La Fable des abeilles (Mandeville), développe avec un talent satirique la thèse de l’utilité sociale de l’égoisme.
Il avance que toutes les lois sociales résultent de la volonté égoïste
des faibles de se soutenir mutuellement en se protégeant des plus forts.
Sa thèse principale est que les actions des hommes ne peuvent pas
être séparées en actions nobles et en actions viles, et que les vices
privés contribuent au bien public tandis que des actions altruistes
peuvent en réalité lui nuire. Par exemple, dans le domaine économique,
il dit qu’un libertin agit par vice, mais que « sa prodigalité donne du
travail à des tailleurs, des serviteurs, des parfumeurs, des cuisiniers
et des femmes de mauvaise vie, qui à leur tour emploient des boulangers,
des charpentiers, etc. ». Donc la rapacité et la violence du libertin
profitent à la société en général.
Toute création monétaire ex nihilo donne un droit sur la production qui n’a pas été acquis par un produit ou un service vendu. Elle est par nature un « faux droit », un revenu non gagné, dont la substance s’assimile aux gains qu’obtiendraient de faux monnayeurs qui achèteraient sur un marché avec la fausse monnaie fabriquée ou prêteraient celle-ci contre intérêt.