Votre article est très intéressant, mais votre conclusion échoue malheureusement sur le livre de Patrick Artus et Marie-Paule Virard, « Globalisation, le pire est à venir ».
Ce tartufe de la finance, directeur de la Recherche et des Études de Natixis (une banque connue pour son naufrage avec les subprimes) n’est certainement pas l’homme providentiel pour nous expliquer les dangers de la mondialisation. Sa duplicité (fervent défenseur du mondialisation dans les actes etpourfendeur de celle-ci dans les paroles) ne peut pas me faire oublier l’article qu’il a écrit le Magazine Challenges, du le 21.02.2008, où il nous faisais état de son analyse visionnaire de la crise, en ce mois de février 2008. Pitoyable !
J’aurais été beaucoup plus sensible à votre conclusion, si vous aviez fait référence aux écrits suivants :
L’article de Bernard Cassen du monde Diplomatique datant d’octobre 2006, qui nous mettait en garde sur les dérives de la mondialisation.
Le livre de Frédéric Lordon « Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières », exhaustif non ! (voir l’émission en lien)
Votre conclusion aurait certainement gagné en crédibilité et votre article en grandeur.
En introduction, je serais très intéressé de pouvoir accéder ce que vous avez explicité : « un schéma de montage qui est utilisé à l’occasion. » (Apparemment il n’y a pas de lien ?)
Concernant votre commentaire, je relèverais les phrases suivantes avec lesquelles je suis globalement en accord :
« Les transactions entre banques sont toutes légales, à la connaissance des dites banques, et celles qui sont illégales, lorsqu’il y en a, sont cachées sous des prête-noms qui ne permettent pas de les repérer. »
« Que tout ceux qui voudront faire des transactions sous un prête-nom bénéficieront toujours de toutes les aides et coopérations dont ils auront besoin pour réaliser leurs opérations, partout dans le monde. »
« Pour ne citer qu’un exemple : Toutes les opérations de tous les services secrets dans le monde sont financées par l’intermédiaire de comptes bancaires logés dans des pays qui pratiquent le secret bancaire. Ces comptes sont eux-mêmes alimentés par les budgets publics de ces Etats de telle façon qu’on ne puisse pas déceler la provenance des fonds, car sinon, le secret ne serait pas gardé longtemps ! »
Cependant, vos affirmations concernant le fonctionnement « des systèmes bancaires », et plus particulièrement en ce qui concerne les chambres de compensation ne semblent pas tout à fait vérifiées ou approfondies. En effet :
Si effectivement, « les listings d’opérations en Chambre de Compensation ne servirait à rien si l’on ne connait pas l’existence et la nature du lien contractuel qui unit le prête-nom et le bénéficiaire ». Néanmoins un juge, disposant d’un listing de comptes numérotés (déclarés ou pas), dans le cadre d’une enquête pour des transactions illégales, serait certainement très intéressé de connaître la destination des mouvements de fonds réalisés (comme par exemple le n° de compte destinataire). La volonté de l’appel de Genève en est l’exemple criant.
D’autre part, vous affirmez que « les opérations de tous les services secrets dans le monde sont financées par l’intermédiaire de comptes bancaires logés dans des pays qui pratiquent le secret bancaire », peut-être, mais si c’est le cas, je vous rappelle que ces comptes sont obligatoirement enregistrés dans une chambre de compensation, et qu’au regard des statuts de ces chambres : ils sont illégaux (appelés comptes non déclarés). Seules les banques sont autorisées (et déclarées) à réaliser des transactions au sein de ces organismes, conforment au statut de ces sociétés qui initialement ont été « inventées (par les banques) pour simplifier et accélérer les transferts d’argent d¹une banque à une autre » et uniquement pour cela. Les comptes que vous évoquez, sont donc illégaux et susceptibles d’être contrôlés par des juges (ce qui n’est actuellement pas le cas).
Enfin, concernant votre affirmation : « Tous ceux qui tentent de percer ces secrets à jour, se condamnent à fabriquer et produire des faux documents pour essayer de prouver leurs assertions, comme Mr Denis Robert s’en est aperçu, car les montages sont bien sûr faits de telle façon que des documents authentiques ne puissent pas porter le nom des bénificiaires réels des opérations, ni permettrent de les identifier de quelle que façon que ce soit. ». Cette déclaration est une pure ineptie, car au sein d’une chambre de compensation, la transaction réalisée est garantie (principe de novation) par cette chambre. Elle est garantde la solvabilité du débiteur. Elle représente une transaction légale et reconnue par le code de la finance internationale, cette dernière ne peut donc pas être considérée comme faux, mais comme une preuve.
