre un risque additionnel de décès de 10-6/an. Cette valeur peut augmenter
s’il on retire des bénéfices directs de cette activité. Pour preuve le risque
tolérable pour un employé de cette activité est de 10-5/an. Car l’employé est
directement bénéficiaire de l’activité. Je vais m’arrêter la sur le cours de
Risque. Mais tout ça pour dire que diminuer le risque par 4 n’est pas forcement
significatif. En effet si le risque est estimé à 1.2x10-7/an et qu’il est en
réalité sous-estimé d’un facteur 4 cela signifie qu’il devrait être de 4.8x10-7
soit toujours sous la limite des 10-6/an. A titre de comparaison, en général
l’ordre de grandeur d’une réduction de risque par l’implémentation d’une mesure
complémentaire de sécurité est d’environ 10-1soit un facteur 10. Ou alors vous
vouliez dire que les distances d’effets étaient normalement multipliées par 4 ?
Ça peut effectivement arriver quand on laisse quelqu’un qui ne comprend rien
manipuler PHAST…
avec des 10-6/ans, des 1,2*10^-7 , des 6,1418*10^-12 on arrive vite à perdre de vue ce que ça veux bien vouloir dire et faire dire ce que l’on veut dire...
Si je veux obtenir 42, je peux l’obtenir de plein de façon différentes... Peut importe le moyen, seul le résultat est évocateur : j’obtiens bien 42 !
Et je conclu : Le résultat est 42. Pas besoin d’expliquer que je suis partit de la fin...
Alors la ça devient vraiment très intéressant. Je serais
curieux de voir le fichier PHAST sur lequel vous avez fait vos calculs. Quelles
étaient vos hypothèses et quel modèle d’explosion avez-vous utilisé ? Je vois
beaucoup, dans les commentaires, des gens dire que vous apportez des « preuves
», ici en l’occurrence j’aimerais bien les voir ou au minimum connaitre vos
hypothèses de calcul. Et expliquez-moi sur quelles bases vous avez comparés vos
résultats de modélisations avec ce qu’il s’est réellement passé à Toulouse. Là
encore vous jouez beaucoup sur la sensibilité des gens mais vos paroles sont du
vent…
L’usine d’AZF avait été construite en 1924 (75 ans au moment de l’explosion !)
"Cette
installation stockait sur son site, entre autres, plus de 6000
tonnes d’ammoniac, plus de 30.000 tonnes de nitrate d’ammonium ou encore
deux wagons de chlore soit 112 tonnes. Eu égard à la nature dangereuse
et à la quantité des produits chimiques stockés, cette usine répondait
aux critères de la réglementation européenne Seveso."
Le vendredi
21 septembre 2001 à 10h17 une forte explosion survenait à l’usine AZF,
au sud de l’agglomération toulousaine. Le hangar numéro 221 contenant
entre 300 et 400 tonnes d’ammonitrate se désintégrait. La puissance de
cette explosion a été estimée comparable à l’explosion de 20 à 40 tonnes
de TNT (TriNitroToluène) soit l’équivalent de 40 à 80 tonnes
d’ammonitrate (BARTHELEMY, 2001.) [13.]
L’onde de surpression a
été à l’origine de la destruction de toutes les vitres dans un rayon de 7
kilomètres et a eu des conséquences matérielles dans un rayon d’une
dizaine de kilomètres .
En utilisant PHAST dans les memes conditions que celles qu’on utilise pour le PPRT du site, no fait exploser 30
tonnes de TNT en atmosphère confinée et on compare les résultats aux
distances d’effets de surpression observées le jour de la catastrophe.
Pas très compliqué en sois...
Etes-vous bien au courant de la réglementation sur le
PPRT ? D’après vous les raffineries de Total ne sont pas soumises au PPRT ?
Déjà pourquoi uniquement celles de Total ? Le PPRT concerne TOUTES les
installations Seveso seuil haut en France. Certains commentaires montrent que
vous avez tort, exemple du PPRT de la Mède. Maintenant donnez-moi un seul
exemple de site Seveso seuil haut non soumis au PPRT en France… un seul… Total
ou pas Total d’ailleurs…
Bof. Même si ces études existent effectivement, je considère qu’elles sont inexistantes car bizarrement les périmètres de risque élevés sortent peu du site ou sortent au endroits « arrangeants ». Pas de quoi pénaliser l’exploitation ni conclure d’un quelconque danger..
