Les gouvernements les écoutent quand ils vont dans leur sens et les méprisent lorsque c’est l’inverse.
Gouverner, ce n’est pas suivre les sondages d’autant que l’amendement Mariani n’émane que d’un seul député qui a été désavoué par une bonne partie de ses amis politiques.
La fabrication des héros est toujours une opération à but hautement politique, le pauvre guy Môquet ne fait pas exception, pire, il est instrumentalisé deux fois.
La première fois par le PCF qui en fait, à la Libération, un résistant de la première heure contre l’occupant nazi.
Le jeune homme se fait prendre à distribuer des tracts en 1940 qui ne critiquent en aucun cas les nazis. Le pacte germano-soviétique signé en 1939, fait d’eux des alliés neutres et la propagande du PCF que propage Môquet parle des « 200 familles », du « capitalisme anglo-américain » et du régime de Vichy.
Le PCF n’entre en résistance contre l’occupant nazi qu’en juin 1941 , les historiens sont sur ce point formels.
Le président Sarkozy, lui inflige une seconde instrumentalisation puisqu’il le présente comme un jeune qui accepte de se sacrifier pour son pays. Un vrai pariote en somme, un exemple républicain.
Sauf que guy Môquet, en bon communiste de 17 ans qu’il est n’en a rien à faire de la patrie. Un membre du PCF de 1940 est internationaliste, sa patrie est l’URSS, là où les travailleurs ont le pouvoir et construisent le socialisme.
Sarkozy joue en permanence la corde de l’émotion en politique , la lettre poignante de ce gamin à ses parents va dans ce sens mais d’un point de vue historique, c’est un non sens.
Je souhaite bonne chance aux pauvres professeurs d’Histoire qui devront faire avaler cette couleuvre à leurs élèves d’autant que la commémoration est exactement l’inverse de la pratique historique.
Et pourquoi ne pas appliquer le plan de 1947 prévu par l’ONU qui crée deux états souverains mais économiquement liés basé sur la répartition des populations à l’époque ?
Comme n’importe quelle science humaine , les conceptions et les connaissances évoluent. Ce que l’on sait par exemple de l’histoire romaine n’a rien à voir avec ce que l’on disait il y a un siècle.
Vous confondez les faits, les sources et le travail de l’historien.