@Gilbert,
Bonjour,
D’une lecture attentive du texte de Gilbert sur les mesures de Beck, il apparaît évident que :
- Gilbert n’a pas compris que la question qui se pose est de savoir pourquoi les mesures mentionnées par Beck ont été abandonnées au profit de celles obtenues par carottages glaciaires (jusqu’à l’apparition des mesures de Mauna Loa en 1960 environ)) et non pas d’élaborer la meilleure méthode de mesure du CO2 dans l’atmosphère (ce que l’on sait faire depuis longtemps, notamment à Mauna Loa ( encore que la dessication par H2SO4 pose problème...et en Australie).
- Gilbert n’a manifestement pas lu les articles de Beck qui se présentent sous la forme d’un gros article d’un article résumé, de la base de données détailées, de présentations de transparents intéractifs et même d’une présentation vidéo. Contrairement à ce que nous dit GIlbert , tous ces documents sont directement accessibles sur le WEB, même le gros article qui est un peu plus difficile à trouver (parce qu’il a été publié sur E&E), de même que la totalité des bases de données utilisée par Ernst-Georg Beck. Ce dernier a d’ailleurs mis en ligne sa base de données (par comme Michael Mann de la crosse de hockey) avant de publier ses articles pour susciter les vérifications.
- Concernant les mesures faites près du sol (à 2m exactement) , et contrairement aux suppositions de Gilbert, Beck précise dans toutes ses publications qu’il a pris grand soin d’éliminer toutes celles qui courraient le risque d’être contaminées par ce que l’on appelle le UHI (Urban Heat island) ou effet d’îlot urbain. Et ce n’est pas parce que les mesures sont situées à Giessen qu’elles ont été prises sur la place centrale de la ville ! Et de fait, j’ai vérifié, comme tout le monde peut le faire, que de nombreuse mesures ont été effectuées en Alaska, sur des montagnes isolées, d’autres en Arctique ( "en ski" précisent même les auteurs) ; d’autres en Inde dans des endroits déserts etc. Il y a même des mesures qui ont été faites à Paris (!) non pas sur la place de la Concorde en plein embouteillage ( comme le suppose Gilbert) mais avec un ballon sonde bien au dessus de la capitale..
Bref, le texte de Gilbert n’est rien d’autre qu’une caricature (amusante, parfois) et hors-sujet de la réalité objective.
- Pour ceux qui sont intéressé par les articles de Beck, il faut savoir que ces publications ont fait grand bruit dans la sphère scientifique. Il y a eu littéralement des dizaines d’heures de discussion sur les blogs scientifiques américains (il suffit de googler pour les trouver), avec rapports d’expertises, contre-rapports, échanges de courbes, de diagrammes et examen détaillé des implications que cela peut avoir en terme de discordance avec les mesures par carottages glaciaires. Une sortie possible de ces discussions a été que le CO2 est loin d’être réparti de manière uniforme dans l’atmosphère ce que les forages polaires et Mauna Loa ne peuvent évidemment pas nous montrer. Nous en saurons bientôt plus à ce sujet grace aux dispositifs embarqués sur satellites .
De fait, dénigrer les mesures du siècle dernier parce qu’elles ont été souvent prises à basse alitude au profit des carottages glaciaires est assez spécieux. En effet et sachant que la neige puis la glace mettent ( soi-disant) 80 ans à fermer leurs cellules pour piéger le CO2, de quelle altitude croyez vous que provient le CO2 qui est extrait des forages glaciaires ?
Ce qui est amusant aussi, et révélateur de la démarche de Gilbert, c’est que parmi tous ces échanges sur les sites américains, de rapports, de courriers (avec lettres envoyées à Beck pour précisions) et des analyses de haute volée faites manifestement par des experts de la question, aucun, je dis bien rigoureusement aucun de ces experts, ne s’est interessé à date de la remise du prix Nobel à Krogh et Warburg...Personne ne l’a jugé ni utile ni intéressant. Gilbert , si !
Décidément, vous êtes le meilleur ! Bravo Gilbert !
@ Olivier Blond
Merci pour ces liens. Surtout le premier dont l’impartialité en la matière est, en effet, tout à fait exemplaire :
1) Ce site est managé par Michel Desbois et quelque autres du LMD ( un vieux labo de Paris VI) qui fait partie de la nébuleuse de l’IPSL de Jean Jouzel dont on connaît les liens très étroits avec l’IPCC. On voit à quoi s’attendre....
2) Ce site a été créé dans le but affirmé de constituer un pendant français du fameux site US RealClimate animé et crée par Gavin Schmidt (bras droit de James Hansen du GISS NASA dont on connait les orientations ultra-alarmistes et politiques engagées) et par Michael Mann, l’auteur principal de très connue crosse de hockey. Real Climate et le site que vous conseillez semblent être les derniers à soutenir cette reconstruction psychédélique du climat passé qui a été largement discréditée par plusieurs analyses et supplantée depuis par plusieurs reconstructions convergentes, réalistes et compatibles avec les données historiques.
En matière d’objectivité, il est difficile de faire pire.
De fait, et si on y réfléchit bien, il n’existe pas de site réellement objectif sur cette question. Tout simplement parce que l’on peut trouver des données objectives (je parle de mesures et d’articles de scientifiques sérieux) contradictoires dans à peu près tous les domaines de cette science.
Et puis, il reste une question fondamentale qui ne peut -être tranchée que par l’expérience réelle (comme d’ailleurs dans d’autres domaines de la science) : Les uns sont persuadés que les modèles informatiques donnent des résultats crédibles, les autres pensent que, compte tenu du grand nombre d’inconnues (les nuages, les rétroactions) , cette approche est irréaliste. Cela ne peut être tranché tant que les preuves expérimentales sont encore insuffisantes.
Bref, il s’agit tout simplement d’un débat scientifique moderne qui oppose les tenants de la simulation numériques aux "traditionnels de la science". Il est particulièrement actif en ce moment. Il ne sert à rien de le cacher à nos concitoyens comme voudraient le faire certains lecteurs d’Agoravox.
Ce débat est emblématique sur la manière efficace et réaliste d’aborder les systèmes complexes, en science. Il ne concerne pas que les sciences du climat mais plusieurs autres domaines.
En l’occurence, et de toute façon, c’est la Nature qui nous dira qui a raison. Personnellement, je pense que ça ne va plus tarder.
Un peu de patience et surtout pas trop de bêtises politiques d’ici là...