Les effets faibles vont au maximum à 1300 m des frontières du site. Les distances données sont bien inférieures aux effets observés pour AZF (7km)... Plutôt étonnant vu la taille et les quantités de produits mis en jeu...
Ensuite pas besoin d’être un génie pour voir qu’il n’est pas logique que les effets les plus faibles (vert) se trouvent là ou les effets forts sont les plus importants (rouge) et vice versa.
Par contre les cercles d’effets moyen (bleus, périmetres qui vont commencer à demander un investissement conséquent si des habitations y sont inclus), partent sur le site industriel qui fait face ou sur le Rhône.
.—> C’est bon, ça ne sort pas du site !Pas besoin d’investir dans des plans d’aménagements/d’urbanisation extrêmement couteux, aucuns risques majeurs pour les habitations aux alentours, rassurez-vous !
. Cela reste assez invraisemblable du point de vu réalité physique des choses...
Encore une fois une carte trop « arrangeante » pour être crédible.
Le
plus grave c’est de dire que l’industriel fait appel à un consultant extérieur
pour se désengager de ses responsabilités. C’est absolument faux. L’industriel
est responsable de son dossier EDD et PPRT du début à la fin. C’est d’ailleurs
lui qui le présente en son nom à l’administration. Je vous rappelle que le
directeur du site est d’ailleurs responsable au pénal en cas d’accident. Le consultant lui n’a aucune
responsabilité en cas d’accident. Pour lui le risque est éventuellement un
impact réputationnel vis-à-vis de sa prestation s’il est effectivement passé à
côté de quelque chose.
Effectivement, l’industriel est responsable en cas d’accident mais de toute façon en cas d’accident il met aussi la clef sous le porte (hors industrie du pétrole qui est trop essentielle pour être touchable).
Dans l’immédiat on cherche d’abord à ne pas mettre la clef sous la porte aujourd’hui, demain c’est demain...
Le niveau de vie du directeur justifie pourquoi il prend le risque d’être responsable pénalement...
"Confier des
modélisations à un stagiaire (même issu d’une « Grande Ecole » comme cela a été
sous-entendu dans les commentaires) est une mauvaise pratique d’après moi. Sauf
si le stagiaire est bien encadré.«
Qu’entendez vous par »bien encadré« ? ..
Un stagiaire ne joue pas que son éthique mais aussi son diplôme... Il est logique qu’il est par définition »bien encadré"
C’est là que je ne comprends pas la logique
de l’industriel. La licence pour PHAST coute environ 20k€ à l’achat et le
renouvellement coute dans les 5k€ minimum tous les ans (par poste !). Donc si
l’industriel a ce logiciel à disposition c’est qu’il a des gens compétents sur
le site qui l’utilisent régulièrement. Donc vous deviez être bien encadré.
Enfin pas suffisamment en fait… vu les énormités que vous sortez sur PHAST…
Peut être que cet industriel qui n’avait qu’une licence ne cherchait pas seulement à réduire ses couts mais aussi à former un futur membre de son équipe.
Il semble que celui-ci n’avait pas la même vision des choses concernant l’éthique professionnelle que ces « experts » de la sécurité...
Cette carte des
aléas est une blague… vous auriez pu trouver un exemple plus parlant…
Peut importe c’est pour le principe. Parfois, les périmètres sortent du site. On essaye de s’arranger pour éviter que les cercles d’effets Moyen n’atteignent pas trop de bâtiments public car cela commence à couter cher en urbanisation comme vous dites.
Quand ce n’est pas le cas et que les scénarios inévitables ont des effets qui sortent du site (et ce malgré toute la bonne volonté de l’industriel à minimiser l’impact), l’exploitant en fait état à l’administration et doit y remédier dans les 5 ans. Si le problème n’a pas été résolu sur le papier d’ici 5 ans, l’industriel risque une grosse amende et en théorie, la fermeture.
En caricaturant :
On rajoute quelques capteurs qui vont baisser les conséquences d’un facteur 42,14 x10^3, On remplace un boulon dont l’impact sur le risque sera de 6,425 x10^4 ; En construisant un mur, on va diminuer encore les conséquences d’un facteur 12.