En résumé, pour un juge, le problème est pouvoir tracer le chemin des transactions illégales qu’il a détecté. Si il a accès aux données des chambres de compensation, son travail est alors facilité. Le problème qu’il rencontre alors, est définir une traçabilité lorsque les fonds atterrissent dans un paradis fiscal.
En définitive, cela aborde un autre sujet de réflexion, que Denis Robert a posé dans la conclusion de ces différents ouvrages, touchant à la nécessité de réfléchir sur la suppression des paradis fiscaux. Il a également mis en exergue, sur le plan économique, la possibilité de taxer les transactions bancaires, par la mise en place d’outil simple (voir enfantin).
Et c’est certainement ces clarifications qu’il a mis en avant, au pris d’un travail rigoureux, qui l’a conduit, aujourd’hui, aux gémonies.
Effectivement, « il fait du propriétaire de la ligne le responsable d’un délit de contrefaçon », ça me rappelle une autre dérive, celle concernant les propriétaires de véhicule qui reçoivent un PV alors qu’il n’était pas au volant de leur véhicule. Eh bien, il doivent dénoncer le conducteur par courrier recommandé (sinon çà n’est pas pris en compte).
Et bien, elle est certainement là, la solution que nos chères « sinistres » vont mettre en place, obligeant des citoyens à pratiquer la délation, qui était à l’œuvre durant une période très sombre de notre histoire.Cette même période avait aussi le goût du fichage des individus, ce qui est encore plus dangereux et vous savez certainement que c’était pour lutter contre les terroristes (pirates ?) de l’époque.
Après ça, on trouve encore des naïfs (ou des non naïfs et c’est les plus dangereux !) qui osent nous parler de démocratie !
Je trouve cet article intéressant au regard de l’analyse réalisée entre la différence de traitement de l’information effectuée par le « journaliste citoyen » (1) et par le vrai journalisme, même si cette analyse mériterait d’être approfondie.
En effet, les conditions d’écriture sont très différentes entre les deux positions décrites (pour les commentaires sur les articles d’auteurs, c’est différent).
L’un est salarié, respecte (ou est sensé respecter) la ligne rédactionnelle et la charte déontologique du journalisme, dispose de moyens techniques ou rédactionnels importants, doit rendre des comptes à sa hiérarchie, dans un temps qui lui est compté.
L’autre n’est pas dépendant d’une rémunération, peu transgresser la charte déontologique du journalisme mais doit respecter « La notice légale » du site internet sur lequel il écrit, dispose de peu de moyens techniques ou rédactionnels (si l’on considère que internet n’est pas un moyen technique performant, ce qui est moins sur), il n’a pas de compte à rendre une hiérarchie, et dispose de temps pour rédiger.
Mais l’un et l’autre ont en commun de faire appel à une histoire qui leur est propre, un vécu et à une culture personnelle _ au Moi en quelque sorte.
En outre, si la fonction d’un rédacteur est effectivement de ne rien inventer, de rapporter et se contenter de relayer de l’information et les faits, comme l’évoque le commentaire de Le Hérisson, c’est faire fi du Moi. Ce présupposé ne peut donc pas être considéré comme un argument valable au regard du traitement de l’information.
Dans cette hypothèse, quelles sont les dispositions nécessaires à un rédacteur pour espérer réaliser un traitement honorable de l’information ?
Et bien, au regard des conditions d’écriture susnommées, je pense qu’indéniablement le rédacteur disposant de temps et qui n’est pas soumis à une hiérarchie, une rédaction ou in fine à un groupe commerciale, a beaucoup plus de chance de réaliser une traitement honorable de l’information.
En conclusion, comme l’évoquait l’article de l’auteur (7. Les journalistes cachent des infos ou manquent d’objectivité)et Le Hérisson (« les journalistes semblent de plus en plus perdre de vue leur propre charte déontologique »), la charte déontologique du journalisme, si chère à Beuve-Méry, n’est plus du tout au goût du jour pour une grande majorité des journaux français (notamment pour les quotidiens et tout particulièrement pour les autres supports médiatiques). La nouvelle charte respectée est certainement plus proche de celle-ci.
(1) : Je pense que les articles publiés dans AGORA VOX ne sont pas réalisés par des journalistes, puisque AGORA VOX n’est pas un journal, au sens moderne du terme. Le terme définissant les rédacteurs des sites internet reste à créer.
Vous écrivez : "je pense que les paradis fiscaux sont des endroits indispensables tant qu’il y aura des enfers fiscaux", effectivement, mais ceux-ci se justifient-ils ?
Une autre question sans rapport avec la précédente : seriez-vous un adepte de la salade niçoise ou de sa région ?