. En bricolant ces facteurs, j’arrive à calculer sur mon papier que la probabilité est inférieure au 0,001%, je peux donc conclure que le risque est extremement faible et que je peux continuer à exploiter. Ni vu ni connu, je t’enfume.
Ni les capteurs, ni le boulon, ni le mur n’empêcherons l’accident d’arriver ni l’ensemble de l’usine de vieillir.
Par contre cela est censé limiter les conséquences donc diminuer l’impact théorique...
Le raisonnement est clairement : c’est pas grave si c’est gros, tant que ça ne sort pas du site...
On va donc jouer beaucoup sur ce facteur
C’est ici que l’on
prend pleinement conscience du peu de connaissance que vous avez dans le
domaine… DNV est l’acronyme de Det Norsk Veritas : ça ne sonne pas trop
américain, si ?... C’est en effet une société Norvégienne mais j’imagine que
mettre un grand groupe américain derrière tout ça donne un petit côté complot
international. Mais là n’est pas le plus important. PHAST ne prend pas en
compte l’environnement extérieur comme vous semblez le penser. C’est un modèle
2D qui considère tous les rejets en champs libre. Ce qui le rend généralement
majorant par rapport aux réelles conséquences attendues en particulier pour les
sites très compacts comme les raffineries ou les sites pétrochimiques.
Outre le débat peu intéressant sur l’origine du logiciel en question, sur quoi vous basez-vous pour dire que le logiciel est minorant ? Il semble peu probable qu’il ait été « étalonné » par simulation des catastrophes qui ont réellement eu lieu ?
Qu’est-ce que des « scénarios définis à l’ avance » selon vous ? Vous pensez qu’il y a une réunion
entre l’industriel et la DREAL durant laquelle les gens discutent des scénarios
qui seront ou ne seront pas pris en compte dans l’Etude de danger (EDD) et le
PPRT ?
Pourquoi pensez-vous qu’ils font une révision quinquennale (5 ans) selon vous ? En cette occasion, ils « ré-évaluent » le risque. Ils rajoutent des scénarios en cours de route, mais en laissent en suspens d’autres qui impliquent les plus graves conséquences (effets dominos notamment)...
"On ce n’est pas comme ça que ça marche. Une des premières parties de
l’EDD est l’identification des potentiels de danger et l’identification des
scenarios pouvant conduire à des effets hors du site. Cette analyse se fait en
groupe de travail pluridisciplinaire et est menée par un consultant extérieur
indépendant spécialisé dans le risque industriel.«
Indépendant, mais payé (cher) par qui ? ...
»La sélection est donc basée
sur les connaissances de l’industriel, le retour d’expérience des installations
similaires dans le monde entier et sur le jugement d’expert apporté par le
consultant.«
Retour d’expérience ? ... : Historique du nombre d’accidents industriels conséquents au cours du temps (monde, recensés) :
Ce retour d’expérience parle de lui même : L’avenir risque de couter plus cher que le présent.
Mais ça va : Un »jugement d’expert est apporté par le consultant« .
L’expert va »juger« le niveau de risque acceptable (pour qui ?) dans le contexte actuel. Quant aux parties en présence, voila leurs objectifs :
- »Moins de chômage« se fixe le gouvernement, - »Laissez nous exploiter« répond l’industriel.
Il semblerait que la »négociation" aille implicitement dans le même sens...
Mais puisque les voisins (qui travaillent dans l’usine et voient le matériel tomber en ruine) supplient pour une meilleure prise en compte des risques alors Ok, on fait une belle étude compliquée aec une conclusion qui rassure.
—> On verra pour le reste pour demain. Un peu c’est mieux que rien !
.
Quelques exemples connus :
.
BP avec sa couteuse étude d’impact validée par le gouvernement US pour sa plateforme Deepwater Horizon. La Catastrophe du golfe du Mexique met en évidence cette sous estimation flagrante des risques.
Les sables bitumineux et gaz de schiste qui sont un désastre écologique historique et dont toutes les études d’impacts concluent que les risques sur l’environnement sont négligeables...
Les conséquences réelles de l’accident de Fukushima et les études de danger qui minimisaient les risques.
(Liste non exhaustive qui tend à être complété...)